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de la France, des Fucus et des Algues marines, qui leur sont entièremnnt étrangers.

Sans avoir précisément la forme d'une dissertation, je m'aperçois pourtant que cette Lettre en en a emprunté la longueur. Excusez, s'il vous plaît, son extrême prolixité.

Léo Comte HENCKEL DE DONNERSMARCK.

DISSERTATION sur la manière d'attaquer et défendre les Places chez les Anglois, depuis le règne d'Edward 1, jusqu'à celui de Henri VII; traduit de l'anglois de Joseph STRUTT (1); par M. Boulard.

J'AI

'AI traité dans la première partie de mon ouvrage (2), des usages militaires des Anglois jusqu'au temps d'Edouard 1; cette première époque peut s'appeler l'Ere danoise et normande; celle qui commence à ce règne et s'étend jusqu'à la fin de celui de Henri VII,

(1) Celte Dissertation fait partie de l'ouvrage de STRUTT intitulé: Honda Angel-Cynnan or a compleat view of the manners, customs, arms, habits, of the inhabitants of England London 1785; 3 vol. in-4.o. M. BOULARD a donné sous le titre d'Angleterre ancienne, Paris, 1789, 2 vol. in-4.o, la traduction de la première partie de cet ouvrage. Cette Dissertation commence la seconde partie; elle sera suivie de quelques autres Dissertations relatives aux usages civils et religieux des Anglois à cette époque. M. Boulard m'a permis de joindre à sa traduction quelques notes que j'ai faites en la lisant, pour expliquer des passages dont l'intelligence m'a paru difficile. A. L. M.

(2) Celui que je viens de citer. Voyez l'Angleterre ancienne.

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peut s'appeler proprement l'Ere angloise; elle ouvre devant nous une plus vaste carrière; je puis donc faire mieux connoître les mœurs et les coutumes de ces derniers temps, parce que les historiens sont en plus grand nombre, et que les usages particuliers de cette ère ont été mieux observés que ceux des temps précédens. Nous parlerons en premier lieu des fortifications.

Les châteaux normands consistoient, comme nous l'avons vu, en une cour basse, un donjon, et des barbacanes devant la cour basse. On employa le même genre de fortification jusqu'à l'invention des canons, et quand l'usage de ces derniers instrumens de guerre devint général, la manière d'attaquer si différente des anciens usages, demanda qu'on fit les fortifications sur un plan entièrement différent. Les côtés des murs furent fortifiés par des angles, des tours et des arc-boutants sans nombre, pendant que le haut l'étoit par des créneaux et des kirnelles (3). Le château lui-même, pour sa plus grande sûreté, étoit comme anciennement entouré d'un large et profond fossé environné d'eau, à moins que la situation de

(3) Les kirnelles, dit HEARNE, dans son Glossaire qui est à la fin de la Chronique de ROBERT DE GLOCESTRE, sont horn works, corners, or holes in the battlements; c'est-à-dire, des ouvrages à corne, des angles, ou des ouvertures dans les créneaux.

Tome III. Mai 1810.

la place ne permît pas de le faire. Alors on creusoit un fossé qui étoit fortifié par des pieux aigus enfoncés autour des murs, et par de fortes palissades. FROISSARD, parlant de la ville d'Aurene (4), assiégée par Jean (5), s'exprime de la manière suivante (6) : « Il «ne avoit point d'eaue au fossés, mais il «y avoit bons pallis de boys au devant « des murs, et y avoit de bonnes épines et « de ronces ou gens d'armes ne șe pouvoient « jamais embattre (6*). » Quoique cela ne soit pas entièrement expliqué, on voit clairement par la suite de son récit que la ville étoit entourée d'un double fossé (7); le premier près du mur étoit garni de palissades,

(4) FROISSARD, vol. 3, chap. 70, p. 223 de l'édition de Lyon de 1509; SALES dans son Abrégé de FROISSARD, nomme cette ville Aurent ; ce doit être Auria, ancienne ville de la Galice appelée aujourd'hui Orense. A. L. M.

(5) Jean de Gand, troisième fils de Richard III, né à Gand en 1340, comte de Richemont en 1341 duc de Lancastre en 1361, roi titulaire de Castille et de Léon en 1372 et duc d'Aquitaine en 1379.

A. L. M. (6) FROISSARD, v. 3, c. 70, in vita Regis Richardi secundi.

(6*) Enfoncer. A. L. M.

(7) Voici la manière dont le Duc attaqua cette ville: Des hommes bien armés s'approchèrent du fossé étant bien pourvus de haches et des autres outils

et celui qui étoit en avant étoit défendu par des pieux aigus et des pilotis.

Il y avoit un pont - levis sur le fossé à la principale porte. Ces principales portes, sur

nécessaires, et ils se mirent alors à couper les pieux aigus. Pendant ce temps, les archers atteignoient de si loin avec leurs flèches, que les assiégés osoient à peine regarder par dessus le mur; cependant, malgré tous ces soins, les pilotis ayant été mis nouvellement, on trouva les plus grandes difficultés à les couper et à les renverser; et beaucoup de soldats furent tués par les dards de l'ennemi; mais les autres, encouragés par la présence du Duc, franchirent le premier fossé jusqu'aux palissades. Telle fut la fin du premier assaut; pour livrer le second, les soldats vinrent, bien munis de haches à grands fer longs et larges, jusqu'au second fossé qui étoit aussi large que le premier, et garni de palissades ; néanmoins remplis d'impatience de triompher de ces difficultés, ils sautèrent dans le fossé, rompirent les palissades et arrivèrent près du mur, pendant que ceux qui étoient au dessus d'eux lançoient une grêle de dards, de pierres, et d'autres armes of fensives et faisoient un grand carnage. Les Anglois appliquèrent au mur les échelles qu'ils avoient fait préparer par les charpentiers de l'armée; après quoi les vaillants chevaliers et les écuyers montèrent aux échelles en couvrant leur tête avec leur bouclier et avec leur épée qu'ils tenoient dans leurs mains, ils attaquèrent les assiégés qui, après s'être longtemps et courageusement défendus, furent à la fin vaincus, et se virent forcés de rendre la ville. Chronique de FROISSARD, vol. 3.

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