Sivut kuvina
PDF
ePub

s'étant considérablement augmenté, Ki-no Kosami (Ki Kou tso meï) y mena, à la 6o lune, beaucoup de troupes pour les punir. I kėda-no Mamaki (Tchhi thian Tchin mou) et Abé-no Kouro tsouna (Ngan pou Mě ching), qui commandaient sous lui, en vinrent aux mains avec les révoltés, et furent totalement battus; ce succès rendit les Yébis fort insolens. Les troupes du Daïri furent également défaites sur mer; environ trois mille hommes périrent tant sur terre que dans l'eau; les Yébis ne perdirent que quatre-vingt-neuf hommes.

A la 9o lune, Ki-no Kosami revint à la capitale. Le Daïri chargea le Daïnagon Tsougou tsouna de le citer devant lui au Taï sió kwan (Taï tching kouan) ou palais du gouvernement, pour rendre compte et se justifier relativement à cette défaite. Il le fit si complètement qu'il fut absous, tandis que Mamaki et Kouro tsouna furent destitués. L'Oudaïsin Fousiwara-no Kore kimi, petit-fils de Mousi maro, mourut à l'âge de 65 ans.

Le 2 mois de la 9° année (790), Fousiwara-no Tsougou tsouna lui succéda comme Oudaïsin.

Le 3 mois, on promulgua des ordres dans les contrées de Tókuï (Toung haï), de Tósan (Toung chan) et d'autres, pour rassembler 400,000 kokf (hò) ou ballots de riz. L'arsenal de Taï saï fou (Tai tsaï fou) fut chargé de fournir 2,000 casques de fer. Tous ces préparatifs avaient pour but d'étouffer la révolte des Yébis dans l'Oziou.

A la 8 lune, il survint une famine dans le Tsoukouzi; le Daïri fit distribuer du riz et du blé à quatre-vingt-huit mille habitans de ce pays.

Le premier mois de la 10° année (791), il envoya Fiaksaï-no Sioun tets (Pě tsi Tchun tchě) et Saka-no woué-no Tamoura maro (Pan chang Thian tsun ma liu) dans le Tôkaïdo et le Tôsando, pour assembler des troupes et des armes.

Le 7 mois, Otomo-no Otogou maro (Ta pan Ti ma liu) fut envoyé dans l'Oziou, comme premier inspecteur des affaires militaires de l'est, Sioun tets (Tsi tchě) et Tamoura maro (Thian tsu ma liu) comme seconds.

A la 1 lune de la 12° année (793), le Daïri fit examiner la situation du village Ouda-no moura (Yu taï tsun), du district de Kado no kori (Ko ye kiun), dans le Yamasiro, par le Daïnagon Fousiwara-no Kokouro maro (Theng yuan Siao hě ma liu), par le Sadaïben Ki-no Kosami (Tso ta pian Ki ko tso mei), par le prêtre Ken kei (Hian king), car il avait le dessein d'y transporter la cour. Il fit annoncer cette intention au dieu Kamo-no mió sin (Ho meou ming chin), aux tombeaux des Daïris Ten tsi ten o, de Kwo nin ten o, et à celui du prince Tawara-no o si.

et

(1) Le principal temple de ce dieu, nommé avec tout son titre Kami Kamo ô daï sin (Chang

Ho meou houang tai chin), est sur le mont Kamo yama, au nord-est de la ville actuelle de

Le 6o mois, l'ordre fut expédié dans toutes les provinces, de fabriquer les portes du nouveau palais; chacune eut un nom particulier, savoir: In fou mon (Yn fou men), Bi fouk mon (Mei fou men), An kimon ( Ngan ki men), I lan mon

I kian men), Só feki mon (Thsao pỹ men), Soui ken mon (Cheou hian men), Yổ mei mon (Yang ming men), Tats si mon (Ta tchi men ), Tats ten mon (Than thian men), et Iko uwó mon (Tou fang men).

Le 9 mois, Souga no-no Mamitsi (Kouan ye Tchin tao) et Fousiwara-no Kado-no maro (Theng yuan Ko yé ma liu) furent envoyés à la nouvelle résidence, pour y partager le terrain où devaient être construits les bâtimens destinés à la demeure des personnes de service.

Le nouveau palais de Kado-no étant achevé, le Daïri s'y rendit le 10° mois de la 13° année (794). Le terrain sur lequel ce bâtiment était placé se trouvait sous l'influence des quatre génies qui président aux quatre points cardinaux, savoir, à gauche celui du dragon azur (le génie de l'orient), à droite celui du tigre blanc (le génie de l'occident), sur le devant celui de l'oiseau rouge (le génie du sud), et en arrière celui du guerrier obscur (le génie du nord). Cet édifice était entouré de belles eaux et de montagnes. De grandes routes y arrivaient de quatre côtés : il était assez vaste pour servir de résidence à cent rois; c'est pourquoi il reçut le titre honorifique de Fei an sió (Phing ngan tchhing) ou ville de la paix et de la tranquillité 1. On y éleva une statue en terre, haute de huit pieds (siak); elle portait un casque et une cuirasse de fer, et tenait à la main un arc et des flèches de fer. Elle était destinée à servir de divinité protectrice de la capitale, qui depuis ce temps a toujours été la résidence des Daïris. Cette statue fut placée sur un piédestal sur le mont Tósan (Toung chan), la face tournée du côté de l'occident. Actuellement elle se trouve près des tombeaux des Seogoun. On prétend que lorsqu'il doit survenir quelque changement dans l'empire, cette image chante et se meut d'elle-même.

er

Le 1o mois de la 15o année (796), le Daïri alla chasser à Firi kawa no (Khin tchhouan ye); il était passionné pour cet exercice, et le prenait tous les ans; dans les environs de la capitale et dans d'autres lieux.

Au 7° mois, l'Oudaïsin Fousiwara-no tsougou Tsouna mourut âgé de 70 ans: c'était un homme fort savant; il avait composé avec Souga no- no Mamitsi (Kouan yé Tchin tao) l'ouvrage intitulé Siok Nipon ki (Sü Jỹ pen ki).

Le Tsiounagon Ki-no kosami et Sin o furent nommés Daïnagon, et chargés des soins du gouvernement.

Miyako, dans le district de Wo taghi de la province d'Yamasiro.- KL.

(1) C'est la même ville que Kió ou Miyako

de nos jours, laquelle est encore aujourd'hui la

résidence des Dairis, comme son nom l'indique.

Elle s'appelle aussi

中洛

Rok tsiou. — KL.

Dans l'hiver, on construisit le Tosi (Toung szu), ou temple oriental.

Le temple Koura ma tera (Ngan ma szu) fut commencé dans le courant de cette année par Fousiwara-no Izé fito (Theng yuan I chi jin). A la même époque, le prêtre Gon zó (Khin thsao)1 commença à publier les huit explications du livre bouddhique Fots ke ghió (Få houa king) ou de la fleur de la loi. Ki-no Kosami mourut le 4 mois de la 16° année (797).

Au 11 mois, le Ziou si i Saka-no Woue-no Tamoura maro reçut le titre de Seï daï sió goun (Tching i tsiang kiun) ou général qui combat les barbares, en récompense de ses services signalés, pour avoir subjugué les Yébis révoltés dans le pays de Mouts.

Au 7o mois de la 17° année (798), Tamoura maro fonda le temple Sei soui si (Tching choui szu), ou de l'eau pure.

A la 8° lune, le Daïnagon Sin o (Chin wang) fut nommé Oudaïsin. Le 2 mois de la 18° année (799), le Ziou san i Minboukió Waki-no maro (Min pou khing Ho khi Thsing ma liu) mourut, âgé de 67 ans.

Kiyo

La 17° année (800), le sommet du mont Fousi brûla depuis le 14 du 3o mois jusqu'au 18 du 4°. Dans le jour une épaisse fumée et dans la nuit une grande flamme montaient au ciel avec un bruit de tonnerre; les cendres tombaient comme une forte pluie, et coloraient en rouge le pied de la montagne et les rivières.

Au 11 mois, le Daïri ordonna à Tamoura maro de faire des recherches sur les révoltés de Mouts qui étaient en fuite, et de noter leurs noms.

Au 2 mois de la 20° année (801), Sougawara-no Seï ko (Kouan yuan Thsing koung), fut chargé de faire subir un examen aux bacheliers sur la littérature Ce Seï kô était le grand-père de Kwan sió sió (Kouan tchhing siang).

Taka maro (Kao houon), le chef des Yébis révoltés dans le Mouts, était parti de Tagaya (Tå koŭ khů) pour surprendre le fort de Kiomiga seki (Thsing kian kouon) dans la province de Sourouga. A cette occasion, le Daïri fit présent d'un sabre au Seï daï seogoun Saka-no Woue-no Tamoura maro, qui marcha avec courage contre l'ennemi. Taka maro s'enfuit devant lui vers le Mouts; Tamoura maro le poursuivit et l'atteignit à Kagou ra oka (Chin lo kang), où

(1) for Gon zô ou Kin số, de la fa

mille de

Sin, naquit dans le district de Taka iki, de la province de Yamato. Sa mère ayant rêvé qu'elle se trouvait dans les bras d'un être auguste et resplendissant, devint enceinte, et le mit au monde. A l'âge de douze ans il entra dans un couvent de bonzes, et remplit succes

sivement plusieurs hautes dignités dans l'ordre monastique. Ce fut entre 810 et 823 qu'il reçut le titre honorifique de Gon zô. Il mourut en 827, âgé de 74 ans; le 53° Daïri Ziun wa ten o lui conféra le titre posthume de So dzić. On rapporte que l'ordre actuel de l'Irofa ou de l'alphabet japonais est dû à lui, à Zai tsiô et à Kô bố daï sin. KL.

ils se battirent. Taka maro et un autre chef des brigands, nommé Akouro o (O lou wang), y furent tués, et la tranquillité fut rétablie dans le Mouts.

Tamoura maro fonda alors dans le district d'Izawa kori (Tan thse kiun) un temple dédié au dieu Fatsman, et y suspendit son arc et ses flèches. Au sud de Tagaya, il en bâtit un autre sur le plan du temple Kourama dera (Ma ngan szu), de la province d'Yamasiro, auquel il donna le même nom; il y fit élever l'image du dieu Ta mon ten (To men thian).

e

A la 11 lune, il revint à la capitale, où il fut comblé de louanges par le Daïri pour avoir réprimé la révolte, qui depuis plusieurs années désolait le Mouts. Il reçut en récompense le second rang de la troisième classe.

[ocr errors]

Au printemps de la 21° année (802), Tamoura fut renvoyé dans le Mouts pour y construire le fort d'Izawa siro (Tan thse tchhing).

A la 7o lune, il regagna la capitale, amenant avec lui O baka kó (Ta mou koung) et Ban kou kó (Phan kiu koung), deux chefs des Yébis, pour implorer leur pardon. Il insista pour qu'ils fussent renvoyés chez eux, afin de tranquilliser leurs compatriotes; mais le Daïri les fit mettre à mort, disant qu'ils ressemblaient aux brutes qui ne se ressouviennent pas des bienfaits.

Le Daïri étant allé au jardin Sin zen yen (Chin thsiuan yuan), y consulta l'Oudaïsin Sin o sur le projet qu'il avait d'élever au rang de Sanghi Fousiwarano O tsoughi (Then yuan Siu ki), âgé seulement de 29 ans. Le Daïri et le Taïsi firent observer à leurs conseillers, que, quoiqu'on pût être mécontent de ce projet à cause de la jeunesse d'O tsoughi, la reconnaissance l'exigeait, puisque l'empereur avait été placé sur le trône par l'appui de Momoka, père d'O tsoughi.

La 23° année (804), le Daïri envoya Fousiwara-no Kado-no maro (Theng yuan Kŏ ye ma liu) comme premier, Isigawa-no Mitsi masou (Chy tchhouan Taoi) comme second, et Souga wara-no Seï kó comme troisième ambassadeur en Chine. Asano-no Ka tori (Tchhao ye Lou thsiu) les accompagnait, en qualité de secrétaire. Ces quatre personnes étaient très-instruites. A cette occasion, le prêtre Ten ghio (Tchhouan khiao) obtint la permission de s'embarquer pour la Chine sur le bâtiment de Seï kô; et le prêtre Kó kaï (Khoung hai) demanda la faculté de faire ce voyage sur celui de Kado no. Kô kaï est le même

personnage que le fameux Kó bó daï si (Houng få ta szu)', et Kado no est aussi

[blocks in formation]

appelé Ka-no (Ho neng). Ils furent pourtant détenus jusqu'à la fin de l'année; les bâtimens de Kado no ayant été endommagés par une tempête en sortant de la baie de Naniwa.

Le Daïri tomba malade au printemps de la 24° année (805); ne sentant aucun soulagement de l'emploi de plusieurs remèdes, il fit offrir des sacrifices, et réciter des prières dans tous les temples pour son rétablissement. Il prescrivit d'élever dans l'Awazi un temple en l'honneur de Sóra-no taïsi et fit construire des greniers d'abondance dans toutes les provinces. Il ordonna de

de Fan (de l'Inde), en devint enceinte, et mit au monde un fils, douze mois après son rêve, en 774, le 15 jour de la 6c lune. Cet enfant montra, dès son bas âge, beaucoup de bon sens, de sorte qu'on l'appela le garçon ingénieux. Il pénétra bientôt le sens des six king et des livres d'histoire. Il fut reçu parmi les disciples du célèbre bonze Gou so, du temple d'Ywa bou si, et commença alors à approfondir les livres de la loi de Bouddha; il s'appliqua aussi à l'étude de l'analyse des caractères chinois d'après les six règles (lou chou), et des huit sortes de lettres (pă ti). A l'âge de vingt ans, il reçut le titre de Kookaï (Khoung hai), ou de mer du vide. A l'âge de trente ans, il fut envoyé en Chine et s'embarqua sur un vaisseau chinois; il arriva dans ce pays l'année suivante, du temps de l'empercur Te tsoung, de la dynastie de Thang. Il y étudia la doctrine de Bouddha sous la direction du bonze Hoei ko, retourna au Japon au bout de trois ans (en 806), et habita dans le temple du mont Maki-no yama (Tchin wei chan), dans la province d'Idzoumi. En 850, il reçut un nouveau titre d'honneur, qui signifie le grand maître de la doctrine, dont le pinceau, trempé dans l'aurore, transmet la lumière. Il établit alors son séjour sur le Dai rio daké (Ta loung yo), haute montagne de la province d'Awa, et sur le promontoire Ya do saki (Wo hou khi), dans celle de Tosa. En 824, il y eut une grande sécheresse dans l'empire; il prescrivit, pour obtenir la pluie, des formules de prières qui furent exaucées. A l'âge de 43 ans, il jeta les fondemens du temple Kon go bou si (Kin kang fung szu) sur la montagne Ko ya san (Kao ye chan); lequel ne fut achevé qu'en 890, après sa

mort. Ce temple est situé dans le district d'Ito (I tou) de la province d'Iki, à 29 ri de Yédo et à 16 d'Osaka. Ses revenus sont de 21,700 ballots de riz. Il n'est pas permis aux femmes d'entrer dans son enceinte sacrée. Il est entouré de 7,700 habitations qui en dépendent.

Kô bô daï si est l'auteur du syllabaire japonais appelé fira kana, qu'on emploie à écrire la langue japonaise seule, sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours aux caractères chinois. Il

Kon

se compose, ainsi le kata kana,
que
de qua-
rante-sept signes, dérivés de caractères chinois.
Kô bô daï si mourut âgé de 62 ans, en 835,
le 1er jour de la 3o lune. En 921, le 60o Daïri,
DAI GO TEN O, envoya une ambassade au temple
go bou si, pour honorer Kô bô du titre de
Dai si, ou grand maître. C'est depuis ce temps
qu'il porte le nom de Kô bô daï si. Il a tou-
jours été très - vénéré au Japon, et a beau-
coup de temples et de sanctuaires dans ce pays.
On voit encore aujourd'hui, dans le district de
Fira se, province de Yamato, trois ike ou étangs
que ce saint homme a fait creuser. Ils sont ap-
pelés A-ike, Fa-ike et Oun-ike. Les premières
syllabes des noms ne s'écrivent pas en caractères
japonais ou chinois, mais en lettres dévanagari
irrégulièrement formées, telles qu'on les em-
ploie au Japon, savoir :

[blocks in formation]
[ocr errors]

Houm

ou

Houng.

La grande Encyclopédie japonaise, qui me fournit cette notice (vol. LXXIII, fol. 32 verso), ne donne pas la raison de cette manière inusitée d'écrire ces noms; elle se rapporte vraisemblablement à quelque tradition bouddhique. KL.

« EdellinenJatka »