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NICHOLAS DE SAINT-NICHOLAI.

(Manuscrits de la Bibliothèque du Roi.)

Notre Bibliothèque du Roi est, sans contredit, la collection de livres la plus riche et la plus magnifique qui ait jamais existé. Son origine est assez obscure. Formée d'abord d'un nombre peu considérable de volumes, il n'est pas aisé de déterminer auquel de nos rois elle doit sa fondation. Ce n'est qu'après une longue suite d'années et diverses révolutions qu'elle est enfin parvenue à ce degré de magnificence et à cette espèce d'immensité qui la rendent un sujet d'orgueil pour la France.

La Bibliothèque du Roi possède plus de quatre-vingt mille manuscrits. Plusieurs ont rapport aux échecs: nous nous proposons de les faire tous connaître à nos lecteurs.

Nous commencerons par les manuscrits n° 7390 et n° 7391, attribués à Nicholas de Saint-Nicholai.

L'un de ces manuscrits est en latin, l'autre en vieux français. Ils sont tous deux du commencement du XIIIe siècle; ils sont écrits sur parchemin et remplis d'ornements; les lettres initiales sont dorées et figurées; chaque planche est entourée de vignettes riches et d'un goût bizarre.

Chacun de ces deux manuscrits contient environ deux cents positions curieuses du jeu des échecs. Les cinq premiers coups de ce numéro appartiennent à ces manuscrits. Sur chaque planche les pièces du jeu sont très-bien dessinées; les unes sont en rouge, les autres dorées: la solution de chaque coup est en bas de la planche.

Les pièces ont généralement une forme différente des nôtres. Des lettres sont tracées sur l'échiquier pour indiquer les cases où l'on doit jouer. La marche du jeu de cette époque diffère de celle que nous pratiquons aujourd'hui. Dans l'ancien jeu la dame ne fait jamais qu'un pas en diagonale; elle ne peut donc changer de couleur et elle n'a que très-peu de force; le fou ne peut franchir que trois cases, ni plus ni moins; mais il peut sauter par dessus une pièce qui se trouve sur son chemin. Le pion ne peut faire jamais qu'un pas, 13 val on pabunga

Les coups qui se trouvent dans ces manuscrits ont été examinés par un bon joueur d'échecs qui a écrit en tête son opinion en ces termes : bon; faux.

Ces manuscrits contiennent aussi plusieurs positions du jeu des taulles (trictrac), et d'un jeu que nous ne connaissons plus, appelé des merelles. En tête se trouve la préface suivante, que nous reproduisons presque textuellement :

a Plusieurs anciens ont dit qu'une science est mal placée entre les mains de ceux qui sont avaricieux de la démontrer, car tous ceux qui savent doivent travailler à enseigner les autres. C'est pourquoi, ne voulant pas être repris d'un aussi viJain péché que l'avarice, moi, Nicholas de Saint-Nicholai, clerc à la louange de celui qui est fontaine de sapience, je veux enseigner et démontrer une partie de ce que je possède spécialement sur le jeu des échecs, et d'abord par qui et en quels lieux il fut premièrement découvert, puis après la manière de jouer et comment le jeu peut être arrangé en positions savantes. *

« Sachez que ce jeu des échecs fut inventé au siége de Troiela-grande, par un chevalier sage et hardi et par une dame qui était sa douce amie. Le chevalier et la dame étaient placés en dehors des murs de la cité, et ils regardaient comment ceux du dehors attaquaient et comment ceux du dedans se défendaient comment ils se prenaient et se tuaient les uns et les autres. Ils ordonnaient leur jeu suivant ce qu'ils avaient vu dans les assauts et les batailles. Lorsque cette cité fat détruite, le chevalier et la dame vinrent en Lombardie et y répandirent le jeu des échecs; c'est ce qui fait que les Lombards sont les plus habiles et les plus subtils joueurs d'échecs que l'on connaisse. Pour les beautés de ce jeu, doivent désirer les savoir tous les gens gentils qui veulent se récréer honnêtement et éviter l'oisiveté, et spécialement les amants par amour, car il est venu premièrement de l'amour d'un chevalier et de sa dame. Mais, comme depuis notre premier père les hommes oublient promptement ce qui n'est pas toujours mis sous leurs yeux, nous, Nicholas, ci-dessus nommé, demeurant en Lombardie, à la prière et à la requête de mes compagnons, j'ai composé ce livre de mes études sur le jeu des échecs, des taulles et des merelles; et, comme nulle chose ne peut être parfaite, je demande à mes seigneurs, à mes compagnons, à mes amis, à tous ceux à qui parviendra ce livre, de vouloir bien le rectifier et le corriger. »

ཝཱ་་་

NOUVELLES DIVERSES.

CORRESPONDANCE.

Le journal anglais le Bell's life in London, dans son numéro du 7 mai courant, contient l'article qui suit:

« D. Y a-t-il en Angleterre un joueur d'échecs auquel M. de La Bourdonnais ne puisse pas donner le pion et le trait?

a R. Nous pensons qu'il y en a plusieurs dans la capitale, qui auraient l'avantage en recevant de lui le pion et le trait.

« Les Français sont devenus très-vains de leur supériorité aux échecs et ils tombent dans les extrêmes en dépréciant de la manière la plus ridicule notre jeu. Un homme (1) vient ici de ·Paris, il a l'avantage sur deux douzaines de parties contre nos meilleurs joueurs, et, sans rester pour mesurer ses forces une seconde fois, il nous quitte et s'enfle comme la grenouille de la fable. Les joueurs anglais jouent plus mal au commencement qu'à la fin. Nous croyons que cela doit être attribué au flegme national et à la timidité et à la réserve de notre caractère comparé à celui des Français. Mais qu'un des meilleurs joueurs du continent vienne faire ici un défi de cinquante ou cent parties, et alors nous verrons s'ils feront encore entendre leurs chants de victoire. »

A deux époques différentes, M. de La Bourdonnais a été en Angleterre. Chaque fois il n'a trouvé qu'un seul joueur en état de se mesurer avec lui à but; chaque fois il a donné, sans éprouver beaucoup de difficulté, le pion et le trait ou le pion et deux traits à tous les joueurs qui se sont présentés. Les joueurs dont parle le rédacteur du Bell's life se sont-ils formés depuis deux ans ou étaient-ils absents de Londres lorsque le joueur français s'y trouvait? M. de La Bourdonnais, s'adressant au rédacteur anonyme de cet article, le prie avec instances de lui faire connaître le nom d'un seul joueur anglais qui aurait le désir de faire un défi de cinquante-et-une parties avec lui en recevant le pion et le trait.

« Les Français sont devenus très-vains de leur supériorité

(1) A man.

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