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Annexe 2 du n° //

Pétition de David Wilson à son Excellence. Sir Alfred Moloney, K. C. M. G., Gouverneur et Commandant en chef des Colonies de Trinidad et de Tobago, Vice-Amiral, etc.

Humble pétition de David Wilson, natif de l'île de Grenade (Indes Occidentales Anglaises), marinier, qui expose respectueusement :

1° Que le pétitionnaire était jusqu'à tout récemment propriétaire du sloop Maria-Teresa qui faisait le trafic commercial entre ce port et le Vénézuéla sous le pavillon Vénézuélien;

2o Que le 13 janvier dernier, le sloop du pétitionnaire, commandé par un certain J. Patterson, qui avait stationné à Yrapa, et avait reçu l'ordre des autorités révolutionnaires, de se rendre à Guiria, se trouvait à l'ancre en vue de ce dernier port;

3o Que vers 2 heures et demie après-midi de ce même jour (le 13), le vapeur Miranda du gouvernement vénézuélien entra dans ledit port de Guiria et immédiatement envoya une embarcation audit sloop pour s'informer de sa destination. Quand il eut répondu : Yrapa, l'homme dirigeant ledit sloop reçut aussitôt l'ordre de lever l'ancre et de faire voile pour Trinidad, parce qu'il n'y avait pas de douane dans le port;

4° Que l'ordre ainsi reçu fut aussitôt obéi et que, lorsque ledit sloop se mettait en route, deux coups furent tirés sur lui et on lui intima l'ordre de s'arrêter, ce qu'il fit aussitot.

Alors une embarcation vint se placer le long du sloop. On lui enleva sa boussole et tous les articles de valeur qu'il avait à son bord, notamment un coffre à effets contenant une somme de 177 dollars. Tous ces articles de valeur furent transportés sur le vapeur Miranda ainsi que trois marins qui y furent emprisonnés ; puis les hommes de l'embarcation de la Miranda, retournèrent vers ledit sloop, répandirent du pétrole sur le pont et sur les voiles, puis mirent le feu au sloop. Ensuite, la Miranda sortit du port à toute vapeur avec le canot du sloop et les trois marins ;

5o Que vers le coucher du soleil du même jour ils placèrent les trois marins dans le canot du sloop à une distance d'environ 11 milles de la côte et les laissèrent aller à la dérive avec un fragment d'aviron et sans voiles;

6° Bien que le pétitionnaire ait été informé que, comme il naviguait sous le pavillon vénézuélien il n'avait aucun droit à la protection des autorités britanniques, le pétitionnaire se risque à s'adresser à votre Excellence en sa qualité de sujet anglais.

Il vous représente humblement que par l'incendie de sondit sloop avec tous ses biens et agrès, le pétitionnaire a perdu tout ce qu'il possédait en ce monde et qu'il a été dépouillé des moyens de gagner sa vie et, par conséquent, de pourvoir aux besoins de sa famille.

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En conséquence, le pétitionnaire supplie humblement votre Excellence de prendre par charité son cas en miséricordieuse considération et de vouloir bien lui prêter quelques secours et assistance.

Et le pétitionnaire, comme c'est son devoir, priera toujours, etc.

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Ayant fait une enquête sur cette affaire, j'ai l'honneur de vous adresser les déclarations de D. M. Wilson, propriétaire, et Georges Patterson, patron du sloop Maria-Teresa qui ont été reçues sous serment devant moi aujourd'hui. Du témoignage du propriétaire il résulte qu'il ne se trouve en ce moment aucun autre membre de l'équipage à Trinidad. Signé : J. B. SAUNDERS.

Annexe 4 du n° 11

Affidavit de D. M. Wilson.

Mon nom est D. M. Wilson, je suis né à Grenade et suis propriétaire de la Maria-Teresa (sloop), naviguant sous pavillon vénézuélien, entre Trinidad et le Vénézuéla. Précédemment je commandais moi-même le sloop.

Le 10 janvier, à Yrapa, mon sloop Maria-Teresa fut capturé par les forces révolutionnaires et je reçus l'ordre de le conduire à Yaguaraparo, pour transporter les troupes. Après les avoir débarquées on m'ordonna de retourner à Guiria avec un officier à bord. Nous y arrivâmes le matin du 13 et je descendis à terre avec l'officier révolutionnaire, le sloop restant sous son contrôle. Je fus avisé que je recevrai l'ordre de retourner a Yaguaraparo le même après-midi

Vers 3 heures la Miranda entra dans le port et je vis brûler mon sloop. J'étais à ce moment là prisonnier des révolutionnaires. Je fus libéré le même soir et je retournai à Trinidad par le bateau Macareo, à la première occasion que j'eus d'y retourner le 26 février.

Mes vêtements et tous mes effets se trouvaient à bord de la Maria-Teresa, et mon coffre contenait 177 dollars. Je perdis tout.

Le patron de la Maria-Térésa est le seul homme de l'équipage se trouvant actuellement à Trinidad. Le sloop, était enregistré à Guiria au nom de ma sœur Lena Wilson. Je naviguais sous pavillon vénézuélien, comme il est requis pour naviguer le long de la côte du Vénézuéla. Je n'ai reçu ni paiement ni récompense pour le transport des forces révolutionnaires et mon sloop avait reçu le visa du Consulat de Vénézuéla et de la direction du port et des douanes quand il quitta ce port pour la dernière fois le 8 janvier.

Signé D. M. WILSON.

Reçu sous la foi du serment dans le bureau du capitaine de port de la ville de Port of Spain, le 4 mars 1901, devant moi. Signé : J. B. SAUNDERS.

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Annexe 5 du n° 11

Affidavit de Georges Patterson.

Mon nom est Georges Patterson. Je suis né a Trinidad, où j'habite 31, Duncan Dtreet. Jusqu'à ces derniers temps, j'étais patron du sloop MariaTeresa, propriété de D. M. Wilson, de Trinidad, faisant le trafic au Vénézuéla sous pavillon vénézuélien.

Le 13 janvier, je quittai Guiria, en route pour Yrapa, et le garde-côte vénézuélien Miranda tira deux coups sur le sloop. Je stoppai et attendis.

Un bateau monté par un officier se détacha, s'avança vers moi et me demanda où j'allai. Je dis que j'allais à Yrapa. Il m'ordonna de me rendre à Trinidad parce qu'il n'y a pas de douane à Guiria.

Quand je fus parti, la Miranda tira encore deux coups sur nous; l'une des décharges traversa mon bateau.

Je stoppai de nouveau et attendit. L'embarcation se détacha de noùveau du garde-côte et me fit monter à bord avec deux marins, tous deux de Trinidad. L'officier commandant, Rosales, me déclara que mon sloop serait brûlé et que moi-même serais emprisonné. Ils ne consentirent pas à nous laisser transporter nos effets ou autres objets quelconques à bord de la Miranda. Ils retournèrent vers la Maria-Teresa, et firent main-basse sur tous les objets de quelque valeur, notamment nos vêtements, nos malles, la boussole du navire, etc., etc.

Ensuite, ils jetèrent du pétrole sur le pont du navire et sur les voiles, puis ils y mirent le feu et détruisirent le sloop complètement.

Je fus retenu prisonnier à bord de la Miranda, mais dès que nous fûmes à 11 ou 12 milles au large de Pima, ils me placèrent avec les deux marins sur le canot de la Maria-Teresa avec un fragment d'aviron, puis ils nous laissèrent aller à la dérive. Ceci se passait à 2 heures de l'après-midi Nous atteignìmes Guiniama à 7 heures le lendemain matin, et nous nous rendîmes à Yrapa. Là je fus fait prisonnier par l'officier commandant les troupes du Gouvernement, le 18 dernier. 11 partit avec moi le 20 pour Guiria. Je fus ligotté avec des cordes, et je restais ligotté du 18 au 23, date à laquelle nous atteignîmes Guiria.

Je fus mis à bord de l'Augusto comme prisonnier et j'y restai jusqu'au 30. A cette date je fus mis sur la côte, en liberté, à Rio-Grande. Je me rendis à pied à Guiria et pris passage sur la Josefita en partance pour Trinidad, où j'arrivai le 5 février.

Signé George PATTERSON.

Affirmé sous serment dans le bureau du capitaine de port à Port-of-Spain, ce 4 mars 1901.

Devant moi,

Signé : J.-B. SAUNDERS,
Capitaine de port.

Annexe 6 du n° 11

Le Capitaine de Port au Colonial Secretary, à Trinidad.

HONORABLE COLONIAL SECRÉTARY,

23 Mars 1901.

J'ai l'honneur de vous adresser une lettre de M. D. H. Wilson, contenant certains documents relatifs à l'incendie de son sloop Maria-Teresa, en vue de Guiria, le 12 janvier dernier.

A propos de cette affaire, des déclarations sous.serment de D. H. Wilson et de George Patterson, patron du bateau, vous ont été adressées le 4 courant.

Signé: J. B. SAUNDERS.

Annexe 7 du n° 11

M. D. Wilson au Capitaine de Port, à Trinidad.

Monsieur,

Port-of-Spain, le 23 Mars 1901.

J'ai l'avantage de vous remettre les documents ci-inclus se rapportant à l'incendie du sloop Maria-Teresa ainsi qu'une traduction des mêmes en anglais.

Ces déclarations ont été faites par trois respectables habitants de Guiria qui m'ont connu comme négociant au Vénézuéla depuis quatre ans.

J'ai l'honneur, etc.

Signé: D. WILSON.

Annexe 8 du no 11

Procédure devant le Tribunal Maritime à Guiria, États-Unis du Vénézuéla, État de Sucre

(Traduction)

(Sceau 5. — Valeur 1 bolivar). Signé : VETANCOUrt-Vigas. Richard Wilson, sujet anglais de la ville de Port-of-Spain, de l'île Britannique de Trinidad, majeur, se trouvant maintenant dans cette ville, nous expose respectueusement:

En vue de mes intérêts, je vous prie de vouloir assigner et faire comparaître devant votre Cour les citoyens Estaban Solis, Guillermo E. Diaz, et Mamerto Sifontes, de cette région, afin de répondre suivant les formalités de la loi et notamment de répondre aux questions ci-après, sous serment :

1o S'il est vrai que la canonnière vénézuélienne Miranda a saisi en vue de ce port le sloop Maria-Teresa, jaugeant 14 tonneaux, lequel était sous ma direction;

2o S'il est vrai que la même canonnière Miranda a détruit par le feu le dit sloop Maria-Teresa en vue de ce port, le jour même de la saisie;

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3o S'il est vrai que le dit sloop Maria-Teresa, dans ses voyages de Portof-Spain à ce port, s'est toujours conformé aux prescriptions de la loi tant à l'entrée qu'à la sortie, et qu'il n'y a jamais eu aucune contravention de sa part aux lois fiscales.

Après que ces témoignages auront été recueillis, je demande que les originaux me soient retournés.

Ceci est un acte de justice que je demande à Guiria, le 1er mars 1901.

Signé : R. WILSON.

La présente pièce a été déposée ; j'ordonne que les témoins mentionnés ci-dessus soient cités et entendus.

Signé N. PENALOSA,

Greffier de la Cour.

Signé : JUAN FRANCO,
Juge titulaire.

Dans la même audience (le même jour), a comparu sur citation le citoyen Estaban Solis qui après avoir prêté serment a dit :

« Je suis Estaban Solis, de cette ville, âgé de 36 ans, marié. Je suis négociant ».

On lui a donné lecture des articles du Code et il a dit : « Rien ne s'oppose à ce que je donne mon témoignage. »

La première question lui fut alors posée et il répondit comme suit :

« C'est parfaitement vrai et je sais par moi-même la réalité de ce qui est dit dans la première question. »

A la seconde question :

« Je le sais, parceque j'ai été témoin oculaire : En vue de ce port, le sloop Maria-Teresa a été incendié. Avant d'être incendié il était remorqué par le vapeur Miranda.

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A la troisième question:

« Etant consignataire dudit vaisseau, je déclare que depuis qu'il appartenait à M. Wilson il n'avait jamais donné lieu à aucune poursuite pour infraction aux lois douanières. Ce vaisseau est toujours entré et sorti parfaitement en règle. »

Les questions étant terminées, le témoignage a été lu au témoin. Il l'a déclaré conforme et l'a signé avec le juge et le greffier.

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Immédiatement après a comparu sur citation le citoyen Mamerto Sifontes, qui a juré de dire toute la vérité suivant la religion catholique à laquelle il appartient. Il a déclaré que son nom est Mamerto Sifontes. Il est âgé de 56 ans. Il est marié et négociant. Il habite en cette ville.

Les articles du code lui ont été lus. Il a dit : « Rien ne s'oppose à ce que je donne mon témoignage. »

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