naturellement pour M. GOSSE l'occasion d'une disgrace; le gouvernement consulaire lui accorda une juste réparation en lui confiant, en 1799, les fonctions de substitut de procureur-général près le tribunal d'appel de Douai. Le sénat lui faisait un plus grand honneur en l'appelant, en 1803, à représenter le département du Pas-de-Calais au corps législatif, où il siégea jusqu'en 1808. Le 17 mai de cette année, il était promu aux fonctions de procureur-général près la cour criminelle du Pas-de-Calais, qui a conservé le souvenir de la merveilleuse facilité de sa parole, de l'élégance toute attique de ses manières, et de cette causerie toujours élégante, qui atteignait parfois aux hauteurs de l'éloquence. Il rendit dans ces fonctions d'éminents services à la sureté publique, en livrant à la sévérité des lois les bandes de chauffeurs qui, d'affreuse mémoire, infestaient alors nos contrées. Lors de la fusion des cours criminelles dans les cours impériales, M. GOSSE devint premier avocat-général à la cour de Douai, fonctions qu'il conserva jusqu'en 1816. On sait quelle épuration subirent alors nos cours et tribunaux ; le prisonnier de 1793, le défenseur des naufragés de Calais, ne trouva pas grâce devant les éliminateurs d'alors; son nom fut raye des contrôles de la magistrature française; son crime, c'était d'avoir, comme député du Pas-deCalais, assisté à l'assemblée du champ de mai. En 1831, il reparaissait comme représentant du même département à la chambre des députés; il quittait en 1833 ses fonctions législatives, et rentrait comme président de chambre à la cour de Douai, fonctions où il fut promu, le 5 février 1844, au grade d'officier de la Légion-d'Honneur. Il abandonna son siége en 1849, lorsque son grand àge et ses infirmités lui commandèrent la retraite, et fut nommé président de chambre honoraire. Outre sa carrière judiciaire, M. Gosse compte de longs services militaires et administratifs. De 1808 à 1811, il commanda, comme colonel, la légion de la garde nationale active du Pas-de-Calais, et fut même pendant plusieurs années président du conseil de guerre ; de 1814 à 1821, il fit partie du conseil municipal de Douai, et pendant quatorze ans il siégea au conseil général du Pas-de-Calais. Il serait difficile de trouver une carrière mieux remplie. |