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Besoin de respirer l'air atmosphérique.

Affections qu'il produit. Inspiration. Expiration.

264. Ne pouvant conserver la vie sans respirer l'air atmosphérique, nous éprouvons une affection qui nous fait sentir ce besoin.

Cette affection ne peut pas plus que toute autre être représentée par le langage; mais pour quiconque l'a éprouvée, elle est bien distincte et suffisamment caractérisée par son objet, qui est le besoin de recevoir de l'air dans les poumons, et de le rejeter. C'est une affection organique qui n'a pas pour cause le contact d'un corps étranger, mais la fonction que remplit le poumon: on éprouve du plaisir quand on la satisfait, et de la douleur quand on lui résiste. Cette douleur est plus prompte que celle de la faim, parce que la satisfaction du besoin de cette affection nous est bien plus prochainement nécessaire. Elle éclaterait dès que la portion d'air qui a été introduite dans l'organe respiratoire serait employée, si elle n'était pas à l'instant suivie d'une nouvelle respiration, et elle serait accompagnée d'anxiété et d'effroi si cette suspension se prolongeait davantage : avertissement instinctif de l'importance de l'inspiration.

La respiration est soumise à l'action de la volonté, non pas pour nous en abstenir, mais pour la suspendre pendant quelques instans.

L'exercice du besoin de respirer résulte, comme les sensations physiques, de trois fonctions: l'une qui reçoit l'impression, une autre qui conduit cette impression au cerveau, et enfin une troisième qui perçoit cette impression, et la transforme en affec

De ces trois actions nerveuses qui constituent ce besoin, la première, c'est-à-dire l'action d'impression, est la seule qui doive nous occuper; car les deux autres sont ici ce qu'elles sont dans toute sensation quelconque c'est partout de la même manière que les nerfs conduisent les impressions au cerveau; c'est toujours aussi par le même mécanisme que l'ame les perçoit.

On ignore quelle est la cause qui produit l'affection. On a dit que c'était le contact d'un air non respirable, privé d'oxygène. Mais cette sensation se fait sentir aussi bien quand il n'y a plus aucun air dans le poumon. Il est très-probable que le besoin de respirer ne reconnaît pas plus une cause tactile que la faim; mais ces besoins étant l'un et l'autre organiques comme la faim, on ne peut préciser les circonstances qui les développent.

Le besoin de respirer se renouvelle d'instant en instant, de seize à vingt fois par minute. Il est possible cependant qu'il y ait quelque différence dans la fréquence avec laquelle revient cette affection, selon les individus, par suite du degré d'activité du poumon, et selon la richesse plus ou moins grande de l'air que l'on respire.

Si l'inspiration continuait trop long-temps, elle pourrait occasioner la mort : c'est ce qui rend les soupirs, les sanglots, et la colère, dangereux pour les enfans.

De même, si l'expiration durait plus que ne le demande la constitution de l'individu, le sang ne traverserait pas l'artère pulmonaire, les parties gauches en manqueraient, et la circulation serait dans un état languissant.

Dictionnaire des Sciences médicales, mot RESPIRATION.

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Besoins de l'Alimentation, d'en rejeter le résidu, et de se débarrasser des mucosités.

Appétit. Comment il s'annonce. Sa cause. Siége du besoin. Comment il se satisfait. Soif considérée sous les mêmes rapports. Sens qui guident dans le choix des alimens et des boissons. Mastication. Déglutition. Défécation. Moucher, cracher, etc.

265. Le besoin de l'alimentation, aussi nécessaire que celui de l'air pour déterminer l'homme à réparer les pertes qu'il éprouve continuellement par ses excrétions, s'annonce par une affection appelée Appétit quand il s'agit d'alimens solides, et Soif quand le besoin se porte sur des alimens liquides.

L'affection qui résulte du besoin de l'alimentation, est pénible d'abord; mais elle se change bientôt en plaisir lorsque l'objet qui peut satisfaire ce besoin est indroduit dans le tube digestif.

La sensation du besoin de l'alimentation a beaucoup de rapport avec celle du besoin de respirer. Comme il faut de l'air pour respirer, il faut des alimens pour se nourrir. La respiration est nécessaire lorsque l'air qui a pénétré dans les poumons est consommé. L'appétit se fait sentir dès que l'estomac a élaboré les alimens qui lui ont été confiés. Mais il y a entre ces deux espèces de sensations des différences remarquables. La respiration se fait d'une manière instantanée; le besoin de l'alimentation n'a lieu que deux ou trois fois par jour. Il résulte de là que, dans la sensation de l'appétit, on peut suivre les phénomènes qui s'opèrent entre le besoin satisfait et le besoin renaissant: on voit la faim diminuer peu à peu, puis disparaître tout-à-fait, et même être remplacée par la répugnance et le dégoût. Et quand l'appétit renaît, on peut en signaler les degrés d'in

tensité: il peut devenir faim prononcée, et constituer une maladie. Rien de tout cela ne peut être distingué dans la sensation du besoin de respirer, parce que, d'une part, la nécessité de la respiration pour la conservation de la vie est trop prochaine, et parce que, de l'autre, cette fonction, qui se fait instantanément, emploie trop peu de temps pour s'accomplir.

Quelle peut être la cause de la faim? ou, en d'autres termes, quels liens existe-t-il entre les pertes qu'a faites notre machine, et cette affection, qui n'a pas lieu toutes les fois que ce viscère contient des alimens, ou du moins des substances propres à exercer son activité digérante? Il est évident qu'il y a ici quelque chose qui échappe. En vain les physiologistes se sont-ils efforcés jusqu'à présent de découvrir la cause prochaine de la faim: leurs recherches ont été vaines, et cette cause reste encore inconnue. Mais, quelle qu'elle soit, il est évident que le besoin se compose de deux choses: de la nécessité dans laquelle est l'organisation entière de réparer ses pertes journalières, et du développement des facultés digestives de l'estomac. Ces deux élémens du même besoin, quoique faits l'un pour l'autre, sont cependant très-distincts soit par les organes qui en sont le siége, soit par les sensations intérieures qui en sont l'effet, quoique ces sensations différentes soient souvent réunies et habituellement confondues ensemble.

Le siége du besoin des alimens solides paraît être à l'estomac le lieu auquel on rapporte la sensation, les changemens qui surviennent dans l'estomac pendant qu'elle se fait sentir, la nécessité qu'elle impose, pour être apaisée, d'introduire une substance quelconque dans ce viscère, etc., tout semble faire assez voir qu'il est le siége de l'appétence, et que la sen

sation est produite par l'action de ses nerfs, et surtout des nerfs cérébraux.

Le premier degré de l'alimentation qui constitue l'appétit, se manifeste par une espèce d'éréthisme des papilles buccales, par une sécrétion plus abondante de la salive, et souvent par une réminiscence de la saveur de certaines substances qui ont autrefois produit sur les organes du goût une sensation agréable. Cet appétit s'évanouit ordinairement quand on passe le temps où l'on a coutume de le satisfaire; mais bientôt le besoin renaît sous le nom de faim forme le second degré du besoin de l'alimentation, et prend un autre caractère: il s'annonce, en effet, alors impérieusement par des tiraillemens, par un mal-aise qui devient de plus en plus insupportable, et qui produirait la mort si l'abstinence se prolongeait sept à huit jours.

L'alimentation apaise la faim par degrés, et la faiblesse générale qui l'accompagnait est remplacée par un état dispos et le sentiment de forces nouvelles. Si l'introduction des alimens continue, on éprouve un sentiment de plénitude et de satiété qui indique que l'estomac est suffisamment rempli. Mais si, malgré cet avertissement, on persiste à manger, le dégoût, les nausées et les vomissemens, ne tardent pas à survenir.

La soif, ou le besoin d'alimens liquides, se manifeste par une affection pénible encore plus impérieuse que la faim, et qui se change en plaisir lorsque nous l'avons satisfaite.

La sensation de la soif, quoique analogue par sa nature à celle de la faim, puisqu'elle tend comme elle à faire introduire des substances dans l'appareil digestif, s'en distingue cependant sous de nombreux rapports: 1o par la sensation en elle-même qui est

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