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d'un temple orienté, démontre ce me semble entièrement la vérité, du voyage au Fou-sang (en 458 de Jésus-Christ), traduit du chinois par M. de Guignes, et attribué à cinq bouddhistes partis du Ky-pin ou de la Cophène, c'est-à-dire du pays de Caboul dans les Indes.

Dans les Annales de philosophie chrétienne, t. XII, p. 441, où l'on donne une analyse des Antiquités du Mexique, par Dupaix; on cite les recherches qu'il fit à Zachilla, capitale de l'ancien royaume des Zapotèques, et qui lui offrirent, sur un rocher, l'empreinte d'un pied gigantesque, empreinte où M. de Paravey voit une imitation de celle que l'on va vénérer sur le pic d'Adam, à Ceylan, et dont les peuples d'Ava et du Pégu, au culte bouddhique, ont aussi des imitations analogues; en outre, le colonel Dupaix trouva en ce lieu, une idole assise, les mains croisées sur la poitrine, et qui ne pouvait être qu'une des figures de Sakia ou Bouddha, comme celle que l'on donne ici.

Là, suivant le Voyage des Samanéens, traduit depuis, par M. Rémusat, fut le centre du bouddhisme, et des monstrueuses idolatries de l'Inde, altérations déplorables du culte pur, fondé dans l'IndoPerse, par Sem, où nous voyons le célèbre lleou-tsy des chinois'.

Là, on faisait deux planètes imaginaires de Ragou et Cetou, tête et queue du dragon, nœuds de la lune, cause des éclipses et lieu des conjonctions; et ces dragons sont figurés en grand, sur la façade ouest du palais d'Uxmal au Yucatan, étant entrelacés et formant des nœuds, et ayant des plumes au lieu d'écailles, c'est-à-dire étant aériens. Tout ceci tient à une ancienne astronomie hiéroglyphique, où les spirales du soleil, dans sa marche apparente d'un tropique à l'autre, étaient rendues par un dragon ou par un vaste boa, chose toute naturelle comme image.

Ainsi, on écrivait en Chinois, ancien Babylonien, Soleil mangé par le dragon ou le serpent, pour éclipse du soleil; Lune mangée par

▪ Voyez nos documens hieroglyphiques, emportés d'Assyrie el conservés en Chine, p. 25. Paris, 1838, chez Treuttel et Wurtz, et au bureau des Annales, (no 6, rue Babylone) qui ont d'abord publié ce Mémoire dans le t. xvi, 1838, p. 123 et p. 124, note.

le dragon, pour éclipse de lune. Mais on savait calculer les éclipses, et le peuple grossier, croyait seul, en faisant du bruit, faire fuir ce dragon imaginaire, ce boa à plumes, c'est-à-dire aérien.

Retrouver la peinture en grand de ces superstitions chinoises et indiennes à Uxmal, dans l'Yucatan, y voir retracé avec toute évidence le Bouddha de Java, île qui offre aussi, à Suku, un téoçalli ou temple antique et pyramidal, pareil à celui d'Uxmal en Amérique, dessiné par M. Waldeck (voyage au Yucatan), m'ont paru des faits importants et décisifs, qui, signalés par l'Académie dans son Compterendu, avertiront les Américains instruits et leur montreront que leur pays et leurs ruines, sont dignes de recherches plus complètes, et veulent d'autres explorations que celles faites jusqu'à ce jour, et qui sont presque nulles.

Justifier le docte auteur de l'Histoire des Huns, appuyé ici du savant géographe Buache, contre les objections mal fondées de M. Klaproth, m'a aussi paru fort important, et je ne crois pas que l'on puisse pier maintenant les navigations des Indo-Tartares vers l'Amérique, et cela, près de 1000 ans avant Colomb.

Je joins ici un de mes calques, et je pourrais à Uxmal, à Palenqué et à Tulha, montrer encore d'autres rapports avec l'Inde, si j'avais plus d'espace pour les indiquer.

Paris, 20 juillet 1840.

Cher. de PARAVEY,

APPENDICE B,

A NOTRE LETTRE A L'ACADÉMIE.

Nouvelles preuves de l'introduction du culte du Bouddha en Amérique, ou dans le pays du Fou-sang. - Quel fut le premier pays converti à ce culte dans le nouveau monde ?

Une des contrées de l'Amérique qui fut convertie la première par

En chinois, voir ici Jy, chy, Eclipse de Soleil, et youe F

chy, Eclipse de Lune, ou astres engloutis peu à peu, sens de chy (dict. chin. n° 9505), caractère mis sous la clef tchong, celle du serpent, qui combinée avec chy signifie: manger peu à peu, comme avalent les boas.

les Samanéens du Caboul, arrivant par la pointe sud du Kamichatka, au port excellent du San-Francisco, en Californie, au nord de Monterey, a dû évidemment être le pays du Rio-Colorado, vaste fleuve qui, dans ces régions même, coule du nord au sud, et vient tomber dans la pointe nord de la mer Vermeille.

Or, précisément dans les traductions utiles des auteurs espagnols de M. Ternaux Compans, on voit Castaneda placer vers le Rio-Colorado, dans une petite île, un sanctuaire du lamaïsme ou du bouddhisme.

Il y mentionne, dans un lac sur cette fle, un personnage divin nommé, dit-il, Quatu-zaca, et qui, habitant une petite maison, était censé ne manger jamais.

On lui offrait du maïs, des mantes de cuir de cerf, des tissus de plumes en très-grande quantité ; et dans ce lieu même se fabriquaient aussi (ce qui prouve une colonisation) beaucoup de sonnettes ou de grelots en cuivre.

Le nom même de ce Lama déifié ou de cette idole Quatu-zaca, offre le nom tartare et indien Xaca, ou Che-kia en Chinois, Sacya en sanscrit, nom du célèbre dieu Bouddha; remarque que nous faisons le premier; et Quatu a pu indiquer son origine du Catay.

Castaneda ajoute que les peuples de ces contrées étaient fort doux, ne faisaient jamais la guerre, et (s'abstenant de chair) vivaient seulement de trois à quatre sortes de fruits très-bons.

Il est donc impossible de ne pas voir ici une antique colonie de Bouddhistes ou de Lamas: colonie qui, ensuite, poussa des rameaux au Mexique, dans le Yucatan, à Bogota et même au Pérou, pays de mœurs fort douces.

Les Mexicains, affreusement cruels dans leurs idolatries récentes, sont, on le sait, une migration du nord-est de l'Asie et du nord-ouest de l'Amérique, mais beaucoup plus moderne ; et, avant leur arrivée dans ces belles contrées, il est à croire, comme le dit la relation du Fou-sang, que le culte doux et fraternel des Bouddhistes, débris de la race de Sem, y régnait exclusivement.

Le nom même des Samanéens qui y étaient venus en 458, étant tiré du samscrit saman, qui signifie pacifique, nous dit M. Pau

thier', et ce nom se retrouvant plus tard au Mexique, où M. Ternaux, donne Amanam pour le nom des prêtres et des devins, mot qui évidemment a pu se prononcer d'abord Chamanani, Samanani, Samanéens.

Saint-Germain, 26 avril 1847.

CH. DE PARAVEY.

APPENDICE C,

RELATIF A LA FIGURE PUBLIÉE ICI POUR LA PREMIÈRE FOIS D'UN NATUREL DU FOU-SANG.

À quel pays de l'Amérique a pu appartenir cet homme presque nu que les livres chinois offrent comme habitant du pays du Fou-sang?

Comme on le voit dans la gravure que nous donnons ici, les Chinois supposent que les hommes qui habitaient le pays du Fou-sang étaient presque nus; or, dit-on, les habitans de l'Amérique du nord étaient revêtus d'habits. Cela est vrai pour la plupart de ces pays; mais dans le Voyage à l'embouchure de la Colombia de MM. Clarke et Léwis 3, à 46° 18' nord, ces voyageurs rencontrent les Indiens Chin-ooks, et, dans un village de l'île des Daims, ils trouvent des femmes qui, au lieu de courtes jupes, avaient une simple trousse autour des reins, ou aussi une bande de peau étroite, serrant leur corps en cette partie.

Ils disent (p. 286) que les Indiens de la Colombia, vu la douceur du climat, ont toujours les jambes et les pieds nus, même en hiver; et ne porteut que des petites robes lors du froid, ou des tabliers de peau et une sorte de pélerine sur les épaules (p. 310). Les mocassins, pour les pieds et les jambes, n'étant usités que dans le Canada et vers la baye d'Hudson, où le climat est beaucoup plus froid.

Ainsi l'homme du Fou-sang, presque nu dans le dessin antique du Pian-y-tien et de l'Encyclopédie chinoise que nous reprodui

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Description du Thian-chou, ou de l'Inde.

• Vocabulaire mexicain, dans sa traduction des anciens auteurs espagnols; P. 302 et aussi p. 507.

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LE PAYS DU FOU-SẰNG EST L'AMÉRIQUE.

sons ici, devait habiter vers la Colombia ou vers la Californie, riches et belles contrées d'un climat fort doux et tempéré, pays de cet Oregon que se disputent en ce jour les Espagnols, les Anglais et les États-Unis.

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En outre, si l'on ouvre l'Exploration de l'Orégon et de la Californie en 1844, par M. Duflot de Mofras, on voit en effet, ces Indiens y figurer avec les reins ou le milieu du corps seulement couverts, et celà exactement, comme dans la planche ci-contre du naturel du Fou-sang, planche reproduite dès l'an 499 de notre ère, dans toutes les géographies étrangères publiées en Chine et au Japon.

Tout justifie donc mes conjectures. Quant à la biche mouchetée et à son faon, nous avons cité M. de Humboldt, sur le cervus mexicanus de Linnée; et nous indiquons également ici, ponr montrer que les naturels savaient en former des troupeaux et les priver, le Voyage en Amérique de M. de Chateaubriand, in-8°, t. 1o, p. 130, où il parle des biches du Canada, charmante sorte de rennes sans bois, et que l'on y apprivoise, nous dit-il.

'P. 250. t. II.

Cher de PARAVEY.

(Extrait du no 90 (juin 1847) des Annales de Philosophie chrétienne).

Imp. de EDOUARD BAUTRUCHE, rue de la Harpe, 90.

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