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pas un homme qui puiffe y demeurer obfcur; cependant, fi vous ne prenez pas affés d'affurance fur ma parole, voyez vous-même, informez-vous, Sigismond doit compter fur mon amitié, mes fecours et mes fervices, quels que foient les motifs qui l'engagent à y avoir recours.

La réponse du Duc auroit fatisfait tout autre qu' Inare; mais le Tourangeau la prenant pour une défaite, perfuadé qu'on trahiffoit la querelle, en ne la fervant pas avec toute la chaleur de la jaloufie, du reffentiment et de la haine témoigna fon mécontentement, et résolut de répandre des efpions jufques dans le palais pour y vérifier les foupçons qu'il avoit

conçus.

Cependant Richard continuoit de le traiter avec diftinction; et dans le deffein d'étaler fon goût et fa magnificence, en faifant honneur au fils de Frédegilde, il annonça qu'il donneroit un bal dont ce Chevalier et la Princeffe de Bretagne fa fille auroient tous les honneurs.

Aglaé, fille d'un puissant fouverain, princesse en qui l'éclat des charmes et des vertus relevoit celui de la naiffance, étoit l'objet des voeux de tous les coeurs faits pour aspirer à fa conquête. Mais qui pourroit peindre l'extravagant orgueil du Tourangeau, quand il fe vit le héros d'une femblable fête, et le chevalier d'une dame d'auffi haut parage? Il ne vit plus d'honneurs auxquels il ne put raifonnablement prétendre, et réfolut de donner, en fa perfonne, un amant d'importance à la princeffe de Bretagne, et un rival redoutable aux douze pairs de France.

Les dépenfes qu'il fit pour fe montrer dans cette fête firent paroître dans tout leur luftre fon avare profufion et fon mauvais goût. Les courtifans Bretons applaudiffoient malignement; Rollond, fils du duc, ne fut pas le dernier à faire remarquer aux fem.

mes

Cazotte.

Cazotte. mes de la cour qu'on ne fe mettoit nulle part comme en Touraine.'

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L'ombrageux Tourangeau avoit la plus forte envie de lui rompre en vifière; mais l'affemblée étoit complette: la cour étoit placée: la fymphonie fe faifoit entendre; il falloit ouvrir le bal. Inare fe voit contraint à danfer: il danfe.

On voit cette maffe pefante, inanimée, se traîner autour du fallon, embarraffée de fes mains, le corps déhanché, la tête de travers, l'oreille au dépourvu, l'oeil égaré, la bouche béante. On voit d'un autre côté la princeffe de Bretagne réunir à la précifion la grace, l'aifance et la légèreté; mais bientôt on ceffe d'admirer et de rire; car le bal, en commençant, prend fin par un événement auffi facheux que ridicule.

Inare, en s'approchant trop près, s'embarrasse dans la queue de la robe; la Princeffe tombe: la Tourangeau trébuche lui-même, et fait une chute fi lourde, que le fallon en eft ébranlé. On accourt pour donner la main à la fille de Richard. Cependant Inare fe relevant avec la même mal-addreffe, porte la parole à Aglaé: Je fuis mortifié de l'accident, Madame; mais c'eft votre faute: vous n'auriez pas dû tourner fi court.

Votre excufe n'eft pas galante, Chevalier, re pliqua Rollond, qui s'étoit avancé pour donner du fecours à fa foeur. Je la maintiens vraie envers et contre tous, répondit Inare, d'un ton brusque et d'un air enflammé; en même tems il arrache par morceaux fon gand, qu'il ne peut parvenir à se tirer de la main, et le jette au milieu de l'affemblée.

Rollond ramaffe le gand.

Le Tourangeau lui On s'empreffe pour

lance des régards menaçans.
arrêter les fuites d'une affaire auffi étrange. Des
feigneurs, que leur dignité et leur âge mettoient en

droit

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droit de parler, veulent remontrer au fils de la com- Cazotte. teffe de Tours le travers qu'il va fe donner, l'infulte qu'il fait à Richard; le furibond Inare n'écoute pas, il ne répond rien. Il cherche à rencontrer les yeux de fon adversaire; je le lui foutiendrai, dit-il, nous nous verrons à pied, et j'aurai ma revanche.

Cependant on tranfporte Aglaé dans fon appartement. Le duc fe retire fuivi de Rollond. L'affemblée fe diffipe: on laiffe le champ de bataille à Inare, qui fe promeneroit encore à grands pas dans le fallon, en lançant au ciel des regards furieux, fi les valets du château ne fuffent venus pour éteindre les bougies, et fermer les portes.

Enfin le Tourangeau fe retire, et penfant, après l'infulte qu'il croit avoir reçue, ne devoir plus occuper un appartement dans le palais du duc Richard, il envoie ordre à fes équipages d'en fortir, et va chercher un logement dans la ville.

Les

On prévoit la fuite de cette avanture. écuyers font en route de part et d'autre; les cartels, les réponses vont leur chemin. Le combat devoit être de feul à feul; car où le fils de Frédegilde auroit-il pu trouver un fecond? Le Duc.gémit de voir fon fils engagé dans cette ridicule affaire; mais le point d'honneur ne fouffre pas que l'on cherche à éluder. Le jour, le champ, les armes, les juges, tout eft convenu; les combattans font en préfence, mais perfonne ne tremble pour Rollond. Au fecond. coup que lui porte Inare, le prince Breton vient au défarmement, lui faifit le poignet, lui donne le croc en jambe, et le terraffe. Alors Inare, que les paf. fions les plus cruelles égarent, faifit un poignard dont il fe trouvoit muni, contre la regle du combat, et cherche à en frapper fon vainqueur. juges du camp accourent, indignés de cette lâcheté, on fepare les combattans. Inare, déclaré indigne de la chevalerie, depouillé de fes armes, banni des états du Duc, eft conduit par la garde hors des portes de la ville.

Les

H

Cazotte.

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Il faut avoir de l'ame pour mourir de douleur ou de honte. Le Tourangeau ne connoît point ces excès. C'est la fureur, c'eft la frénéfie, c'eft la rage qui le dominent. Il traverse en brigand la Bretagne, il infulte, il viole, il incendie; le cri des peuples porte bientôt aux oreilles du fouverain des attentats dont fon devoir l'oblige à tirer vengeance; mais celui qui les a commis s'eft derobé par la promptitude de fa marche aux troupes qu'on envoie de tous cotés pour l'arrêter.

Au fortir de la Bretagne il ne prit pas le chemin de Tours. Il congédie la plus grande partie de fes équipages, et dirige fa route par la Provence, réfolu d'aller tenter fortune en Afie, s'il ne trouvoit pas à s'établir dans la Grèce; car il efpéroit qu'il pourroit bien, en paffant, se faire couronner à Bizance, ou tout au moins à Trébizonde.

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Spen

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Spenser.

Edmund Spenser (S. B. 1. S. 404.) verfertigte im sechszehnten Jahrhunderte in englischer Sprache ein großes romantisch - allegorisches Gedicht, The Fairy Queen, die Seenkönigin, wovon er anfänglich nur drei, und in einer zweiten Auflage noch drei andre Bücher bekannt machte, die er aber in der Folge noch um die Hälfte vermehrte. Sechs andre Bücher, die er schon vollendet hatte, giengen durch die Vernachlässigung seines Bedienten, bis auf die zwei Ges sånge über die Veränderlichkeit, verloren, den er damit von Irland aus nach England vorausgeschickt hatte.

Das größte Verdienst dieses Gedichts besteht in einer ungemein fruchtbaren und ergiebigen Dichtung, und in einem faßt uns erschöpflichen Reichthum an poetischen Bildern und Beschreibungen. Durchgehends herrscht eine Art dichtrischen Zaus bers; und der eingeführten allegorischen Personen ist eine so große Menge,' daß der Blick des Lesers oft dadurch fast mehr zerstreut und geblendet, als angezogen und lebhaft unterhals ten wird. Dabei fehlt die genaue Vereinigung der Theile zu Einem schönen Ganzen; und jedes Buch macht mehr ein eignes Gedicht für sich aus. In jedem spielt ein besondrer Ritter die Hauptperson. Prinz Arthur ist zwar die vor nehmste darunter; sein Antheil an der Handlung ist aber nicht überall der grösste. Der Dichter bildete sich übrigens nicht nach den Epikern des Alterthums, sondern mehr nach dem Vorbilde Ariost's, obgleich sein Plan regelmäßiger ist, als der im Orlando. Allegorische Darstellung war dabei durchgängig sein Zweck; in seinen Rittern personificirt er die verschiednen Tugenden und Lafter. Seine Schreibart hat ein eben so mannichfaltiges Kolorit, als sein Inhalt. Dieser ift, den Hauptzügen nach, folgender. Die Feenkönigin stellt jährlich ein großes Feft an, welches zwölf Tage währt; an jedem dieser Tage legt man ihr zwölf Beschwerden vor. Dies sen abzuhelfen, fendet sie zwölf verschiedne Ritter aus, deren Jeder, in Bestehung der ihm auferlegten Abentheuer, das Muster irgend einer besondern Tugend, der Frömmigkeit, Mäßigung, Gerechtigkeit, Keuschheit, u. f. f. wird. Der vornehmste Held ist, wie gesagt, Fürft Arthur, der ein Bild der vollkommensten Tugend, des Edelmuths (Magnificence) Beisp. Samml. 6. B.

&

ift,

Spenser.

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