Sivut kuvina
PDF
ePub

29. Signature du protocole qui met fin au protectorat des îles ioniennes par l'Angleterre.

30. Le storthing de Norwège est clôturé par un discours du Roi qui le remercie d'avoir voté le crédit demandé de 800,000 speciedalers et accordé le droit d'employer au besoin toute la flotte dans la guerre du Danemarck; le roi déclare qu'il continuera à travailler à amener la solution pacifique du conflit Dano Allemand; mais s'il étoit nécessaire d'intervenir pour protéger le Danemarck contre des forces supérieures; il se félicite d'être mis en mesure par les votes de la nation de le faire d'une manière efficace.

La cour d'assises de la Seine, jugeant sans l'assistance du jury, condamne par contumace Mazzini à la déportation, pour participation au complot tramé à Paris contre la vie de l'empereur des Français, par les quatre italiens précédemment condamnés par la cour d'assises de la Seine.

BREF DE N. S. P. LE PAPE

A MGR L'ARCHEVÊQUE DE MUNICH,

sur le Congrès des Savants catholiques de l'Allemagne.
Tenu en cette ville au mois de septembre 1865.
(Suite et fin.)

Maintenant que Nous avons reçu de vous ce que Nous désirions si vive" ment, Nous avons l'espérance qu'avec l'aide de Dieu, cette assemblée, comme vous Nous l'assurez, sera d'une grande utilité en Allemagne pour l'Eglise catholique. En effet, tous les membres de ce Congrès, écrivez-vous, ont proclamé que le progrès des sciences et le moyen d'éviter et de réfuter heureusement les erreurs de notre âge si infortuné dépendent entièrement d'une adhésion intime aux vérités révélées que l'Eglise catholique enseigne; ils ont reconnu et professé cette vérité, que les vrais catholiques, voués à l'étude et au développement des sciences, ont toujours gardée et transmise. S'appuyant sur cette vérité, les hommes savants et vraiment catholiques ont pu cultiver les sciences sans péril, travailler à leur développement et les rendre utiles et certaines. Mais ce résultat ne sauroit être obtenu si, mème dans la recherche des vérités qu'elle peut atteindre par ses facultés et ses forces propres, la lumière de la raison humaine, circonscrite à ses limites, ne respectoit pas avant tout, comme il convient, la lumière infaillible et incréée de l'intelligence divine, qui brille admirablement de toutes parts dans la révélation chrétienne. Quoique, en effet, les sciences naturelles s'appuyent sur leurs propres principes, connus par la raison, il importe que les catholiques qui les cultivent

aient toujours devant les yeux la révélation divine comme une étoile qui les guide, et dont la lumière les aide à se préserver des écueils et des erreurs, lorsque, dans leurs recherches et leurs études, ils s'aperçoivent qu'ils pourroient se laisser conduire, comme il arrive très souvent, à proférer des paroles plus ou moins contraires à la vérité infaillible des choses qui ont été révélées par Dieu. Nous ne voulons pas douter que les membres du Congrès, connoissant et professant la vérité que Nous venons de rappeler, n'aient en même temps voulu rejeter et réprouver pleinement cette récente et fausse méthode de philosopher, d'après laquelle, tout en admettant la révélation divine comme fait historique, on soumet aux investigations de la. raison humaine les vérités ineffables enseignées par cette même révélation, comme si ces vérités relevoient de la raison, ou comme si la raison, par ses seules forces et par ses principes naturels, pouvoit acquérir l'intelligence et la science de toutes les vérités surnaturelles de notre très sainte foi et des mystères, qui sont tellement au-dessus d'elle qu'elle ne peut jamais devenir capable de les comprendre ou de les démontrer par les seules forces et en vertu de ses principes naturels.

Nous adressons aux membres de cette assemblée des louanges méritées, parce que rejetant,comme Nous Nous y attendions, cette fausse distinction entre le philosophe et la philosophie dont Nous vous avions parlé dans Nos lettres antérieures, ils ont reconnu et affirmé que tous les catholiques, dans leurs écrits, sont tenus en conscience d'obéir aux décrets dogmatiques de l'Eglise catholique, qui est infaillible. En leur donnant les éloges qui leur sont dûs pour avoir confes sé une vérité qui découle nécessairement de l'obligation de professer la foi catholique, Nous aimons à Nous persuader qu'ils n'ont pas entendu restreindre ce devoir de soumission qui lie strictement les professeurs et les écrivains catholiques, aux seuls points définis par le jugement infaillible de l'Eglise comme dogmes de foi, que tous doivent croire. Et Nous Nous persuadons qu'ils n'ont pas voulu déclarer que cette parfaite adhésion aux vérités révélées, qu'ils ont reconnu être tout à fait nécessaire au véritable progrès des sciences et à la réfutation des erreurs, pourroit être obtenue si la foi et l'obéissance étoient seulement accordées aux dogmes expressément définis par l'Eglise. Quand même il ne s'agiroit que de cette soumission qui doit être rendue par l'acte de foi divine, on ne pourroit pas la restreindre aux seuls points définis par les décrets exprès des Conciles œcuméniques, ou des Pontifes romains et de ce Siége apostolique; il faudroit enco re l'étendre à tout ce qui est transmis, comme divinement révélé, par le corps enseignant ordinaire de toute l'Eglise dispersée dans l'univers, et que pour cette raison les théologiens catholiques, d'un consentement universel et constant, regardent comme appartenant à la foi. Mais, comme il s'agit de lafsoumission à laquelle sont obligés en conscience tous ceux des catholiques qui s'adonnent à l'étude des sciences spéculatives, afin de procurer à l'Eglise de nouveaux avantages par leurs écrits, les membres du Congrès doivent reconnoître qu'il ne suffit pas aux savants catholiques d'accepter et de respecter

les dogmes de l'Eglise dont Nous venons de parler, et qu'ils doivent en outre se soumettre soit aux décisions doctrinales qui émanent des congrégations pontificales, soit aux points de doctrines qui, d'un consentement commun et constant, sont tenus dens l'Eglise comme des vérités et des conclusions théologiques tellement certaines, que les opinions opposées, bien qu'elles ne puissent être qualifiées d'hérétiques, méritent cependant quelque autre censure théologique. Aussi Nous ne pensons pas que ceux qui ont pris part au Congrès de Munich aient pu ou voulu en aucune manière contredire la doctrine ci dessus exposée, doctrine qui découle des vrais principes et qui est celle de l'Eglise ; Nous aimons au contraire à espérer qu'en se livrant à la culture des sciences les plus élevées, ils auront à cœur de se conformer à cette doctrine et la prendront pour règle. Ce qui motive surtout Notre confiance, Vénérable Frère, ce sont les lettres qu'ils Nous ont fait parvenir par votre entreinise; car Nous y avons vu avec une extrême consolation l'assurance qu'ils Nous donnent qu'en réunissant ce Congrès ils n'ont jamais eu l'intention de s'attribuer la moindre part de l'autorité qui appartient tout entière à l'Eglise ; et en même temps ils Nous disent qu'ils n'ont pas voulu dissoudre le Congrès sans avoir auparavant protesté de tout le respect, de l'obéissance et de la piété filiale qu'ils ont pour Nous et pour ce Siége de Pierre, centre de l'unité catholique. Puisque ce sont là les sentiments avec lesquels ils reconnoissent Notre autorité suprème et la puissance du Siége apostolique, puisqu'en même temps ils comprennent la gravité de la charge que Notre-Seigneur-Jésus-Christ lui-même Nous a imposée, de gouverner et de diriger tonte son Eglise, de faire paître tout son troupeau dans les pâturages de la saine doctrine et de veiller continuellement à ce que la foi sainte et sa doctrine ne reçoivent jamais la moindre atteinte, Nous ne pouvons douter qu'en se livrant à l'étude et à l'enseignement des hautes sciences et à la défense de la sainte doctrine, ils ne reconnoissent aussi que c'est un devoir pour eux de suivre religieusement les règles constamment observées dans l'Eglise, et d'obéir à tous les décrets-rendus en matière de doctrine par Notre Suprême autorité pontificale.

Nous vous faisons toutes ces communications, désirant vivement que vous en donniez connoissance à tous ceux qui ont assisté à ce Congrès; mais cependant, s'il nous paroît qu'il y ait lieu, Nous ne manquerons pas de vous donner de plus amples instructions sur ce sujet, à Vous et à Nos Vénérables Frères les Évêques de l'Allemagne, lorsque Nous connoîtrons votre pensée et la leur sur l'opportunité de ces sortes de Congrès. Enfin, Nons faisons encore une fois, et très-instamment, appel à votre sollicitude et à votre vigilance pastorale, pour que, de concert avec Nos Vénérables Frères les autres Evêques de l'Allemagne, vous ne cessiez de consacrer tous vos soins et vos pensées à la défense et à la propagation de la saine doctrine. Ne manquez pas d'inculquer à tous la nécessité d'éviter soigneusement les nouveautés profanes, et de ne pas se laisser séduire par ceux qui vantent sans cesse la fausse liberté de la science et qui

préconisent non-seulement son véritable progrès, mais encore les erreurs qu'ils se plaisent impudemment à décorer de ce nom. Ne cessez d'adresser avec zèle et ardeur à tous vos exhortations, pour qu'ils mettent leur soins et leurs efforts à acquérir la véritable sagesse chrétienne et catholique, et qu'ils aient en grande estime, comme il convient, les vrais et solides progrès de la science qui ont été réalisés dans les écoles catholiques, en suivant les prescriptions et les enseignements de Notre sainte et divine foi; que dans l'étude des sciences théologiques surtout ils s'attachent aux principes et aux doctrines constantes sur lesquels se sont appuyés unanimement les sages et savants Docteurs qui se sont acquis une gloire immortelle en rendant à l'Eglise et à la science des services éclatants et réels. C'est de cette manière certainement, qu'en cultivant les sciences, les catholiques pourront, avec l'aide de Dieu, connoître, développer et exposer chaque jour davantage, autant qu'il est donné à l'homme de le faire, le trésor des vérités que Dieu a mises dans les œuvres de la nature et de la grâce, en sorte que l'homme, après les avoir connues par la lumière de la raison et de la foi, et y avoir soigneusement conformé sa vie, puisse contempler sans aucun voile et à la clarté de la gloire éternelle, la souveraine vérité, c'est-à-dire, Dieu et en jouir à jamais dans la plénitude de l'éternel bonheur.

C'est avec bien de la joie que Nous saisissons cette ocassion de vous exprimer de nouveau l'assurance de Notre affection toute particulière pour vous. Recevez-en le gage dans la Bénédiction Apostolique que Nous vous donnons avec effusion à vous, Vénérable Frère et au troupeau confié à vos soins.

Donné à Rome, près Saint Pierre, le 21 décembre de l'année 1865, la dix huitième de Notre pontificat.

PIE IX, PAPE.

MANDEMENT DU VICAIRE CAPITULAIRE

DU DIOCÈSE DE BRUGES,

LE SIÉGE VACANT A L'OCCASION DE LA MORT DE SA GRANDEUR Monseigneur Jean-Baptiste Malou, évêque de Bruges.

Nos très chers Frères !

La nouvelle du malheur, qui vient de frapper la ville et le diocèse de Bruges. s'est repandue partout avec une rapidité telle, que Nous pourrions Nous dispenser de vous en apporter le triste message. Mais ce malheur est si grand, la perte, que nous faisons, si cruelle, que Nous Nous sentons pressé de venir épancher notre cœur devant vous, mêler nos regrets avec vos regrets et nos larmes avec vos larmes.

Notre illustre Évêque n'est donc plus ! N. T. C. F. Notre Père nous est ravi! Sa Grandeur, Monseigneur JEAN-BAPTISTE MALOU, Éveque de Bruges, Prelat domestique et Évéque assistant au Trône de Sa Sainteté, a succombé, le 23 Mars, à l'âge de cinquante-quatre ans et neuf mois, aux atteintes de la maladie, qui, depuis plus de deux ans, nous inspiroit tant et de si justes alarmes.

Dans un pays aussi catholique que le nôtre, la perte d'un Évèque est toujours une perte sensible, un sujet bien légitime de tristesse et de deuil dans tout son diocèse. Mais notre perte à nous, N. T. C. F., n'hésitons pas à l'avouer, est un malheur irréparable, une calamité publique.

Dieu, dans sa miséricorde et son amour envers l'Eglise de Bruges, avoit suscité, au sein de notre religieuse Flandre, un homme à qui rien ne manquoit, en qui tous les dons et tous les avantages se trouvoient réunis: avantages de la naissance et de l'éducation, qualités éminentes de l'esprit et du cœur, jointes aux dons les plus précieux de la grâce.

O Seigneur? Pourquoi nous ravir ainsi notre gloire et notre couronne! celui qui faisoit voler votre nom jusqu'au delà des mers; qui par l'éclat de sa renommée attiroit dans nos murs les savants des plus lointains pays; qui réjouissoit l'épiscopat catholique tout entier ; celui, à la mémoire duquel le plus sage des rois et nos hien-aimés princes se sont plû à rendre un touchant et solennel hommage; celui enfin, à qui, tout récemment encore, l'immortel Pie IX écrivoit en le bénissant: « Vous reconnoîtrez, notre très-cher Fils, à la gran» deur du bienfait que Nous vous accordons, combien sont grandes » l'estime et l'affection, que Nous vous avons vouées (1). »

Oui, N. T. C. F., en perdant son Pontife, l'Eglise de Bruges à perdu son plus brillant éclat, et la belle couronne qui lui ceignait le front est tombée à ses pieds. Cecidit corona capitis nostri(2).

Et, vous ne l'ignorez point, cet homme éminent et si justement apprécié, ce protecteur éclairé des arts et des sciences, ce théologien profond, ce défenseur intrépide autant qu'habile de l'Église et de ses droits, trouvoit son bonheur à prodiguer au service de son diocèse et de chacun de nous, et son immense réputation, et sa fortune, et ses connoissances, et ses talents, et ses vertus, et toutes les affections de son cœur. Hélas, s'oubliant lui-même, il est tombé dans l'écueil des âmes grandes et généreuses; il a trop fait! N'écoutant que son amour pour nous, il s'est sacrifié sans réserve, jusqu'à contracter la maladie, qui vient de l'emporter à la fieur de l'âge.

Vous qui l'avez contemplé de plus près, vous jeunes gens de nos écoles catholiques, qu'il affectionnoit si tendrement ; vous, pauvres,

[ocr errors]

(4) Ex quo profecto vides qua Te benevolentia prosequamur et in quo pretio Te habeamus. Ne omittas omni diligentia tuam curare valitudinem, » Tibique persuade propensissimam esse nostram in Te voluntatem. » Lettre du 25 Février dernier.

(2) Thren. V, 16.

« EdellinenJatka »