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L'auteur conseillé dans les cas analogues de mettre les artères à découvert et d'en faire la ligature.

Observation d'un nævus maternus développé à la tête, guéri par la ligature de la carotide communiquée par J. WARDROP (ibid). -Les détails de ce fait ont été rapportés par le docteur Arénat de Pétersbourg. Un homme qui portait depuis sa naissance plusieurs navi sur diverses parties du corps, se heurta violemment la tête et froissa l'une de ces tumeurs qui était située dans la région temporale droite. Dans l'espace de deux heures, elle s'accrut prodigieusement; on appliqua sur l'artère carotide, à un pouce et demi au-dessus de la clavicule, deux ligatures distantes l'une de l'autre d'un demi-pouce. Pendant l'opération, la tumeur s'ouvrit spontanément et donna issue à huit livres de sang environ : le lendemain elle était complètement affaissée. On excisa alors une partie de la peau, douze artérioles environ furent soigneusement liées, et la plaie pansée simplement. Le seizième jour les ligaturés de la carotide se détachèrent, et les deux plaies furent cicatrisées complètement en peu de temps.

Accidens graves causés par la blessure de la branche antérieure du nerf radial, guéris par la division complète du nerf; par J. WARDROP (ibid.). Un homme fut blessé par une pierre à fusil, au côté radial du pouce; l'artère fut déchirée. La plaie guérit promptement; mais peu de temps après, des douleurs violentes se manifestèrent dans le pouce et les doigts, s'étendant jusqu'au col et devenant excessivement aiguës par les plus légers mouvemens du pouce. Le pouls était dur et fréquent, la face vultueuse, la langue recouverte d'un enduit muqueux et épais; des saignées copieuses et la diète firent disparaître ces symptômes en partie, et le malade fut tenu à un régime sévère; mais il suffisait du plus léger écart de régime pour faire reparaître tous les premiers symptômes. Les narco

594 BLESSURE DE LA BRANCHE ANTÉRIEURE DU NERF RADIAL. tiques employés sous toutes les formes n'avaient apporté aucun soulagement, et le malade épuisé par des douleurs aussi aiguës et aussi longues, en même temps que par l'abstinence qu'on l'obligeait à garder, était dans l'état le plus fâcheux, lorsque M. Wardrop, assisté de M. Cline, pratiqua la section complète du nerf au moyen d'une incision transversale faite au-dessus de la cicatrice. A l'instant même tous les accidens disparurent, mais il est resté une singulière sympathie entre l'estomac et le siége du mal. Si cet homme fait quelque excès dans ses repas, aussitôt tous les premiers symptômes reparaissent, et il ressent une douleur vive et continue qui s'étend de la main dans toute la longueur du membre.

Cette observation vient confirmer les faits analogues publiés sur les maladies locales des nerfs, lesquels prouvent que la division incomplète d'un nerf donne lieu à des accidens qui ne peuvent être dissipés ou guéris que par la section complète de ce même nerf. Cependant le docteur Wardrop ajoute que cette division incomplète ne cause pas toujours les phénomènes qu'on vient de décrire, mais qu'elle entraîne au contraire la paralysie et consécutivement l'atrophie des organes auxquels se distribuent les branches du nerf lésé. Un officier d'artillerie fut blessé à la partie postérieure et supérieure de la cuisse dans la région du nerf sciatique : le pied et la partie inférieure de la jambe perdirent peu-à-peu le mouvement et le sentiment, et s'atrophièrent, tandis que le reste du membre n'éprouva aucune espèce de changement. Une blessure dans la région du rachis fut suivie chez un jeune homme de l'atrophie des deux testicules. M. Wardrop pense que l'atrophie des parties molles en général pourrait bien être considérée comme un symptôme certain de l'altération d'un nerf. Quoi qu'il en soit, il reste encore à déterminer comment il peut arriver que la division incomplète d'une branche nerveuse donne également lieu

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à des douleurs vives, à des spasmes violens, ainsi qu'à la paralysie et à l'atrophie des parties, et qu'il arrive aussi qu'elle ne cause quelquefois aucun trouble appreciable.

Bronchotomie: observations recueillies par le docteur RICHARD BURGESS (1). Un enfant avale par mégarde de l'eau bouillante, et cet accident donne aussitôt lieu à une inflammation violente de l'intérieur de la bouche, de la langue et du pharynx. La déglutition devient impossible et bientôt la suffocation est imminente. Deux heures après l'accident le docteur Burgess voit le malade, et remarque dans le fond de la gorge un gonflement considérable qui était la cause de l'extrême difficulté de la respiration, qui devenait de plus en plus grande et menaçait de faire périr l'enfant très-promptement. Dans cette conjoncture, il pratique la bronchotomie, et aussitôt ces accidens fâcheux se dissipent en partie; on emploie un traitement antiphlogistique convenable; vers le huitième jour la déglutition devient facile, et le dixième jour la respiration s'opérait librement par les voies naturelles. Le docteur Burgess vit un autre enfant auquel le même accident était arrivé, mais huit heures après seulement il était agonisant. Il ouvrit aussitôt la trachée-artère, et l'enfant reprit à l'instant connaissance. Néanmoins il succomba douze heures environ après l'opération par la négligence des personnes qui l'entouraient, et qui n'eurent pas l'attention d'enlever la mucosité abondante qui obstruait l'entrée de l'ouverture accidentelle.

De l'application des sangsues à la surface des membranes naqueuses; par PHILIPPE CRAMPTON (ibid.). Ce médecin rapporte d'abord les succès nombreux qu'on a obtenus dans le traitement de l'ophthalmie, en appliquant quelques sangsues seulement sur la conjonctive palpé

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brale. Les résultats de cette pratique ont surpassé tout ce qu'on pouvait espérer. C'est ainsi qu'on a vu guérir en deux ou trois jours des ophthalmies qui duraient depuis plusieurs semaines; aussi ce moyen doit-il être recommandé comme le plus efficace dans cette maladie, soit aiguë, soit chronique, soit qu'il y ait seulement inflam→ mation de la conjonctive, soit qu'elle occupe les parties les plus profondes de l'œil. Cette méthode, qui est mise généralement en usage à Dublin, ne peut être mieux appuyée que par les résultats qu'elle a fournis à l'Hôpital militaire pendant six années consécutives. En effet, il résulte du relevé des registres que, pendant ce laps de temps, on a reçu 2074 malades affectés d'ophthalmie, parmi lesquels cinq étaient aveugles au moment de leur entrée, et neuf sont sortis pour des altérations plus ou moins graves de l'œil; des 2074 individus affectés d'ophthalmie, 2060 sont sortis guéris, de sorte que le succès a couronné constamment ce mode de traitement.

Dan's plusieurs cas où les sangsues furent appliquées à diverses reprises sur la conjonctive, l'on put observer que leur application n'entraînait aucun inconvénient, et que, chez le plus grand nombre des malades, une seule ou deux tout au plus suffirent pour dissiper l'engorgement et l'inflammation, et bien plus rapidement que lorsqu'on les applique en grand nombre aux tempes ou aux paupières; il est inutile d'ajouter qu'indépendamment de ce moyen on s'aidait de ceux qu'on emploie habituellement dans l'ophthalmie. Quant à l'application même des sangsues, on la faisait de la manière suivante: on plaçait le malade le dos tourné à la lumière, on renversait avec précaution la paupière inférieure, ce qu'on peut faire sans causer de douleur, on appliquait une ou deux sangsues sur la partie de la conjonctive qui recouvre le cartilage tarse, en ayant soin d'éviter qu'elles ne piquassent le bord ciliaire non plus que le globe de l'œil. La sangsue

s'attache promptement et se remplit beaucoup plus rapidement que lorsqu'on l'applique sur toute autre partie.

Encouragé par un semblable succès, le docteur Cramp(on a plusieurs fois appliqué les sangsues à la face interne de la bouche dans les cas d'angines gutturale et tonsillaire. Il mit en usage pour la première fois ce procédé sur un jeune homme, et il éprouva dans son emploi beaucoup moins de difficultés qu'il ne l'avait pensé d'abord. Après avoir traversé le corps de la sangsue, dans son tiers inférieur, avec un fil de soie simple, il la fixą ainsi à son doigt, la maintint en place avec le pouce et l'index, et la porta dans le fond de la bouche sur l'amygdale enflammée. En un instant l'animal s'y attacha, et il n'y avait pas cinq minutes qu'elle était appliquée, qu'elle était énormément gonflée, se détacha et fut rejetée de la bouche. Le malade éprouva aussitôt un grand soulagement, la piqure continua de laisser écouler du sang, pendant trois ou quatre heures : le lendemain l'inflammation était en grande partie dissipée; quelques jours après, elle élait disparue, sans qu'il y eût eu formation de suppuratión.

Dans le mois de septembre 1819, M. Crampton fut appelé pour donner des soins à un gentilhomme atteint d'une angine tonsillaire très-grave. Les deux amygdales, considérablement gonflées, se touchaient par leurs faces correspondantes. Le voile du palais était rouge, trèsenflammé, ainsi que la luette qui était cedémateuse. Deux sangsues furent appliquées sur les tonsilles et le voile du palais, et un émétique fut administré en même temps; immédiatement après leur chute le malade éprouva un soulagement remarquable, et le lendemain il put sortir et reprendre ses occupations.

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En 1821, la scarlatine a régné à Dublin et a donné de fréquentes occasions de vérifier les avantages de l'application des sangsues sur les tonsilles, lorsque leur inflammation était considérable, et l'on en a retiré d'assez

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