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avec la nouvelle de la révolution qui venait d'arriver, et manda en même temps

qu'on n'avait pas besoin de l'armée, qui devait rester dans le Tsoukouzi.

TEN

XXXIV. DAÏRI SOUI KO ten o.
皇天古推

(De 593 à 628 de J. C.)

SOUI KO OU SI KO TEN O (Tchhoui kou thian houang), fille de Kin meï et sœur de You meï, avait épousé, à l'âge de dix-huit ans, son frère utérin Bin dats, et était par conséquent impératrice à la mort de son mari. You meï et Siou zioun étant morts si promptement l'un après l'autre, Soga-no Moumako invita cette princesse à monter sur le trône. Pour la persuader, il lui dit que Sin gou kwo gou, quoique régente de l'empire, n'avait jamais été véritablement reconnue comme Daïri; qu'à la vérité elle avait porté le titre de Kwo gou (Houang heou) ou impératrice, parce qu'elle s'était trouvée enceinte à la mort de son mari, mais qu'elle n'avait jamais eu le titre de TEN O. Ces raisons la déterminèrent, et elle accepta le gouvernement sous le nom de Soui kò ten o; elle était alors âgée de 39 ans. Ce fut la première femme reconnue effectivement comme Daïri.

Elle adopta aussitôt son cousin Moumaya do-no osi, qui avait 21 ans, et le nomma régent de l'empire. Comme ce prince était l'ami de Moumako, il s'occupa avec lui d'établir dans le Japon la doctrine de Siaka, et de construire des ga ran ou temples bouddhiques, pour lesquels on fit venir de Sinra des prêtres instruits.

Soui ko bâtit pour sa demeure le palais de Ko farou da-no miya (Siao khen thian koung). Moumaya do-no osi occupa le palais d'Ikarouga-no miya (Pañ kieou koung). Il reçut de la province de Kaï de superbes chevaux noirs en présent, dont il se servit tous les jours pour aller voir l'impératrice. Il interdit dix-sept choses, et établit parmi les officiers du gouvernement douze classes distinguées par douze espèces de bonnets de formes et de couleurs différentes ; en voici les dénominations:

1. Tai tok (Ta tě), grande vertu.

2. Zio tok (Siao tě), petite vertu.

3. Tai nin (Ta jin), grande humanité.

4. Ziao nin (Siao jin), petite humanité.

5. Taï rẻ (Tai li), grande politesse.

(1) La plupart des auteurs japonais mettent cette circonstance dans la 11e année du règne de Soui ko, 604 de J. C.

KL.

α

6. Zio ré (Siao li), petite politesse.
7. Tai sin (Ta sin), grande foi.
8. Zio sin (Siao sin), petite foi.
9. Taï ghi (Tai), grande justice.
10. Zio ghi (Siao i), petite justice.
11. Taï dzi (Ta tchi), grand savoir.

12. Zio dzi (Siao tchi), petit savoir.

A cette époque, l'empereur Yo te (Yang ti), de la dynastie de Zoui (Soui), régnait en Chine. L'impératrice lui envoya en ambassade 1 O no-no Imoko (Siao yé meï tsu), avec une lettre rédigée par Moumaya do-no osi, et portant pour adresse: « Le Fils du Ciel du soleil levant au Fils du Ciel du soleil couchant, salut; » ce qui irrita beaucoup Yô te, qui trouva ce style très-malhonnête. Imoko, à son retour, fut accompagné d'un des grands de la Chine, nommé Faï zeï seï (Feï chi thsing); il apporta une lettre de son maître, et fut logé à la cour et magnifiquement traité. Quand il retourna dans son pays, Imoko et Taka-no ki-no Kouro maro (Kao hiang Hiuan li) partirent avec lui : le premier revint bientôt; l'autre resta trente ans en Chine pour y étudier les sciences.

Le bruit courut parmi le peuple qu'à la mort du prêtre Nan gak Si daï kwa sio (Nan yo szu ta ho chang)2, son ame avait passé dans le corps de Moumaya do-no osi; que le Fots kwa kio (Fă houa king), livre classique, l'un des principaux de la doctrine de Siaka, dont ce prêtre s'était toujours servi, existait encore sur le mont Nan gak (Nan yo), et qu'Imoko avait été envoyé pour le chercher. Cependant le Nipon ki (Jỹ pen ki), ou histoire du Japon, ne parle pas de cette circonstance.

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Bientôt après, la dynastie de Zoui (Soui) finit, et celle des Too (Thang) la remplaça. A cette occasion, Inoubamé-no Mita souki (Taï chang Yu thian tsiao) fut envoyé en ambassade aux Thang.

Moumaya do-no osi et Moumako rectifièrent l'histoire des Daïris avant Soui

(1) L'histoire de la Chine place cette ambassade dans la 20e des années appelées Khaï houang (600 de J. C.), sous le règne de Wen tí, de la dynastie de Soui. Thou chi en parle dans son Thoung tchi.« Le nom de famille du roi de Wo

(Japon), dit-il, était Amei, et son nom To li

« szu pi kou. Son nom honorifique est A pei a kimi, ce qui signifie enfant du Ciel. Son ambassade ne fut pas reçue, car la lettre de « créance qu'elle apporta commençait par les « mots : Le fils du Ciel de l'endroit où le soleil se

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ko ten o, et composèrent l'histoire des premiers empereurs du Japon, intitulée Kou si fon gi (Kieou szu pen ki) ou Mémorial des affaires de l'antiquité.

Moumaya do-no osi dirigea les affaires du gouvernement pendant 29 ans, et mourut avant de monter au trône, à l'âge de 49 ans. Il fut d'un caractère très-doux; il s'abstenait de tuer aucun être vivant. Aux festins qu'il donnait aux grands, on ne servait que des végétaux, conformément à la loi de Bouddha, dont il expliquait lui-même les livres sacrés. Il bâtit à Osaka le grand temple de Ten o si (Thian wang szu) et neuf autres.

Passant un jour par Kata oka (Pian kang), il aperçut un homme affamé et lui fit donner des habits et des alimens. Celui-ci lui adressa des vers, et mourut bientôt après: il fut enterré aux dépens de Moumaya do-no osi, qui, ayant lu les vers après ses funérailles, les trouva si bien faits, qu'il conjectura que l'auteur ne pouvait être un homme ordinaire. Il le fit déterrer; mais on ne trouva plus le corps; il ne restait que les vêtemens dans lesquels il avait été mis en terre. Plus tard, on a prétendu que cet homme était une incarnation de Mon zio (Wen chu ou Mandjousri); mais les prêtres de la secte de Zen ken (Chen kia) soutiennent que c'était l'ame de Darma (Ta mo) 1.

Après la mort de Moumaya do-no osi, Moumako devint régent de l'empire. Il fut grand zélateur de la doctrine des Trois précieux 2. Un jour, un prêtre ayant frappé son grand père d'une hache, Moumako proposa au Daïri de nommer un Sou zio (Seng tching) ou chef de prêtres, et de régler en même temps les rangs de ceux-ci. Il y avait alors au Japon 46 temples de Siaka, 816 prêtres, et 569 religieuses; mais depuis ce temps, leur nombre s'est augmenté considérablement.

Le prêtre Yé kwan (Hoei kouon), venant du Kôraï, apporta au Japon la doctrine bouddhique San ron sio (San lung tsoung) ou des trois roues.

(1) Darma, ou plutôt Dharma ou Bodhidharma, vingt-huitième patriarche de la religion de Bouddha, était originaire de l'Inde méridionale, de la caste des kchatrias, et fils du roi de Mawar. Il s'appela d'abord Bodhiana, et ne changea son nom qu'après la mort de son maître Banneyadara, le vingt-septième patriarche, qui se brûla lui-même en 457 de J. C. Plus tard, Bodhidharma quitta l'Inde, s'embarqua sur la mer du midi, vint à la Chine, et fixa sa demeure sur le mont Soung, dans le voisinage de la ville de Ho nan fou,où il mourut en 495. Cette notice, extraite de l'Histoire des patriarches bouddhiques en chinois, ne correspond pas pour les dates

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Moumako mourut après avoir gouverné l'empire pendant 55 ans depuis

Bin dats.

Soui ko régna 36 ans, et mourut après en avoir vécu 75.

XXXV. DAÏRIZIO MEI TEN O.

皇天明舒

(De 629 à 641 de J. C.)

ZIO MEÏ TEN O (Chu ming thian houang) était petit-fils de Bin dats et fils d'Osi saka fiko fito-no osi (Yă pan yan jin houang tsu). Lorsque l'impératrice Soui ko était à l'article de la mort, elle voulut lui céder l'empire; mais il ne put accepter, n'ayant pas encore été déclaré Taïsi (Tai tsu). Yamasiro-no o (Chan peï wang), fils de Sió tok taïsi, ambitionna également le trône; cependant l'impératrice, après avoir consulté Soga-no Yemisi (Sou ngo Hia i), fils de Moumako, choisit Zio meï pour successeur.

Ce Daïri résida dans le palais d'Oka moto-no miya (Kang pen koung), dans le pays d'Asouka (Feï niao). Après son inauguration, il envoya une ambassade à la Chine, sous la conduite d'Inoukami-no Mida souki (Khiuan chang San thian thsiao), qui à son retour amena avec lui Ko fio sin (Kao piao jin), envoyé de l'empereur de la grande dynastie de Thang. Le Daïri expédia une barque à Naniwa (Nan pho) pour le recevoir, et à son départ il le fit escorter jusqu'à l'île de Tsou sima (Toui ma) 1. A cette époque, l'empereur Too-no Taï zó kwo et Thang tai tsoung houang ti) régnait en Chine 2.

Le Sankan se soumit alors à cet empire; mais la paix ne fut point troublée. On observa à cette époque plusieurs comètes; des ouragans affreux et de fortes et longues pluies dévastèrent le pays. Le Daïri fit venir au palais le prêtre Yé on (Hoei yn), pour expliquer le livre bouddhique Mou riou zio kio (Wou liang cheou king) 3.

(1) 島馬對

Tsou sima, en chinois

Toui ma lao (île des Chevaux opposés), est le nom d'une grande île située entre la Corée et le Japon, et qui appartient à ce dernier pays.- KL.

(2) L'histoire de la Chine raconte l'issue de cette ambassade tout autrement. Elle la met dans la 5o des années Tching kouan, ou 631 de J. C. A cette époque, l'empereur Tai tsoung des Thang envoya Kao jin piao (et non pas Kao piao jin, comme écrivent les Japonais), ancien mandarin de Sin tchéou, au Japon, pour assurer le roi de ce pays de sa bienveillance, et lui offrir toute sorte de

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Sous le règne de ce Daïri commença l'usage de régaler les prêtres dans le palais impérial; on nomme ces fètes zaï ou foki. Ce prince allait de temps en temps à Arima (Yeou kian), dans la province de Sets, pour y prendre des bains chauds. Il visita de même les eaux thermales de la province Iyo; il chassait par-tout.

Il mourut après un règne de 13 ans.

XXXVI. DAÏRI KWO Gok ten o.

(De 642 à 644 de J. C.

KWO GOK TEN O (Houang ký thian houang) était arrière-petite-fille de Bin dats, petite-fille d'Osi saka Fiko fito no osi, fille de Tsinou-no o (Meou thing wang), et veuve de Zio meï, auquel elle succéda.

Après son inauguration, elle bâtit à Asouka (Feï niao), dans la province de Yamato, le palais d'Ita biouki-no miya (Pan kaï koung). Soga-no Yemisi fut premier ministre. Les San kan envoyèrent des ambassadeurs chargés de présenter des complimens de condoléance pour la mort de Zio meï, et des félicitations sur l'avènement de Kwo gok.

A cette époque, il y eut une grande sécheresse : l'impératrice ordonna des prières dans tous les temples des génies tutélaires du pays, pour obtenir de la pluie; Yémisi prescrivit la même chose dans les temples bouddhiques; mais ces supplications ne furent point exaucées. Alors l'impératrice alla sur les rives du Minami bousi gawa (Nan yuan tchhouan), et y sacrifia aux Si fo (Szu fang) ou quatre points cardinaux, et au ciel. Il tomba aussitôt une pluie abondante pendant cinq jours tout le peuple en fut réjoui, et l'empire retentit des cris de ban si (wan soui) ou dix mille ans, âge qu'on souhaite au Daïri. Le premier ministre Soga-no Yémisi devint fort orgueilleux : il fit construire à Kadzoura ki (Kŏ tchhing), pour son père Moumako, un tombeau pareil à ceux des Daïris, et y établit de même des chants et des danses. Son fils Irouka (Jy lou), quoiqu'il n'en eût pas le droit, gouverna le Japon avec encore plus d'orgueil que le père; aussi fut-il extrêmement haï de tout le monde, et on lui donna le sobriquet de Koura-no foukouri (Ngan thso, c'est-à-dire, le Sellier). Yémisi, étant très-malade, lui remit de sa propre autorité le gouvernement, et lui donna le chapeau de pourpre mourasaki-no kamori (tsu kouon), marque d'honneur attachée à l'emploi de premier ministre; ce qui porta l'orgueil d'Irouka hors de toute borne.

Yamasiro-no o, fils de Siô tok taïsi,

fils de Siô tok taïsi, était haï par Irouka. Celui-ci ordonna

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