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tout autre; 2o par les phénomènes locaux qui l'accompagnent; 3° par les phénomènes généraux qu'elle entraîne à sa suite si elle n'est pas satisfaite, et que signale une excitation nerveuse particulière, et non la faiblesse; 4° par son objet, qui est le désir des alimens liquides; 5° par son but, qui est moins de nourrir le sang, quoique les liquides puissent y concourir, que de fournir à ce fluide la partie aqueuse dont il a besoin; 6o par les moyens qui l'apaisent, et qui n'exigent pas absolument, comme ceux qui sont propres à calmer la faim, qu'ils soient introduits dans l'estomac; 7° enfin, parce que ces deux sensations sont éprouvées isolément et indépendamment l'une de l'autre : on peut avoir soif sans avoir faim, et avoir faim sans avoir soif.

La cause de la soif est aussi ignorée que celle de l'appétit. Sans doute la soif reconnaît bien pour motif éloigné l'abstinence des boissons; mais comment cette abstinence, qui ne peut avoir d'effet local que sur l'appareil digestif qui est destiné à recevoir et à élaborer ces boissons, peut-elle déterminer cette sensation dans l'arrière-bouche? Quel lien existe-t-il entre cette affection locale et l'état général qui doit amener dans l'économie entière le défaut du rapport qu'elle commande? On voit qu'il y a ici, comme pour la faim, quelque chose que nous ignorons, et que les théories présentées jusqu'à présent n'expliquent pas. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que la sensation est un phénomène nerveux propre à l'arrière-bouche, qui se manifeste toutes les fois que depuis quelque temps on n'a pas pris de boissons soit parce que cette partie éprouve la première la suppression des sécrétions qui est l'effet de cette abstinence, soit parce que son mode de sensibilité lui fait sentir le besoin de réparer les pertes de li

quides que fait l'économie. Du reste, cette soif, comme phénomène nerveux et comme sensation, est soumise à toutes les lois générales de la sensibilité : c'est-à-dire qu'elle se montre un peu dépendante de l'habitude; qu'elle est modifiée par toutes les directions diverses imprimées à la faculté de sentir, moins cependant que la faim, à cause de sa plus grande vivacité, même à l'instant de sa première apparition.

Le choix des alimens et des boissons est dirigé par l'odorat et le goût. Ces sens paraissent destinés à nous préserver des erreurs funestes que nous pourrions commettre dans la satisfaction du besoin de l'alimentation. L'odorat empêche qu'aucune substance alimentaire ne soit introduite dans la bouche sans que le nez en reçoive la première impression: On la flaire avant de la confier à l'organe du goût, et l'odeur ajoute beaucoup aux sensations qu'on éprouve en buvant et en mangeant.

Mais les substances alimentaires ne sont pas toutes odorantes; et les émanations de celles qui le sont, ne sont pas suffisantes pour constater absolument leurs qualités bonnes ou mauvaises : l'odorat sert donc la nutrition en donnant un premier avertissement auquel doit succéder l'exercice du goût, plus essentiel encore et plus en rapport avec la digestion; il confirme ou détruit la première impression qu'aurait fait naître l'odorat. On éprouve des aversions pour les boissons, comme on éprouve des dégoûts pour certains alimens solides.

La gustation n'a pas lieu d'une manière plus ou moins continue comme l'exercice de l'odorat: éloigné de toute communication habituelle au dehors, l'organe du goût attend toujours que les matériaux lui soient immédiatement présentés par l'action volontaire des membres, ou fournis successivement

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par les organes masticatoires; sous ce rapport, la gustation est soumise à la volonté.

On satisfait au besoin de l'alimentation par l'action volontaire de la mastication et de la déglutition pour les solides, et seulement par l'action de la déglutition pour les liquides.

Les résidus des alimens et des boissons, lorsqu'ils sont amassés en assez grande quantité dans les organes qui leur sont propres, font naître une affection particulière interne, qui est l'annonce du besoin de la défécation.

On ne peut donner l'idée de cette affection, qu'il faut, comme toute autre, éprouver pour la connaître; et on ne la définit que par l'indication de la fonction qu'elle commande, savoir: l'excrétion des matières fécales et urinaires.

Le siége de la défécation est au rectum; et celui de l'excrétion des urines, à l'urètre. Ces besoins paraissent bien évidemment être occasionés par les résidus des substances qui ont servi à nous nourrir ou à nous abreuver. On ne sait pas trop s'ils les font naître par leur poids, leur volume, leur âcreté, etc., ou par toutes ces circonstances à la fois. Ce qu'il y a de remarquable dans ces sensations internes, c'est qu'elles ne se développent pas graduellement, comme la faim par exemple, mais qu'elles se font sentir tout-à-coup, et acquièrent promptement leur plus haute intensité. Elles tiennent au mode de sensibilité des organes qui en sont le siége, et dépendent de leurs fonctions et du rôle qu'ils ont à remplir dans l'économie. On peut retarder la satisfaction de ces besoins pendant quelque temps; mais bientôt ils deviennent si impérieux, que l'on est forcé d'y céder.

Les sensations internes qui ont pour objet de nous débarrasser des mucosités ou des corps étrangers

qui se sont introduits dans l'intérieur, se rapportent au moucher, à l'éternuement, au cracher, à l'éructation, au rapport, à la régurgitation, et au vomissement. Toutes ces affections sont plus ou moins soumises à la volonté pour être accélérées ou retardées. Nouveaux Elémens de Physiologie, par RICHERAND. — Dictionnaire des Sciences médicales, mots Boisson, DIGESTION, EXCRÉTION. - Précis élémentaire de Physiologie, par MAGENDIE. Recherches expérimentales sur les Fonctions du Système nerveux, par BRACHET.

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Besoin de propager l'espèce.

Cause de ce besoin. Il est physiologique et moral. Il naît dans tous les temps. Caractère différent de l'amour chez l'homme et chez la femme. Manière dont ce besoin s'annonce dans chaque sexe. Volupté. Effets de l'abus des jouissances. Jouissances solitaires. Leurs effets dangereux.

266. Les besoins physiologiques de l'homme n'ont pas seulement pour objet sa propre conservation, ils se portent aussi sur la propagation et la conservation de l'espèce. Il semblerait même que tous les êtres animés, l'enfant, le jeune animal, la tendre plante, croissent, se fortifient, et parviennent au plus haut degré de leur perfection respective, pour remplir ce but important: car lorsqu'ils ont accompli l'acte de génération, ils s'affaiblissent, se flétrissent, s'éteignent peu à peu, et perdent l'existence. Ce n'est donc que pour donner le jour à leurs semblables, qu'ils se montrent sur la scène de la vie.

Le besoin de la propagation se fait sentir dans les deux sexes par l'effet de l'exaltation de la vitalité des organes génitaux, qui a besoin d'un objet sur lequel elle puisse s'exercer. La manifestation de ce besoin s'appelle Amour. Ainsi, dès que l'homme et la femme sont parvenus au degré de développement marqué par la nature pour procréer leur espèce,

ils sentent leurs véritables rapports; il ne leur est plus permis de se regarder de sang-froid; l'un ne voit dans l'autre qu'un moyen de félicité, et que le complément de son être.

La ressemblance des sexes forme l'amitié ; mais il faut opposition correspondante ou harmonique pour établir les rapports d'amour une femme à traits masculins, un homme à traits efféminés, n'exciteront pas l'amour dans le sexe qui leur est opposé; c'est quand un mâle brun, sec, chaud et impétueux, trouve l'autre sexe délicat, humide, lisse et blanc, timide et pudique, que l'amour peut se former. L'un doit donner, et l'autre est constitué pour recevoir. Le premier, par cette raison, doit avoir un principe de surabondance, de force, de générosité, de libéralité, qui aspire à s'épancher; le second, au contraire, étant constitué en moins, doit, par sa faiblesse, tendre à absorber, à recueillir avec une sorte de besoin et d'économie, le trop de l'autre, pour établir l'égalité, le niveau complet ainsi le résultat de l'union conjugale, ou le but de la procréation, ne peut être rempli que par cette unité physique et morale au moyen de laquelle les deux sexes s'égalent, se saturent, pour ainsi dire, réciproquement.

Si on supposait un sexe privé de tous les organes qui le constituent, il n'y aurait plus d'amour, plus de désir de procréer son espèce, plus de sensation de ce genre. C'est donc, dans l'homme, du besoin impérieux d'expulser le sperme long-temps retenu dans les vésicules séminales; c'est, dans la femme, du même besoin non moins entraînant de le recevoir dans sa matrice, que naît l'amour. Ainsi c'est à l'organe qui perpétue l'espèce, que la nature a attaché la sensation la plus voluptueuse. Sans ce charme puissant, qui rend un sexe nécessaire à

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