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Monro, Parson, Chaussier, etc.; et la perméabilité est encore confirmée par les expériences que l'on a faites sur plusieurs gaz, tels que l'hydrogène sulfuré, le gaz nitreux, et sur plusieurs poisons violens que l'on a introduits dans le corps des animaux,

Je sais bien que M. Mayer prétend qu'on ne peut pas démontrer le passage des matières pondérables à travers les parois des vaisseaux; mais les raisons que donne cet homme célèbre ne sont point appuyées sur des bases certaines. L'observation prouve au contraire que les poisons passent à travers les vaisseaux : je vais développer cette assertion avec clarté, parce que les expériences sur les effets des poisons dans les corps vivans nous feront connaître quelles sont les conditions nécessaires pour que la perméabilité ait lieu.

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Résultats des expériences faites sur les poisons. 1. Leur effet dans le corps de l'homme est de causer la mort, on les introduit dans les vaisseaux sanguins ou dans des organes qui en contiennent beaucoup, surtout si les vaisseaux sont capillaires, et que la circulation ne soit point gênée dans son cours.

2.o Ils ne produisent aucun effet dangereux, lorsqu'on les met en contact avec des troncs nerveux; mais ils conservent toute leur énergie, si on les applique sur des parties qui, quoique séparées du corps, communiquent encore avec lui par le moyen des artères et des veines, ou bien par de petits tubes qu'on a introduits dans ces vais seaux et dans lesquels on laisse couler le sang.

3.o Les poisons perdent encore leur énergie, quand on a soin de lier les troncs des artères et des veines, quoique les vaisseaux lymphatiques des parties sur les quelles on les applique jouissent d'une grande force de résorption et que les nerfs soient dans un état favorable pour communiquer l'irritation.

Le célèbre Mayer nie que les nerfs des membres qui ne

reçoivent plus de sang, communiquent l'irritation; mais il est certain que les stimulans mécaniques, et principalement le galvanisme, appliqués sur les nerfs et sur la moelle épinière des hommes et des animaux dont la tête a été coupée une demi-heure auparavant, produisent un tremblement dans tout le corps: en outre, les expériences prouvent que les membres postérieurs des grenouilles, qui ne tiennent au reste du corps que par le moyen des nerfs ischiatiques, conservent l'irritabilité pendant cinq à six heures.

4. Plusieurs poisons, surtout l'hydrogène sulfuré et le prussiate de potasse, se retrouvent dans le sang des animaux qui ont péri à la suite de l'expérience.

Puisqu'il en est ainsi, il faut que les poisons donnent la mort en se mêlant au sang.

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Le célèbre Mayer assure que certains poisons, surtout l'acide prussique et les huiles volatiles unis ensemble, produisent la mort avant d'avoir pénétré dans la circulation. Mais cette opinion est fausse; car, en premier lieu, à moins que ces poisons ne soient portés directement dans le sang par l'injection dans les veines, ils ne tuent les petits animaux, comme les lapins et les chats, qu'au bout de deux à cinq minutes; en second lieu, il résulte des expériences qui ont été faites sur des lapins, que les poisons mêlés au sang parviennent, au moyen de la circulation, au centre du système nerveux et dans tous les organes dans l'espace de 25 secondes.

Enfin, M. Mayer pense qu'il existe dans les poisons un principe subtil et particulier qui ne passe jamais dans le sang. Personne n'a prouvé par des expériences, et ceļa ne sera jamais facilement démontré, que le principe actif de l'arsenic, de l'émétique, de la morphine, et de l'acide prussique, ne réside pas dans l'arsenic lui-même, ni dans l'émétique, etc., mais dans une substance mortifere, émétique, soporifère, etc. Il est à remarquer que le prus

siate de potasse, dont le célèbre Mayer a prouvé par des expériences certaines la pénétration dans le sang, est tellement divisible, que de grain de cette substance, dissous dans l'eau, peut donner un précipité bleu.

Puisqu'il est prouvé que les poisons se mêlent au sang en traversant les organes, on peut donc établir que les parties du corps dont on a fait mention, telles que la muqueuse des bronches, de l'estomac, des gros intestins et les muscles, sont perméables aux matières pondérables dont les poisons tirent leur activité; que la perméabilité des organes augmente avec la quantité de sang qu'ils reçoivent; enfin, qu'une petite quantité seulement de matières pondérables passe à travers nos parties, et que cela n'a lieu qu'autant qu'il y en a une certaine masse en contact avec celles-ci.

Il est digne de remarque, que, dans les animaux d'un ordre inférieur, la perméabilité des parties vivantes est beaucoup plus grande que dans ceux d'un ordre supé– rieur; de sorte que la résorption et le cours des humeurs, ne se faisant pas, se trouvent souvent remplacées par la perméabilité. Le chyle des insectes transsude à travers les parois de leur estomac, imbibe toutes les parties de leur corps; leurs humeurs secrétoires passent du chyle dans leurs vaisseaux excréteurs, à travers les parois fermées de ces derniers. Dans les autres animaux invertébrés; qui ont des vaisseaux sanguins, non seulement l'air, mais encore le chyle y pénètre par imbibition.

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Il résulte des expériences rapportées que le degré de perméabilité est le même pendant la vie et après la mort; ce qui est dû à la force attractive de la matière qui compose toutes nos parties. L'attraction exercée par les humeurs, principalement par le sang, contribue aussi beaucoup à faire pénétrer les poisons dans les corps vivans, comme le prouvent les expériences de Hunter. Les veines de l'intestin, vides de sang, admettent une très-petite

quantité des liquides que l'on verse dans le tube alimentaire, et les poisons donnent la mort avec d'autant plus de facilité et de promptitude, que les parties qui sont en contact avec eux reçoivent plus de sang. On conçoit donc que la perméabilité des parties diffère suivant leur texture et leur composition; il est évident que la perméabilité des tissus est sous l'empire de la force vitale; car, lorsque la vie a abandonné nos organes, ils se laissent pénétrer plus facilement et en plus grande quantité par les humeurs qu'ils contiennent. Il faut donc que le degré et le mode de perméabilité soient établis d'après le ton ou la turgescence plus ou moins considérable des parties; peut-être aussi que la force vitale, par une certaine attraction ou répulsion, favorise ou empêche le passage des matières à travers les tissus des organes.

Expériences sur l'antagonisme des nerfs; par CHARLESFRANÇOIS BELLINGERI, membre de l'Académie royale des Sciences et du Collège de Médecine de Turin, etc.(1)

Depuis une quinzaine d'années, les physiologistes ont voulu aller au-delà de ce fait général, que les sensations et les mouvemens volontaires sont sous la dépendance des centres nerveux, encéphale et moelle spinale. Ils ont cherché par des expériences sur des animaux vivans, l'observation des maladies cérébrales dans l'homme et par la physiologie comparée, à assigner dans l'encéphale, non-seulement les siéges distincts de la sensibilité et des mouvemens, mais encore les parties cérébrales qui président à telle sensation ou à tel mouvement en parti

par

(1.) Experimenta in nervorum antagonismum habita a CAROLO FranCisco BellingerI, reg. scient. Acad. et Colleg. Med. Taurin. membro,

etc. 1824.

culier. Jusqu'ici, à la vérité, la plus grande dissidence règne entre eux, et il est difficile à un esprit un peu sévère de porter une décision rigoureuse sur les questions qu'ils ont abordées. Mais enfin, il faut applaudir à leurs efforts; tenir note de tous les résultats qu'ils annoncent, surtout des faits sur lesquels ils les appuyent, et attendre que la matière ait tout-à-fait été approfondie. C'est dans cette vue, que dans les Archives nous avons eu soin d'insérer tous les travaux nouveaux entrepris sur les fonctions du système nerveux, ceux de Ch. Bell, de MM. Rolando, Flourens, Desmoulins et Bailly, etc; et que nous allons y exposer de même de nouvelles expériences faites sur ce sujet par M. Bellingeri de Turin.

Le résultat de ces expériences serait de faire admettre: Que le cerveau et ses productions, savoir, les cuissés du cerveau, les corps pyramidaux, les faisceaux antérieurs de la moelle spinale, et les nerfs ou plutôt les filamens nerveux nés de ces parties, président aux mouvemens d'extension; et qu'au contraire, le cervelet et ses productions, savoir, les faisceaux postérieurs de la moelle spinale, et les filamens qui naissent de ces faisceaux et des racines postérieures des nerfs spinaux, président aux mouvemens d'extension ». Exposons-les succinctement,

M. Bellingeri met à découvert, sur deux agneaux d'un mois, la face postérieure de la moelle spinale dans les régions lombaire et sacrée ; il coupe, d'un côté seulement, les racines postérieures des quatre paires inférieures des nerfs lombaires, et celles des deux paires supérieures des nerfs sacrés; et il voit que les mouvemens d'extension sont devenus impossibles dans le membre qui correspond au côté dans lequel on a fait les sections ceux de flexion, au contraire, persistent; les agneaux, soit d'eux-mêmes, soit parce qu'on les y provoque par quelque irritation, fléchissent, même assez fortement, la

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