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Considérations pratiques sur les névralgies de la face; par HALLIDAY docteur en médecine des Facultés d'Edimbourg et de Paris. Paris, 1832. In-8., 169 p.

Voici une bonne monographie sur les névralgies faciales écrite par un médecin étranger, dans un style que ne désavourait aucun médecin français. Après avoir établi que tout ce qu'on trouve dans les ouvrages antérieurs à ceux d'André de Versailles, Sauvages et Fothergill, sur le tic douloureux de la face, u'aboutit qu'à démontrer qu'on fut de tout temps en proie à cette cruelle maladie, M. Halliday n'en recherche pas moins, dans les écrits des anciens, les notions plus ou moins précises qu'ils ont eu de cettè affection. Hippocrate, Celse, paraissent l'avoir connue et décrite; Aretée est plus explicite à ce sujet ; Coelius-Aurelianus semble avoir connu surtout le tic non douloureux de la face; Galien va jusqu'à indiquer la 3.o paire des nerfs cérébraux et le cerveau lui-même, comme la source des névralgies de la face. Les arabes n'ont pas connu le tic douloureux. Il faut arriver au 17. siècle, pour trouver dans Strobelberger, et le recueil des Mémoires de l'Académie des Curieux de la nature, des notions précises fondées sur des faits particuliers à la névralgie faciale. Degner, Fr. Hoffmann, en ont fait connaître quelques cas. C'est à André, chirurgien de Versailles, qu'il faut rapporter, avant Fothergill, l'honneur d'avoir connu le véritable caractère de la maladie. Sauvages et Fothergill sont venus donner à ses observations l'autorité de leur nom. Une foule d'auteurs les ont suivis dans cette voie. Enfin, dans le courant de notre siècle, les faits se sont multipliés, ainsi que les travaux spéciaux, parmi lesquels se distinguent ceux de Meglin, Frank et Masius. Cette espèce d'introduction historique, modèle d'éruðition et de sagacité, fait le plus grand honneur à M. Halliday, et suffirait pour donner un véri table prix a sa brochure.

Mais ce n'est pas le seul mérite de cet ouvrage : sous le rapport pratique, il il a celui de bien distinguer les unes des autres les névralgies des différens nerfs et de leurs divers rameaux : des exemples sont donnés: 1.° De la névralgie de la branche ophthalmique de la 5. paire, de son rameau lacrymal, de la branche frontale, du rameau nasal. 2. Pour le nerf maxillaire supérieur des rameaux dentaire posté rieur et sous-orbitaire.

3. Des branches linguales et mentonnière du nerf maxillaire inférieur.

4. Des névralgies du nerf facial, moins fréquentes qu'on ne le pense généralement.

5. De la névralgie mastoïdienne décrite par Paletta.

Cette distinction des névralgies de la face; entr'elles exclue le con

seil aveugle d'inciser ou de cautériser les branches, quand la névral gie est dans le tronc; elle empêchera surtout d'attaquer le tronc du nerf facial pour des névralgies du nerf maxillaire, etc.

M. Halliday ne s'est pas contenté de donner une description générale des névralgies faciales et undiagnostic aussi bien établi que faire se peut entre ces affections et les douleurs rhumatismales ou arthritiques de la face. Il a fait aussi une rude guerre aux médecins dits organiciens, qui veulent rattacher forcément ces névralgies à quelqu'altération organique du cerveau ou des nerfs. A l'appui de cette opinion, il a cité le vide ou l'insuffisance des recherches d'anatomie pathologique, lorsquc la né-` vralgie faciale n'est pas une complication d'autres maladies organiques. Cependant, nous lui reprocherons de n'avoir pas signalé la névralgie faciale qui résulte de l'existence de ce qu'on appelle ganglions nerveux. M. Dupuytren en a cité un exemple: l'ablation guérit le malade. Ici, l'anatomie pathologique n'était pas en défaut. L'auteur s'est demandé, enfin, s'il était possible de dire quelle est la nature du tic douloureux? Cela le conduit à l'examen d'une question beaucoup plus générale que doit-on entendre par la nature d'une maladie? Ici, nous le laisserons parler lui-même : on jugera mieux quelle est la portée du livre et de l'auteur.

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« Nous dirons que ce qu'on peut appeler la connaissance de la nature des maladies se borne à la détermination des rapports fondamentaux qu'elles ont les unes avec les autres; que la découverte de' la nature d'une maladie jusque là peu connue, n'est pas autre chose que la découverte qu'on fait des grandes analogies qu'elle a avec d'autres maladies plus communes, plus anciennement étudiées, et dont beaucoup de médecins se sont habitués à penser qu'on connaît la nature intime et essentielle, comme si l'on connaissait la nature intime de quelque chose, dans le sens qu'attachent à ces mots les philosophes dogmatiques et explicateurs. Et cette nature des maladies n'est point une chose absolue et déterminée, de laquelle on puisse dire, à l'occasion de quelque sujet que ce soit, qu'on l'a trouvée, et qu'il ne reste plus rien à y chercher; non, c'est au contraire un fonds inépuisable, et où il y aura toujours à découvrir, car il y aura toujours à reconnaître de nouveaux rapports entre des objets aussi susceptibles que les maladies d'être considérés sous une multitude de faces différentes. >> Nous donnons au lecteur le conseil de voir dans le livre l'explication de ces idées abstraites par quelques exemples.

M. Halliday, dans l'histoire du traitement du tic douloureux, n'a voulu parler que des moyens qui comptent un certain nombre de succès bien constatés. Il commence par diviser la thérapeutique de cette maladie en rationnelle et empirique.

La thérapeutique rationnelle est divisée de la manière la plus conve-

nable, pour suivre les indications. Suivant lui, le traitement doit être fondé, tantôt : 1.o Sur la considération de l'état général du sujet. 2. Sur la connaissance des causes de la névralgie.

3. Sur la considération du caractère et sur celle du type de la maladie.

4. A titre d'affection purement nerveuse.

5. Sur l'emploi de la méthode pertubatrice. 6. Enfin, d'après les complications.

Ces divisions, en même temps qu'elles servent de guide au praticien, sont d'ailleurs des plus favorables à l'étude et à l'appréciation des médicamens employés contre le tic. On trouvera sous le 3.o Gitre, une belle observation de l'usage de l'arsénic. La jusquiame, la belladone, le datura-stramonium, l'aconit, l'assa-foetida, le camphre, l'opium, dans l'ordre de leur efficacité successivement appréciée.

Puis vient le tour de la thérapeutique empirique où les médicamens sont rangés en deux classes, suivant qu'ils sont donnés intérieurement ou appliqués à l'extérieur.

Dans la 1.re classe, l'acétate d'ammoniaque, l'antimoine et ses préparations, la ciguë, la coccionella septem punctata, l'hydro-chlorate de potasse, l'acide hydro-cyanique, le mercure, la strychnine, l'oxyde de zinc. Dans la 2.o, les applications d'huile de croton-tiglium, de cajeput, de menthe, d'éther sulfurique, d'opium, d'extrait de belladone, d'huile de jusquiame, de sublimé corrosif en solution d'ammoniaque caustique, les frictions de céruse, de mercure, les bains, l'électricité, l'acupuncture, le galvanisme, l'aimant.

Tous ces moyens sont évalués par les faits. Enfin, le traitement chirurgical est réduit à sa juste valeur. Ainsi restreint dans ses véritables limites, il ne peut que gagner aux yeux des médecins, puisque son usage sera moins infidèle. M. Halliday n'a pas voulu faire un traité des névralgies faciales : il aurait pu grossir son livre d'un grand nombre d'observations; il a laissé ces recherches au lecteur; mais c'est dans le cadre qu'il a décrit qu'il faudra désormais étudier la névralgie faciale, je dirais presque toutes les névralgies, et je ne crains d'être démenti par personue, en disant que ce cadre ne pouvait pas être mieux tracé. LAUGIER.

Disser

Dissertation on the congenital malformations on the heart. tation sur les vices de conformation congénitaux du cœur ; par Joux PAGET, président de la Société royale de Médecine. Edimbourg, 1831, in-8.o, 54 p.

Depuis un nombre assez limité d'années, les physiologistes se sont occupés d'une manière active, en France et en Allemagne, de l'étude

difficile et variée des vices de conformation; de précieux aperçus pour la pathologie et la physiologie ont été le résultat de leurs recherches. En Angleterre, on ne parait pas avoir encore senti l'importance de ce sujet traité de manière à en former un corps de science. Quelquesuns des écrivains de cette nation se sont bornés à publier des descriptions isolées, en s'attachant particulièrement à la rareté des cas qu'ils présentaient, tandis que de la généralisation des faits seulement peuvent découler quelques fruits pour la science.

Le docteur Paget á cherché à imprimer une nouvelle direction aux travaux de ceux de ses confrères qui s'occupent des monstres, en publiant un ouvrage ex professo sur cette matière, donnant ainsi le précepte et l'exemple.

Les anatomistes Allemands semblent avoir les premiers étudié les monstruosisės sous un point de vue philosophique. Mais si les Français n'ont pris la plume qu'après eux, ils ne sont restés en arrière ni pour le nombre, ni pour l'importance des travaux et des découvertes. De cette étude, chaque auteur a cru pouvoir déduire quelque loi générale; ainsi Meckel y voit la preuve du développement graduel des différens organes; Geoffroy-Saint-Hilaire celle de l'unité dans l'organisation; Serres en conclud à la formation du corps, de la circonférence au centre. Mais les faits sont-ils assez nombreux et assez comparés entre eux, pour qu'on puisse se hasarder à formuler une théorie ? Qu'une adhérence entre le fœtus et le placenta, et la modification de la circulation qui en résulte, donnent lieu, suivant M. Geoffroy, à des anomalies dans la structure des organes intérieurs, quelle influence cette disposition pourrait-elle avoir sur la conformation des parties internes du cœur ? La relation qui existe, d'après M. Serres, entre la présence des artères et le développement des parties qu'elles sont destinées à nourrir, est plus applicable à tous les cas? Fera-t-on jo uer, avec Tiedemann, aux nerfs le rôle que M. Serres fait jouer aux artéres? Voici un fait qui répond à tous les deux. Le professeur Mayer cite (Graefe und Walter's jour., tom. X., cahier 2.) un fœtus de grandeur ordinaire, portant attachée au sternum une ébauche de fœtus consistant dans un bassin et deux membres abdominaux très-bien conformés. Le sang passait dans ce fœtus parasite par la mammaire interne du fœtus normal; cette artère se divisait en deux branches pour les deux membres pelviens ; il n'y avait aucun vestige de système nerveux cérébro-spinal; les nerfs sciatique, crural et obturateur manquaient, etc.

Le docteur Paget, qui a fait précéder l'opuscule que nous analysons de quelques généralités sur les monstruosités, éprouve, pour la classification des monstres, les mêmes difficultés que pour la création d'une théorie. Celles qui ont été proposées jusqu'à ce jour ne correspondent pas à tous les faits variés auxquels

elles devaient offrir une place. On n'a considéré que l'organe déformé, comme si le développement de cet organe était tellement lié à celui de tous les autres, qu'il en dût résulter un corps d'une conformation identique dans tous les cas analogues; de là, des définitions incomplètes. M. Paget, au contraire, pense qu'il y a très-peu de sympathie et point de connexion absolue dans la formation. du corps, entre le développement des différentes parties du même corps. D'après cela, un monstre ne doit point être décrit et classé comme un ensemble où tout se lie; mais on doit considérer séparement chaqne organe ou système d'organes affecté de vice de conformation. Il admet donc, non pas des monstres, mais des vices de conformation, 1.o par défaut ; 2.o par excès; 3.o par position vicieuse.

Le docteur Paget a lu avec soin tous les auteurs qui ont cité des vices de conformation du cœur ; son mémoire peut être considéré comme un curieux répertoire de tout ce que la science possède sur ce sujet, il ne laisse point échapper, lorsqu'elles se présentent, les occasions de déduire des faits quelque donnée utile à la physiologie; il ne se borne pas à extraire d'un autre livre des faits qu'il consigne dans le sien; il réunit, avec critique et sagesse, ceux qui sont épars, et par là peu utiles. En se bornant aux vices de conformation d'un seul organe, et surtout de celui qui joue un si grand rôle dans l'organisme; il a construit, pour ainsi dire, une monographie, bonne à consulter, ne fût-ce que pour la partie bibliographique.

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Dans la dernière partie de son ouvrage, il est traité des phénomènes pathologiques dus à l'existence d'un vice de conformation du cœur des symptômes qui peuvent la révéler, et du traitement possible. Cette partie se ressent de l'obscurité du sujet ; mais l'auteur s'y montre, comme dans le reste de sa dissertation, versé dans la littérature médicale étrangère. A l'occasion de la cyanose, on a dit que le fœtus dont les vaisseaux, dans le sein de sa mère, ne charrient que du sang veineux, n'est cependant pasbleu. M. Paget relève cette erreur ; il résulte des expériences des docteurs Bostock, Jeffray, Holland, que le sang qui circule, dans les artères ombilicales, n'est point de la même couleur que celui de la veine du même nom, et que cette dernière charrie du sang artériel.

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De hæmorrhagia inter partum ortá ex rupto venæ umbilicalis ramo. Dissertatio inauguralis medico-obstetricia quam, in Universitate Carola-Ruperta, publicas ubmettit examini ROBERSTUS BENCKISER. Heidelberg, 1831. In-4.o, planches.

Les vaisseaux ombilicaux, réunis en un cordon à leur sortie du nombril du fœtus, peuvent, au lieu de se rendre au centre ou à l'un des bords du placenta, s'implanter dans les membranes, se diviser dans la du

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