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mieux que l'empire se nommait en son entier Cun-din-Amarca, ou le royaume Cun (Kouni en japonais) d'Amarca, nom carthaginois et basque, on l'a déjà dit, nom illustré par la célèbre famille des Annibal, famille des Barca ou Marca, et qui, outre tous les lieux en Amarca déjà cités, se retrouve encore dans le nom Mayoc-Marca de la tour de l'inca à Cuzco dans le Pérou et dans celui de Cat-Amarca du pays de Rio-de-la-Plata '.

Quant au titre particulier de ZAQUE, M. de Paravey cite Rodriguez (p. 116), donnant le titre de seike, comme celui des gouverneurs des trois états principaux du Japon les autres gouverneurs se nommant kami ou grands, nom, qui en Muyscas, se rend également par khouma, d'après M. Klaproth lui-même. Soukouy, en japonais, signifie d'ailleurs s'asseoir sur le trône; sakkara est le nom du trésor royal; Fisaki est le nom de l'impératrice, ou de la femme du zaque ; et enfin, toujours en japonais, sougo' est le titre de commandant militaire des provinces.

Le nom de ZAQUE, pour celui de souverain, de gouverneur suprême, n'était donc pas inconnu au Japon, et il y existe encore dans les titres de Seike, et de Fi-SAKI, impératrice, aussi-bien qu'en Amérique dans le nom des Ca-ciques.

La seconde dignité des Muyscas était celle des ZIPPA, chefs des provinces. Or, en chinois, pa est le titre de vice-roi; pe est le titre de prince, prononcé pac au Japon, et c'est de là que viennent, on le sait, les titres turcs de pacha, et de beg ou bey.

Enfin, on l'a déjà indiqué, sobe désigne un homme en charge, un chef en japonais, et est très-voisin de zippa, étant formé de so ou sa, homme, en japonais, et de pe ou pac, chef, prince.

La troisième et dernière dignité était, à Bogota, celle des TITHUA, chefs des bourgs et tribus; or, en japonais comme en chinois, on sait que tay signifie grand et chef, et que tayou, est un des titres d'honneur du djogoun, titre appliqué encore aux chefs des tribus du nord-est extrême de l'Asie, et du nord-ouest de l'Amérique.

On a d'ailleurs en japonais, gilo, pour le titre de chefs des

Il serait curieux de rechercher si tous ces noms américains en Amarca, Amerga, n'ont pas, aussi-bien que celui d'Amèric Vespuce, été la cause du nom donné au nouveau continent, America ou Amarca.

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bourgs et de ceux qui font payer le tribut comme le faisaient les tithuas à Bogota : gito a pu très-facilement se transformer en tito, titua '.

Enfin il existait au Japon comme à Bogota, quatre familles principales et les plus distinguées parmi les quatre-vingts familles primitives, dont les noms sont conservés, et forment la noblesse japonaise.

M. de Paravey fait observer ici que cette tradition de quatrevingts familles primitives, est purement arabe; car d'Herbelot affirme qu'au lieu de supposer huit personnes dans l'arche qui s'arrêta sur le mont Djioudi, en Mésopotamie, les Arabes et le Coran en font sortir quatre-vingts, qui repeuplèrent en premier lieu cet antique centre de toute civilisation, la Chaldée, la Babylonie et l'Assyrie .

Quoi qu'il en puisse être sur ces quatre-vingts familles, voici, d'après M. de Humboldt et le P. Rodriguez, les noms des quatre premières chez les Muyscas, où elles élisaient le grand pontife d'Iraca, ou le Dairi de Bogota; et chez les Japonais, où elles possédaient les principales charges.

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Or l'on voit encore dans ces noms propres, sauf le dernier, une analogie assez remarquable, ce semble.

Quant aux noms de lieux, il est évident que Sogamozo, autre nom du séjour du grand pontife de Bogota, fondateur d'Iraca, se trouve presque en entier dans Sagami, une des soixante-six provinces actuelles du Japon 3, tandis que le nom Iraca, est encore usité au Japon, aussi-bien qu'en Chaldée, dans les

1 Dans la relation chinoise si curieuse du pays de Fou-sang, ou de l'Amérique, visitée dès 499 par les Tartares et les Boukhariens, le chef suprême est appelé I-Khi, analogue à zaque et cac-ique, et les chefs inférieurs touy-lou, analogue à tithoua, titre indiqué ci-dessus.

Voir la Bibliothèque universelle d'Herbelot.

3 Rodriguez, p. 124.

noms de rois et de familles nobles, gos-IRACA-wan-yn, 77° roi, régnant en 1160 et f-IRAKOU-gho, famille noble.

Il est évident aussi que Yamana, nom de famille', a de grands rapports avec Yemen, Yéman, nom de l'Arabie-Heureuse (ou pays de la Main droite).

Il est clair que le nom de famille Masakado (R. p. 110) a quelque analogie avec celui des moscas de Bogota, comme aussi les noms de pays japonais, Moutsou et Mousasi (p. 124), et les noms de famille, Masou, Masa, Motsi (p. 110), en ont avec le nom de la tribu des Mozos, du plateau de Bogota, que cite M. de Humboldt (p. 222).

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On pourrait multiplier ces analogies; citer encore au Japon le pays TsiKOUYEN, et à Bogota la tribu des Guanes; et enfin la contrée japonaise (p. 125), nommée Nagato, nom évidem-ment très-voisin de celui de Bogota.

Ces analogies de noms de pays et de familles, ont aussi certainement leur importance, et on a cru devoir les indiquer. M. de Humboldt cite également la rivière FUNzhe, qui formait dans les premiers tems un lac immense du plateau de Bogota,` et en japonais Fun ou Foun est un des noms de famille, et foung ou foun signifie boue ou lac boueux 3.

Mais il faut encore examiner d'autres noms non moins importans, ceux qui tiennent au culte, et que voici :

Les prêtres des Muyscas, ayant souvent des masques d'animaux symboliques, comme ceux que portaient les prêtres égyptiens, se nommaient Xéques, suivant M. de Humboldt; et M. de Paravey, d'après le père Rodriguez, cite (p. 125) une secte religieuse du Japon, nommée Soke; il observe que (p. 106) saghéo, saighio est en japonais le nom des livres contenant les vies des religieux ou des prêtres ; que gikai veut dire 4 observance de la règle, de sorte que Xéque ici voudrait dire : régulier, homme soumis aux règles, c'est-à-dire, religieux ou prêtre."

Il observe même que l'un des noms de l'homme bârbu, civilisateur des Muyscas, le nom de Bochica, a de singuliers rapports

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avec les noms Fo et Che-kia, du fondateur célèbre du bouddhisme, religion très-anciennement portée à la Chine, puis au Japon, et qui y subsiste conjointement avec le culte des astres; suivant M. Titsingh, un des résidens hollandais en ce pays '.

Or, en ce dernier pays, le nom de Fo, se prononce Bou et Bo et même Bouppo, et son nom de famille Che-kia, où il serait possible de voir le titre Scheik des Arabes avec une finale ia, se prononce chaka; le nom de Bochica des Muyscas serait donc formé de la réunion des deux noms du célèbre Fo, Bochaka ou Bochica, et la classe des réques serait celle des sectatateurs de Che-kia, ou du scheik arabe qui a dû fonder cette secte antique, dans l'Inde et dans le Fou-sang des livres chinois, c'est-à-dire, en Amérique.

Mais ce mystérieux Bochica, type et fils du soleil, se nomme aussi Sua ou Zuhé, nom du soleil chez les Muyscas; tandis que sa femme, non moins célèbre, se nomme Chia, du nom de la lune, où elle est censée exister, et aussi Huythaca ou Huethaca, Guethaca, suivant M. de Humboldt.

Or, précisément la lune se nomme gouat ou guet, guets dans Rodriguez et Thunberg (Vocabulaire japonais), c'est-à-dire, qu'elle a le même nom que chez les Muyscas, à la finale près, GUET-haca, Huet-haca.

Le nom du soleil, Sua, nom qui, écrit Sué, signifie blanc, se retrouve évidemmment prononcé joua, joue, dans les mots japonais JOUAki, il fait jour, et JOUki, neige, c'est-à-dire, blanc; adouci en Sou, il a aussi en japonais, comme dans une foule d'autres langues, le sens de Seigneur, de Dieu, et se retrouve évidemment dans le sanscrit Souria, soleil, mot trèsvoisin du japonais siroï ou suroi, blanc.

Le dimanche ou jour du soleil, se nomme à la vérité nitie-yo, en japonais, mais le lundi s'y appelle gouet-yo, où apparaît encore le nom muyscas GUET ou huethaca, et il est à remarquer que les jours de cette semaine des Japonais, comme de celle des Indiens, répondent précisément aux mêmes planètes que les nôtres.

Page 85, Mémoire sur la dynastie des Djogouns du Japon, publié par M. Remusat, ouvrage où M. de Paravey a pnisé plusieurs de ses remar

ques.

On voit donc qu'à quelques nuances près, les noms muyscas et japonais sont encore les mêmes pour le soleil et la lune.

Si l'année, ou période de vingt lunes, se nomme zocam en muyscas, ce qui rappelle les yogam ou périodes de tems des Indous, toka, facilement dit tsoka, est le nom du tems en japonais; l'année de douze mois en particulier s'y nommant tosi, et tsouka étant d'ailleurs, en japonais, le nom du mois ou de la lunaison, autre période du tems, formant le zocam muyscas.

Les lunaisons mêmes se nommaient suna ou souna, chez les Muyscas, dit M. de Humboldt, et il en donne une étymologie douteuse et éloignée; tandis que ces peuples intercalant des lunes, par un artifice qu'il explique, on peut tirer ce nom du nom primitif de la lune intercalaire, en chinois joun et soun en japonais; lune que M. de Humboldt cite lui-même, sans penser à l'analogie frappante de ce nom avec le suna des Muyscas. Si la nuit, en muyscas, se nomme sa ou za, on peut y voir l'abrégé du nom japonais joSAri, mot complexe, puisque jo, ou yo, ou ia seul est la numérale et le nom des nuits en japonais ', de sorte que l'autre nom de la lune, chia, en muyscas, a dû signifier quelque sens analogue à celui de dame de la nuit, ou reine des ténèbres. ·

Toutes les moindres nuances se retrouvent donc ici dans les noms astronomiques des deux peuples; et il n'est pas jusqu'à ce pauvre prisonnier, cet enfant nommé le guesa, qui était saisi dans quelque course guerrière, ét élevé dans le temple du soleil, ou le chun-sua d'Iraca, pour être immolé à l'âge de quinze ans, dans la pleine lune de chaque indiction, qui ne trouve l'é tymologie de son nom en japonais; car, en cette langue 3, man gueso est le nom de la pleine lune; c'était donc le gueso, ou guesa, l'enfant, la victime de la pleine lune, man-gueso; et c'est à tort que le chanoine Duquesne traduit ce nom par errant, ou sansmaison (gué en muyscas étant le nom de la maison).

Cet enfant, en effet, avait pour maison le temple du soleil ; et l'idolâtrie stupide qui l'y faisait élever avec soin, pour l'y immoler, afin de se partager son sang après son décès et d'offrir son cœur au mystérieux Bochica, rappelle évidemment le culte pres

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