ÉCOLE ITALIENNE. ****** J. BASSANO. ***0 GAL. DE VIENNE. DOE LA MOISSON. Quoique ce tableau représente une scène d'Italie, la terre classique des beaux-arts, il est loin sans doute d'être composé avec la noblesse qui distingue le tableau des Moissonneurs de Léopold Robert, admiré avec tant de raison à l'exposition des tableaux de cette année. Jacques da Ponte, nommé ordinairement Bassano, parce qu'il était natif de cette ville, aimait à peindre des sujets champêtres, et les personnages qu'il plaçait dans ces tableaux étaient ordinairement sa femme, ses enfans et ses domestiques. Les animaux de sa basse-cour lui servaient aussi de modèles, et nous serions portés à croire que le singe, que l'on voit adroite, était l'un des commensaux de sa maison. Peut-être pourrait-on désirer, dans le tableau de Bassano, plus d'élévation dans la pensée ; mais, suivant une méthode fort en usage maintenant, il ne s'attachait qu'à représenter la nature sans avoir la prétention de l'ennoblir. On peut remarquer, dans ce tableau, une bizarrerie assez fréquente dans les ouvrages de Bassano; c'est le soin avec lequel il cherchait à dissimuler les pieds de ses personnages. Le groupe principal à gauche, composé de quatre figures, ne laisse voir aucune jambe. A droite, près de la porte de la maison, une chaise cache celles de l'homme qui est debout et près du chariot que l'on voit au troisième plan, une gerbe de blé empêche de voir l'une des jambes de la moissonneuse, qui aide à charger le chariot. Ce tableau, autrefois à Bruxelles, dans la galerie de l'archiduc Léopold d'Autriche, a dû passer depuis dans la gallerie du Belvéder à Vienne. Il a été gravé par J. Troyen. Larg., 12 pieds; haut., 8 pieds. U. 4. 83. |