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sommes animés, contribuaient à maintenir la bonne harmonie entre la Russie et les Puissances co-signataires du Traité de 1856.

Veuillez donner lecture de cette dépêche au Prince Gortschakoff

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Ce n'est qu'hier soir que j'ai pu communiquer à lord Granville le contenu de votre télégramme relatif à la suggestion prussienne d'une Conférence à Saint-Pétersbourg pour la question orientale. Le ministre me dit qu'il venait de recevoir une communication analogue par un télégramme de M. Odo Russell et par une visite du comte Bernstorff, et qu'il avait répondu à ce dernier exactement dans le même sens que Votre Excellence au général de Schweinitz. Sa Seigneurie n'a pas caché à l'ambassadeur de Prusse que, sous tous les rapports, Saint-Pétersbourg lui paraissait un choix malheureux, si tant est qu'on se décidât pour une Conférence, question qu'il ne voulait nullement préjuger avant de consulter ses collègues. Sans parler des inconvénients que présentait la distance, il lui paraissait contraire à la dignité des Puissances signataires du Traité de 1856, de faire acte de déférence envers la Puissance qui venait de dénoncer une stipulation de ce Traité, et cette considération semblait suffisante à ses yeux pour écarter le choix de Saint-Pétersbourg.

Le conseil des ministres devant se réunir cette après-midi, lord Granville n'a pas voulu encore se prononcer sur la question d'opportunité d'une Conférence, même si elle était réunie ailleurs que dans la capitale russe. Mais il désirerait connaître l'opinion de l'AutricheHongrie avant de prendre une décision définitive et, à cet effet, il m'a exprimé le désir de savoir si Votre Excellence aurait des objections contre une Conférence dont les bases et les conditions seraient, bien entendu, discutées d'avance et pour laquelle on choisirait une ville plus appropriée.

No 47. LE COMTE DE GRANVILLE A M. ODO RUSSELL A VERSAILLES.

(Extrait)

Foreign-Office, le 25 novembre 1870.

C'est avec plaisir que nous apprenons le désir exprimé par le comte de Bismarck de donner une solution satisfaisante aux dissentiments entre la Russie et les autres Puissances signataires du Traité de Paris.

Le gouvernement de la Reine ne pourrait prendre part à la Conférence qu'à la condition expresse qu'il ne sera porté atteinte à ses délibérations par aucun engagement préalable sur ses résultats. Il se trouve néanmoins tenu, de concert avec les autres Puissances, de peser avec équité et sans biais aucuns les réclamations que pourra produire la Russie et les propositions qu'elle pourra faire.

Quant au lieu de la réunion de la Conférence, il semble y avoir une objection évidente à la proposition suggérée par le comte de Bismark de choisir Saint-Pétersbourg; la même objection se présente pour Constantinople. Les mêmes raisons ne s'appliquent pas à Berlin; seulement, durant la continuation malheureuse de la guerre, il ne serait pas possible pour la France d'envoyer un représentant dans la capitale de la Prusse. Le gouvernement de S. M. accepterait volontiers Vienne, Florence ou Londres, comme lieu de réunion, ou, s'il était préférable de choisir la capitale de quelqu'Etat qui n'a pas pris part au Traité en discussion, il consentirait au choix de La Haye, Bruxelles ou Berne.

No 48.

LE COMTE APPONYI AU COMTE DE BEUST.

Londres, le 26 novembre 1870.

Télégramme.

Votre télégramme d'hier ayant prouvé à lord Granville que vous n'objectiez pas en principe à une Conférence sous les réserves indiquées par Votre Excellence, il consent également à une réunion qui permettrait d'examiner les bases sur lesquelles la Russie proposerait une révision de la Convention relative à la mer Noire.

Il a télégraphié dans ce sens à M. Odo Russell afin de ménager les bonnes dispositions de la Prusse et d'assurer son concours.

Le principal secrétaire d'Etat objecte contre Saint-Pétersbourg et Constantinople; il propose Londres, Vienne, Florence ou une autre capitale neutre, telle que La Haye, Bruxelles, Berne.

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Mylord. J'ai reçu vos télégrammes et j'en ai fait connaître le résumé au chancelier de la Confédération de l'Allemagne du Nord.

J'ai dit à Son Excellence que le gouvernement de Sa Majesté avait été heureux d'apprendre que la Prusse avait reçu avec surprise une communication qui lui avait causé une si pénible impression; que le gouvernement de la Reine reconnaissait avec plaisir le désir que Son Excellence avait exprimé de terminer d'une façon satisfaisante les dissentiments entre la Russie et les co-signataires du Traité de 1856, et que, quant à lui, il n'avait aucune objection à prendre part à une Conférence pour examiner l'exposé équitable des raisons que la Russie peut invoquer pour proposer la révision de la Convention spéciale annexée au Traité de 1856 et y faisant corps. Je lui dis qu'il doit nécessairement être bien entendu que cette Conférence aura lieu sans entente préalable quant aux résultats, mais que, d'autre part, le gouvernement de la Reine se croirait tenu de peser avec équité et sans biais toute réclamation que la Russie pourrait présenter, et toute proposition qu'elle pourrrait faire.

Le gouvernement de la Reine pensait qu'il y avait des raisons évidentes qui s'opposaient à la réunion de la Conférence à Saint-Pétersbourg ou à Constantinople, et quoique les mêmes raisons ne concernent pas Berlin, si cependant la guerre devait malheureusement continuer, la France ne pourrait envoyer un représentant dans cette ville.

Le comte de Bismarck me répondit qu'il acceptait la base de négociation proposée par votre Seigneurie et qu'il était favorable à la réunion de la Conférence à Londres; le prince Gortschakoff ayant dit au ministre de Prusse à Saint-Pétersbourg qu'il était prêt à prouver par là l'honnêteté de sa politique, et à donner ainsi satisfaction au sentiment national en Angleterre.

Je lui dis que le gouvernement britannique accepterait aussi bien Londres, Vienne, Florence, La Haye, Bruxelles ou Berne, mais que par déférence pour l'opinion de Son Excellence, je télégraphierais au Foreign-Office qu'Elle acceptait Londres et les bases de négociation de Votre Seigneurie pour la Conférence.

J'ai, etc.

Signé: ODO Russell.

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LE COMTE DE GRANVILLE A M. ODO RUSSELL, A VERSAILLES.

Foreing-Office, le 27 novembre 1870.

Sir, j'ai reçu la nuit dernière votre télégramme m'annonçant que le comte de Bismarck accepte la base proposée par le Gouvernement de la Reine pour la Conférence à Londres, comme lieu de la réunion, et qu'il allait télégraphier en conséquence à Saint-Pétersbourg et à Berlin.

Conformément à la demande du comte de Bismarck, que vous me transmettez dans votre télégramme, j'ai fait part de son consentement aux Gouvernements autrichien et français, afin d'obtenir leur adhésion à la Conférence; je vais envoyer une semblable communication à la Porte.

J'en ai informé aussi les représentants de la Reine à Saint-Pétersbourg, Berlin et Florence.

Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

No 51. - SIR A. BUCHANAN AU COMTE DE GRANVILLE.

Saint-Pétersbourg, le 27 novembre 1870.

Mylord, le prince Gortschakoff a reçu hier une dépêche du général Ignatieff, qui lui annonce qu'il a eu l'honneur d'avoir une audience du Sultan, dans laquelle Sa Majesté lui a tenu le langage le plus amical et le plus pacifique, au sujet de la dernière déclaration de la Russie. L'Empereur a été si satisfait du rapport du général Ignatieff, qu'il a envoyé chercher ce matin l'ambassadeur de Turquie, afin de lui exprimer personnellement le plaisir que ce rapport lui avait fait éprouver. Sa Majesté a chargé Rustem-Bey de transmettre ses remerciments au Sultan et de l'assurer qu'il partageait complètement ses assurances pacifiques; car, malgré qu'il ait pris une détermination exceptionnelle, en vue de poser à l'examen des Puissances cosignataires du Traité de Paris, la convenance de réviser les stipulations de cet acte si offensives au sentiment national russe et à la dignité de l'Empire, il n'entretenait aucun sentiment hostile ou ambitieux contre la Turquie. Bien loin de s'être attendu à une guerre, et d'avoir fait des préparatifs en vue de cette éventualité, il lui donnait sa parole d'honneur qu'il n'avait pas ajouté un seul soldat à son armée et

que c'était tout au contraire son plus vif désir d'entretenir des rapports cordiaux et pacifiques avec le Sultan.

Le prince Gortschakoff a tenu le même langage à Rustem-Bey, et lui a dit que le Gouvernement russe avait été obligé de rompre la glace, mais qu'il n'avait pas l'intention de casser les vitres.

J'ai, etc.

Signé: A. BUCHANAN.

165

Therapia, le 27 novembre 1870.

No 52. SIR H, ELLIOT AU COMTE DE GRANVILLE.

(Extrait.)

J'ai informé Votre Seigneurie par télégraphe que l'ambassadeur de Russie m'avait montré des documents d'après lesquels il paraît que, dès 1859, les Gouvernements autrichien, français et prussien encourageaient la Russie à trouver le moyen de se soustraire aux stipulations du Traité de Paris.

En me parlant sur ce sujet, le général Ignatieff m'a dit que le Gouvernement italien avait à plusieurs reprises fait valoir la convenance d'obtenir la modification du Traité, et il faut avouer que les dépêches auxquelles il se référait pour confirmer l'exactitude de ses assertions prouvent trop clairement que trois ans après la date de la signature du Traité, tous ses signataires, à la seule exception du Gouvernement britannique, avaient montré à la Russie qu'ils étaient disposés à faire le sacrifice d'un des principes qui avait été jugé le plus essentiel pour la sécurité de la Turquie, et lui avaient donné à supposer que la défiance exagérée dans laquelle persistait la Grande-Bretagne était le seul obtacle qui s'opposât à l'accomplissement des légitimes désirs de la Russie.

Le seul encouragement qu'on invoque, comme venant du gouvernement de Sa Majesté, consiste en une observation que le général Ignatieff dit lui-même avoir entendu de lord Palmerston, que les conditions du Traité étaient si dures pour la Russie, qu'il n'était pas probable qu'elles pourraient durer plus de dix ans, et en quelques autres observations semblables, mais plus réservées, du comte Russell.

Il est inutile de faire aucun commentaire sur des documents sur lesquels je n'ai pu jeter qu'un coup d'œil rapide, mais Votre Seigneurie ne sera pas étonnée d'apprendre que l'effet qu'ils ont produit sur Aali-Pacha a été de lui faire sentir que les clauses du Traité, rejetées aujourd'hui par la Russie, ayant été condamnées par autant de Gou

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