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l'an de Rome 715 sur la rive gauche, et placée depuis la Nette près d'Andernach jusqu'à l'embouchure de l'Erft près de Neus, et sur les derrières jusqu'à la Roer. A peu près vingt ans plus tard les Ubiens bâtirent au centre du nouvel établissement leur cheflieu, appelé d'abord Oppidum Ubiorum, et depuis l'an 803 Colonia Agrippina. Pour perpétuer la mémoire de cette transmigration, ils élevèrent sur leur nouveau territoire un autel nommé par les anciens auteurs Ara Ubiorum. Ce sont des faits sur lesquels tous les classiques sont d'accord.

Tacite, dans ce qui reste de ses Annales et dé ses Histoires, nous a transmis une quantité d'événemens mémorables, qui au huitième et neuvième siècles de la fondation de Rome se sont passés sur la rive gauche du Rhin. Les Annales retracent les evenemens de la seconde moitié du huitième, le. Histoires ceux de la première moitié du neuvième siècle. Le nom d'Ara Ubiorum se trouve dans les Annales, mais celui de Bonna ne s'y trouve pas. Dans les histoires le nom de Bonna se trouve; mais celui de l'Ara Ubiorum ne s'y trouve plus, tandis que l'Ara Ubiorum dans les Annales, et Bonna dans les Histoires sont toujours désignés comme le quartier d'hiver de la première et de la vingtième legions. On en doit conclure que le

Jieu, qui au huitième siècle portoit le nom d'Ara Ubiorum, fut changé au neuvième en celui de Bonna. Ce qui vient à l'appui de cette opinion, c'est non-seulement la distance de soixante milles romains de l'Ara Ubiorum à Vetera (Zanten) indiquée par TACITE au premier des Annales, chap. XLV, distance qui est précisément celle de Bonn à Zanten; mais encore nombre d'anciens monumens trouvés à Bonn et aux environs, et portant l'inscription de la première Légion, Il suffira d'en rapporter ici quelques-uns d'après Gruter.

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(7) Leg. Legionis primæ minerviæ piæ felicis.

VICTORIAE AVG

C. PVBLICIVS. C. F. SEPTIMIA

SISCIA. PRISCILIANVS

LEG. I. M. P. F. etc.

Ces deux pierres ont été déterrées, la première à Godesberg, la deuxième près de l'église de Dietkirch à Bonn (8), et sont main-. tenant déposées à Bonn dans la maison de MM. Quink et Pick, vis-à-vis des anciens Capucins.

APOLLINI. L. VIC. I

CN. CORNELIUS

AQVILIVS. NIGER

LEG. L. I. M. P. F. (9).

Elle fut de même déterrée près de l'église de Dietkirch, mais on ne sait ce qu'elle est de

venue.

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: MANIAE. INFER etc..

T. F. DVBITATUS, STRATEGV.. etc.

. LEG. I. MINER etc.

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(8). L'église collégiale de Diętkirch se trouvoit au seizième siècle hors de la porte de Cologne, et fút transférée dans la ville dans la seconde moitié du même siécle.

(9) Legionis victricis indigiti [Deo].

Le fragment de cette pierre se trouve à Hersel à une lieue de Bonn dans le mur du cimetière; le Père Harzheim, Jésuite de Cologne, en a fait la description.

Indépendamment de ces monumens et autres, on a trouvé et l'on ne cesse pas de trouver à 'Wichelshoven, ferme située à cent toises au dessous de Bonn sur le bord élevé du Rhin, une quantité de tuiles carrées, portant l'inscription :

LEG. I. M.

Elles fournissent également la preuve de l'identité de l'Ara Ubiorum et de Bonna, lorsqu'on fait attention au passage du Livre I des Annales de TACITE, ch. XXXIX, où il est dit, que les Légats du Sénat romain arrivés à l'Autel des Ubiens, quartier d'hiver de la première et de la vingtième légions, pour notifier à Germanicus son élévation à la dignité de Proconsul, et lui présenter en même temps les complimens de condoléance du Sénat sur la mort d'Auguste, furent insultés par ce légions en révolte, et que Munacius Plancus, chef de la légation, ne trouva d'autre moyen de, se soustraire à la fureur des révoltés qu'en se sauvant au camp de la première légion et en y embrassant les aigles,

Pour lever tous les doutes et réfuter plei

nement ceux qui voudroient dire que ces inscriptions lapidaires et ces tuiles pourroient être du neuvième siècle, où c'est Bonn qui est nommé le quartier d'hiver de la première légion, je les renvoye à une pierre sépulcrale, découverte à Bonn il y a trente ans, et déposée en ce moment au jardin de M. le médecin Crevelt, dont voici l'inscription;

M. COMINIVS. L. F
POL. AST.

MILES L. T

VIX. ANN. L. MIL. ANN. XIV
H. S. E. H, E. T. F. C

.

?

c'est-à-dire Marcus Cominius, Luci filius, pollia (ex tribu pollia) astatus, miles legionis Tiberiance, vixit annis quinquaginta, militavit annis quatuordecim, hic sepultus est, hæres ex testamento fieri curavit. Il faut observer ici, 1.o que les connoisseurs des inscriptions romaines sont d'accord que le T. simple précédé du mot légion signifie toujours Tiberiana, et n'indique Thebaca que lorsqu'il est accompagné de la lettre H., c'est-à-dire qu'il est écrit TH. 2.° Que ce fut la première lé gion qui sous le règne de Tibère prit le nom de Legio Tiberiana, qu'elle quitta à sa mort en reprenant l'ancien nom de Legio prima, J'en tire l'induction suivante : Cominius serTome III. Mai 1819,

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