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L'année suivante (663), une grande flotte, portant beaucoup de troupes pourvues de vivres et d'armes, fut expédiée pour le Fiaksaï, afin de conquérir le Sin ra. A cette époque, Fôsiô, mécontent de Fouksin, le fit mettre à mort. Il n'était pas encore en état de marcher contre les Sin ra, lorsque ceux-ci l'attaquèrent. Les généraux chinois Zonzinsi (Sun jin szu), Riouzingouan (Lieou jin youen) et Riouzinki (Lieou jin kouei), l'assaillirent par terre et par mer. Le dernier débarqua, avec cent soixante-dix vaisseaux de guerre, à Fakókó (Pě kian kheou), tomba sur l'armée japonaise, qui n'était pas assez forte pour résister, la prit par les deux flancs et la battit. Un grand nombre de Japonais périrent dans l'eau : Fada-no y itzi fakoutsou, leur général, enragé de sa défaite et grinçant les dents, tua un grand nombre de Chinois, puis il s'ôta la vie. Le roi de Fiaksaï s'enfuit chez les Kôraï; les restes de l'armée japonaise revinrent accompagnés de beaucoup d'habitans de Fiaksaï, dont quatre cents des deux sexes furent envoyés, par ordre du Daïri, dans le district de Zin sen gori (Chin thsian kiun) dans la province d'Oomi (Kin kiang), et plus de deux mille dans le Kwan to (Kouan toung) '.

Quelque temps après, l'empereur de la Chine envoya un ambassadeur nommé Riou tok ko (Lieou tě kao) pour rétablir la paix. Deux ambassadeurs japonais, Mori kimi-no oyé (Cheou kiun ta chy) et Sakabé-no yési tsoumi (Pan pou chỹ tsy), allèrent trouver à cet effet Ko zo kwo té (Kao tsong houang ti), empereur des grands Thang; ils furent reçus favorablement, et revinrent. Dans la suite on bâtit plusieurs châteaux dans le pays de Tsoukouzi, pour y tenir des soldats en garnison; on construisit aussi la forteresse de Taka yasou no siro (Kao ngan tchhing) dans la province d'Yamato, et une autre dans le Sanouki (Tsan khi), appelée Ya sima siro (Wŏ tao tchhing).

Six ans après la mort de Zaï meï ten o, sa sépulture fut reconstruite. Ten tsi ten o, n'ayant pas encore été proclamé Daïri, n'avait jusqu'alors gouverné que comme Taïsi; cette année-ci, il établit sa cour à Si ga (Tsu ho), dans la province d'Oomi, où son inauguration eut lieu au 1er mois du printemps de la 7° année (668).

Le Na daïsin Nakatomi-no Kamatari étant très-malade dans l'hiver de la 8e année (669), le Daïri alla le voir, et lui demanda ce qu'il desirait; il répondit : « Une mort douce et des funérailles simples. » Le Daïri, de retour dans

(1) 東關

Kwan to (Kouan toung), ou le pays à l'est des barrières, est le nom qu'on donne à la contrée qui se compose des provinces actuelles de Mousats, Sagami, Awa, Kadzouza, Simoosa, Fitats, Kootské et Simotské.

On l'appelle aussi Saka tô (Pan toung),

東坂

ou le pays à l'est du boulevart; car anciennement ou avait séparé ces provinces de celles qui en sont à l'ouest par un boulevart, dans lequel on avait pratiqué des barrières. -KL.

son palais, envoya son frère cadet Ten bou (Thian wou) lui annoncer qu'il avait été créé Na daïsin, avec le titre de Daï sio kwan (Ta chý kouan), et honoré du nom héréditaire de famille Fousiwara (Theng yuan), qui était celui du lieu de sa naissance. Kamatari mourut bientôt après, âgé de 50 et suivant d'autres de 56 ans, au grand regret du Daïri, qui vint chez lui pour y pleurer sa mort.

Comme Ten tsi ten o aimait les sciences, l'administration des affaires publiques et celle de la justice furent, sous son règne, établies sur des bases régulières et stables : on l'honore encore aujourd'hui comme un des plus grands princes qui aient régné au Japon.

Le 1er jour du 1er mois de la 10° année de son règne (671), qui est la 8° (sin wei) du cycle de soixante, il créa Taï zio daï sin (Tai tching ta tchhin) son fils Otomo-no osi (Ta fan houang tsu), qui fut le premier revêtu de cet emploi éminent. Le Daïri traça en même temps un nouveau plan d'administration, et nomma Soga-no Akayé (Sou ngo tchhỹ hioung) Sadaïsin, et Nakatomi-no Kana mourazi (Tchoung tchhin kin lian) Oudaïsin. Il adopta aussi son frère cadet Ten bou, qui avait épousé sa fille Zi to (Chỹ thoung). La femme de son fils Otomo-no osi, nommée To itsi-no osi (Chỹ fou houang niu), était fille de Ten bou. Otomo-no osi aimait les sciences, avait beaucoup de discernement, et composait des vers. Il était généralement chéri et respecté ; mais Ten bou le craignait.

Au 10 mois, le Daïri, étant très-malade, fit venir Ten bou. Quand celui-ci fut arrivé, Soga-no yasou maro (Sou ho ngan ma liu) lui conseilla de peser soigneusement ses paroles avant de répondre au Daïri : ce prince lui annonça qu'il sentait les approches de la mort, et qu'il desirait mettre ordre aux affaires; Ten bou répondit qu'étant d'une constitution très-faible, et ayant l'intention de se faire religieux, il priait le Daïri de nommer Otomo son successeur. Sa demande lui fut accordée, on lui rasa la tête dans un temple bouddhique, et le Daïri lui fit cadeau d'un kesa (kia cha) 1 ou écharpe de religieux. Il quitta aussitôt l'Oomi, et partit pour Yosi no (Kỹ ye)2; tous les grands l'accompagnèrent jusqu'à Ou tsi (Yu tchi). Le bruit courut alors que Ten bou, retiré à Yosi no, y méditait quelque mauvais dessin.

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Otomo-no osi se livra, depuis cet événement, à toute sorte d'excès, et fit les promesses les plus éblouissantes au Sadaïsin Soya-no Akayé, à l'Oudaïsin

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Nakatomi-no Kana mourasi, et à tous les grands de l'empire, qui se mirent dans son parti.

Ten tsi ten o mourut le douzième mois, après un règne de 10 ans, à l'âge de 46, ou, suivant d'autres, de 58 ans. On prétendit qu'il était allé à Yama sina (Chan kho), d'où il était monté au ciel; car on ne le revit plus dans son palais, et l'on retrouva ses pantoufles à Yama sina; c'est pourquoi on y construisit son misaziki (ling) ou tombeau.

Dans l'année Jin chin du cycle de soixante (672), Otomo-no osi, méditant déjà sur le sur le moyen de mettre Ten bou à mort, l'avait invité à venir de Yosi no à son palais dans l'Oomi. Cette invitation affligea beaucoup To itsi, épouse d'Otomo, et elle écrivit à son père un billet qu'elle lui fit parvenir dans le ventre d'un poisson. Ten bou l'ayant lu, fut consterné : il fit venir Moura kouni-no Oyori (Tsun kouě Nan i), et l'informa de la trame ourdie contre sa vie par les hauts fonctionnaires dans l'Oomi; il le chargea d'assembler incessamment des troupes dans la province de Mino (Meï noung), d'occuper le défilé de Fouwa (Pou pho)1, et de s'y maintenir jusqu'à ce qu'il vînt le rejoindre; il envoya aussi Otomo-no Sima (Ta pan Tchi mo) au gouverneur de Yamato, pour lui demander du secours, qui lui fut promis. Alors le prince quitta sa demeure à Yosi no et monta à cheval; sa femme fut portée dans un palanquin (norimon); ses deux fils, Kousa kabé-no osi (Thsao pỹ houang tsu) et Isousi bi-no osi (Jin pỹ houang tsu), suivirent à pied avec vingt domestiques mâles et dix servantes : une vingtaine de chasseurs se joignirent à eux sur la route; ils rencontrèrent cinquante chevaux chargés de riz qu'on envoyait de la province d'Izé à la cour; ils s'en emparèrent, jetèrent le riz de côté, et montèrent tous à cheval.

Étant sur la route de la province de Yamasiro, Ten bou fut blessé à l'improviste dans le dos par une flèche, sans qu'on pût découvrir d'où elle était partie; c'est pour cette raison que, dans la suite, ce lieu reçut le nom de Ya sé (Chi pei) ou Flèche au dos. Ten bou se retira alors avec sa troupe dans les montagnes; et comme ses gens y suspendirent les selles des chevaux, on donna à la montagne où ils étaient campés le nom de Koura ma yama (Ngan ma chan), ou des Selles de chevaux.

De là ils marchèrent vers Oo no (Ta yé) 2. La nuit survint, et ils ne purent trouver leur chemin par les montagnes : ils démolirent donc une maison, se servirent de pieux de sapin en guise de torches, et arrivèrent heureusement dans l'Iga. Une centaine d'hommes étaient venus se joindre à eux quand ils tra(1) Dans la province de Mino, à la frontière

de celle d'Oomi. — KL.

(2) Capitale de l'Iga. -- KL.

versaient ces montagnes, et le gouverneur de la province d'Izé Mi yaké-no mourasi (San tsě lian) vint à leur secours avec plus de 500 hommes, pour garder le passage de Souzou ka seki (Ling lou kouan).

Koaï no o si (Kao foŭ houang tsu) et Otsou no o si (Ta tsin houang tsu), deux fils de Ten bou, détenus en otage à la cour dans l'Oomi, s'enfuirent et vinrent rejoindre leur père dans l'Iga et l'Izé, où il était accouru de loin pour implorer, sur les bords de la grande rivière (O gawa-no fen, Ta tchhouan pian), l'appui de la divinité Ten sio daïsin.

Moura kouni-no Oyori lui ayant conseillé de garder avec 3,000 hommes le défilé de Fouwa (Poŭ pho), dans la province de Mino, Ten bou suivit cet avis, et y envoya son fils Koaï-no o si. En même temps il dépêcha des courriers dans le Tókaïdo (Toung haï tao) et dans le Tôsando (Toung chan tao)' pour exciter ces contrées à la guerre, tandis que lui-même resta avec son épouse dans le district de Kouwana-no gôri (Sang ming kiun), dans la province d'Izé. Quelques auteurs prétendent que Ten bou fut battu dans plusieurs endroits par les troupes d'Otomo-no osi, par exemple, à Yosi no-no Kousou (Kỹ ye Kouč thsao), dans la province de Sima, et à Souno mata (Tcheou kou), dans le Mino; mais ces assertions sont peu vraisemblables, puisque l'histoire intitulée Nipon ki ne les confirme pas.

Ten bou laissa sa femme à Kouwana et se porta sur Fouwa. Tsiïsa ko bé-no Souki tsouri (Siao tsu pou Thsou tiao), gouverneur de l'Owari (Weï tchang), y vint à son secours avec 20,000 hommes. Ten bou envoya alors son fils Koaïno o si à Wani (Ho tsan) pour commander l'armée, et resta à No gami (Ye chang).

Ofa-no Fou kési (Ta pan Tchhoui fu), vaillant guerrier, vint du Yamato au secours de Ten bou; il attaqua l'armée d'Otomo, la battit à différentes reprises, et peu s'en fallut qu'il ne poussât jusqu'à son palais dans l'Oomi. Otomo envoya beaucoup de troupes contre lui, mais sans succès; elles furent forcées de se retirer. Moura kouni-no Oyori, grand général de Ten bou, marcha en même temps avec des forces considérables pour surprendre l'Oomi. Il avait donné à chacun de ses soldats une marque rouge pour qu'ils pussent se reconnaître. A Iki naga (Szu tchhang) et à Yoro gawa (Koueng tchhouan), il en

(1) Tôkaido (Toung hai tao)

Lik ou le Chemin oriental de la mer, et 道山東

Tôsando (Toung chan tao), le Chemin oriental des montagnes, sont les noms des sept grandes contrées dans lesquelles l'empire japonais est divisé. Elles se trouvent dans la partie orientale de la

grande île de Niphon. Le Tôkaido comprend quinze provinces, savoir: Iga, Izė, Sima, Owari, Mikawa, Tootomi, Sourouga, Idzou, Kai, Sagami, Mousasi, Awa, Kadzouza, Simoosa et Fitats. Le Tôsando se compose de huit provinces, qui sont: Oomi, Mino, Fida, Sinano, Kootské, Simotské, Mouts et Dewa KL.

vint aux mains avec les troupes d'Otomo, commandées par Sakaï bé-no Kousouri (King pou Yŏ), qui fut blessé. Dans une seconde bataille donnée à To ko-no yama (Niao loung chan), Fada-no Tomotarou (Thsin Fan tsoŭ), autre général des troupes d'Otomo, perdit la vie. Une troisième fut livrée à Yafou gawa (Ngan ho); Sen sima (Thsian tao), le chef de la milice, y fut fait prisonnier. Ten bou marcha alors en toute hâte avec son armée sur Séta (Chi to); Otomo y vint à sa rencontre, et un combat terrible s'engagea : le bruit des tambours et des cymbales était épouvantable; les flèches tombaient comme la grêle. Tsi son (Tchi thsoun), général en chef d'Otomo, ayant fait de vains efforts pour s'opposer aux fureurs de l'ennemi, fut tué. Otomo, défait, fut forcé de prendre la fuite avec les restes de son armée. Moura kouni-no Oyori l'atteignit à Awatsou (Sou tsin), où le combat commença de nouveau ; Isoukafino mourazi (Khiuan yang lian) et Tani-no Siwoté (Kü Yan cheou), généraux d'Otomo, ainsi que ce qui lui restait de troupes, y perdirent la vie. Otomo, n'ayant plus d'espoir, se sauva dans les montagnes, où il s'étrangla; il était âgé de 25 ans. On lui coupa la tête, qui fut portée à Ten bou.

Koaï-no o si vint au palais d'Oomi, et y jugea les coupables. L'Oudaïsin

Nakatomi-no Kana mourazi fut mis à mort, et le Sadaïsin Soga-no Akayé et les autres furent exilés. Ces troubles eurent lieu dans l'année 672.

XL. DAÏRI TEN BOU TEN O.

Nengo

皇天武天

(De 672 à 686 de J. C.)

EŁ Fak fô (Pě fung), de 672 à 685,

鳥朱

Zu tsiô (Tchu niao), 686.

TEN BOU OU TEN MOU TEN O (Thian wou thian houang), frère cadet de Ten isi ten o, ayant heureusement terminé la guerre contre Otomo-no o si, vint d'Izé au Yamato, y bâtit le palais Kiyo mi bara-no miya (Thsing kian yuan koung), et fut proclamé Daïri. Il récompensa tous ceux qui l'avaient secouru, et donna aux années de son règne le nom de Fak fo (Pě fung), le Phénix blanc.

Des ambassadeurs arrivèrent de Sin ra et du Kôraï pour le complimenter sur son avénement au trône.

La 2o des années Fak fő (675), on fit la première copie du livre bouddhique Tai zo ghio (Ta thsang king).

La 3 année (674), on trouva de l'argent' dans l'île de Tsou sima (Toui

(1) On lit dans l'histoire du Japon intitulée Ni pon ki: La 3o année du règne de TEN BOU

TEN O, de l'argent blanc lui fut offert le 7 jour du 3 mois, par Osi Oumi-no miya Tsouko o

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