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ces 1375 (: acointances), beske 2811, clokes 3876, eskigniés 227; anoncha 2541, avancha 4000, cha 2229, chaiens 1885, ensauchoit 2514, garchon 2613, merchi 157. Pour ces deux séries de formes, les exemples sont abondants, et il est difficile de dire lesquelles appartiennent à notre copiste. Il est toutefois probable que ce sont les formes citées en dernier lieu qui lui sont dues et que les formes françaises proviennent de son modèle immédiat.

MORPHOLOGIE. Le copiste observe les règles de la déclinaison. Il n'y a à noter que le nom Ructiovare qui n'a jamais d's au nominatif, et le vocatif Quentin (sans s) 352, 355, etc.

Il écrit souvent les formes affaiblies des pronoms possessifs, formes qui appartiennent sans doute à l'auteur: men 2676, 3433, 3782, sen 2541, 2853, 3291, 4008, 4030 (Regr., p. LXXVII).

Le féminin des pronoms possessifs peut revêtir la forme me (me bouce, cas suj., 1101), se (se mansion 2417, a se haute vois 1478). Comp. Regr., p. XCII et note; Auc.5, p. 90; Wahlund, Brendans Meerfahrt, p. LXXVIII.

Ce pour cest se trouve une fois: ce conseil 814. Cette forme affaiblie est attestée depuis 1246 (Suchier, dans le Grundriss de Gröber, 12, p. 744).

Le copiste emploie une fois le pronom féminin celi comme adjectif, au cas régime: celi crois 2310. M. Nyrop (Gramm. hist., II, § 557) ne donne aucun exemple de celi comme adjectif. Voy. Godefroy, s. v. CELEI, et surtout K. Ganzlin, Die Pronomina demonstrativa im Altfranzösischen, Diss. Greifswald, 1888. Dans ce dernier livre (p. 72) sont cités p. ex. icheli char (Richars li Biaus, 57, 59), en celi piece (Chartes françaises du Tournaisis, éd. A. d'Herbomez). „Besonders beliebt ist die Form celi in den Urkunden aus Hennegau und Namur, wo auch das unbetonte (adj.) oblique cele sehr gern, in Hennegau sogar überwiegend durch celi ersetzt wird“.

A la première personne du présent de l'indicatif, la dentale finale devient très souvent c: à côté de formes comme aprent 921, consent 2313, on trouve atenc 1171, commanc 587, 3362, 3747 (mais commans 3448, où l'original portait sans doute commant: romant), creanc 3960, cuic 1162, entenc 520, fac 1490, 2945, garc 1414, mec 418, perc 670, porc 831, promec 3373, renc 3945 (: talent); également au passé dans euc 1972, 2664 (comp. buc 24 51 Auc., éd. Suchier 5, p. 76; Wahlund, Brendan, p. LXXVIII).

Voloir fait au passé vaut 2320, 2397, valt 666 (à côté de volt 2394); de même vausist 689.

On trouve quelques formes du passé en iu: giut 1725, reciut 1798, 2041 (à côté de reçut 2222, 2242), reciurent 2464 (Auc.", p. 81-2 et note).

.

Là où, à la 3° pers. plur. du passé, s et r entraient en contact, le copiste laisse tomber r (comp. Auc.5, p. 71): fisent 277, 449, 457, 2492, misent 2052, ocisent 380, plainsent 3855, prisent 158, 2026 (prissent dans Aucassin), traisent 319. Ces formes appartenaient peut-être à l'auteur, mais la seule rime fisent: descrisent 2010 n'est pas probante, puisqu'elle serait parfaitement correcte même si on lisait firent: descrirent.

Si j'ai raison dans la supposition que j'ai exprimée ci-dessus en traitant du c, à savoir que ce sont les formes comme caviaus, caoir qui appartiennent au copiste qui a exécuté notre manuscrit, la patrie du volume est déterminée: on sait que le traitement picard du c, réuni avec la diphtongaison ie < est propre au Hainaut (Suchier, dans le Grundriss de Gröber, I2, p. 766). L'étude de la graphie donne donc à peu près le même résultat auquel est arrivé M. Paul Meyer, en étudiant le contenu de notre manuscrit.

LA LANGUE DE L'AUTEUR

Les observations linguistiques qui vont suivre ont pour but de compléter ce qui a déjà été dit sur la langue de Huon le Roi de Cambrai dans les introductions aux éditions de l'Ave Maria (Mém. de la Société néo-phil. de Helsingfors, IV, p. 328 suiv.) et du Regret Nostre Dame (p. XLIX suiv.).

LE VERS

La mesure du vers donne lieu aux observations suivantes.

Les vers En proieres et en orisons 1881 et A nues keutes a nus jenols 2111 doivent sans doute être considérés comme des exemples de ce fait que quelquefois l's final n'empêche pas l'élision. M. Tobler (Versbau*, p. 71) écrit à ce propos: „In welchem Umfange es im Altfranzösischen möglich gewesen sei, ein e, das ein s hinter sich hatte, zu elidieren, wenn vokalischer Anlaut folgte, ist noch nicht festgestellt. . . Dass solche Elision aber vorkommt, ist kaum zu bezweifeln", et comme exemple il cite entre autres ce vers de Philippe Mousket: Batus de vierges et deplaiés. M. Meyer-Lübke (Hist. Gramm. der franz. Sprache, 1908, p. 158) parle du même phénomène: „— und jetzt finden sich auch Spuren dafür, dass -s verstummt, namentlich in tonloser Stellung.

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Tobler führt Beispiele dafür an, dass es vor vokalischem Anlaut im Verse nicht gezählt wird: Gaufrei ont fet avant a .X". homme[s] aler, was doch eben nur möglich ist, wenn -s nicht gesprochen wird". Dans le premier des deux vers précités de notre poème on pourrait à la rigueur supprimer en, mais il serait bien difficile de corriger le second. Si ces vers peuvent être considérés comme corrects, on peut aussi laisser intact le v. 1202 Li ot li lepre(s) et tous desfais, où j'ai supprimé I's au texte critique.

Le vers 168 U dont avoit poi de crestiens est sans doute fautif, puisque partout ailleurs chez notre poète crestiien est de trois syllabes. On pourrait peut-être lire ot au lieu de avoit.

Sur le féminin des adjectifs, la désinence de la 1ère personne du pluriel en -mes, les formes allongées des verbes comme avera etc., v. la Morphologie.

Sur le nom Eüsebe v. la note du v. 2085.

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VOYELLES ET DIPHTONGUES

an, en. Notre poete distingue entre an et en à la rime (Regr., p. LI). La seule infraction à la règle est avant: isnelement 1451. On pourrait corriger isnelement en demaintenant, mais cette dernière locution n'est guère usitée par le poète. Peut-être pourrait-on plutôt corriger avant en present? Parmi les mots qui riment de deux manières citons creant: essiant 1913, nient: ensient 965, communalment: essïent 2883. Parmi les rimes eu en notons encore va t'ent: isnelement 3795, chaiens: gens 1885, cuens gens 2597. Cette dernière rime est curieuse.

аи.

e.

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La rime biaus vermaus 3059 a déjà été mentionnée ailleurs (Regr., p. LV). Les rimes attestent plusieurs fois Dé (forme qui ne se trouve jamais dans le Regret Nostre Dame): Dé: esgardé 1351, regardé : Dé 2797, commandé: Damedé 2407. Pour les autres formes que revêt ce mot, v. Regr., p. LXVI. Pour e<A je mentionne la forme parfaitement régulière Baionviler 1321 (: conter), 2573 (: muer), ainsi que la forme matere 1328 (: pere). Cette dernière forme se trouve aussi à l'intérieur des v. 2065 et 4083.

i. A côté des rimes comme 1239, caïnes (ms. caaines): fines 3507.

caaine: en maine, on trouve sarrazines: caïnes Ces formes s'expliquent sans doute comme estrine

á côté de estraine. Comp. Foerster, Aiol, notes des v. 477, 2014'.

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oi. La rime secroi: poi 2969 prouve que cette dernière forme (< paucum) appartenait à notre auteur. (Comp. Regr., p. LXXXVI).

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1 Gaignier, à côté de gaaignier, dont traite M. Foerster (Aiol, note du v. 655) s'explique sans doute autrement. Ce que dit M. Meyer-Lübke (Rcm. Gramm., I, § 377) de chaîne etc. ne me paraît pas très clair.

-

La diphtongue orale oi rime une fois avec la diphtongue nasalisée : besoing : moi 3429 (si ce passage n'est pas corrompu).

ои. A ce qui a été dit dans Regr., p. LXI et suiv., ajoutons la rime pols (de pilum): mols 1723.

U.

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Focum > fu (:fu, verbe) 3415. Le copiste écrit souvent cette forme picarde (142, 493, 512), une fois pourtant feus, à l'intérieur du v. 853. Comp. Regr., p. LXVIII.

ui.

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La rime que le copiste écrit angoisse: puisse 477 assure la forme picarde anguisse (comp. Suchier dans le Grundriss de Gröber, I2, p. 730). Même rime p. ex. dans le Caton d'Adam de Suel (Rom. Forsch., XV, p. 127) et dans l'Art d'amors de Jacques d'Amiens, éd. Körting, v. 1767 1. Signalons encore cuisses: anguisses dans la Vie de saint Quentin publiée par Everaerts (Louvain, 1874), quisse: anguisse (verbe) 5193 Rich. li Biaus (à côté de froisse: angoisse, subst., ib., 3917, 4719).

3

Je crois qu'il faut corriger 2 adire 1808 en aduire 'plier' (: martyre). J'ai déjà dit (Regr., p. LXVIII) que chez notre poète ui et i ont une tendance à se confondre à la rime. Si ma conjecture est juste, nous avons ici une rime qui s'accorde parfaitement avec l'usage du Renclus de Moiliens, qui fait rimer conduire et deduire avec mire, dire, lire etc. (éd. Van Hamel, p. CXIX).

CONSONNES

7 au lieu de r se trouve dans la forme, fréquente en ancien français (v. God., Compl.), tonoile (: candoile 481; pour ce dernier mot, notons que la graphie du copiste est candeille 2374, candeilles 2966).

Pour r, il y a à noter des formes doubles avec ou sans r, comme estre: celestre 2163, estre honestre 2733, celest(r)e: feste 1613, ministres : tristres 517, tristre: ministre 215, oïstes: tristes 2553.

Il n'est pas tout à fait certain si l'auteur employait des formes doubles du type mençoigne, mensonge. En tous cas, la première forme lui appartient sûrement et se trouve p. e. aux endroits suivants : mençoigne vergoigne 2723, tesmoigne : mençoigne 2871, 3621. Mais dans songe mençoigne 3523 il faut corriger l'un ou l'autre des

1

Comp. Brakelmann, Jahrbuch für rom. und engl. Lit., IX, p. 430.

Comme le veut M. Tobler (Archiv de Herrig, t. CIX, p. 223).

'Godefroy, s. v. ADIRE, cite trois exemples, tirés des œuvres de Froissart, et il traduit ce verbe par 'avertir, semondre, exhorter'.

ster, p. LI).

Les deux formes se trouvent p. e. dans l'unique manuscrit du Chevalier as .II. espees (éd. Foer

mots-rimes (on trouve un exemple de soigne dans Godefroy, Compl., s. v. SONGE). De même pour engraigne: remainge 3321, où il faut sans doute lire remaigne. Notons encore, à côté de esloigne : enpoigne 1939, aloigne : tesmoigne 2023, la rime riche songier :alongier 3427 (sur soignier songier voy. p. e. Schwan-Behrens, Gramm. des Altfranz., § 204, et Foerster, Chev. as .II. esp. p. LI).

=

Sur les doublets tost et tantos v. Regr., p. 148.

Sur les rimes du type bouche (bouce): douce 1073, 1093, v. Regr., p. LXXII.

MORPHOLOGIE

La forme mire (bons mire 1556: le martyre) au cas suj. du singulier, au lieu de mires (comp. Regr., p. 165) est sans doute due à l'influence de sire. Le cas sujet mire se retrouve à la rime p. ex. dans les Chansons et dits artésiens, p. p. Jeanroy et Gui, p. 86 (Li rois des cius, li sovrains mire). - Notons le vocatif Bernin 3496 (rime). Les adjectifs de la 3ème déclinaison latine peuvent revêtir soit la forme ancienne (la renomce fu grans 2754: tans), soit la forme moderne (grande 3882: offrande). On ne peut dire si la forme tele 1701, 2862 appartient à l'auteur ou au copiste, étant donné que le mot qui suit commence par une voyelle.

On sait que chez notre auteur l'article masculin du cas sujet sing. li peut élider ou ne pas élider son i devant une voyelle (Regres, p. XLIX et suiv.): L'uns 75, mais Li autres 76; Li argus et l'encantemens 1873. L'article féminin est quelquefois li devant une voyelle li unde 2338, li onde 2346 (le copiste l'écrit aussi devant une consonne: li vie, au titre). Dans le Regret (voy. p. L et LXXVI) la forme affaiblie te, au lieu de tu, est attestée par la rime. Il s'agit du même phénomène dans t'as as) 3360.

:

=

tu

La rime de mi anemi 3581 prouve que cette forme du pronom personnel appartient à l'auteur (même forme, à l'intérieur du v. 3222 par mi). Par contre Li Regres Nostre Dame (comp. p. LXXVI) n'en offre aucun exemple.

L'absence de l'e à la première personne du présent est attestée par la rime et le mètre: esmerveil (: conseil) 813, aim 1969 etc., aour 397, crien, dout 2746, jur 881, remaing 949 (Regr., p. LXXVII).

La désinence -mes à la première pers. du plur. se rencontre dans avommes 725 (à côté de avons 724 etc.). Comp. Regr., p. LXXVII.

Les futurs et les conditionnels allongés par l'intercalation d'un e (Regr., p. LXXVII) sont nombreux: averas 1407, 2157, 3785, deveroient 4002, meteroies 963,

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