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n'y avait pas de signes bien prononcés de lésion de l'appareil sensitif. Sans doute cette réunion de signes négatifs pouvait faire naître des doutes sur l'existence d'une hydrocéphale, mais elle ne suffisait pas pour la faire rejetter complètement: plusieurs observations prouvent qu'ils peuvent manquer et l'hydrocéphale n'en exister pas

moins.

Que devra donc faire le médecin appelé dans un de ces cas douteux où il observe un développement anormal du crâne ? Il devra se borner, je pense, à apprécier le degré d'irritation existante et à la combattre par les moyens appropriés à son intensité. En se comportant ainsi on ne perdra point un temps précieux à rechercher s'il y a épanchement de sérosité ou non; circonstance d'ailleurs bien moins importante que ne le pensent la plupart des praticiens; et qui n'est, comme l'a fort bien dit M. Itard, qu'un résultat de la maladie et non la maladie elle-même. Quant au diagnostic, le médecin devra se prononcer avec réserve sur la nature des désordres, quand il n'aura point remarqué pendant la vie des signes non équivoques d'un épanchement dans le cerveau.

Nous terminerons ces considérations en faisant remarquer l'influence réciproque de la membrane muqueuse sur le cerveau et vice versa. Dans ce cas, par exemple, il est évident que c'est l'irritation de l'encéphale et de ses enveloppes qui a provoqué la phlegmasie du tube digestif, cause immédiate de la mort; il est plus que probable que si cette inflammation ne se fût point développée, l'existence du jeune Peisset aurait pu se prolonger encore de beaucoup, comme on le voit chez les enfans hydrocéphales où la vie ne commence à être en danger que quand l'inflammation gastro-intestinale se montre avec intensité (1). ·

(1) Déjà, avant M. Scoutetten, on avait parlé d'augmentation more

Mémoire sur une altération profonde de la moelle alongée, sans que les fonctions nerveuses aient été troublées; par M. A. VELPEAU, D. M. P., agrégé près la Faculté, chef de clinique à l'hôpital Saint-Côme, etc. (Clinique de M. le professeur BOUGON.)

Carie des vertèbres cervicales.

Ramollissement du

bulbe rachidien.- Point de paralysie. - Point de mouvemens convulsifs. Duford, âgé de dix-huit ans, d'un tempérament faible et lymphatique, ayant eu autrefois les ganglions sous-maxiílaires légèrement gonflés, mais se portant assez bien néanmoins depuis plusieurs années, se frappa la tête, au mois de novembre 1823, assez violemment contre le manteau d'une cheminée, en se relevant d'auprès du feu. La douleur cependant ne fut pas très

bide de nutrition, d'hypertrophie du cerveau. Quelques auteurs avaient prétendu que cet organe offrait chez les enfans rachitiques un accroissement anormal de volume. Mais on n'avait pas assigné à cette altération des caractères assez positifs pour l'admettre sans contestation. Ainsi, M. Laennec, qui le premier paraît avoir fixé l'attention sur l'hypertrophie du cerveau, s'exprime de cette manière (Journal de Médecine, de MM. Corvisart, etc. 2 tom. 11, pag. 669) « Morgagni avait observé que chez quelques-uns des cadavres qu'il avait ouverts, le cerveau semblait trop volumineux relativement au crâne qui le renfermait, et paraissait avoir été comprimé par cette raison. M. Jadelot m'a dit avoir observé la même chose chez les enfans, et avoir remarqué qu'un grand nombre de ceux qui meurent avec les symptômes de l'hydrocéphale interne n'offrent autre chose à l'ouverture du cadavre que cette disproportion de volume entre le cerveau et le crâne. Il m'est aussi arrivé de voir quelques sujets que j'avais regardés comme attaqués d'hydrocéphale interne, et qui, à l'ouverture des cadavres, n'ont présenté qu'une très-petite quantité d'eau dans les ventricules, tandis que les circonvolutions du cerveau, fortement aplaties, annonçaient que ce viscère avait subi une compression qui ne pouvait être attribuée qu'à un volume trop grand, et par conséquent à une nutrition trop active de la masse cérébrale. » (N. du R.)

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vive, et on ne remarqua d'abord qu'une légère écorchure au-dessus de la bosse occipitale où le coup avait porté. Deux mois après, environ, il parut dans cet endroit une tumeur molle, indolente, du volume d'un œuf.de pigeon. On l'ouvrit et il en sortit une assez grande quantité de matière mal liée. Le stylet fit voir que le décollement du cuir chevelu s'étendait au moins à deux pouces de circonférence. La suppuration resta très-abondante. Depuis lors les ganglions cervicaux se sont gonflés, les moindres mouvemens du cou sont devenus très-douloureux; ce qui force le malade à se tenir la tête raide et dans l'immobilité. Les douleurs persistent même quoiqu'il n'exécute pas de mouvemens, et sont quelquefois insupportables dans toute la partie postérieure du cou. Le chirurgien pensa que ces accidens pouvaient tenir à l'étroitesse de la plaie. En conséquence il l'aggrandit le 15 mars 1824. Il n'y eut pas de soulagementet la suppuration augmenta. Le malade entra le 30 à l'hôpital St.-Côme, voici ce qu'on observa: figure pâle, alongée; pourtour des yeux livide; lèvres bleuâtres; langue humide, légèrement rouge à sa circonférence; un peu de fièvre; peau sèche et peu chaude. La plaie, dont la direction est d'avant en arrière, a deux pouces d'étendue; ses bords ont plus de six lignes d'épaisseur; on aperçoit dans son centre une portion d'os à nu, de la largeur d'une pièce de deux francs, qui est grise et raboteuse; elle n'est aucunement mobile. Le pus qui sort en abondance de cette plaie, est d'assez bonne nature cependant. La peau du cou est rouge et très-sensible ; elle est dans un état d'irritation, mais elle n'est pas enflammée. Les mouvemens sont impossibles, ou bien ils arrachent des cris perçans au malade quand il veut tourner la tête. Ce jeune homme éprouve habituellement des douleurs sourdes dans les environs de la région occipito-vertébrale. La nuit la sueur est quelquefois abondante; le soir il y a œdématie des membres abdominaux. Les urines sont

chargées, rouges et rares. Les matières fécales difficilement expulsées. Quoique le malade se lève et marche, il se trouve, dit-il, cependant épuisé et très-faible.

2 Avril. Chaleur brûlante dans la région orbitaire gauche; douleur très-vive au cou avec élancemens jusque derrière les épaules; diarrhée. Vingt-cinq sangsues fu→ rent appliquées. Le 3 il y a eu un peu de mieux. Dans la nuit du 4 au 5 une fausse position ramène les douleurs qui diminuent dans la journée. Le 6 elles sont plus fortes; il n'y a plus d'œdématie aux membres. La chaleur de la peau est augmentée; le pouls bat 115 fois. (15 sangsues, pilules d'op., catap. ). Un peu de calme renaît dans la nuit. Le 7, le 8, les douleurs deviennent insupportables lorsque le malade veut changer la position de sa tête ; il est obligé de la prendre avec ses deux mains lorsqu'il veut se lever, s'asseoir ou faire quelques mouvemens, de manière à en prévenir la moindre inclinaison, soit d'avant en arrière, soit latéralement. Ces douleurs sont encore plus violentes à gauche. La peau de toute cette partie est d'une sensibilité extrême. Leg, la région de la plaie devient aussi le siège d'élancemens très-vifs. Le 11, quand il veut regarder de côté, il éprouve des éblouissemens qui l'empêchent de voir. La portion d'os nécrosée semble devenir mobile et se percer dans son centre où on distingue les mouvemens du cerveau. On calme les doudeurs par l'opium donné à l'intérieur et le laudanum appliqué sur le cou. Le 14, l'épigastre devient douloureux; la soif est vive et la langue plus rouge. Le pouls est plus petit. Le 20, les mêmes accidens sont plus violens encore; la nécrose se couvre de fongosités. Le 27, on incise crucialement la peau des environs de la plaie pour voir jusques où va l'altération de l'os. Douleurs intolérables dans la journée. Jusqu'au 12 mai même état. La constipation ne peut être vaincue qu'au moyen de l'huile de ricin donnée tous les quatre jours. Le 15, la température des membres

s'abaisse sensiblement et le malade tombe dans la prostration; le pouls est très-petit et la voix très-faible. Le 16, la mâchoire inférieure reste pendante et ne peut se relever qu'incomplètement. Le soir la sterteur commence, il n'y a plus de mouvemens, les urines coulent involontairement, le menton reste appuyé sur le sternum et la mâchoire tournée à gauche, le pouls se perd insensiblement, et la mort arrive le 17 à cinq heures et demie du matin.

Nécroscopie 30 heures après la mort. — Raideur cadavérique très-prononcée; l'extérieur du cadavre ne pré-sente rien autre chose de particulier. Les tégumens du crâne, disséqués avec soin et renversés ne présentent pas d'autres lésions que celles reconnues pendant la vie. La portion d'occipital nécrosée est régulièrement circulaire, très-solide et percée dans son centre d'une ouverture étendue d'une ligne environ, et par laquelle on avait pu constater les mouvemens du cerveau pendant la vie. Partout ailleurs le péricrâne est sain. La calotte de cette cavité enlevée, la mortification de l'os se trouve être un tiers moindre en dedans qu'en dehors. Le point de la duremère, sur lequel portait cette portion malade, était d'un gris blanchâtre et un peu épaissie. Excepté cela tous les organes encéphaliques étaient sains jusqu'à la moelle alongée; mais ici se rencontrent des désordres qu'on était loin de soupçonner: lorsque le cerveau fut enlevé el coupé par tranches pour en reconnaître les altérations, la tente du cervelet fut divisée. Alors, en relevant un peu en arrière le mésencéphale, on vit que le prolongement rachidien qui en part ne tenait à rien. Étonné de cette disposition à laquelle on n'avait pas pensé, toutes les parties furent attentivement examinées dans la position où elles étaient, afin d'en constater l'état extérieur. Le cervelet parut sain partout, ainsi que la protubérance et les nerfs qui s'en séparent; mais plus bas, dans le canal ver

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