SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE PROCÈS-VERBAUX (ANNÉE 1900) Séance du 9 janvier 1900. Présidence de M. A. de la Borderie, de l'Institut, président d'honneur, puis de M. le comte de Palys, président. : Présents MM. DECOMBE et l'abbé ROBERT, vice-présidents; HARSCOUET DE KERAVEL, trésorier; abbé GUILLOT, BOUDIN, PARFOURU, FOURNEL, AUBRÉE, comte DE VERNON, J. DES BOUILLONS, abbé DUVAL, PHILOUZE, abbé GUILLOTIN DE CORSON, DU CREST DE LORGERIE, H. de TORQUAT, MARQUET, abbé DUVer, abbé MILLON, L. DE VILLERS, secrétaire. Le procès-verbal de la dernière séance (14 décembre) est lu et adopté. Au début de la réunion, M. de la Borderie prend le fauteuil de la présidence et prononce le discours suivant : MESSIEURS, Aujourd'hui, notre Société est en deuil. M. de Kerdrel, que la Bretagne vient de perdre et que la Bretagne pleure, était, vous le savez, l'un de nos membres fondateurs et l'un des plus anciens. C'est lui qui m'initia, qui me présenta à notre Société en 1846, et c'est dans notre Société que se nouèrent entre nous les premiers liens d'une vive et fidèle amitié qui devait durer plus d'un demi-siècle. Aujourd'hui, de la phalange de nos membres fondateurs, naguère encore assez forte, je reste (et pour combien de temps?) le dernier et le seul. n'était Mais M. de Kerdrel entendez-le bien, Messieurs point un membre fondateur ordinaire. C'était le membre fondateur par excellence, le plus actif, le plus zélé, le plus agissant, toujours en avant et sur la brèche, et dans les premières années de notre Société celui qui contribua le plus à lui donner l'impulsion, le mouvement et la vie. Tout le temps qu'il habita Rennes, c'est-à-dire jusqu'en 1870, il assistait fidèlement à toutes nos séances, prenait part à toutes les discussions Il fut quatre ou cinq fois président de la Société. Entraîné par des devoirs et des occupations d'un autre genre, il n'a laissé malheureusement que peu de travaux d'ordre historique ou archéologique. Et, cependant, peu d'hommes se sont plus que lui intéressés aux études et aux questions de cette nature, peu d'hommes ont eu plus d'aptitude et de compétence à les traiter. Nourri sous le premier maître de l'érudition française au XIXe siècle. l'illustre M. Guérard nourri des fortes doctrines de l'Ecole des Chartes, M. de Kerdrel avait en histoire un sens critique très sûr, très large, très élevé; en archéologie, un goût très fin, un coup d'œil perçant et des aperçus très lumi neux. Ce n'est point un éloge, Messieurs, vous le comprenez bien, ce n'est point une notice que je veux faire ici. Je veux seulement ici, au milieu de vous, Messieurs, au milieu de notre Société, dresser une pierre, oh! bien modeste, la pierre du souvenir, qui aura l'unique mérite d'exprimer les regrets si profonds que nous cause la perte irréparable de notre excellent et éminent |