ticulière pour Parmi ses nombreux élèves, Raphaël eut une affection par deux d'entre eux. François Penni, dit il fattore, parce qu'il avait été le factolum de son maitre ; et Jules Pippi qui, n'ayant que sept années de moins que lui, l'aida dans ses travaux les plus importans, et fut son légataire universel. Jules Pippi, connu sous le nom de Jules-Romain, naquit à Rome en 1492. On ne sait rien sur sa famille, mais on doit croire qu'elle n'était pas dans le besoin, puisque Jules avait reçu de l'instruction, et avait fait une étude particulière des médailles et des antiquités. Doué d'un génie ardent et d'une imagination féconde, Jules surpassa bientôt lous ses condisciples, et, n'ayant pas eu d'autre maître que Raphaël , il ne tarda pas à utiliser son talent l'aider dans l'exécution des travaux immenses dont il se trouvaitchargé au Vatican. Lors de la mort de ce grand peintre, en 1520, Jules, avec l'aide de François Penni , continua les travaux commencés par son maître. En 1523 il fut chargé, par le pape Clément VII, de peindre, dans la salle de Con pour NOTICE HISTORIQUE ET CRITIQUE stantin, les grandes fresques dont Raphaël avait laissé les dessins : il fit celles représentant l'allocution de Constantin à son armée , lors de l'apparition du labarum, no. 343, et la bataille dans laquelle Constantin fut victorieux de Maxence, sur les bords du Tibre, no. 355. Jusqu'à cette époque Jules-Romain n'avait été considéré que comme le disciple habile d'un maître plus habile encore ; mais il sit voir alors qu'il pouvait se passer de guide, et s'il perdit un peu de la grâce que possédait Raphaël à un aussi haut degré, il ne cessa pas d'être sublime, majestueux et profond dans ses compositions comme dans son style. Il peignit plusieurs Madones pour divers couvens; une flagellation de J.-C. pour l'église de Sainte-Praxėde. Son chef-d'auvre est un martyre de saint Étienne, qu'il fit, pour Mathieu Ghiberti, dataire du pape. Placé d'abord à Génes, sur le maître-autel de l'église des moines du mont Olivet, il fut donné par la ville de Génés au gouvernement français ; puis, repris en 1814, il se voit maintenant au Musée de Turin, où il ne cesse de faire l'admiration des connaisseurs. La renommée de Jules-Romain ayant pris un grand accroissement comme peintre et aussi comme architecte. Il fut appelé par Frédéric de Gonzague, alors marquis de Mantoue, et chargé par lui de l'exécution des grands travaux, qu'il avait pris la résolution de faire, pour l'embellissement et l'assainissement de la ville. Ces motifs devaient élre suffisans pour déterminer Jules à quitter Rome. Pourquoi donc Vasari a-t-il cherché à faire croire qu'une cause peu honorable l'avait forcé à sortir de la ville pour éviter la prison. Ce conte ridicule, rapporté depuis par tous les biographes, comme si le fait ne présentait aucun doute, me paraît cependant loin d'être prouvé. On a déjà de l'incertitude pour savoir si ce serait Jules Ro main qui aurait fait quelques figures obscènes, destinées à accompagner certains sonnets de l'Arétin, ou bien si le poëte aurait |