Grétry, qui a parlé cette langue avec tant d'éloquence, est remonte par ses méditations aux principes qui fondent ses succès. Nous pouvons donc répéter, après lui, que l'ouvrage qu'il vient de publier, est en quelque sorte la suite de ses Essais sur la musique. Il a voulu puiser dans la connaissance du cœur humain, le moyen de donner plus de force à ces vérités moráles, que tous les hommes reconnaissent, mais auxquelles si peu sont fidèles. Après avoir établi quelques maximes sur la recherche de la vérité, il examine l'instruction populaire et la divise en trois époques. La première embrasse l'analyse de nos premières impressions, et les moyens de les diriger; la seconde l'éducation populaire, et la troisième, le choix d'un état.

La seconde partie est consacrée à développer quelques idées sur l'état d'artiste, de savant et d'homme de lettres; et la troisième, à examiner les moyens de diriger les passions des hommes vers un but moral. L'intérêt da sujet est par-tout accompagné de la philosophie des réflexions, et des charmes que donne au style l'originalité et la sensibilité d'un écrivain,

Essais de Montaigne; édition nouvelle où se trouvent les le discours de Boetius lettres et sur la servitude volontaire, ou le contr'un, avec des notes de Coste. 16 vol. in-18. avec portrait. Louis. 15 fr. et 21 fr. fr. de port.

MORAL E.

s'élève, avec raison, contre l'usage d'exposer les corps morts dans les églises, et insiste sur la nécessité d'établir une salle mortuaire à l'entrée du cimetière, pour prévenir le danger des inhumations précipitées.

Des Sépultures; par A. GauthierLachapelle. in-8. de 100 pages. Dupont. 1 fr. 25 c. et r fr. 35 c. fr. de port.

CULTE.

Accord du christianisme avec la philosophie, ou Lettre d'un écrivain orthodoxe aux membres de l'ancien et du nouveau clergé. 80 p. gr. in-8. Leclerc. 75 c. et I fr. fr. de port.

a

aux

Le cit. Batailliard dédié cette brochure au cardinal Gonsalvi, consuls de la république, aux ambassadeurs des différentes cours de l'Europe près la république; au ministre des relations extérieures, et aux ministres de l'ancien et du nouveau clergé. Il examine ensuite les trois questions suivantes : Existe-t-il une eglise véritable dont les principaux attributs soient l'unité, la sainteté et l'infaillibilité? Peut-on et doit-on ne reconnaître d'autre sacerdoce que celui qui tient directement ses pouvoirs et sa mission de l'autorité établie à cet effet? Par quels moyens peuton rétablir l'harmonie entre les membres de l'ancien et du nouveau clergé de France ?

LÉGISLATION..

Recueil des Lois relatives à la marine et aux colonies. Tom.X, du Nivôse an 8, au 29 Fri4 maire an 9. gr. in-8. de 630 p. Imprimerie de la république.

Ce recueil est, pour ainsi dire, in

dispensable à ceux qui s'intéressent aux progrès de la marine, et à l'état actuel et futur des colonies. L'ordre qu'on a observé dans la classification des matières, leur facilitera les recherches, et pourra les éclairer sur beaucoup d'objets, disséminés dans plusieurs ouvrages volumineux et difficiles à rassembler.

Essai sur la garantie des propriétés littéraires; par Goujon (de la Somme). 36 pag. gr. in-8. Goujon fils. 50 c.

Dictionnaire de Législation.Tom. VII et dernier, gr. in-8. Baudouin, 3 fr. et 4. fr. fr. de port. (Voyez cahier VI, p. 181).

Ce volume contient les lettres S à Z. Le supplément, qui comprendra les années 7, 8 et 9, paraîtra en Brumaire, an 10: et tous les ans à pareil tems, on publiera celui de l'année précédente.

Manuel general des magistrats, officiers et agens de la police judiciaire et de sûreté, chargés la loi du 7 Pluviose an 9, par de la recherche des crimes et délits, et de l'instruction préliminaire ordonnée par le code des délits et des peines en matière criminelle et de police correctionnelle; par Bergier. 2 gros vol. in-8. Baudouin. 7 fr. 50 c. et 10 fr. fr. de port.

cipales circonstances. Ce tableau sert d'occasion pour établir les principes que l'auteur a pris pour base,

La seconde et la troisième section contiennent l'état du gouvernement de Rome, et un aperçu de ce gouvernement au moment de la révolution. La quatrième est un choix des remèdes qui furent appliqués aux maux de ce gouvernement pendant la révo– lution, mais qui ne furent point accompagnés des précautions nécessaires

pour en assurer le succès.

La cinquième présente une application raisonnée des vrais principes de l'économie publique. Rome est prise pour exemple, et l'on indique les égards qui sont dûs à la religion, aux lois, aux mœurs, aux préjugés et à tout ce que les anciennes institutions avaient de respectable et d'utile.

A la fin du second volume, l'auteur propose, sous le titre de Reorganisation, les bases d'une constitution qui créerait un gouvernement représentatif, en le rendant applicable à une nation nombreuse. Il a tâché de prouver, dans le cours de son ouvrage, que la philosophie n'est point ennemie de la religion; que la physionomie hideuse la révolution a donnée que aux principes, n'a point changé leur nature, et qu'ils sont restés aussi immuables que la vraie philosophie, avec laquelle ils réunissent le vœu des sages, et doivent fonder le bonheur des

peuples.

POLITIQUE. Essai sur l'art de rendre les volutions utiles. 2 vol. gr. in-8. Maradan. 7 fr. 20 c. et 9 fr. fr. de port.

Cinq sections composent cet ouvrage. La première trace le récit de tous les événemens qui ont caractérisé la révolution, avec le détail de leurs prin

L'ouvrage qu'on annonce ici fut imprimé à Londres en 1726, et précéde de huit, celui que Montesquieu fit paraître en 1734 sur le même sujet. Quand on sait qu'avant d'écrire sur les Romains et sur l'esprit des lois, cet écrivain immortel alla voyager en An

Introduction à la science de l'économie politique et de la statistique générale, ouvrage élémentaire, destiné à ceux qui se livrent à l'étude de la politique et de la législation; par Gabriel Leblanc. Vol. in-8. de 212 pag. Renaudiere. 2 fr. et 3 fr. fr. de port.

L'auteur a exposé les élémens de l'économie politique avec beaucoup de précision et de clarté. Les définitions sont exactes, les citations justes, et le style clair et soutenu. On lira sur-tout avec plaisir le tableau de la formation de la société, la naissance des arts et l'ordre dans lequel les gouvernemens se sont succédés, les causes qui amènent la chûte des empires, et le portrait de l'homme d'état dont le génie doit

prépare.

Pétition sur l'arrêté des Consuls, rendu le 28 Messidor an 9, sur la question de savoir; si les prospectus d'ouvrages, les notices d'arts, et les catalogues peuvent être considérés comme avis imprimés, et comme tels assujettis au timbre; par le cit. Prevost Saint-Lucien. 16 pages gr. in-8. Chez l'auteur, rue Apolline, n°. 34. 30 c.

Les réclamations d'un grand nombre de libraires, contre une décision de l'ancien ministre des finances Ramel ? qui ordonne que les prospectus, annonces, catalogues, etc. soient assuministre des finances actuel, jettis au timbre avaient engagé le de proposer aux consuls de déclarer, par un arrêté, que les prospectus, catalogues, etc. n'étaient pas compris dans les dispositions des deux lois du 9 vendémiaire an 6, et 6 prairial an 7, qui ont assujetti au timbre tous les avis imprimés qui se crient et se distribuent dans les rues.

Le premier consul ayant renvoyé détat, la section des finances a décidé, cette proposition du ministre au conseil que la proposition du ministre devait être écartée comme contraire à ces deux lois.

Le cit. Prevost Saint-Lucien combat cette dernière décision, dans cette pétition au premier consul, en cherchant à prouver que le ministre Ramel n'était pas autorisé de défendre à l'administration des postes, d'exporter à l'avenir aucuns prospectus sans être timbrés; 1o. parce qu'aucune loi n'avait assujetti les prospectus au timbre, et 2. parce que dans ce cas même, dės l'instant qu'elle n'avait pas prononcé que la poste ne pourrait pas en exporter, s'ils n'étaient timbrés, le ministre ne devait pas ajouter à la rigueur de la

loi, et interdire à toute la France une exportation libre, ouverte au public, ce qui a privé la régie des postes de plus de 4 millions de revenu par an.

Principes d'économie politique ouvrage couronné par l'Institut, et revu, corrigé et augmenté par l'auteur. N. F. Canard. Un vol. in-8. Buisson. 3 fr. et 3 fr. 75 c. fr. de port.

L'institut national avait proposé, en l'an 8, la question suivante: est-il vrai que dans un pays agricole, toute espèce d'impót retombe sur le propriétaire foncier? L'auteur de l'ouvrage que nous annonçons, a remporté le prix sur un grand nombre de concurrens. Le suffrage qu'il a obtenu de cette société savante sera confirmé par le public. Le mémoire qui renfermait Ja solution de la question proposée, a été développé depuis par l'auteur, et forme un ouvrage complet, dans lequel tous les principes de l'économie politique sont discutés. L'idée fondamentale de cet ouvrage consiste à distin-. guer entr'elles trois genres de propriétés, et trois espèces de rentes qui en naissent: la rente foncière, la rente industrielle et la rente mobiliaire; un équilibre naturel s'établit entr'elles, ensorte que la somme d'avantage fournie par une rente quelconque, est toujours proportionnelle à la somme de travail qui a créé la rente. Ces idées

conduisent à une théorie féconde sur

Ja détermination du prix des marchandises, sur la circulation commerciale, et sur les causes de l'accroissement et et du décroissement des richesses. Une nation active accumule sans cesse ses capitaux, jusqu'à ce que l'extrême multiplication des signes monétaires, conduise à une décroissance progressive de la richesse.

En appliquant à ces principes les intérêts opposés des divers états, l'auteur démontre que toute espèce de gêne, de prohibition, de monopole, produit un désavantage qui se partage toujours

également entre la nation qui rend la loi prohibitive, et celle contre laquelle la loi est rendue ; d'où il résulte que les états n'ont absolument aucun intérêt à entraver le commerce général.

Les conséquences de cette théorie servent à déterminer les effets des dinations et à quelles conditions les emvers impôts; et à décider pour quelles prunts sont une ressource praticable.

La inéthode de l'auteur est partout analytique, la clarté et la précision font le mérite de son style; l'esprit d'observation, et un calcul rigoureux, donnent à sa doctrine le caractère philosophique, et quoique quelquesunes de ces opinions puissent être contestées, l'ensemble de cet ouvrage est vraiment classique.

i.

L'auteur de ce mémoire, qui a dirigé les finances de la république depuis le 25 pluviôse an 4, jusqu'au 12 thermidor an 7, se propose de prouver qu'un tel ordre de finances est desiré de tous les citoyens, et peut être moins difficile que jamais de l'obtenir, Il a divisé son travail en quatre parties. Dans la première, il examine les faits antérieurs à l'an 9; dans la secondé, il donne l'aperçu des dépenses de cette année; dans la troisième, il expose l'état des recettes établies pour y faire face; et dans la quatrième, il présente ses réflexions sur l'état actuel des fi nances, et les changemens dont il paraît susceptible pour son amélioration. Il termine en exposant ses idées sur la nature du crédit public, et les moyens de le soutenir.