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cher un refuge dans son armée. Le général lia promptement conversation avec le peintre et il fut question de faire son portrait. David dit : « Je vous peindrai l'épée à la main sur le champ de bataille. Non, répondit le général, ce n'est plus avec l'épée que l'on gagne les batailles; je veux être peint calme, sur un cheval fougueux. David n'eut donc par suite qu'à exécuter l'idée que lui avait suggérée un grand génie. Cependant cette conversation n'eut pas d'effet alors; mais, plusieurs années ensuite, après la bataille de Marengo, David fit ce beau portrait de Bonaparte à cheval gravissant le mont Saint-Bernard (no. 149). L'original, pris à Saint-Cloud en 1815, se trouve maintenant à Berlin; il en existe une copie en Espagne, une autre appartient au gouvernement et a été vue pendant long-temps dans la bibliothèque des Invalides.

Pour faire ce portrait, David avait interrompu son tableau de Léonidas au passage des Thermopyles; mais il ne put le reprendre immédiatement, puisque l'empereur lui ordonna quatre tableaux, dont il exécuta seulement les deux premiers; le couronnement et la distribution des aigles. Le peintre assista à la cérémonie, prépara nn croquis sur le lieu même, et, immédiatement après, une esquisse qui le guida pour son grand tableau. La première année fut ensuite employée à prendre les portraits des personnages qui, ayant figuré dans cette cérémonie, devaient Ꭹ être représentés. Ce ne fut pas une des moindres difficultés que celle de satisfaire les prétentions de chacun. Tous voulaient être placés sur les premiers plans, souvent même choisir leur attitude. L'ambassadeur ottoman, au contraire, ne voulait pas être placé dans une mosquée chrétienne, et s'opposait également à ce qu'on fit son portrait.

Trois années se passèrent avant que ce grand travail fûùt termine; mais enfin le peintre alla lui-même annoncer à l'empereur qu'il avait rempli sa tâche. Aussitôt un jour fut choisi

pour aller voir le tableau contre lequel il s'élevait déjà quelques critiques, et cependant le public n'avait pas encore été admis à le voir. On reprochait surtout au peintre d'avoir représenté le couronnement de Joséphine et non celui de Napoléon. Mais l'empereur, après avoir examiné le tableau dans toutes ses parties, dit : « C'est bien, très-bien, David, vous avez devine toute ma pensée; vous m'avez fait chevalier français. Je vous sais gré d'avoir transmis aux siècles à venir la preuve d'affection, que j'ai voulu donner à celle qui partage avec moi les peines du gouvernement. » Puis, après un instant de silence, l'empereur fit deux pas en avant, se plaça vis-à-vis du peintre, et, levant son chapeau, il s'inclina et dit d'une voix très-élevée. « David, je vous salue. » Ému de cet hommage inattendu, le peintre répondit : « Sire, je reçois votre salut au nom de tous les artistes, heureux d'être celui à qui vous daignez l'adresser. »

Si nous avons omis de parler d'un grand nombre de portraits que fit David, nous devons au moins citer le portrait du pape Pie VII, qui fut admiré à l'égal du portrait de VanDyck.

Ce ne fut qu'en 1811 que David reprit son tableau de Léonidas aux Thermopyles; ouvrage abandonné depuis près de huit ans, et il le termina avec une rapidité peu ordinaire. Il voulut, dans ce grand travail, surpasser tous les peintres d'histoire qui l'avaient précédé, et ce tableau devint en effet son chef-d'œuvre.

David avait atteint l'âge de soixante-sept ans, il devait s'attendre à terminer paisiblement sa carrière, quand, en 1816, une loi vint le forcer à s'expatrier à cause des opinions qu'il avait émises, vingt-trois années auparavant. Il partit donc précipitamment pour Bruxelles, où il resta, malgré les pressantes sollicitations que lui fit faire le roi de Prusse pour aller résider à Berlin.

Son âge n'était pas encore celui de l'oisiveté, aussi pen

dant son exil il mit le temps à profit, et fit d'abord le portrait en pied du général Gérard; puis l'Amour quittant Psyché au lever de l'aurore; ce tableau ne fut pas aussi goûté que les précédents. En 1824, David voulut encore reprendre la palette, il fit un grand tableau, représentant Mars désarmé par Vénus et les Grâces. La réputation du peintre attira une grande foule pour l'admirer, lors de son exposition à Paris; cependant on y sentait la vieillesse de l'auteur.

Les artistes français, voulant donner un témoignage de reconnaissance à celui qui avait été leur maître, résolurent de faire frapper une médaille en son honneur. M. Galle fut chargé de la graver, et M. Gros fit le voyage de Bruxelles, pour la lui offrir au nom de tous ses élèves.

La santé de David s'affaiblissait depuis quelque temps lorsqu'en 1825 il tomba malade; mais la force de son tempérament le ramena à la santé, il se remit à peindre et fit un tableau de la colère d'Achille; mais ce travail le fatiguait, et on l'a enteudu dire à ceux qui venaient visiter son tableau : « voilà mon ennemi ; c'est lui qui me tue. » En effet,” il n'avait encore terminé que les principales figures, lorsqu'il éprouva une rechute, et mourut le 29 décembre 1825, âgé de soixante-dix-sept ans.

David en mourant laissa une fortune assez considérable pour assurer un sort à ses domestiques, sans faire de tort à ses enfans. Son corps fat déposé à Sainte-Gudule, mais on n'a 'a pu encore obtenir sa translation en France. Le cortège qui accompagna ses funérailles fut nombreux et composé des Français et des Belges les plus distingués dans les différents états de la société.

David a peint quarante grands tableaux et quarante-quatre portraits en pieds ou en buste. Ses élèves ont été très-nombreux, on doit citer parmi eux Girodet, Gerard, Guérin, Hennequin, Ingre et Mauzaisse.

HISTORICAL AND CRITICAL

NOTICE

OF

JACQUES LOUIS DAVID.

Distinction in the fine arts rarely leads to any other species of eminence; yet two striking exceptions to this remark oecr in the history of painting: in the XVII. century Rubens, the chief of the flemish school, was appointed to represent his sovereign, and defend the interests of his country, at the court of the Duke of Mantua, and afterwards at that of Charles I. of England; and at the close of the XVIII. century, David, the founder of the new french school, was elected a member of the National Convention : an assembly not less famous for the executions, by which it deluged France with blood, than for the victories obtained, by armies hastily organised, over the veteran troops of Europe.

Jacques Louis David was born in Paris, in 1748. He lost his father when only ten years of age; and his youth was not happy. His passion for the art in which he attained eminence, led him to neglect every other pursuit; and occasioned frequent altercations with his mother, who wished him to become an architect. But his pertinacity triumphed over opposition, and his mother, at length, ceased to thwart his

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inclinations. Absolute in his principles, of an invincible energy of character, and eager for fame, young David was conscious of ability to make his name illustrious but he had as yet received no lessons but the inspirations of his own genius, and he needed a master to direct his efforts. His mother was desirous of placing him under the care of his relation, Boucher; but that artist's advanced age obliged him to decline the charge, and it was confided to Brenet, a painter of little reputation, but distinguished as a teacher: but David soon felt the necessity of quitting the routine then followed, and resorted to Vien, who had opened a new path to the french school, by recalling it to the study of nature and antiquity.

After examining some of his drawings, Vien advised him to begin painting immediately. In 1772, without consulting his master, he became a competitor for the great prize; and the Academy were inclined to award it to him; but his master objected, and he obtained only the second palm. He made another fruitless attempt in 1773, and again in 1774. Deeply chagrined by what he considered as the injustice of the academy, he resolved to starve himself to death; but Sedaine and Doyen, with others of his friends, suspecting his intention, after he had shut himself up in his chamber succeeded in calming his agitation, and rekindling his hopes.

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At length, in 1775, David obtained the great object of his ambition, the prize which entitled him to admission to the School of Rome the subject of the trial was Antiochus and Stratonice. But instead of being animated by this success he was alarmed at the idea of further competition with protected rivals, and renounced the intention of going to Rome : he resumed it bowewer, on learning that his master was appointed director of the school, and wished that he should accompany him.

On the young painter's arrival in the Metropolis of the

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