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endormi au milieu du chemin. Le prince marcha sur ce serpent': aussitôt la montagne fut entourée de nuages et de brouillards si épais, qu'il eut beaucoup de peine à descendre. Il se sentait aussi étourdi que s'il eût bu beaucoup de vin. Il trouva au pied de la montagne une source d'eau pure; il en but et se remit bientôt : c'est pour cette raison qu'on a donné à cette source le nom de Samega i (Sing tsing), ou puits qui guérit de l'ivresse 2. Cependant le souffle du poison s'était répandu dans tous ses membres et lui causait des douleurs très-vives. Il retourna dans l'Owari, d'où il gagna la province d'Iké. Lorsque son mal empira, il dépêcha Kibi-no Take fiko au Daïri, pour l'informer de sa situation et de la pacification des pays orientaux. Il mourut à No fo no (Neng pao yé), dans l'Iké, âgé de trente ans. Son ame, après sa mort, entra dans un Sira tori (oiseau blanc), espèce de héron qui vole à Koto fiki-no wara (Khin tan yuan), dans la province de Yamato.

Le Daïri, ayant reçu la nouvelle de son décès, confia le gouvernement à Také outsi-no soukouné (Wou neï sou ni)3 et au conseil des grands, et se transporta, vers la fin de l'année, dans la partie orientale du pays, pour y visiter tous les lieux où avait combattu le Prince des guerriers du Japon, qu'il regrettait amèrement. Il fixa ensuite sa résidence à Si ga (Tchi ho), dans l'Oomi, où il mourut après un séjour de trois ans. Il avait régné 60 ans et atteint l'âge de 106 ans. Il laissa plus de soixante fils, à chacun desquels il avait donné un territoire dans une des provinces de l'empire, pour y séjourner, de sorte qu'il existe encore aujourd'hui beaucoup de descendans de ce Daïri.

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XIII. DAÏRISEÏ MOU TEN O.
ten o.

(De 131 à 191 de J. C.)

SEÏ MOU TEN O (Tchhing wou thian houang) était fils de Keï kô, et frère cadet du Prince des guerriers du Japon. Sa mère la saka iri fime (Pă pang jy yuan) était fille de Ya saka iri fiko (På pang jÿ yan). Cet empereur établit sa résidence dans le palais de Taka ana fo-no miya (Kao hiuě soui koung), à Siga, dans la province d'Oomi. Take outsi-no soukouné continua d'administrer l'empire. Il établit des gouverneurs dans les provinces et les districts; il en

(1) Ce génie malfaisant fut nommé Ya mata-no tsu rotsi, c'est-à-dire, le grand serpent à huit cimes.- KL.

(2) Cette fontaine est située dans la province

d'Oomi, au pied du mont Fira-no dake, éloigné de 13 ri japonais, au nord-nord-est, de la résidence actuelle de Miyako.— KL.

(5) Soukouné est le titre d'une dignité. — KL.

fixa les limites d'après les montagnes, les rivières, les champs, les plantations, les villages et les hameaux; il établit par-tout des garnisons, de sorte que le

peuple fut heureux et que la tranquillité publique ne fut point troublée.

Ce Daïri régna 60 ans, et mourut à l'âge de 107 ans.

XIV. DAÏRI✯‹† TSIOU AÏ TEN O.

皇天哀仲 АЇ

(De 192 à 200 de J. C.)

TSIOU AÏ TEN O (Tchoung ngai thian houang) fils du Prince des guerriers du Japon et neveu de Seï mou, eut pour mère Touka mitsi iri fime (Liang tao jỹ yuan), fille du Daïri Seï nin. Tsiou aï, étant parvenu au trône, se fit apporter de toutes les provinces de l'empire, des oiseaux blancs, en mémoire de son père le Prince des guerriers du Japon. Sous son règne, Oo domo-no také motsi (Ta pan wou tho) remplit la dignité d'Omourazi (Ta lian)', et Také outsi-no soukoune fut premier ministre; ces deux emplois reviennent à ceux de Sa daï sin (Tso tai tchhin) ou ministre de la gauche, et Ou daï sin (Yeou tai tchhin) ministre de la droite, des temps postérieurs.

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Dans la seconde année de son règne, il se rendit à Tsou-no ga 2 dans la vince de Yetsizen; il y fit quelque séjour dans le palais de Ke ye-no miya (Szu fan koung); il y laissa ses reines et sa cour, et partit pour le Kiï-no kouni, où il apprit que les Oso3 s'étaient révoltés de nouveau. Il alla donc directement dans le Nagato, s'y établit dans le palais de Toyora - no miya (Fung peou koung), et y fit venir les reines de Tsou-no ga. De là il transporta sa cour à Kasifi-no miya (Kiang jy koung) dans le pays de Tsoukouzi, et marcha contre les Oso. L'impératrice son épouse eut un pressentiment surnaturel qui lui fit apercevoir qu'il ne fallait pas faire la guerre aux Oso, mais s'avancer directement contre le pays des Sin ra (Sin lo). Le Daïri rejeta cette proposition de l'impératrice et se porta contre les Oso; il succomba, au milieu de son camp, à une forte maladie. D'autres disent qu'il fut atteint par une flèche ennemie, et qu'il mourut à la suite de cette blessure.

Il avait régné 9 ans et en avait vécu 52. Son corps fut déposé dans le temple du Kebi-no daï mioo zin (Khi pi ta ming chin), dans la province Yetsizen 5.

(1) Voyez la note 2, à la page 8.
(2) Voyez plus haut, à la page 8.
(3) Voyez la note 3, à la page 11.

(4) Voyez la note 1, à la page 2.

(5) Son nom d'apothéose est KI GORO MIOO ZIN (Khi pi ming chin). KL.

XV. DAÏRI SIN GOU KWO GOU.

(De 201 à 269 de J. C.)

SIN GOU KWO GOU (Chin koung houang heou), épouse de Tsiou aï, était l'arrière-petite-fille du Daïri Kaï kwa, et fille d'Iki naga soukouné (Khi tchang sou ni). Cette princesse, étant restée dans le Tsoukouzi, se trouvait enceinte à la mort de l'empereur. Elle résolut, d'accord avec Take outsi-no soukouné, de cacher le décès de son époux, et se mit en marche contre les Oso, qu'elle vainquit et réduisit à la soumission, après avoir puni les mutins. Alors, par suite du pressentiment surnaturel qu'elle avoit eu, elle voulut faire la guerre au peuple de Sin ra. Elle gagna donc les rives du Matsoura gawa (Soung phou ho), rivière du Fizen. Elle y pêcha à l'hameçon, et dit à sa suite ; « Si mes projets doivent réussir, l'amorce sera mordue, sinon elle «< restera intacte. »> En retirant la ligne, elle vit qu'elle avait pris un éperlan 2. On trouve encore aujourd'hui beaucoup d'éperlans dans cette rivière, et l'on prétend qu'ils mordent bien à un hameçon jeté par une femme, mais jamais à celui d'un homme.

:

L'impératrice, arrivée à la rade de Kasifi-no oura (Kiang jỹ phou), retroussa ses cheveux, en disant : « Comme je veux aller soumettre les pays occidentaux, « je divise mes cheveux. » Elle les baigna alors dans les eaux de la mer, les peigna des deux côtés de la tête, et en réunit les tresses en un nœud comme le portent les hommes; puis elle tint conseil avec ses ministres, décida la guerre, et donna des ordres dans toutes les provinces de l'empire, d'assembler des vaisseaux, des munitions de guerre, des troupes, des armes, et notamment de grands arcs qui lançaient des pierres, et qu'on venait d'inventer. Ellemême se munit d'une hache d'armes.

Quand toute l'armée fut rassemblée, le dieu marin Foumi yori mioo zin (Tchu kỳ ming chin) la précéda constamment, pour lui montrer la route et pour la secourir. A cette occasion, on observa beaucoup de choses extraordinaires. L'impératrice trouva une pierre qu'elle plaça sur ses reins; ce caillou avait la vertu de retarder ses couches jusqu'à la fin de la guerre. Ayant mis à la voile avec sa flotte à Wa ni-no so (Ho eul tsin), elle fut assaillie forte tempête; alors plusieurs grands poissons vinrent à la surface de la mer pour soutenir les vaisseaux, jusqu'à ce que la tempête fût apaisée; c'est ainsi qu'elle aborda dans le Sin ra (Sin lo).

(1) Cette rivière s'appelle aujourd'hui Fama sima gawa.- KL.

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(2) En japonais, Ayou; et en chinois, Sie lin yu.- KL.

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Le roi de Sinra, frappé de terreur, s'écria : « Voilà l'armée invincible1 du Japon! je suis trop faible pour lui résister. » Alors, en signe de sa soumission, il se fit lier les mains comme à un prisonnier, et, précédé d'un pavillon blanc, il vint se déclarer esclave du Japon, en s'engageant à payer le tribut. L'armée voulut ravager le pays du roi de Sinra; mais l'impératrice s'y opposa elle rétablit le roi sur le trône, après lui avoir enlevé les trésors et les choses précieuses qu'il possédait; elle fit transporter tout cela dans un magasin qu'elle scella de son cachet, et ne se réserva que les peintures, les tableaux et autres objets de ce genre. La canne de cette princesse était une pique; elle la suspendit, en signe de sa victoire, à la porte du palais du roi de Sinra, où on la vit encore pendant plusieurs siècles. Quelques auteurs prétendent que l'impératrice écrivit avec la pointe de son arc sur cette porte : « Le roi de Sinra est « le chien du Japon.

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Le roi lui envoya plusieurs de ses sujets en otage, ainsi que de l'or, de l'argent, des étoffes de couleur et quatre-vingts barques; ces dernières composaient le tribut qu'il était obligé de donner chaque année.

Les rois de Kóraï (Kao li) et de Fiaksaï (Pě tsi)2, ayant reçu la nouvelle

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(2) Le royaume de Fiaksai (Pě tsi), appelé aussi par les Japonais Koutara, occupait l'ancien pays des Ma han, ou les deux provinces de Tchhoung thsing (en coréen, Tsig sing) et de Houang hai (en coréen, Ba faï ou Fan feï), situées dans la partie occidentale de la Corée. Ce royaume fut fondé l'an 18 avant notre ère, par le roi Wen tsou wang, qui résida dans la ville de Wei li tehhing. Il donna aux Ma han le titre honorifique de Pian tsi (en coréen, Ben kan), qu'on a changé plus tard en Pě tsi (en japonais, Fiaksaï). Trente générations de ses descendans ont régné dans ce pays, jusqu'au roi I thsu wang, avec lequel cette dynastie finit en 660 de J. C., après avoir occupé le trône pendant 678 ans.

Le royaume appelé par les auteurs chinois Kao li ou Kao kiu li, et par les Japonais Kóraï, Koukouri et Koumo, est celui qui a donné à toute la presqu'île de Corée le nom qu'elle porte en Europe. Suivant la tradition du pays, les rois de Kôrai étaient originaires du Fou yu, contrée située dans le pays actuel des Mandchous,

pour

et au nord-est du Liao tung, sur les rives du
Ghirin. C'est
les Coréens
cette raison que
portent encore aujourd'hui le nom de Ghirin ou
Kirin. Tsu moung, qui, comme fondateur du
royaume de Kôrai, est nommé Toung min wang,
venait du Fou yu, canton du des Tchhin
pays
han; il résida dans la ville de Tsu, et donna à
son royaume le titre honorifique de Kao kiu li.
Sa dynastie a duré 705 ans, sous vingt-huit de
ses successeurs; Pao thsang wang, le dernier,
fut forcé, en 668, de se soumettre à l'empereur
de la Chine, qui le fit conduire à sa cour. L'em-
pereur Kao tsoung, de la dynastie de Thang,
le renvoya en Corée, en 677; mais Pao thsang
wang, ayant essayé de se révolter, fut ramené à
la Chine.

Vers l'an 904 de notre ère, un bonze nommé Koung i se fit déclarer roi de Kôraï. Il fut trèslibéral et puissant, et régna pendant dix-huit ans. En 922, son ministre Wang kian se souleva contre lui, le tua, et prit le titre de roi. Sa dynastie est connue sous le nom de Heou Kao li, ou Kóraï postérieurs. Elle subjugua, en 934, le royaume de Sin lo (en japonais, Sinra), gouverné par Khing chun wang, et celui des Pě

de ces événemens, expédièrent en secret des hommes chargés d'examiner la manière dont les Japonais étaient accoutrés pour le combat. Sur leur rapport, ils ne se sentirent point en état de résister, et vinrent tous les deux au camp de l'impératrice pour faire leur soumission; ils se reconnurent pour toujours vassaux du Japon, et s'engagèrent de payer un tribut annuel. C'est ainsi que furent subjugués en peu de temps les trois royaumes de Sinra, de Kóraï et de Fiaksaï, que l'on comprit alors sous le nom de San kan, et qui forment le Tsió sen (Tchao sian) de nos jours.

Ayant ainsi assujetti les San kan, l'impératrice laissa dans le Sinra son ministre Yada-no soukouné, chargé du commandement de l'armée cantonnée dans les San kan; puis elle retourna au Japon. On lit dans l'histoire de la Chine que l'empereur de la Chine de la dynastie des Ghi (Wei) lui envoya un ambassadeur nommé Tsioú seï (Tchang tching), pour contribuer au rétablissement de la paix entre le Japon et les San kan.

L'impératrice revint dans le Tsoukouzi, et y accoucha d'un fils qui fut le Daïri O SIN TEN O. Le lieu où il naquit reçut le nom d'Omi, qui veut dire accoucher. De là, elle se rendit à Toyora (Fung phou), dans la province de Nagato, où tout fut préparé pour les funérailles de son époux, dont le corps fut transporté dans le Yamato.

Tsiou ai ten o avait eu d'une de ses concubines deux fils, l'un nommé Kako saka-no o (Mi pan wang), l'autre Osi kouma-no o (Jin hioung wang): ces princes, ayant réuni une grande armée, s'avancèrent jusque dans la province de Farima (Po mo) pour surprendre l'impératrice; car ils prétendaient qu'étant les aînés, le trône leur appartenait, et qu'ils ne devaient pas être les sujets du fils qu'elle avait mis au monde. Mais le premier ayant été tué à la chasse par un sanglier rouge (aka i), l'autre se retira à Ou si (Thou tao) dans la province Yama siro (Chan tchhing), où il établit son camp.

L'impératrice y envoya son grand général Také outsi-no soukouné, qui tâcha de s'emparer du prince par ruse. Il le flatta, en lui disant qu'étant l'aîné, il avait réellement plus de droits au trône : le prince, qui le croyait réellement dévoué à ses intérêts, ne se défiait nullement de lui; mais un jour Také outsi l'attaqua inopinément, et, comme il n'était pas sur ses gardes, il

tsi postérieurs sous Chin kian wang. Cette dynastie a régné pendant trente-deux générations; elle finit avec Wang tchouan, qui, ayant perdu l'esprit, fut tué par Li jin jin, un des grands du pays. Des troubles éclatèrent après sa mort; enfin les habitans du pays élurent pour roi

Wang yao celui-ci ne resta pas une année entière sur le trône; il fut déposé par Li tchhing kouei, qui se fit roi sous le titre de Tchhing wang, et adopta pour son royaume, en 1392, le nom honorifique de Tchao sian; en japonais, Tsió sen. - KL.

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