Sivut kuvina
PDF
ePub

Dans ce travail l'auteur conclut de ses observations et d'un grand nombre d'autres puisées dans les auteurs, que la partie antérieure des lobes cérébraux préside particulièrement aux mouvemens de la langue. Toutes les fois qu'il a observé la paralysie de cet organe, il a rencontré une altération plus ou moins profonde de cette portion de l'encéphale.

Nouvelle espèce de quinquing. M. Dupau lit une notice sur une nouvelle espèce de quinquina nommée bicolor, et ressemblant à la cascarille. Cette écorce lui a été adressée par M. Brera, qui en a retiré des effets très-avantageux dans des cas où le quinquina.avait échoué. Son action paraît être beaucoup plus énergigue que celle de l'écorce péruvienne, et cependant l'analyse a fait voir qu'elle ne contenait pas de quinine; L'absence de cet alcali végétal porte à penser que cette écorce n'appartient pas au quinquina, mais bien aux cascarilles ou aux angustures.

Paralysie. M. Velpeau lit un Mémoire sur quelques cas de paralysie dont les symptômes ne s'accordent point avec les altérations observées sur le cadavre. Sur un sujet affecté d'une hémiplégie complète à gauche, mort sans convulsions et sans qu'il y ait eu de signe d'apoplexie, ou trouva une cavité de trois pouces de long, de deux à trois lignes de large et remplie de matière purulente dans le cordon droit de la moelle, au milieu de la région cervicale; dans le cordon gauche il existait une cavité d'un pouce de long et d'une ligne de largeur, Toute la masse nerveuse offrait une dureté très-prononcée. Une femme adulte offrait tune paralysie lente et graduelle de la périphérie au centre; deux doigts seuls étaient restés mobiles. La malade mourut dans un état d'immobilité complète et l'on ne trouva aucune lésion dans la moelle et l'encéphale. Enfin, un homme de 32 ans, affecté d'une sciatique depuis 20 ans, marchait néanmoins et conservait beaucoup de force, lorsqu'il mourut subitement sans qu'aucun accident pût faire soupçonner une semblable terminaison. A l'autopsie on trouva une vaste desorganisation dans le bassin, mais le système nerveux n'offrit pas de lésion appréciable.

Etranglement interne. M, Esquirol présente à la section un cas remarquable d'étranglement interne de l'intestin grêle. Une bride accidentelle était étendue du ligament large de l'utérus du côté droit au rectumn du même côté. Une portion d'intestin grêle avait glissé une première fois entre cette bride et le sacrum, puis avait repassé entre cette même bride et la paroi antérieure de l'abdomen, et enfin s'était engagée de nouveau entre le sacrum et la bride, de manière à former autour de celle-ci une espèce de noeud coulant. La femme chez laquelle s'était fait spontanément cet étranglement, y a succombé au bout de quelques jours avec les symptômes qui caractérisent cet accident.

Hydro-anencéphalie M. Baron présente le corps d'un enfant qui vécut quatre jours et qui était hydro-anencéphale. Le crâne, entièrement développé, reufermait une grande quantité de sérosité à la place des deux lobes cérébraux qui n'existaient pas. Le cervelet existait et était recouvert par le repli que lui forme la dure-mère. Eu avant des tubercules quadrijumeaux,

qui n'avaient pas de volume plus remarquable que dans l'état ordinaire, on voyait deux mamelons arrondis et formés par le moignon des deux pédoncules cérébraux dont il représentaient ainsi les rudimens. M. Baron fait remarquer que dans cet enfant les artères carotides internes étaient également développées, ce qui infirme l'opinion émise par M. Serres, que toutes les monstruosités et celles de l'encéphale entre autres, sont consécutives à l'absence on à la multiplicité des artères. M. Baron promet d'ailleurs de donner des détails sur ce fait curieux.

Altération du sang. - M, Velpeau présente le cœur d'un homme sur lequel ontrouva après la mort une al ération remarquable du sang. Cet individu était fort et bien constitué, jamais il n'avait eu de maladie grave; mais il a souvent fait des excès dans les plaisirs vénériens, sans avoir eu jamais de syphilis. Habituellement il suait beaucoup; à 57 ans il fit une chute sur le flanc droit. Sa santé ne fut rétablie qu'au bout de 65 jours. Jusqu'à 60 ans il se porta bien. Quelque temps après il remarqua que son ventre grossissait à gauche et qu'on y sentait une tumeur qui ne devint légèrement douloureuse qu'au mois de décembre dernier. Depuis cette époque la santé s'est graduellement détériorée, sans que pourtant cet homme pût se dire malade, car il mangeait et buvait comme à Fordinaire et il ne s'était pas alité. Le 16 février il sentit tout-à-coup une chaleur monter à sa tête, peu après la figure devint bleuâtre; les membres s'engourdirent, il y eut céphalalgie et surdité, mais il ne perdit pas connaissance. Le 17, on mit 20 sangsues à l'anus, qui soulagèrent peu ; le 18, il fut amené à l'hospice de Perfectionnement; le pouls était lent, petit, irrégulier, la face livide, la tête pesante, faiblesse assez prononcée, sans paralysie néanmoins. En général, la peau, quoique livide, était pâle, terreuse. 3o sangsues furent appliquées aux régions mastoïdiennes ; la faiblesse augmenta, le délire survint dans la soirée ; dans la nuit l'agitation fut très-grande et la mort arriva le 19 à trois heures du matin.

[ocr errors]

*

A l'autopsie, qui fut faite 30 heures après la mort, toutes les membranes internes, soit dans le crâne, dans le thorax ou dans l'abdomen, parurent trés-colorées, mais sacs épaississement, sans altération de texture; cette coloration semblait dépendre de ce que leurs vaisseaux étaient gorgés d'un sang épais, couleur de lie de vin rouge; la même matière remplissait la veine-cave, l'aorte, les oreillettes et le cœur. Le sang n'était point coagulé, il n'était pas fluide non plus; sa consistance avait celle de la bouillie, un peu plus épaisse que celle du pus bien lié; il avait une couleur roux noirâtre, tout-à-fait analogue à celle de la lie de vin rouge pure, ou bien à celle que présente quelquefois la matière des abcès qui se forment dans le foie. Cette consistance et cette couleur se rencontraient dans tous les points du système vasculaire, et nulle part le sang ne présentait son caractère habituel.

La rate pesait 10 livres, le foie avait le double de son volume; néanmoins ces deux viscères n'étaient pas désorganisés ; il n'y avait d'altérasion de texture dans aucun autre point, cxcepté des ulcérations dans

l'aorte descendante et ses branches principales ; les veines étaient saines. Il est à remarquer que l'altération du sang était portée assez loin pour qu'on pât se demander si ce n'était pas plutôt de la matière purulente qui remplissait les vaisseaux.

Séance du 8 mars. — Hydro-anencéphalie. — Réclamation de M. Baron. M. Baron communique à la section un dessin qu'il a fait faire d'après la dissection de l'enfant hydro-anencéphale qu'il a présenté dans la séance dernière. Ce dessin confirme le fait qu'il avait avancé, savoir, que les artères qui appartenaient aux parties de l'encéphale qui manquaient, non seulement existaient, mais elles n'étaient même pas oblitérées: seulement elles avaient un calibre un peu moindre que dans l'état normal. A ce dessin, M. Baron joint une note qui renferme la description de ce fait curieux qui, entre autres points remarquables, présente les suivans : 1.o l'existence d'une portion des pédoncules du cerveau, comme seule partie restant de cet organe, le cervelet existait; 2.o l'existence de tous les nerfs encéphaliques et rachidiens; 3.o la différence très-remarquable dans le volume de la portion orbitaire du nerf optique, et de sa portion crânienne, ce qui prouve que les nerfs ne sont pas un prolongement du cerveau, et que leur développement est indépendant' de celui de cet organe; 4.° la conservation du calibre de l'artère carotidę interne jusqu'à sa sortie du sinus caverneux, et la non oblitération de ses branches cérébrales.

A l'occasion de cette dernière particularité, M. Baron se plaint de ce qu'un membre de l'Académie (M. Serres) ait rapporté cet exemple d'hydro – anencéphalie à une autre société savante (la Société philomatique), en donnant à son sujet des détails inexacts, et en avançant entr'autres que les artères carotides n'existaient pas, ce qu'il a dit avoir reconnu par la dissection du fœtus; or, cette assertion est complètement fausse, puisque M. Baron n'a fait cette dissection que le lendemain du jour où M. Serres faisait la communication; en outre, M. Baron affirme que ce médecin n'a pas même vu la pièce pathologique.

Croup.-M. Espiaud lit un rapport sur une notice de MM. les docteurs Moronval et Laviez, relative à une épidémie de croup, uni à une angine pharyngienne, qui a régné pendant les années 1822 et 1823, dans huit villages des environs d'Arras, département du Pas-de-Calais. Ce rapport donne lieu à plusieurs observations relatives aux influences locales qui ont pu déterminer cette épidémie. Quelques membres ajoutent quelques faits tendant à faire admettre une sorte de contagion. M. Andral fils objecte à cette dernière assertion qu'à l'Hôpital des Enfans, où l'angine membraneuse se voit souvent, elle n'a pas décélé cette qualité contagieuse. M. Breschet demande si, dans la description de l'épidémie dont il s'agit, on a cité l'âge des enfans qui ont été atteints; il avance que sur sept mille enfans qui sont admis par an dans l'hospice qu'il dirige, il y en a à peine quatre au cinq affectés de croup.

M. Laennec confirme cette assertion de M. Breschet, sur la rareté du

croup. L'ouverture des cadavres lui a fait voir, dit-il, que beaucoup d'enfans qu'on disait y avoir succombé n'avaient pas cette maladie. Il trouvait la membrane muqueuse des bronches à peine rouge, et les bronches remplies d'une simple mucosité. Tout récemment, il a observé un cas de ce genre ; et la nécroscopie prouva que l'enfant avait succombé à une abondante exhalation de sérosité dans les bronches, à un véritable catharre suffoquant.

M. Nacquart cite à l'appui de cette dernière idée de M. Laennec, l'observation d'un homme de 45 ans, qui fut atteint tout-à-coup d'un catharre pulmonaire qui donna lieu à une exhalation si abondante de sérosité que le malade ne pouvant suffire à l'expectorer, se fit suspendre momentanément par les pieds, la tête en bas, afin d'en obtenir l'évacuation, et qu'il guérit.

[ocr errors]

Altération des solides contenus dans les vaisseaux. M. Laennec donne lecture des additions que, d'après le vœu de la section (Voyez présent volume, page 306), il a faites au rapport qu'il à présenté dans la séance du 25 janvier dernier, sur un cas de développement de cancer dans un caillot fibrineux de la veine cave, observé par M. Velpeau. Dans ces additions, M. Laennec persiste à dire que le fait est unique encore dans les fastes de l'art; que des faits analogues ont pu être rapportés dans cette séance, mais qu'aucun de ces faîts n'avait encore été public; qu'il est probable d'ailleurs qu'on a été à leur égard induit dans quelques erreurs, et qu'on a pris pour des productions cancéreuses de simples concrétions du sang dans ses vaisseaux, ou même des décompositions de ce fluide à des degrés divers, et de la fibrine qui en est l'élément principal, et qu'on voit en effet quelquefois ces décompositions survenir pendant la vie. M. Husson répond que des faits analogues ont été publiés, et M. Breschet cite d'un côté l'observation d'acéphalocystes trouvés par M. Andral fils dans le sahig des veines pulmonaires ; et de l'autre, les exemples assez fréquens de concrétions osseuses trouvées flottantes dans le sang. M. Laennec répond qu'en ce qui concerne l'observation de M. Andral, elle a trait au développement de vers dans le sang, ce qui diffère du développement d'une production accidentelle dans ee Jiquide; et en ce qui concerne les concrétions osseuses trouvées dans le sang, ces concrétions, dès long-temps signalées par Walther, ne sont pas formées primitivement dans ce liquide, mais qu'elles se sont développées d'abord dans la membrane interne des vaisseaux, et qu'elles s'en sont ensuite détachées par la rupture de leurs pédicules de la même manière que se forment les autres corps ostéo-pétrés qu'on trouve dans la tunique vaginale et dans les articulations.

Acupuncture. M. Ségalas communique verbalement à la section un cas nouveau d'emploi de l'acupuncture. Un individu, affecté depuis un an d'une paralysie du côté droit de la face, réclame contre ce mal Popé ration de l'acupuncture. Après quelques hésitations, M. J. Cloquet ka pratique deux aiguilles sont enfoncées, la paralysie reste la même,

:

mais

quelques jours après l'opération, une douleur survient à la face et revêt bientôt le caractère d'une pévralgie faciale. Elle cède d'abord à des antispasmodiques, à des narcotiques, qui bientôt deviennent insuffisans, même à la dose d'un gros de laudanum et de quarante grains d'extrait de jusquiame dans l'espace de dix heures. C'est alors qu'on essaya l'acupuncture contre ce mal, que cette opération avait développé. Une aiguille est enfoncée dans la tempe, et procure un soulagement momentané; une deuxième aiguille est placée derrière l'oreille, et l'allègement est encore plus marqué. Ces aiguilles sont laissées en place quelques jours, après lesquels les douleurs reparaissent: alors on les retire pour les remplacer par de nouvelles, qui ne soulagent plus que temporairement; en effet, après dixhuit heures, les souffrances recommencent, et on ne recourut plus à l'acu̟puncture, qui désormais eût été sans action. La douleur est alors traitée et avec succès, par des saignées, mais la paralysie a persisté,

M. Léveillé fait remarquer que, pour bien juger cette observation, ilk ne faut pas oublier que les névralgies ont généralement un caractère intermittent, et que l'on a pu attribuer au moyen quelconque employé, le soulagement qui n'était peut-être que l'effet de l'intermission. Il assure du moins qu'il en a vu un assez grand nombre, et qu'il les a toutes guéries par de sulfate de quinine. Section de chirurgie.

Séance du 24 février, Staphyloraphie. - M. Roux annonce que la nouvelle opération de staphyloraphie, dont il avait parlé à la dernière séance, a réussi autant qu'il pouvait le désirer. Le voile du palais est réuni solidement dans plus de la moitié de sa longueur, mais il reste une ouverture ovalaire dans la partie supérieure, et qui correspond à l'angle de réunion des deux moitiés du voile du palais et à l'écartement de la partie postérieure de la voûte palatine. Placenta lobulé, M. Deneux présente un placenta, dont deux lobes sont entièrement isolés de la masse principale avec laquelle ils sont réunis médiatement par la continuité des membranes et quelques ramifications vasculaires.

[ocr errors]

Grossesse extra-utérine. M. Baudelocque lit un rapport sur l'observation de grossesse extra-utérine, dont il a été fait mention dans la séance du 26 août 1824. On a pu reconnaître sur la pièce qui a été envoyée à l'Académie, que le foetus est renfermé dans un kyste épais, coriace, contenant des concrétions calcaires dans son épaisseur, et paraissant développé dans la trompe gauche. Le foetus, qui est parfaitement conservé, a tous les caractères d'un foetus de six à sept mois. Il est ramassé en peloton et recourbé au-devant. La tumeur qui se manifestait à l'extérieur de l'abdomen de la mère existait depuis dix ans, ce qui fait remonter à cette époque la durée du temps pendant lequel le foetus est resté renfermé dans la cavité abdominale. L'auteur de l'observation n'a pu se procurer d'ailleurs que des renseignemens très-vagues sur l'état antérieur à la grossesse et sur les symptômes qui l'avaient accompagnée quand

elle avait commencé.

« EdellinenJatka »