ADIEUX DE FONTAINEBLEAU. Tout ce qui tient à l'histoire de Napoleon et à son abdication est trop présent à la mémoire pour qu'il soit nécessaire d'en rappeler les causes. Nous nous bornerons donc à dire que le traité d'abdication ayant été signé, le 11 avril 1814, l'empereur devait en conséquence quitter la France, et sa garde dont il était encore accompagné. Le 20 avril, ces braves et vieux militaires, rangés en bataille dans la cour du palais de Fontainebleau, virent venir à eux leur chef qui leur dit d'une voix ferme : « Je vous fais mes adieux. Depuis vingt ans que nous sommes ensemble, je suis content de vous; je vous ai toujours trouvés au chemin de la gloire. Toutes les puissances se sont armées contre moi; quelques-uns de mes généraux ont trahi leur devoir et la France; ellemême a voulu d'autres destinées. Avec vous et les braves qui me sont restés fidèles, j'aurais pu entretenir la guerre civile; mais la France eût été malheureuse. Soyez fidèles à votre nouveau roi ; soyez soumis à vos nouveaux chefs, et n'abandonnez pas notre chère patrie. Ne plaignez pas mon sort : je serai heureux lorsque je saurai que vous l'êtes vous-mêmes. J'aurais pu mourir; si j'ai consenti à survivre, c'est pour servir encore à votre gloire : j'écrirai les grandes choses que nous avons faites. Je ne puis vous embrasser tous, mais j'embrasse votre général. Venez, général Petit, que je vous presse sur mon cœur! Qu'on m'apporte l'aigle; que je l'embrasse aussi! Ah! chère aigle, puisse le baiser que je te donne retentir à la postérité! Adieu, mes enfans, mes vœux vous accompagneront toujours: gardez mon souvenir! » Ce tableau, peint par Horace Vernet, a élé gravé par Jazet. Larg., 3 pieds; haut., 2 pieds 2 pouces, THE PARTING AT FONTAINEBLEAU. Whatever belongs to the history of Napoleon and to his abdication, is too fresh in the minds of every one to need recalling the causes of the famous act. We will therefore limit ourselves by saying, that the treaty of abdication having been signed, April 11, 1814, the Emperor was in consequeuce to leave France and his body guards, by whom he was still accompanied. April 20, those brave soldiers being drawn out in the court yard of the Palace of Fontainebleau, saw their Chief, who came forward and addressed them in a firm voice: "I bid you farewell. Since twenty years that we have been together, I have been satisfied with your conduct; I have ever found you in the paths of glory. Every power has armed itself against me, some of my generals have betrayed their trust; and France herself has wished for another system. With you and the brave men who have remained faithful to me, I could have kept up a civil war ; but France would have been wretched. Be faithful to your new king; be submissive to your new chiefs, and never forget our dear country. Do not pity my fate, I shall be happy when I know that yourselves are so! I could have died, and if I have consented to survive, it is still to advance your glory; I will write the mighty deeds we have performed together. I cannot embrace you all, but I will embrace your General: come, General Petit, let me press you to my heart! Let the Eagle be brought may to me, that I embrace it also! Ah! beloved Eagle, may the kiss I give thee echo down to posterity! Farewell, my children, my good wishes will ever accompany you bear me in mind. This picture painted by Horace Vernet is has been engraved by Jazet. Width, 3 feet 2 inches; height, 2 feet 3 inches. |