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» saisie d'étonnement, et ton cour nagera

dans » la joie... Les enfans des étrangers bâtiront tes » murailles, et les rois te demeureront soumis, » parce que, après t'avoir frappée dans mon in» dignation, j'aurai pitié de ta misère et me ré» concilierai avec toi. Tes portes seront ouvertes » nuit et jour, afin de laisser l'entrée libre aux » nations et à leurs rois qu'on t'amenera.... Les » enfans mêmes de tes ennemis se prosterneront » à tes pieds; et ceux qui te décrioient adoreront » les traces de tes pas, ils t'appelleront la Cité » du Seigneur, la Sion du Saint d'Israël. Parce

qu'on t'a délaissée et que tu as été un objet de » haine, je t'environnerai d'une gloire qui n'aura

point de fin, et ton allégresse se perpétuera » dans toute la suite des âges..... C'est moi le » Seigneur, qui accomplirai tout cela en son » temps (1) ».

En lisant cette foule de prophéties relatives à l'avénement de Jésus-Christ, à la fondation et à la permanence de son Eglise, on ne peut s'empêcher d'admirer le merveilleux accord qui règne entre tant d'hommes différens, vivant à des époques si éloignées les unes des autres, et prédisant les mêmes choses. Dès le commencement du peu

(1) Is. LX, 1, 2, 3, 4, etc. etc.

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ple elu, le Sauveur est promis aux nations. Pendant le cours de seize cents ans, paroissent des prophètes qui non-seulement annoncent sa venue et les diverses circonstances qui devoient l'accompagner, mais encore marquent avec exactitude tous les signes destinés à le faire reconnoître. Plusieurs siècles avant leur accomplissement, les prophéties se répandent par toute la terre pour préparer les peuples à l'événement. Enfin JésusChrist se montre avec tous les caractères désignés dans les Ecritures. Cependant, comme l'observe Pascal (1), « celles de ces mêmes prophéties qui

1 » prédisent le temps, ne prédisent le Sauveur que » maître des Gentils et souffrant, et non dans les » nues, ni juge; et celles qui le peignent ainsi » jugeant les nations et glorieux, ne marquent » point le temps. Quand il est parlé du Messie » comme grand et glorieux, il est visible

que » c'est pour juger le monde et non pour le ra» cheter ». Après avoir représenté Jésus-Christ posant lui- Authenticité

des livres du même les premiers fondemens de son Eglise, il 'nous reste à faire voir comment s'est achevé et tament. conservé l'édifice. Mais avant de tracer l'esquisse de ce vaste tableau, et pour ne point interrompre

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(1) Pensées, ch. xv:

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le fil d'événemens si étroitement liés les uns aux autres, il convient de démontrer l'authenticité de l'histoire évangélique, et de prouver en même temps que ceux qui l'ont écrite n'ont pu être ni trompeurs ni trompés.

. Les apôtres, dispersés parmi les peuples pour y annoncer la parole de Jésus-Christ, et obligés de parcourir différentes contrées, ne durent pas se borner à la prédication. Quelque impression que

fasse un discours, il ne laisse presque jamais dans l'esprit que des traces fugitives. Il falloit donc, pour mieux inculquer les préceptes évangéliques, et perpétuer le souvenir des prodiges accomplis à l'avénement du Sauveur, consigner les uns et les autres dans des ouvrages auxquels chacun pût recourir, et qui fussent comme une arche sainte où se conservât le dépôt sacré de la foi. Il étoit nécessaire aussi que les apôtres dissipassent les ténèbres dont un Simon le magicien (1), un Hyménée, un Alexandre (2), et autres imposteurs cherchoient déjà à envelopper la vérité. Tels furent les motifs qui les engagèrent à écrire. Les livres qu'ils ont laissés et qui composent le canon du Nouveau Testament, sont les Evangiles, les Actes, les Epitres et l'Apocalypse. (1) Act. ch. viii,

(2) I. Timoth, 1, 20.

Les Evangiles renferment l'histoire de la vie de Jésus - Christ et l'exposition de sa doctrine. Saint Matthieu et saint Jean qui avoient vu les miracles et la résurrection, ont rapporté dans les leurs ce qui s'étoit passé sous leurs yeux. Quant à ceux de saint Marc et de saint Luc, on peut également les considérer comme des relations de témoins oculaires, puisqu'ils ont été, en quelque sorte, dictés l'un par saint Pierre (1), et l'autre par saint Paul (2).

Les Actes décrivent les événemens arrivés depuis l'ascension. L'auteur (3), dans les quinze premiers chapitres, fait connoître les travaux des apôtres; mais du moment où il part pour la Macédoine, il ne s'occupe plus que de saint Paul qu'il suit dans toutes ses courses, et qu'il accompagne jusqu'à Rome : là se termine sa narration. Le silence qu'on lui reproche d'avoir gardé sur le martyre de son maître, et qui a servi de prétexte, pour attaquer l'authenticité du récit, me semble être au contraire un puissant témoignage en sa faveur : car un fourbe n'auroit pas manqué

:

(1) Eusébe, Hist. eccl. liv. 11, ch. 15. (2) D. Calmet, Pref. sur saint Luc.

(3) Saint Luc est généralement regardé comme l'auteur du livre des Actes. Voy. D. Calmet, Pref. sur les Act. des Ap.

sans doute de donner à ce sujet des détails propres à piquer la curiosité. Par quels moyens, en outre, si l'ouvrage étoit apocryphe, l'historien qui rend compte de l'établissement des Eglises de Jérusalem, de Samarie, d'Antioche, d'Ephèse, etc., auroit-il

pu, dans les temps postérieurs, rassembler des matériaux épars en tant d'endroits différens? Et comment la tradition de chacune de ces Eglises se seroit-elle trouvée conforme en tout à son rapport? La nature même des faits, la fidélité des peintures de meurs, et l'exactitude des descriptions de lieux, ne permettent pas de douter que ce livre, d'ailleurs fréquemment cité par des auteurs, pour ainsi dire, contemporains (1), ait été écrit avant la ruine de Jérusalem (2).

Les premiers fidèles étant souvent obligés d'avoir recours aux lumières des apôtres, pour éclaircir leurs doutes sur divers points de doctrine, il dut nécessairement s'établir un commerce entre eux et ces derniers. Voilà ce qui a donné

(1) Voy. Clem. rom. Epist. ad Corinth. - Saint Ignace, Epist. ad Smyrn. - Saint Polycarpe, Epist. ad Philipp. - Papias, saint Justin et saint Irénée, passim.

(2) Les désastres de celte ville furent tels que les lieux durent changer entièrement d'aspect. Voy. Jos. Guer. cont. les Rom. liv, vi et vii.

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