ÉCOLE ITALIenne. **** A. ALLEGRI. ********* SANS-SOUGI. DOE JUPITER ET LÉDA. Parmi les métamorphoses de Jupiter, celle qu'il prit pour séduire Léda offre une grande singularité puisque, ayant la forme d'un cygne, suivant d'anciens mythographes, Lėda aurait eu un œuf ou deux œufs, d'où seraient sortis la belle Hélène et Pollux, Clytemnestre et Castor. Corrége a placé Léda sur le bord d'une rivière, et Jupiter en cygne s'est approché d'elle pour la caresser. Ce tableau est très-remarquable par la grâce et par l'expression des figures; son histoire est aussi des plus extraordinaires. Acquis par l'empereur Rodolphe, il faisait partie des tableaux que ce monarque avait réunis, et se trouvait à Prague lorsque le comte de Koenigsmark, après avoir pris la ville en 1648, enleva les plus beaux tableaux et les fit transporter à Stockholm. Christine, en abdiquant, emporta ses tableaux en Italie, et à sa mort ils devinrent la propriété de Livio Odescalchi, neveu du pape Innocent XI; ensuite ils furent achetés par le duc d'Orléans, régent. Le fils de ce prince, dont la piété était exemplaire, crut devoir faire enlever la tête de Léda, et donna le tableau ainsi mutilé à Coypel, son premier peintre, qui repeignit la tête. Après la mort de ce peintre, ce tableau fut acheté par le roi de Prusse, pour la galerie de Sans-Souci. Il existe une copie au Musée de Paris, et le fragment des deux figures qui se baignent forme un autre tableau qui se voit à Rome, chez le prince Colona. Ce tableau a été gravé par Duchange, en 1711. Larg., 6 pieds 1 pouce; haut., 4 pieds 11 pouces. ITALIAN SCHOOL. ******** A. ALLEGRI. ******** SANS - SOUci. JUPITER ET LEDA. Among Jupiter's metamorphoses that by means of which he seduced Leda was marked by a striking singularity : having changed himself into a swan, according to the ancient mythologists, the object of his passion was delivered of an egg, or rather of two eggs, from one of which issued Helen and Pollux, and from the other, Clytemnestra and Castor. Corregio has placed Leda on the bank of a river, and Jupiter, in the shape of a swan, is approaching to caress her. This picture is remarkable for the grace and expression of the figures, and also for its history. Having been purchased by the Emperor Rodolph, it was at Prague, with other pictures collected by that Monarch, when the city was taken, in 1648, by Count Konigsmark, who seized the finest of them, and sent them to Stockholm. After her abdication Queen Christina carried her pictures to Italy; and at her death they became the property of Olivio Odescalchi, nephew of Pope Clement III.. They were afterwards purchased by the Regent, Duke of Orleans, whose son, a prince of exemplary piety, effaced the head of this piece, and gave it thus disfigured to his painter, Coypel, by whom it was restored: at Coypel's death, it was bought by the King of Prussia, for the gallery of Sans-Souci. There is a copy of it in the French Museum, and also a copy of the two figures bathing, forming a separate picture, in the possession of Prince Colonna, at Rome. It was engraved by Duchange, in 1711. Width, 6 feet 5 inches; height, 5 feet 3 inches. |