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n'ayant eu aucun résultat, il parait qu'on propose maintenant le désarmement général comme un commencement du Congrès.

Cette idée ayant été rejetée à Vienne ne paraît non plus acceptable au comte de Bismarck. Il est d'avis que les négociations, après le rétablissement du pied de paix, ne pourraient aboutir qu'au statu quo ante, c'est-à-dire à rien.

Toutefois, il me charge de demander là-dessus l'opinion de Votre Excellence, comme j'ai l'honneur de le faire.

Signé D'USEDOM.

No 140

LE COMTE D'USEDOM AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Villa Capponi, le 18 mai 1866.

J'ai télégraphié immédiatement à Berlin, que Votre Excellence avait accepté dès le 8 mai le Congrès, mais sous condition de ne pas désarmer.

Le comte de Bismarck sera satisfait de cette condition, mais je n'ai pu lui donner aucun éclaircissement du fait que cette ouverture s'est adressée à tous les représentants de et près les cours européennes, tandis que depuis dix jours la Prusse n'en savait rien.

Signé: D'USEDOM.

No 141

LE COLONEL DRIQUET AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 17 mai 1866.

Ce matin, je me suis rendu chez le général de Moltke pour lui communiquer quelques informations sur les armements de l'Autriche dans la Vénétie. Mes communications furent accueillies avec plaisir, et le général me promit à son tour de m'informer de tout ce qui arriverait à sa connaissance sur ce sujet.

Le bruit court, reprit-il, que l'Italie s'est arrangée avec l'Autriche. L'empereur d'Autriche aurait offert les limites du Rhin à Napoléon III, afin que l'Italie ne prenne pas part à la lutte, ce à quoi celle-ci se serait engagée, pourvu qu'elle obtienne la Vénétie. L'Autriche serait indemnisée en reprenant la Silésie et en détruisant la puissance prussienne.

Quoiqu'il me semble peu probable, poursuivit le général, que l'Autriche veuille céder, moyennant compensation, la Vénétie, en présence d'une puissance armée, je ne puis me dissimuler que pour nous il s'agit d'une guerre qui doit décider de notre existence.

L'Autriche n'a jamais armé aussi fort qu'elle arme aujourd'hui. Elle a formé les cinquièmes bataillons dans tous les régiments, et l'on dit qu'elle veut en former le sixième.

De notre côté, nous faisons tous les efforts que nous pouvons, et nous appelons en ligne jusqu'à la cavalerie de la landwehr.

Je demandai au général si la Prusse appelait sous les armes ce que l'on appelle vulgairement le second ban de la landwehr...

Après avoir rapporté ainsi en résumé à Votre Excellence la conversation que j'ai eue avec M. le général de Moltke, j'ai l'honneur d'ajouter que la mobilisation de l'armée prussienne marche avec la plus grande activité, et en même temps avec la plus grande régularité.

No 142

Signé DRIQUET.

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Berlin, le 19 mai 1866.

Bismarck me dit à l'instant que Prusse accepte Congrès proposé par France, Angleterre, Russie, mais sans désarmement.

Il pense que l'Autriche reviendra sur son premier refus.

Si elle accepte aussi, tout cela, a-t-il dit, ne nous mène à rien. Seulement, nous aurons le temps de terminer nos armements, et nous partirons du Congrès pour la guerre.

L'état financier de l'Autriche l'obligera à nous attaquer, et si, comme ses mouvements semblent l'indiquer, elle entre en Saxe, nous entrerons également, et la lutte commence.

Quant à ce qui se passe à Francfort, il ne faut pas trop s'en préoccuper, Il y a un mouvement d'hésitation chez les Etats secondaires, et nous espérons obtenir de quelques-uns une déclaration de neutralité.

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Les réponses de l'Angleterre et de la Russie sur le Congrès sont favorables.

La proposition aux autres puissances sera faite bientôt.

Signé NIGRA.

N° 144

LE CHEVALIER NIGRA AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Paris, le 20 mai·1866.

Jusqu'à présent on n'a rien reçu de Vienne à l'égard du Congrès. La question de compensation est la pierre d'achoppement.

Govone est parti.

Je suivrai les instructions qu'il m'a portées de votre part.

Je ferai le possible pour décider l'Empereur à une entente avec la Prusse et nous.

Signé: NIGRA.

No 145

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU CHEVALIER NIGRA, A PARIS

Télégramme.

Reçu votre télégramme.

Florence, le 20 mai 1866.

Bismarck a dit à Barral que la Prusse a accepté Congrès sans désarmement, et que l'Autriche revient de son premier refus.

Moi je crois que l'Autriche n'a jamais catégoriquement refusé, comme Bismarck nous l'a fait dire deux fois, qu'elle a hésité, et probablement elle hésite encore.

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La proposition du Congrès doit être présentée par les trois puissances médiatrices, qui doivent d'abord s'entendre entre elles. Or, cette entente, quoique très-probable, ne sera certaine que lorsque la réponse de la Russie sera arrivée à Paris.

Signé NIGRA.

No 147

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU GÉNÉRAL GOVONE, A BERLIN

Télégramme.

Florence, le 22 mai 1866.

Reçu votre télégramme.

Ne vous mêlez pas trop de ce qui regarde la Prusse, et surtout des dispositions militaires. Cela nous donnerait une responsabilité qu'il ne nous convient pas de prendre.

Signé LA MARmora.

No 148

LE GÉNÉRAL GOVONE AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 22 mai 1866.

Excellence, arrivé à Berlin, le 20 dans la soirée, j'ai informé bier

S. Exc. le comte de Bismarck de mon arrivée, drait me voir.

Le président du Conseil m'a reçu hier soir.

pour le cas où il vou

Je l'ai informé de l'état vraiment satisfaisant des armements en Italie et des excellentes dispositions de l'esprit public; je lui ai demandé à quel point se trouvaient les armements prussiens, et quelles étaient les prévisions relativement aux éventualités futures, Son Excellence étant intéressée à connaître l'époque probable à laquelle les hostilités pourraient éclater de ce côté.

Le comte de Bismarck m'a répondu que les armements prussiens étaient en train de se compléter, et qu'ils le seraient entièrement dans très-peu de jours, qu'alors la guerre pourrait éclater, soit par suite d'une décision hostile de la Diète, soit par suite d'armements auxquels veut procéder le Hanovre ou quelqu'un des petits Etats qui séparent en deux la monarchie prussienne.

La Prusse pourra alors être forcée aux premières hostilités; toutefois, a-t-il ajouté, voici que surgit la proposition d'un Congrès, laquelle mettra de nouveaux obstacles. Le comte de Bismarck, du reste, ne croit pas à l'efficacité du Congrès pour lequel il n'avait pas encore reçu de proposition.

Je lui ai demandé quelles prévisions il avait fondées sur les Etats secondaires dans le conflit imminent, et surtout sur la Bavièrè. Il m'a répondu que le Wurtemberg était assez porté à la guerre et hostile, mais que quant à la Bavière il avait bon espoir et croyait probable qu'elle resterait au moins neutre. Du reste, il pense aussi que les armées de ces Etats auront difficilement le courage d'entreprendre des hostilités hors de la frontière, et qu'alors la première bataille avec l'Autriche, si elle était couronnée de succès, leur ferait tomber les armes des mains.

Les difficultés les plus sérieuses, comme l'a dit le comte de Bismarck, nos réelles inquiétudes sont relatives à l'attitude de la France. Elle garde le silence vis-à-vis de la Prusse, et cependant ses représentants près les cours secondaires travaillent tous dans le sens autrichien. On

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