SUR LES ÉVÈNEMENS DE LYON AU MOIS D'AVRIL 1834. Il n'y a beste sauvage au monde si cruelle que (PLUTARQUE, Vie de Cicéron, trad. d'Amyot.) Au sein d'une paix profonde, nous avons été té- (SENEQUE, Epitre sur l'incendie de Lyon.) PARIS. G.-A. DENTU, IMPR.-LIBR., PALAIS-ROYAL. LYON. CHAMBET, LIBRAIRE, QUAI DES CELESTINS. LAB 5490878 LARKE 380-89 Ce livre est sans nom d'auteur; il ne pouvait en avoir : il n'est autre chose que le résumé des plaintes des victimes et des documens fournis par tous les citoyens qui maudissent le drame effroyable dont ils ont été malgré eux les témoins le nombre en est grand. : Quelqu'horrible que soit ce récit, il est sans haine et sans passion, ce sont les faits qui parlent. Plusieurs ont été constatés par des enquêtes et des procès-verbaux, le reste est de notoriété publique, et facile à vérifier les ruines sont encore là, les cendres des morts ne sont pas encore refroidies. S'il est des hommes qui trouvent que les teintes les plus sombres et les plus lugubres du tableau rejaillissent sur eux, ce sont encore leurs actes, consommés à la face du livide soleil d'avril, qui parlent eux-mêmes, et ce n'est pas nous qu'on en doit accuser. En racontant les atrocités dont l'Europe entière sait que Lyon a été le théâtre, on n'a point entendu en faire peser la solidarité sur les corps soit civils soit militaires auxquels leurs auteurs appartiennent; cuique suum. La narration est simple et sans art; on n'a pas compté sur des mots pour faire de l'effet. Ce sont des témoins qui déposent de ce qu'ils ont vu. Si on la trouve parfois incohérente, il ne faut oublier pas que c'est un édifice pour la construction duquel chacun est venu apporter sa pierre. |