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quelque variété dans la forme, la position ou l'énergie des parties, leurs fonctions ne seraient plus ce qu'elles auraient été si la symétrie eût été parfaite.

2o Les organes de la vie instinctive sont placés à la circonférence du corps, et servent d'enveloppe ou d'écorce aux organes de la vie végétative, situés au centre.

3o Ceux-ci sont toujours en action: ils agissent sans interruption pendant tout le cours de la vie; tandis que ceux qui servent l'instinct éprouvent des intermittences d'action, de repos ou de sommeil, pendant lesquelles ils se réparent, comme nous le verrons dans la suite. Ces suspensions de la vie sensitive n'arrêtent jamais la vie végétative, qui est le fondement de l'existence de tout corps organisé ; elles laissent l'individu dans un état analogue à celui des plantes.

Les organes qui servent l'instinct se rapportent : 1° aux organes des sens, 2o au système nerveux, 3o à l'encéphale, 4° aux muscles et aux os. Chacune de ces parties a une influence plus ou moins grande dans l'exercice des facultés sensitives. On a prétendu que les différens viscères de la vie végétative exerçaient également sur l'instinct une action directe; mais il est évident que l'on a pris l'effet pour la cause cette action n'est qu'indirectement conservatrice, c'est-à-dire qu'elle concourt seulement à produire les besoins de la vie; ce n'est que sous ce rapport qu'elle peut servir le système conservateur (259); dans toute autre circonstance, les affections des viscères sont effets de l'action affective, et non

cause.

Recherches sur la Vie, par BICHAT. – Anatomie descriptive, par le même. Doctrine des Rapports du Physique et du Moral, par BERARD. - Physiologie du Système nerveux, par GORGET.

SECTION PREMIÈRE.

ACTION DES ORGANES DES SENS SUR LES AFFECTIONS.

Ce que l'on entend par sens. Leurs caractères. Sens internes. 242. Les différentes parties du corps qui ont le pouvoir de fournir à l'instinct les matériaux des affections, s'appellent Sens. D'après cette notion, qui nous paraît la seule admissible, nous multiplions de beaucoup le nombre des organes des sens; mais cette qualification est d'une nécessité absolue, s'il est vrai qu'il n'y ait pas d'affections qui ne soient le produit de l'action de quelque organe. Or, en appelant sens les parties du corps qui font naître des affections, il doit y avoir nécessairement autant de sens qu'il y a d'affections différentes dont nous pouvons être susceptibles. Il suit de là que si nous connaissions mieux tous les usages de nos organes, nous verrions sans doute le sens universel de la vie se diviser en beaucoup de sens dont chacun se trouverait avoir une destination particulière: on aurait peut-être un sens pour le plaisir, un autre pour la douleur; la faim, la soif, auraient les leurs; on distinguerait les rouages des sentimens, des désirs, des passions; on donnerait un nom aux organes de la tristesse, à ceux de la joie, de l'envie, du mépris, etc., et toutes ces affections se liraient sur les traits intérieurs de l'homme, comme elles se lisent déjà sur les traits de la physionomie.

Cependant, pour que cette hypothèse fût sans réplique, il faudrait supposer que toutes les modifications que nous éprouvons dans la faculté de sentir, fussent le résultat de l'action des différens organes; mais plusieurs auteurs refusent à ces organes le pouvoir de les produire, et les rapportent aux seules

modifications de la sensibilité elle-même. Ce système ne peut que diminuer le nombre des sens, et non les anéantir tous. Il est évident, en effet, que sans les sens extérieurs, nous ne recevrions pas les impressions des objets du dehors, et que sans les organes externes et internes, nous serions insensibles au plaisir et à la douleur : il y a donc des sens qui sont nécessaires à l'exercice de la sensibilité, toutes les fois qu'elle est excitée par l'action des causes externes et par l'action des causes vitales.

Il est de l'essence des organes des sens de recevoir dans leur structure l'extrémité d'un nerf qui communique au cerveau, où doit aboutir l'impression. Tout organe qui est privé de cette extrémité nerveuse, ne peut être regardé comme un sens.

Nous savons que les sens extérieurs sont la peau qui revêt le corps, les yeux, les oreilles, le nez et la bouche. Ces sens sont toujours composés de deux parties: l'une, située plus profondément, toujours de nature nerveuse, est celle qui transmet l'impression; l'autre, située plus extérieurement, est destinée à mettre l'excitant extérieur en contact avec l'agent

nerveux.

Les sens internes sont très-peu connus; leur exercice se manifeste plus par leurs effets que par le secours de l'anatomie : le docteur Gall les place au cerveau (244). Outre ces sens, certains physiologistes en supposent dans presque tous les viscères, dans les différens tissus ; il y en a pour les organes génitaux, pour les surfaces muqueuses, etc. L'état morbide peut en produire de nouveaux : car, disent-ils, partout où l'irritation se développe, la matière nerveuse, présente dans tous les tissus, acquiert une activité qu'elle n'avait pas, et qui devient une source continuelle d'affections.

Les sens internes normaux ont une destination analogue à celle des sens externes. En effet, placé entre ces deux ordres de sens, le cerveau est organisé de manière à ce que dans toutes les perceptions extérieures relatives à la satisfaction des besoins instinctifs, qui se développent les premiers, il ne puisse déterminer l'action qu'en vertu des perceptions simultanées ou consécutives qui proviennent des sens internes, et constituent ces besoins.

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Recherches sur la nature et les lois de l'Imagination, par BONSTETTEN. - Dictionnaire des Sciences médicales, mots ORGANISME, Sensibilité. - Doctrine des Rapports du Physique et du Moral, l'Irritation et de la Folie, par BROUSSAIS.

SECTION II.

par BERARD.

ACTION DES NERFS SUR LES AFFECTIONS.

De

Rapport entre les nerfs et la vie sensitive. Actions particulières des deux espèces de nerfs. Existence d'un fluide nerveux.

243. Les rapports qui existent entre les nerfs et la vie sensitive ne sont contestés par personne; mais il n'est pas facile de connaître en quoi consistent ces rapports, et quels en sont les effets.

En général, comme on distingue différens genres de nerfs, on attribue à chacun d'eux une fonction particulière: ainsi l'on pense que les fonctions spéciales du système cérébro-spinal sont d'agir sur la sensibilité par les organes des sens extérieurs, par la parole, par le mouvement volontaire, sans que le système intercostal ou ganglionique en soit affecté. Les fonctions de ce dernier système sont (200) de donner le mouvement de la vie végétative à toute la machine, sans que l'ame en ait conscience; ces deux ordres de nerfs paraissent donc indépendans l'un de l'autre. Il est très-probable que les ganglions placés à l'endroit où les filets de communication des nerfs

spinaux se joignent au tronc du trisplanchnique, causent cette indépendance en empêchant que la sensibilité pénètre plus avant.

Le centre d'activité des fonctions de ces deux systèmes est au cerveau pour le système cérébro-spinal; et au creux de l'estomac, dans le plexus solaire, pour le système intercostal.

Tant que les deux systèmes sont dans un état de calme, chaque nature de nerfs ne sort pas des limites de ses fonctions. Mais si la sensibilité est exaltée par la maladie, par une affection vive, ou autre cause, la barrière qu'apportaient les ganglions à la sensibilité est forcée celle-ci pénètre dans tout le système trisplanchnique; les impressions organiques se transforment en affections, et partent du plexus solaire pour se répandre sur les viscères et y produire des affections différentes. Ainsi, dans les passions, le mouvement du principe nerveux, étant plus impétueux dans toutes les parties de la moelle de l'épine, qui fournit des filets de communication aux ganglions, d'où sortent les nerfs cardiaques, pénètre à travers les ganglions, insuffisans pour l'arrêter; le cœur est agité, et les pulsations, fortes et fréquentes, démontrent qu'il lui est arrivé un surcroît de stimulans nerveux. Réciproquement, lorsque les plexus nerveux du bas-ventre sont irrités par les besoins organiques ou par maladie, et sont hors de leur assiette ordinaire, l'irritation, dont on n'a aucune affection dans l'état naturel, se transmet à la moelle de l'épine, et de là au cerveau. C'est par cette raison que dans l'hypochondrie nerveuse, les malades éprouvent des affections désagréables qui ne sont pas le résultat d'une imagination déréglée, mais l'effet des mouvemens très-réels du système nerveux abdominal, qui, au lieu d'être circonscrits dans leur sphère, font une

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