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III. CLASSE. Biographie.

BIOGRAPHIE.

moderne; qu'il y a d'ailleurs quelques histoire des Incas de Gareilasso de i autres petites différences; que Tite-Live Vega. avait bien le secret de faire parler les Romains, parce qu'il savait comment ils parlaient; mais que ni M. de Beauchamps ni nous nous ne connaissons guère la rhétorique des Péruviens.

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On pourrait répondre au critique, que Tite-Live vivant, écrivant sous le règne d'Auguste, ne connaissait guère mieux la manière dont les Romains parlaient du temps des rois de Rome et des premiers consuls, que M. de Beauchamps ne connaît la manière de s'exprimer des Péruviens; qu'en faisant parler aux chefs de ce peuple un langage plus éloquent peut-être que ne le comportait leur état de civilisation, il a sagement évité du moins d'y jeter ces oppositions d'idées si recherchées, ces antithèses si marquées de mots qu'on reinarque dans le discours d'un soldat d'une nation encore plus barbare, tel qu Horatius Coclès (1).

Quoique l'ouvrage de M. de Beauchamp ne soit, à proprement parler, que l'histoire de la découverte et de la conquête du Pérou, il a judicieusement pensé qu'il y attacherait plus d'intérêt encore, en donnant un résumé de la situation actuelle du Pérou; mais on regrette qu'il ait donné si peu d'étendue à ce résumé. Pour la topographie, l'histoire naturelle du Pérou, il pourrait trouver de grands secours dans les relations du P. Feuillée, de Frézier, de Dom Juan d'Alloa, de la Condamine; pour son administration, le mercurio peruviano qu'il a consulté, lui en offrait de beaucoup plus étendus

et presque tous très-intéressans,

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Histoire de Fénélon, composé sur les manuscrits originaux par M. L. F. de Beausset, an cien évêque d'Alais, membr du chapitre impérial de Saint Denis. 3 vol. in-8°. Giguet e Michaud. 18 fr.

22 fr.

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Ce n'est pas seulement la vie de Fénélon, c'est encore le tableau des événemens politiques et religieux auxquels il a eu part. Cette observation justifie en quelque sorte le titre qu'on a donné à cet ouvrage. En considérant sous ce premier rapport le plan de l'auteur, et en observant qu'il y a fait entrer aussi l'analyse des principaux ouvrages de Fénélon, on ne s'étonnera pas que son histoire forme trois gros volumes. Pour les rédiger, M. de Beausset a eu l'avantage d'avoir à sa disposition tous les manuscrits qu'avait conservés ou sauvés la famille de M. de Fénélon. Parmi ces manuscrits qui renferment un grand nombre de lettres la vie de cet illustre prélat, il en est inédites qui jettent un grand jour sur un dont M. de Beausset nous donne l'extrait, et qui ne peut qu'inspirer un vif intérêt; c'est un mémoire sur la succession d'Espagne, où Fénélon indique les moyens de dissiper les alarmes que les différentes cours de l'Europe pouvaient concevoir de l'aggran

dissement de la maison de Bourbon,. vu l'occupation du trône de toutes les Espagnes par l'un de ses princes.

plus remarquable par le rapprochement qu'on peut en faire avec les derniers d'une lettre de Fénélon, adressée par événemens politiques, sont les fragmens Fénélon aux ducs de Beauvilliers et de Chevreuse, où il déclare que l'état étant parvenu au point où des maux extrêmes exigent des formes extrêmes,

Un écrit moins considérable, mais

on doit renoncer avec courage aux formes accoutumées d'un gouvernement qui ne peut plus se soutenir, ni se défendre, et que le moment est venu d'associer la nation elle-même à l'administration de l'état. Il propose, en conséquence, une assemblée de notables, et il se borne à cet expédient, parce qu'il craignait que les états-généraux, dont il désirait cependant le rétablissement, n'excitassent un mouvement trop rapide dans les esprits, et ne devinssent la cause et le prétexte d'innovations trop brusques et trop dangereuses. Il ne prévoyait pas plus en 1710, observe M. de Beausset, qu'on ne l'a prévu en 1786, qu'une

assemblée de notables amenerait nécessairement des états-généraux ; tant il est vrai, ajoute-t-il, que les intentions les plus pures ne garantissent pas toujours de l'erreur.

Le récit des querelles du Quiétisme

et du Jansénisme, qui remplit une grande partie de l'histoire de Fénélon, quoique rédigé avec beaucoup de talent, n'est pas d'un intérêt aussi géneral que l'analyse des ouvrages de ce prélat, qui roulent sur de profondes questions de métaphysiques, sur les principes de la véritable éloquence, et sur différentes matières politiques; mais il sera lu avec fruit par les personnes vouées aux études théologiques.

M. de Beausset se distingue, comme le prélat dont il écrit l'histoire, par une tolérance vraiment évangélique, et par une rare impartialité. Toute sa narration est empreinte de cet esprit de tolérance; et quant à l'impartialité qui règne dans les jugemens qu'il porte, on peut en juger par le parallèle de vertus et de talens qu'il établit entre les jésuites et les solitaires de PortRoyal, sans faire peser la balance en 'faveur des uns ou des autres, quoique toute la suite de son ouvrage fasse foi qu'il était singulièrement attaché à la société des jésuites qu'il disculpe, avec une sage chaleur des imputations qu'on lui a faites jusqu'à sa dissolution.

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Vie du général Washington, gé

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néral en chef des armées amé. ricaines durant la guerre de l'indépendance, et président des Etats-Unis d'Amérique, comlégués à son parent le très-hoposée sur les mémoires qu'il a norable Bryhond Washington précédée d'un précis de Thistoire des colonies fondées par les Anglais sur le continent de l'Amérique septentrionale, rédigée par John Marshal, président de la cour suprême des Etats-Unis, et traduite de l'anglais par S. F. Henry. Ouvrage orné du portrait de Washington, de vues et de douze cartes revues par J. N. Buache, 5 vol. in-8°. avec un petit atlas. in-4°. Dentu, 36 fr. 42 fr.

Dans un premier extrait, nous allonsdonner un très-rapide aperçu du tableau que l'auteur a tracé de l'établissement, des progrès des colonies anglaises dans l'Amérique septentrionale, et de la conquête du Canada, dont la Grande-Bretagne leur fut en partie redevable. Ce tableau, qui remplit le premier volume de l'ouvrage,n'offre que les prolégomènes de la vie de Washington; l'exposé des causes qui provoquerent l'insurrection des colonies anglaises contre la métropole ; Washington choisi pour le général en chef tant de l'armée anglo-américaine, que des troupes auxiliaires, et remplissant ce poste éminent pendant tout le cours de la guerre de l'indépendance; Washington, après la paix glorieuse qui la termina, nommé président des Etats

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Ilie. CLASSE. Biographie.

Unis, consolidant par sa sage administration la nouvelle constitution de ces états, abdiquant ensuite ses pouvoirs à l'expiration de sa présidence, malgré le vou presque unanime qui en voulait la prorogation, et se réduisant à la condition d'un homme privé dans sa modeste retraite, seront la matière des deux autres extraits.

Premier extrait.

Une commission est délivrée par Henri VII, roi d'Angleterre, à Cabot, pour former un établissement dans l'Amérique septentrionale. Ce navigateur s'y transporte; mais Henri VII renonce à tous ses projets de découvertes. Son successeur Henri VIII les laisse également dormir; mais Elisabeth les reprend. Humphrey, Gilbert, Walther Raleigh, Richard Grainville, à qui elle en confie successivement l'exécution, échouent dans leurs tentatives. Quelques colons que le dernier avait laissés dans une île, sont massacrés par les Indiens. Withe et Thomas Gage qui leur succèdent n'ont guère plus de succès. Le roi Jacques premier forme un code de lois pour la future colonie.

Sous la direction du capitaine Newport, on en établit une en Virginie, à James-Town, où elle éprouve de grandes détresses. Elle est sauvée par l'influence et l'activité de Thomas Smith, à qui Raleigh avait cédé ses droits sur la colonie. Smith est fait prisonnier par les Indiens; l'un de leurs chefs veut le faire mourir, un autre chef le sauve. Il retourne à James-Town, où Newport lui amène de nouveaux colons. Smith visite la baie de Chesapeack; il est nommé président. Les terres deviennent une propriété individuelle en Virginie. Il est fait un don de cinquante acres de terre à chaque colon. Il se tient une première assemblée coloniale. Des femmes arrivent pour la première fois dans la colonie. On y importe des condamnés et des nègres d'Afrique.

Deux conseils y sont établis, et la co

cette

lonie prospère; mais elle a ensuite des guerres sanglantes à soutenir contre les Indiens. Des dissensions s'étant élevées dans cette colonie, qui devait son établissement à une compagnie, compagnie est dissoute, et le roi prend la colonie à son comple. Il en résulte des mesures arbitraires de la part de la couronne. Cependant l'assemblée provinciale est rétablie. La Virginie se décide en faveur de Charles Il contre le parti républicain de l'Angleterre. Il arriva une colonie dans le Maryland, sous la conduite de Calvert. Il se tient une assemblée de représentans composée de tous les hommes libres. La puissance législative est divisée en deux branches. Le parti parlementaire persécule vivement les catholiques ou royalistes. Malgré ces discusions, la colonie continue de prospérer. Les premiers effort d'une Compagnie de Plymouth pour établir une colonie dans une partie de la contrée qui depuis a pris le nom de Nouvelle-Angleterre, n'ont d'abord aucun succès; mais il se forme enfin un établissement au New-Plymouth. Le gouvernement passe entre les mains des colons; Boston est fondé et devient le chef-lieu de la colonie de Massachusset. L'intolérance et des dissensions religieuses affligent cette colonie naissante. Elles ne nuisent pás néanmoins aux progrès de la colonisation, qui s'annoncent par la fondation des colonies de la Providence, de Rhode-Island, de Connecticut. La colonie de Massachusset réclame le Newhampshire et une partie du district du Main. Ces diverses colonies se confondent, à l'exception néanmoins de celle de Rhode-Island, et prennent le nom de Nouvelle-Angleterre. La puissance législative y est divisée en deux branches. Elle se déclare contre le parti du roi en faveur du parlement. Il éclate une division entre le Massachusset et le Connecticut. La Nouvelle-Angleterre fait un traité avec l'Acadie, nouvel établissement fondé dans l'Amérique par les Français, et qui leur avait été enlévé par l'Angleterre.

Après le rétablissement de Charles II

sur

sur le trône, il est pris diverses mesures pour l'organisation des nouvelles colonies. Elles n'arrêtent pas les débats qui s'élèvent entre les colonies de Con. necticut et de New-Haven. Des mécontentemens éclatent dans la Virginie. C'est vers ce temps que se rapporte la fondation de la Caroline, à laquelle Locke donne une constitution, qui ne tarde pas à être abolie. Les Espagnols profitent des troubles qui agitent la partie méridionale.

La Nouvelle-Angleterre continue de prospérer sous le règne de Charles II: Les mesures odieuses de son successeur Jacques II y portent le trouble; mais sous le gouvernement de Guillaume et de Marie, une nouvelle chartre est délivrée à la colonie de Massachusset.

Sous ce nouveau règne il est fait con cession à Guillaume Penn d'un pays qui de son nom prend celui de Pensylvanie. Il y établit une forme de gouvernement nouvelle, et fonde la ville de Philadelphie. Une assemblée législative est convoquée dans la Pensylvanie. Un des premiers actes de cette assemblée est de fixer les limites entre

la Pensylvanie et la Maryland. Une

nouvelle chartre est délivrée à la colonie de Massachusset. Les premiers actes de són assemblée roulent principalement sur des opérations de finance.

sastres, que ne purent pas prévenir les traits d'héroïsme qui distinguèrent plusieurs généraux français.

La conquête de tous les établissemens de la France dans l'Amérique septentrionale coûta des sommes immenses au gouvernement anglais. Ce fut la nécessité où il se trouva de chercher des res sources pour réparer l'épuisement de ses finances, qui devint, comme on le verra, le germe de la guerre de l'indépendance.

MÉLANGES DE GÉOGRAPHIE',
D'HISTOIRE et DE VOYAGES.

Annales des Voyages, de la Géographie et de l'Histoire, ou Collection des Voyages nouveaux les plus estimés, traduits de toutes les langues européennes, des relations originales inédites, communiquées par des voyageurs français et étrangers; et des mémoires historiques sur l'origine, la langue, les mœurs et les arts des peuples, ainsi que sur le climat, les pro, ductionset le commerce des pays, jusqu'ici peu You mal connus ; accompagnées d'un bulletin ou l'ou annonce toutes les décou-' vertes, recherches et entreprises, qui tendent à améliorer le progrès des sciences historiques; spécialement de la géo

La guerre qui s'était allumée entre l'Angleterre d'une part, et la France et l'Espagne de l'autre, avait fait recouvrer à la France l'Acadie. Cette guerre fut ensuite mêlée de succès et de revers pour les trois royaumes. La paix se rétablit d'abord avec l'Espagne, pour se rallumer ensuite plus vivement; mais tout parut pacifié par le traité d'Aix-la-graphie, et où l'on donne des Chapelle. Pendant le cours de la guerre une colonie avait été fondée dans la Géorgie.

De nouvelles contestations s'élèvent entre les colonies anglaises et les colonies françaises, au sujet de leurs limites. Une des premières hostilités est l'invasion de l'Acadie par les Anglais, qui en expulsent définitivement les Français. La suite de la guerre n'offre plus, pour cette nation, qu'une suite de dé

Journal général, 1808, N°.

I.

nouvelles des voyageurs et des extraits de leur correspondance; publiée par M. Malte - Brun. Cahier quatrième de 128 pages, in-8°. avec deux grandes planches. Chez Buisson. Prix desta souscription pour l'année, 24 fr. -30 f. et pour 6 mois, 15 f.-17.

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Ille. CLASSE. Voyages.

tient : 1) Voyage à Madagascar en 1802 et 1803, par J. B. Fressange. 2) Voyage à la baie de Sainte-Luce, fait en 1807, communiqué par M. Péron. 3) Journal du voyage du capitaine Dubois de Surate en France par mer et par terre, fait en_1793. 4) Topographie de l'île de Balambangan; par M. Dalrymple, comwuniquée par M. Langlès. 5) Rapport sur une partie de l'île de Bornéo, par M. Jesse. 6) De l'état civil et moral des juifs, par M. Malte-Brun. 7) Articles des bulletins.

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Le voyage de Fressange, dans l'intérieur de l'ile de Madagascar, est très précieux, soit par les notions géographiques et politiques qu'il renferme sur cette ile, soit par les détails qu'on y trouve sur les mœurs de ses divers habitans. C'est peut-être ce que nous avons de plus certain sur l'un et l'autre de ces objets. Jérôme Megiser, l'auteur anonyme du voyage au royaume d'Atongit (l'ile de Madagascar), publié en 1606, la description de cette ile, par Bootby, ne nous en donnent que des notices très-imparfaites. L'histoire de Madagascar, par Flacoust est plus satisfaisanté à certains égards; mais il a chargé beaucoup le tableau des vices qu'il reproche à ses habitans, par dépit de la résistance qu'ils opposaient au joug qu'on voulait leur imposer. La relation de Robert Drury, malgré le témoignage en sa faveur qui se trouve à la tête de l'ouvrage, reste toujours un peu suspecte. M. Rochon, qui n'a séjourné dans l'ile que fort peu de temps, n'a rédigé ce qu'il en rapporte que sur des mémoires, et n'a presque rien vu par lui-même. Fressange, au contraire, a pénétré dans presque toutes les parties de l'ile, et a vécu avec les madagasses. Sa relation à tous les caractères de l'impartialité et de la candeur. Le voyage à la baie de Sainte-Luce, donne encore quelques lumières sur une contrée de File de Madagascar.

Le journal du capitaine Dubois nous fait connaître des parties très-intéressantes de l'Arabie, sur lesquelles nous n'avions presque aucune instruction.

Enfin, la topographie de l'île de Ba.

lambangan est un sujet absolument neuf on pourrait presque en dire aútant du rapport sur une partie de l'île de Bornéo.

VOYAGES.

Voyage en Grèce, par G. S. S. Bartholdy, fait dans les années 1803 et 1804, contenant des détails sur la manière de voyager dans la Grèce et dans l'Archipel ; la description de la vallée de Tempé; un tableau pittoresque des sites les plus remarquables de la Grèce et du Levant; un coup d'oeil sur l'état actuel de la Turquie et de toutes les branches de législation chez les Grecs modernes ; l'histoire de la guerre des Souliotes contre Ali-Vizir; la chûte de Souly en 1804, et un voyage à Négrepont et dans quelques endroits de la Thessalie. Õuvräge traduit de l'allemand par A. D. C***. 2 vol. in-8°. ornés de 15 planches coloriées d'après nature, musique, etc., et d'une carte de la Grèce, dressée d'après les autorités les plus récentes. Dentu. 12 fr. 15 fr. papier vélin, 24 fr.- 27 fr.

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Une foule de voyageurs s'est précipitée, pour ainsi dire, dans la Grèce, pour y visiter les ruines des beaux monumens qui décoraient cette patrie des beaux-arts, y recueillir les inscriptions qui pourraient donner quelques lumières sur son histoire et sur celle même des Romains qui l'avaient conquise pour y étudier enfin le caractère et les mœurs de ses habitans actuels. L'és Al. lemands étaient presque le seul peuple de l'Europe qui eût négligé depuis trèslong-temps au moins la Grèce. M. Bartholdy est entré courageusement dans

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