des autres. Cet ouvrage, qui réunit à une bonne méthode un style agréable et facile, ne peut manquer d'être très utile à tous ceux qui étudient l'histoire.

STATISTIQUE.

statistique des états de l'Allemagne, sous le rapport de leur étendue, de leur population de leurs productions, de leur industrie, de leur commerce et de leurs finances, par J. D. A. Hoek, et publié en français , par Ad. Duquesnoy, gr. in-folio. Henrichs, Treuttel et Würtz. 12 fr. et 15 fr. fr. de port.

Le cit. Duquesnoy, en publiant les tables de Hoek, s'est proposé en même tems d'offrir un modèle, et de donner un encouragement à ceux qui s'occupent de statistique en France: ces tables, en effet, sont aussi exactes et aussi complètes qu'on peut le desirer. Elles sont au nombre de six, chacune de plusieurs feuilles, et comprennent, 1.) les états héréditaires de la maison d'Autriche, en trois tableaux; 2.) les etats prussiens, en quatre tableaux; 3.) les etats ecclésiastiques, en cinq tableaux; 4) les anciennes principautes, en dix tableaux; 5.) les nouvelles principautes et comtes de l'empire, en quatre tableaux, et 6.) les villes impériales,en cinq tableaux.

Lekain doit intéresser tous les lecteurs? et particulièrement l'acteur, à qui elle présente de grandes instructions sous fe rapport de son art. Lekain était en liaison intime avec plusieurs auteurs des chefs-d'œuvres du théâtre français, et sur-out avec Voltaire. Ses observa

tions sur l'Orphelin de la Chine

insérées dans ces mémoires, feront

juger avec quel art quelle connais

sance parfaite des caractères et des convenances théâtrales il savait analyser les pièces des grands maîtres, et les fut estimé de tous les grands hommes rôles dont il se chargeait. Cet acteur vorable encore attaché à l'art qu'il de son tems, malgré le préjugé défaexerçait. Son talent et sa probité connue l'élevèrent au-dessus de l'opinion. Nos acteurs liront, avec étonnement, à quelles études prodigieuses Lekain s'est livré pour vaincre les difficultés que la nature et l'intrigue lui opposė rent. Ils apprendront, par son exemple, que le seul moyen d'imposer si lence à l'envie, est de redoubler d'efforts pour atteindre un degré de perfection qui la force elle-même de se taire et d'admirer, et ravisse en quelque sorte cette justice que le public éclairé rend toujours, tôt ou tard, au véritable talent. Dans cet ouvrage, on trouve un recueil piquant de lettres, de discours, d'observations et d'anecdotes, que non-seulement les acteurs, mais les hommes de lettres et les gens du monde liront avec plaisir. Telles sont les réflexions grammaticales sur quelques endroits du Cid; les particularités sur la remise, et la nouvelle édition d'Adelaide du Guesclin, tragedie de Voltaire; ses reflexions sur le nouvel etablissement des comédiens français, pour intitulé: Etat de la France; les observirà l'ouvrage de M. Delacroix, servations sur la tragedie de Nicomède, et plusieurs autres remarques précieuses, qui se correspondance de Lekain avec Voltaire, et quelques autres savans de son

tems.

trouvent dans la

La manière dont le cit. Lekain fils

a rédigé ces mémoires, le fait connaître lui-même avantageusement, et ajoute un nouvel intérêt au sujet qu'il a traité.

Vie de Garrik, suivie de deux lettres de M. Noverre à Voltaire, sur ce célèbre acteur, et de l'histoire abrégée du théâtre anglais, depuis son origine jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. vol. in-12. orné du portrait de Garrik, Riche. 2 fr. et 3 fr. fr. de port.

Nous possédons déjà les biographies de Mlles Clairon et Dumesnil, et nous venons d'annoncer celle de Lekain. Celle de Garrik, qui vient de paraître, mérite de fixer l'attention des lecteurs, par le grand nombre d'anecdotes qui y sont répandues, et qui ont toutes un rapport plus ou moins immédiat avec l'art théâtral. Celles qui regardent la vie privée et le caractère original de Garrik seront intéressantes, et pour l'acteur et pour le philosophe.

Précis de la vie, et Eloge funébre du général Desaix > par Simien Despréaux. 59 pag. in-8. chez l'auteur, rue du Gros Chenet, no. 3.

Les citoyens Olivier et Bruguière furent chargés, en 1792, par le conseil exécutif, de faire un voyage dans l'empire Ottoman, l'Egypte et la Perse. Le but de ce voyage était de faire des recherches sur le commerce, Pagriculture, l'histoire naturelle, la physique, la médecine, et d'étendre nos relations politiques avec l'empire Ottoman. Ils partirent effectivement, le 23 avril 1793, de Marseille pour Constantinople où ils devaient faire leur premier séjour. De cette dernière ville,

ils continuèrent leur route par la Troade, les îles de l'Archipel, l'Egypte, la Syrie, là Mésopotamie, la Babylonie, le pays des Curdes et la Perse. Revenant ensuite par la Syrie, ils passèrent en Chypre, en Caramanie, dans l'Asie mineure, et arrivèrent une seconde fois à Constantinople. Leur retour fut dirigé par l'Attique, l'Isthine de Corintbe, le golfe de Lepante, les îles d'Ithaque, de Céphalonie et de Corfou.

Le cit. Bruguière étant mort en route, sans avoir eu le tems de mettre par écrit ses observations, le cit. Olivier est resté seul chargé de la partie du voyage relative aux mœurs, aux usages et aux lois des peuples qu'ils ont visités. On sent de quel intérêt doivent être ces détails recueillis par des hommes éclairés sur des pays qui, d'une attention particulière. dans tous les tems, ont été l'objet

première partie que nous annonçons, sont joints à un grand nombre d'observations nouvelles sur la géographie, tant ancienne que moderne, sur la physique générale, etc. On y trouve la description des sites et des monu

Ces détails, qui sont compris dans la

mens,

des notices sur les hommes

célèbres qui ont joué et jouent encore

un rôle dans ces contrées, et des renseignemens précieux sur nos relations politiques et commerciales. On jugera de la quantité des matériaux intéressans

qu'il offre, par les articles ci-après, que nous citons au hasard. Description de Constantinople et de ses environs. Description du Bosphore et de ses environs. Erreurs. que présentent les cartes de la mer Noire. - Environs de Belgrade; mine de bois fossile. Courses aux îles des Princes, des Géorgiennes et des Circassiennes ; de l'esclavage. - Revue d'une armée turque. Position et température de Constantinople. De la peste, et indications curatives de cette maladie. Des ufémas, des pachas, du grand visir. —Commerce d'expor tation. Notice sur Alexandrie, Troas et ses environs.

Lesbos, sa popula

tion et son commerce. Scio. Naxos. Milo. Productions naturelles, mœurs et industrie des habitans de ces îles. Candie et Crète; description, température, vents, productions, agriculture et industrie, merce d'exportation et d'importation.

com

L'auteur n'a pas jugé à propos d'entrer ici dans de grands détails sur l'histoire naturelle, parce qu'il se réserve de traiter cette partie dans un des volumes suivans. Il se contente de citer ici des espèces de plantes peu ou point connues, et d'indiquer celles qui peuvent être les plus utiles, soit comme alimens, soit dans les manufactures.

La partie de ce voyage, qui traitera de la Perse, sera d'autant plus précieuse, que tout ce qu'on en a publié depuis un siècle est encore très-incomplet.

L'atlas qui fait partie de cet ouvrage contient dix-sept planches d'une belle exécution.

ces contrées, tant pour M. Peyssonnel, que pour son propre commerce, son instruction et ses plaisirs. Vol. gr. in-8. Obré et Maret. 3 fr. et 4 fr. fr. de port.

C'est moins ici l'ouvrage d'un observateur philosophe, qu'un recueil amusant d'anecdotes et d'aventures galantes, où l'auteur a cependant entre-mêlé des détails intéressans sur les mœurs des orientaux, leurs cérémonies religieuses, leur ignorance, leurs ruses, etc. et de Samos et de Nicaria. quelque notices sur les îles de Naxia,

Voyage en Grèce et en Turquie, fait par ordre de Louis XVI, et avec l'autorisation de la cour Ottomane; par C. Sonnini, 2 vol. gr. in-8. avec un vol. gr. in-4, contenant des cartes et des planches. Buisson. 18 fr. et 21 fr. 50 c. fr. de port.

nini, sur l'Egypte, l'a engagé à publier Le succès de l'ouvrage du cit. Sonun nouveau travail sur la Grèce et la Turquie. Ses recherches, qui ont duré deux ans ont été principalement dirigées sur les îles de la mer Egée, connues aujourd'hui sous la désignation générale d'iles de l'Archipel. La connaissance de ces îles, remarquables par la fertilité de leur terroir, et la beauté des sites qu'elles renferment devient encore plus intéressante sous le rapport du commerce, et des établissemens qu'on y a formés. Le long séjour que l'auteur a fait dans plusieurs, et les renseignemens qu'il a recueillis dans les autres, auprès des habitans,

assurent la vérité et l'exactitude de ses

relations.

L'auteur parle des lieux à mesure qu'il les trouve sur sa route, abstrac

tion faite des marches croisées et rétrogrades qu'il a faites pour les visiter successivement. Ce plan, plus conforme à la vérité des faits qu'il a rassemblé, répand sur l'ouvrage une variété de forme et

de ton qui éloigne la monotonie, presque inséparable des relations suivies, toujours sujettes à des répétitions.

L'auteur ne s'est pas borné aux îles de l'Archipel; il décrit aussi l'ile de Candie, quelques parties de la Turquie dans l'Asie mineure, la Macédoine et la Morée. L'histoire naturelle, les productions, le climat, les mœurs et usages des peuples qu'il a visités étaient les principaux objets de ses recherches. Quant aux antiquités dont on attend toujours une description dans voyage en Grèce, l'auteur n'a pas cru devoir s'en occuper, vu le nombre de bons ouvrages qui existent dans ce genre, et qui sera peut-être encore augmenté par le travail que le célèbre d'Ansse de Villoison prépare sur l'histoire et les monumens de l'ancienne Grèce.

un

La carte générale du Levant, jointe à cet ouvrage, est une des plus belles et des plus complètes qui aient paru. L'auteur a joint, à ses propres observations nautiques et géographiques, celles des marins, des voyageurs et des géographes les plus modernes. La carte particulière du lac Menzaleh, publiée par le général Andreossy, a servi pour la partie septentrionale de l'Egypte. Ce général a même communiqué à l'auteur le plan manuscrit qu'il a levé lui-mème de la partie de la côte d'Egypte, comprise entre Damiette et Rosette; ensorte que cette partie des côtes de la Méditerranée, indiquée jusqu'à présent sur nos cartes, comme au hasard, est tracée ici avec toute l'exactitude et la perfection qu'on peut desirer.

Voyage à la côte occidentale d'Afrique, fait dans les années 1786 et 1787, contenant la description des mœurs, usages, lois, gouvernement et commerce des états du Congo, fréquentés par les Européens; et un précis de la traite des noirs, ainsi qu'elle avait lieu avant la révolution française; suivi d'un voyage

fait au Cap de Bonne-Espérance, contenant la description militaire de cette colonie ; par L. Grandpré. 2 vol. in-8. ornés de I gravures, cartes et plans. Dentu. 10 fr. 50 c. et 13 fr. 50 c. fr. de port.

L'auteur de ce voyage, officier dans l'ancienne marine française, décrit d'une manière simple et naturelle ce qu'il a observé lui-même. Ses observations annoncent un esprit éclairé et un jugement exercé. Son ouvrage est instructif pour les militaires et les marins; on y trouve des détails sur la traite des nègres, sur leurs mœurs, leurs religions, leurs gouvernemens, et les productions de leur pays.

CARTES GÉOGRAPHIQUES.

Cartes hydrographiques, dressées au dépôt général des cartes plans et journaux de la marine et des colonies, pour le service des vaisseaux de la république française, et publiées par ordre du gouvernement. Chez Dezauche, savoir:

Carte générale de la Mer Rouge, en trois feuilles grand aigle dressée d'après les observations faites en 1787, sur la frégate la Vénus, par le cit. Rosili. Prix 9 fr.

Carte du golfe de Suez, d'après les mêmes observations, par même. Prix 1 fr. 80 c.

le

Carte de la partie méridionale de la presqu'ile de l'Inde, qui comprend l'ile Ceylan : mêmes observations. 1 fr. 50 c.

Carte des côtes de Guzurat, de

Coucan et de Canara, depuis Mahé jusqu'au golfe de Cambaye. i fr. 50 c.

Carte des côtes de la Cochinchine, depuis la baie de Saigon jusqu'à la baie de Beuil; depuis l'ile de Beuil jusqu'au cap Boxhorn, et depuis ce cap jusqu'à celui de Thoumay. 3 feuilles. 4 fr. 50 c.

Plan du port de Candiu et de la rivière de Saigon, située à la côte de Tsiompa. 1 fr. 50 c.

Carte d'une partie de la mer de ta Chine, depuis Camboje jusqu'à Canton. I fr. 50 c.

Plan de la baie de Manille et de ses environs. 1 fr.

Carte générale du théâtre de la guerre en Italie, par Baclerc d'Albe, 30 feuilles, pap. grand colombier, accompagnées d'un tableau d'assemblage. Nouvelle édition, chez l'auteur et Treuttel et Würtz. Prix 150 fr.

Cette carte embrasse tout le systême militaire de l'Italie, et s'étend en longitude depuis Toulon jusqu'à Sebenico en Dalmatie, et en latitude depuis la parallèle de Bonifacio jusqu'à Vienne en Autriche.

La partie physique de cet ouvrage est traitée d'une manière neuve, et fera époque dans l'art de représenter la topographie des montagnes. C'est, pour ainsi dire, un plan en relief, où le natura iste peut étudier la structure des Alpes.

L'auteur fera suivre un second ouvrage, qui comprendra le royaume de Naples, la Sicile la Sardaigne et Malte. Cette nouvelle carte formera 20 feuilles du même format.

MORAL E.

Des Tombeaux, ou de l'influence des institutions funèbres sur les mours; par J. Girard. in-8. Buisson.

Le cit. Girard, convaincu que les honneurs rendus aux morts, et le respect des tombeaux sont à-la-fois le premier conseil de la morale, et le premier signe de la civilisation, cherche à rappeler une institution trop oubliée parmi nous. Quoiqu'il semble partager cette opinion des vrais philosophes que le culte religieux est préférable à toutes les institutions politiques, quand leçons majestueuses et de souvenirs consolans, il ne détermine point la forme des hommages sombres qui doivent honorer les morts et instruire les vivans. Il se borne à proposer quelques vues particulières très-dignes de l'attention des magistrats; il puise dans tous les cultes des idées consolantes et

on veut environner les tombeaux de

des tableaux intéressans; et, s'appuyant logie et les vérités de la foi des chréégalement sur les fables de la mythotiens, il répand une douce mélancolie autour de la tombe des morts.

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Le champ de repos, dit-il, sera » fermé par des mars ou par des fossés qui le mettront à l'abri de toute in»sulte;son enceinte sera cachée par des haies, des arbrisseaux rampans qui le déroberont aux regards. On y ménagera des sentiers où la mélan» colie ira promener ses rêveries; ils » seront ombragés par des cyprès, par des peupliers au feuillage tremblaut, par des saules pleureurs, dont la traînante chevelure nous peint l'abandon et le désordre de la douleur. Des » ruisseaux murmureront sous cet ombrage sacré, etc. etc.»

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Mémoire sur les funérailles et les sépultures; question proposée par le ministère, et jugée par l'institut, le 15 Vendémiaire an 9; par le général Pommereuil.