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de termes très parlementaires je ne sais pas si, dans l'enseignement que l'on donne à cette école de pharmacie et de médecine de Beyrouth, les termes que l'on emploie sont toujours bien parlementaires, En tous cas, voici ce que je trouve dans cette brochure :

<«<< Chaque semaine un révérend père fait une conférence religicuse; et dans ces conférences nos plus grandes gloires du dix-huitième siècle, les Diderot et les d'Alembert sont traités (nous citons textuellement disent les auteurs de la brochure) de « polissons ».

Je m'excuse de citer le mot devant la Chambre, mais je l'emprunte à la brochure. De Voltaire, on n'en parle pas; c'est sans doute un des noms que les bons pères s'interdisent de prononcer devant leurs élèves. Mais je passe et j'arrive à la manière dont les jésuites ceux de Beyrouth en particulier entendent le patriotisme :

« Dernièrement, un jeune Arménien, Daniel Timourian, venu à Beyrouth pour faire ses études en médecine, subit avec succès son examen d'entrée à la faculté. Dès les premiers jours, malgré son admission, il se sent trop faible pour suivre les cours. II va trouver le chancelier, le R. P. Cattin, l'informe de son projet d'entrer à l'institution française laïque pour se perfectionner dans notre langue. »

Ah! messieurs, qu'avait-il dit? Il avait prononcé le mot « laïque ». Aussitôt le jésuite voit rouge :

« A ces mots d'institution «laïque » le saint homme entre dans une pieuse colère. Il menace l'étudiant de le rayer des cadres de la Faculté s'il apprend qu'il fréquente cette école ».

Ce bruit ne m'empêchera pas, Messieurs, de continuer et je souligne tout particulièrement le petit membre de phrase suivant qui vaut son pesant d'or; il va vous montrer à quel degré les jésuites poussent le patriotisme français : alors que ce jeune Arménien est venu en quelque sorte demander la permission d'aller à l'école française, que répond le père jésuite? où le chancelier de la Faculté française, le révérend père Cattin, envoie-t-il cet élève? Pour se perfectionner dans le français, « il l'engage à aller chez les Américains » Oui, Messieurs, c'est à l'école américaine que le chancelier de la Faculté, le R. P. Cattin, envoie le jeune Arménien plutôt qu'à l'école laïque française. On contestait tout à l'heure l'authenticité de ces faits. Eh bien, Messieurs pour répondre à une interruption que m'adressait M. Gayraud, voici un passage qui, je crois, lui donnera satisfaction: «Rappelé par son père cet élève, avant de quitter l'école, a laissé un témoignage écrit dont nous avons fait constater l'authenticité par le consulat de France. »

Je prie M. Gayraud de vouloir bien se joindre à moi pour demander à M. le Ministre des affaires étrangères qu'il veuille bien faire venir cette pièce; il sera peut-être intéressant de la mettre un jour sous les yeux de la Chambre.

M. GAYRAUD. Oui, si vous voulez charger le consulat de faire une enquête sur place, je me joindrai à vous.

M. Gustave ROUANET. Cette enquête est faite.

M. Henri MICHEL (Bouches-du-Rhône). Ce n'est pas tout. La façon dont on traite les jeunes gens qui sortent de cette école laïque française mérite

aussi d'être signalée. Tandis que le diplôme de certains établissements religieux ouvre d'emblée aux candidats les portes de la Faculté de médecine, les élèves de l'institution laïque ils sont plus de vingt à l'heure actuelle sur les bancs de la Faculté - doivent subir un examen d'entrée. Pouvez-vous supporter une pareille inégalité de traitement ?

Est-il juste que les élèves de l'école laïque soient forcés de subir un examen pour entrer à la Faculté de médecine alors que les élèves des lazaristes et des jésuites y sont admis sur la simple présentation du diplôme d'études que leurs délivrent leurs maîtres ?

Il y a encore dans la brochure bien d'autres faits aussi graves, sinon plus graves, que je pourrais citer. Mais ceux que j'ai fait connaître me paraissent suffisants pour éclairer pleinement la Chambre sur la façon dont les jésuites de Beyrouth défendent là-bas les intérêts français.

Là comme ailleurs la démonstration me paraît faite que les jésuites servent uniquement la cause de Rome, jamais celle de la France, pas plus que celle des autres puissances.

Et maintenant, Messieurs, plein de condescendance pour mon collègue M. Binder qui me demandait tout à l'heure quels étaient les auteurs de cette brochure, je donne leurs noms.

Cette brochure est signée par M. Henri Ollivier, directeur de l'institution française laïque de Beyrouth, officier d'académie; par M. Henri André, licencié ès lettres; par M. Abel Augier, instituteur, enfin par M. Rappellin, instituteur, tous professeurs à l'institution française laïque de Beyrouth. Cette déclaration, Messieurs, se passe de commentaires.

M. LE PRÉSIDENT, J'ai reçu pendant le cours du débat, un projet de résolution ainsi conçu :

« La Chambre invite le Gouvernement à consacrer tous les crédits votés. aux œuvres d'assistance et d'instruction publique laïques, et à poursuivre activement le développement de ces œuvres laïques. »

Ce projet de résolution porte les signatures de MM. Thivrier, Allard, Bouveri, Chauvière, Dejeante, Jules Coutant, Paul Constans, Delory, Dufour (Indre), Sembat, Vaillant, Walter.

Mais, auparavant, je dois mettre aux voix l'amendement présenté par M. Dejeante et plusieurs de ses collègues, qui tend à diminuer le chapitre 9 de 688,788 fr.

M. LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES. Le Gouvernement, d'accord, avec la Commission du budget, repousse l'amendement.

M. LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DU BUDGET. Je demande même a nos collègues, au nom de la commission du budget, de ne pas insister pour la réduction de crédit.

Ceux qui sont partisans de substituer des œuvres laïques à celles qu'ils ont critiquées, doivent maintenir au moins les crédits qui figurent au budget. M. ALLARD. Nous demandons à la Chambre de voter d'abord sur notre projet de résolution.

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M. LE PRÉSIDENT.

M. Allard demande la priorité pour le projet de

résolution qu'il a déposé avec M. Thivrier et quelques autres de ses collègues.

M. ALLARD. - Elle n'est pas contestée!

M. Georges BERRY. Il faut d'abord voter les crédits.

AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

Je demande la parole.

M. le MINISTRE DES M. le PRÉSIDENT. La parole est à M. le Ministre des affaires étrangères. M. le MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES. La Chambre me permettra de rectifier tout d'abord une affirmation de notre honorable collègue M. Denys Cochin. M. Denys Cochin, s'emparant de la circulaire du patriarche arménien visée par l'honorable M. Dubief, est venu se plaindre que l'action de la Russie contrariât la nôtre.

Or, la circulaire du patriarche arménien, pour ceux qui sont bien informés et la Chambre voudra bien croire que je suis bien informé est la preuve

la plus éclatante de la concurrence victorieuse et du plein succès de nos écoles en Orient.

Cette concurrence n'est nullement gênée par l'action de la Russie. Et je ne peux que regretter très haut que, s'armant de nouvelles qu'on ne prend pas assez soin de contrôler, d'articles de journaux dont on ne recherche pas assez l'inspiration, et prenant pour des faits acquis des affirmations gratuites, on représente la Russie comme ayant en Orient, en Syrie, une attitude peu favorable aux intérêts français.

La vérité, et je remercie M. Cochin de m'avoir donné l'occasion de l'affirmer ici, c'est que l'attitude de la Russie en Orient est celle d'une alliée loyale et sincére et qui, malgré les intérêts particuliers nullement négligeables, ne perd jamais de vue les intérêts supérieurs qui nous ont unis.

Lisez à cet égard le Livre jaune relatif a la démonstration de Mitylène....... En tous cas, je dis que l'attitude de la Russie, en Orient, est celle d'une alliée loyale et sincère, et que les dépêches insérées au Livre jaune, relatif à la démonstration de Mitylène, ne laisseront de doutes qu'à ceux qui veulent douter quand même.

Je comprends à merveille qu'à l'étranger on s'ingénie à créer des nuages entre deux grandes nations qui ont manifesté dans ces derniers temps à plusieurs reprises et avec éclat, à quel point, pour leur commun avantage, elles se sentent solidaires; ces efforts sont condamnés à rester vains, mais je ne parviens pas à découvrir les raisons qui font tenir un langage de nature à entrenir au dehors l'illusion qu'ils pourraient bien ne pas l'être toujours.

Revenant au projet de résolution qui vous est présenté, je suis obligé de déclarer, avec le sentiment profond de la responsabilité qui m'incombe, que je ne peux pas l'accepter.

Mon attitude depuis bientôt cinq ans montre que je me suis appliqué à favoriser les œuvres laïques en Orient et en Extrême-Orient.

(A suivre).

BIBLIOGRAPHIE

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