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lors Take nori l'avait enlevée, et que, dans ce temps, elle accoucha de Ye fira, qui par conséquent aurait été frère de Kiyo fira. Après la mort de Take nori, Ye fira se brouilla avec son aîné Take fira et avec Kiyo fira. Ce fut à cause de cette dispute, que Yosi ye, qui, en 1082, avait été nommé prince de Mouts et avait pris possession de cette province, fut parfaitement bien reçu par Take fira et Kiyo fira; mais Ye fira resta dans le Dewa, et refusa de lui obéir. Yosi ye entra alors dans cette province; mais il fut forcé, par la vigoureuse résistance de Ye fira, de retourner dans le Mouts. Take fira, qui s'était déjà soumis, voyant que Yosi ye, qu'il tenait pour l'homme le plus brave de l'empire, était contraint de céder à son frère, se rendit aussi dans le Dewa, s'y réconcilia avec lui, et assembla beaucoup de troupes au château de Kana zawa (Kin tse), appartenant à Ye fira.

Yosi ye y marcha pour l'attaquer. Son frère cadet, Sinra san rô Yosi mitsi, qui servait comme Fió ye-no zó de la garde impériale, et par conséquent toujours près du Daïri, apprenant la grande guerre qui venait d'éclater dans l'Oziou, commença à craindre pour son frère, et demanda à l'empereur la permission d'y aller. Comme elle lui fut refusée, il s'enfuit pendant la nuit de Miyako. Yosi ye se réjouit beaucoup de son arrivée, disant qu'elle était pour lui un aussi bon augure que si son père lui-même était venu à son secours, et qu'elle avait doublé son courage. Il assembla un grand nombre de troupes et bloqua étroitement le château Kana zawa. Kamakoura-no gon go ró Kaghe masa (Liang thsang khiuan ou lang King tching), un des généraux de Yosi ye, jeune homme âgé de 16 ans, qui commandait l'avant-garde, fut blessé à l'œil gauche d'une flèche. Il ne l'arracha point, mais tua de la sienne celui qui l'avait tirée. Mi oura-no Tame tsougou (San phou Wei thsu), et Ban-no Souke kane (Pan Tsou kian), deux autres personnes d'un grand courage, firent également des prodiges de valeur. Yosi ye, pour humilier les lâches, les sépara des braves. Fousiwara-no Fide kata (Theng yuan Sieou fang) se fit distinguer aussi par sa vaillance, quoiqu'on ne lui en eût jamais soupçonné.

Pendant le siége, une grande troupe d'oies sauvages (kari tsoura) se montrèrent devant le camp de Yosi ye, et se dispersèrent dans les campagnes voisines: il soupçonna alors que l'ennemi avait placé quelque part une embuscade qui effarouchait ces oiseaux ; il fit donc fouiller le voisinage. On trouva en effet trente hommes dans des marécages; ils furent tous mis à mort. Oomino Masa fousa, qui était un bon observateur, avait appris à Yosi ye cette règle de guerre, qu'il fallait craindre une embuscade, lorsque les oies s'envolaient en se dispersant.

Le château bloqué étant très-fort, Yosi ye y perdit beaucoup de monde. Kiyo

fira, frère des deux chefs révoltés, lui conseilla donc d'en cesser l'attaque, mais de le tenir cerné. Il suivit ce conseil, dont le résultat fut que les provisions des assiégés diminuant de jour en jour, ils se trouvèrent à la fin dépourvus de tout; alors un grand nombre rendit ses armes et se soumit; un autre mourut de faim.

Le 14 du 11a mois, Take fira et Ye fira mirent pendant la nuit le feu au château et s'enfuirent. Aussitôt Yosi ye en prit possession; presque tous ceux qu'on y trouva furent tués. Take fira étant poursuivi, sauta dans un fossé, et se cacha dans les joncs; mais il fut découvert et fait prisonnier, et on lui coupa la tête. Ye fira, qui avait tâché de s'échapper sous l'habit d'un esclave, fut reconnu et tué par Agata-no ko si ró Souki to (Hian siao thsu lang Thsu jin); quarante-huit de leurs complices subirent le même sort. C'est ainsi que la tranquillité fut rétablie dans les provinces d'Oziou et de Dewa.

La première guerre y avait duré depuis la 5o année du nengo Yeï zió (1050); jusqu'à la 5o année du nengo Ko feï (1062), ou pendant 12 ans. Quelques auteurs prétendent que la seconde n'a duré que 9 ans; d'autres disent qu'elle commença la 2o année du nengo Yeï fo (1082), et finit la 5o année du nengo Kwan si (1091), et que par conséquent elle fut de 10 ans. Toutefois, dans la dernière année, il ne s'y livra plus de batailles, et l'on assiégea seulement les châteaux des rebelles.

La paix étant rétablie, Yosi ye confia l'administration de ces deux provinces à Kiyo fira, et retourna à Miyako. Depuis ce temps, les descendans de Kiyo fira ont gouverné la province d'Oziou. Yosi ye étant très-redouté dans l'Oziou et le Dewa, tous les peuples de Kwantô lui firent leur soumission.

Dans la 6° année (1092), le Daïri alla au mont Kin bou san (Kin fung chan), dans le voisinage de Yosi no '.

La 7o année (1093), il visita les temples de Kasouga et de O fara no.

re

Le 3 mois de la 1" année du nengo Ka fo (1094), Moro sane demanda sa démission de la charge de Kwanbak: son fils le Nadaïsin Moro mitsi lui succéda ; mais pendant quelque temps, le Sadaïsin Minamoto-no Tosi fousa conserva le pas sur lui. Moro sane, qui avait alors 53 ans, fut nommé Kogou-no kwanbak, et Moro Mitsi, âgé de 33 ans, Ni sio-no kwanbak 2.

Le 6 mois, le Daïnagon Minamoto-no tsoune nobou fut envoyé à Taï saï fou,

(1) Yosi no (Ky ye), ou la plaine heureuse, est situé dans la province de Yamato. Cette ville est célèbre pour le beau vernis qu'on y recueille, et qui est le plus estimé du Japon. - KL.

(2) Kougou et Ni sio sont les noms de résidence de ces deux Kwanbak. On place au Japon ordinairement les noms des lieux de résidence devant les titres.- KL

et eut le gouvernement du Tsoukouzi et de ses dépendances; il était alors âgé

de 79 ans.

Le même mois, le Sanghi Fousiwara-no Mitsi tosi et Oomi-no Masa fousa furent nommés Tsiounagons.

Le 9 mois, l'Oudaïsin Aki fousa mourut âgé de 58 ans; c'était un homme de talent et un grand poëte. Quoique son frère Tosi fousa fût plus instruit, il avait été créé Oudaïsin, parce qu'il était l'oncle du Daïri. Il aurait pu monter à un emploi plus éminent; mais il le refusa, disant que son frère le surpassant en savoir, il était juste qu'il devînt Daïsin avant lui, et qu'ensuite on pouvait s'occuper de lui-même.

Le 4 mois de la 2o année (1095), le Daïri visita les temples d'Iwa si midzou et de Kamo.

Le 8 mois, il fut attaqué par une fièvre intermittente, et ordonna au prêtre Rió mió (Loung ming) de prier pour son rétablissement. Ayant recouvré la santé, il lui accorda la permission de se servir d'une voiture semblable à celle du Daïri. Pendant sa maladie, l'empereur fit venir Yori ye au palais, pour tirer de l'arc; le son de la corde de cette arme contribua aussi à chasser les mauvaises influences. Depuis ce temps, on s'est fréquemment servi du même moyen. Au nengo Yeï ziô (1096), le Kwanbak Moro mitsi fut gratifié du second de la première classe; ce qui le plaça un degré au dessus du Sadaïsin Toki fousa.

rang

Dans l'été de la même année, on exécuta une danse accompagnée de musique dans les champs de Miyako. Cette fête, nommée Den gak (Thian yŏ), était courue par les riches et les pauvres; le vieux Daïri même y fit venir les danseurs à sa cour.

Le 8 mois, le Fo wô se fit raser la tête par le prêtre Rió mió, et prit le titre de Ziro kawa-no Fo wó; il continua néanmoins à gouverner l'empire.

re

Le 1er du 1er mois de la 1" année du nengo Zić tok (1097), le Daïnagon Minamoto-no Tsoune nobou mourut à Taï saï fou, âgé de 82 ans.

Le 4 mois, le Daïri visita le temple Ghi won.

Le 10 mois, il alla chez le Kwanbak Moro mitsi.

Le 7° mois de la 2° année (1098), il visita le temple Fô siô si.

Le 9° mois, Oomi-no Masa fousa fut nommé Gó-no sots (Kiang soŭ) ou commandant de Taï saï fou, et se rendit à ce poste.

er

Le le mois de la 1 année du nengo Ko wa (1099), un fils du Fo wô devint prêtre au temple Nin wa si, sous le nom de Gak ghio (KiŎ hing); il obtint le titre de Fots tsiou-no sin o (Få tchoung thsin wang).

Le 6o mois, le Kwanbak Moro mitsi mourut âgé de 38 ans. Après son dé

cès, toutes les affaires relatives à ce poste furent dirigées par son fils le Daïnagon Tada sane. Son grand-père Moro sane, qui vivait encore et portait le titre de O otono, avait adopté Tada sane. A cette époque finit le pouvoir démesuré des régens de l'empire; le Fo wô s'était arrogé entièrement la direction des affaires, ce qui avait fort chagriné Moro mitsi. Ce ne fut que long-temps après sa mort qu'on nomma de nouveau un Kwanbak. Le Fo wô gouverna seul; ses ordres furent exécutés par tout l'empire, sous la surveillance du Daïnagon, du Tsiounagon et des Sanghi; il les décora du titre de Bets tô (Piě tang) ou inspecteurs, et les fit respecter davantage de jour en jour. Dans l'intérieur de son palais, il avait une garde nombreuse, et l'on y observait le même cérémonial que s'il eût encore été Daïri.

La 2o année (1100), le Daïnagon Tada sane devint Oudaïsin, et Minamotono Masa sane, fils d'Aki fousa, Nadaïsin. Le gouverneur de l'île de Tsou sima, Yosi tsikou, fils aîné de Minamoto-no Yosi ye, ayant enfreint les ordres du Daïri, fut exilé dans la province d'Idzoumo.

Le 2 mois de la 3° année (1101), l'ancien Kwanbak Moro sane mourut à l'âge de 60 ans.

Le 1 mois de la 4° année (1102), le Daïri alla au temple de Kasouga.

Le 3 mois, on célébra la 50° fête anniversaire de la naissance du Fo wô.

Le 6 mois, Oomi-no Masa fousa revint du Tsoukouzi à Miyako; le Tsiounagon Fousiwara-na Sighe naka fut nommé commandant de Taï saï fou. Comme il avait l'air sombre, on le nomma Kok sots (He szu) ou le maître noir.

Le 1 mois de la 5° année (1103), le Daïri fit visite à son père au palais Toba-no ri kou (Niao yu li koung).

Le 3 mois de la 1" année du nengo Tsió si (1104), il visita le temple Soun sió si (Tsun ching szu).

Le 8 mois, l'empereur écrivit de sa propre main les mots du Fots ke.

Le 6 mois de la 2o année (1105), une neige rougeâtre tomba dans la partie septentrionale de l'empire.

Le 11 mois, le Daïri fut informé par le prêtre du temple Fi yo si, de la mauvaise conduite du Tsiounagon Fousiwara-no Sighe naka, commandant de Taï saï fou, lequel fut exilé dans la province Fitats.

Le 12 mois, l'Oudaïsin Tada sane fut créé Kwanbak.

Le 3o mois de la 1 année du nengo Ka ziô (1106), Oye-no masa fousa fut rétabli comme commandant du Taï saï fou.

Dans la 2o année (1107), Minamoto-no Yosi tsikou (Yuan I thsin), exilé dans l'Idzoumo, persévérant dans sa mauvaise conduite, et s'étant derechef révolté

Taïra-no Masa mori

pour

le com

contre les ordres du Daïri, celui-ci envoya battre et le punir.

Le 19 du 7° mois, le Daïri mourut à l'âge de 29 ans, dont il avait régné 20 ans, savoir, 7 avec le nengo Kwan si, 2 avec celui de Ka fô, 1 avec le Yeï zió, 2 avec celui de Zió tok, 5 avec celui de Kó wa, 2 avec celui

nengo

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TO BA-NO IN (Niao yu yuan), fils unique de Fori kawa-no in, s'appelait, avant son avénement an trône, Moune fito (Tsoung jin). Sa mère Fousiwara-no Si si était fille du Kan in-no Daïnagon Sane sighe. Il naquit le le mois de la 5o année du nengo Kó wa, fut créé Taïsi le 8 mois, et proclamé Daïri à la mort de son père, le 7o mois de la 2° année du nengo Ka zió; il n'avait alors que ans. Quoique l'Oudaïsin Fousiwara-no Tada sane eût été nommé régent, toutes les affaires furent pourtant dirigées d'après l'avis du Ziro kawa-no Fo wó, grand-père du Daïri.

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5

Le 1e mois de la 1 année du nengo Ten nin (1108), Taïra-no Masa mori livra bataille à Yosi tsikou, dans la province d'Idzoumo, le vainquit, et le punit de mort. Avant que Yosi tsikou cût été envoyé en exil, son fils Tame yosi (Weï i) vivait chez son grand-père Yosi ye, qui l'adopta. Yosi tada (I tchoung), frère cadet de Yosi tsougou, aurait hérité de son oncle Sinra san ro Yosi mitsi (Sin lo san lang I kouang), s'il s'était pas brouillé avec lui. Aussi au 2e mois, Yosi mitsi fit tuer en secret Yosi tada par un de ses gens nommé Kasima san rổ (Lou tao san lang). Personne ne connaissant l'auteur de cet assassinat, Yosi tsouna, frère aîné de Yosi tada, en fut accusé; irrité de se voir faussement soupçonné, il se révolta, et courut au mont Kô ya san (Kia ho chan), dans la province d'Omi, et s'y fortifia. Tame yosi, qui alors n'avait que 10 ans, fut chargé de l'y attaquer. Yosi tsouna fut défait, et banni à l'île de Sado.

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