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pensées morales renfermées dans un tour concis et sentencieux; enfin je n'avois point placé la version latine à côté du français, et je m'étois servi, sans y rien changer, des traductions de Sacy et de Decarrière, estimables l'une et l'autre sous tant de rapports, mais dont le style me paroissoit laisser beaucoup à désirer.

Voulant donc donner à mon ouvrage une forme nouvelle, et plus d'étendue, je ne considérai tout ce que j'avois déjà fait que comme un travail préparatoire, et ayant entièrement refondu mes matériaux, je les convertis en un dictionnaire dans lequel je classai, sous le même article, tous les passages qui avoient trait au même sujet. Je tâchai en même temps, afin d'éviter une disparité fatigante, d'établir un ordre tel que chaque article formât, en quelque sorte, un discours raisonné. Il m'a été quelquefois impossible de concilier les contrastes des pensées; mais souvent aussi je suis parvenu, par la transposition et l'arrangement des différens versets, à enchaîner tellement les idées, que j'ai été surpris moi-même de l'accord qui en résultoit. Dans le premier cas, c'est-à-dire, lorsque les pensées comprises sous

le même article n'étoient pas de nature à pouvoir offrir, de quelque manière qu'on les disposât, une combinaison de raisonnemens, je me suis contenté de les placer les unes à la suite des autres, en rassemblant toutefois celleş qui avoient entre elles le plus d'analogie; et quand parmi ces mêmes pensées, il s'en est trouvé quelques-unes susceptibles de présenter, par leur réunion, un sens suivi, je les ai rangées séparément, et j'ai alors divisé le même article en plusieurs sections ou paragraphes, dont chacun, pour plus de clarté, est précédé d'un titre sommaire énonçant le sujet auquel il a rapport. Ainsi, par exemple, au mot Mariage, il y a trois sections : la première traite de la sainteté de l'union conjugale, la seconde, de son indissolubilité, et la troisième, des devoirs des époux. J'ai été souvent obligé, pour Hier les phrases, pour former les transitions et donner plus de rapidité au style, d'ajouter des conjonctions qui ne sont pas dans le texte, et d'en retrancher qui s'y trouvent; mais je l'ai toujours fait avec le plus grand ménagement, et de manière à ce que les idées ne fussent point altérées, et ne présentassent jamais un sens dé

tourné. Au surplus, pour que le lecteur puisse les reconnoître, les additions sont en caractères italiques, et les retranchemens sont marqués par des points. A la suite de chaque pensée la→ tine, j'indique les livres et les chapitres d'où les passages sont tirés, ainsi que les numéros

des versets.

Les peintures énergiques du vice et de la vertu, par les impressions profondes qu'elles laissent dans l'esprit, peuvent contribuer, aus tant que les instructions les plus pathétiques, à inspirer l'amour du bien: aussi presque tous les moralistes se sont-ils appliqués à analyser le cœur humain, et nous voyons que la plupart des ouvrages qui traitent de la science des mœurs, se composent non-seulement d'exhortations et de préceptes, mais encore d'une foule de tableaux où le développement des caractères et les combats des passions deviennent, pour ainsi dire, autant de leçons vivantes (1). C'est ce qui m'a déterminé à enrichir la Morale de la Bible de quelques-uns de ces portraits qu'on rencontre si fréquemment dans Job, dans les Psaumes et dans les livres Sapientiaux, et qui

(1) Voy. les Caractères de Théophraste et de Labruyère.

nous peignent tour à tour le méchant et le juste avec les couleurs les plus vives et les plus frappantes. Si donc le lecteur éprouve un sentiment d'horreur et de dégoût à la vue des traits hideux, mais pleins de hardiesse et de vérité, sous lesquels sont représentés les impies, il pourra souvent aussi se reposer agréablement l'esprit sur la douce et consolante image de la vertu. J'ai pensé enfin qu'on ne me sauroit pas mauvais gré d'y avoir également introduit plusieurs de ces salutaires exhortations, de ces proverbes remplis de sens et de raison, qui abondent dans les Ecritures, et s'appliquent à la connoissance du monde et à l'expérience des affaires. Ainsi, aux préceptes de la divine sagesse dont l'objet particulier est d'enseigner la vérité, d'éclairer la conscience et de régler les mours, se joignent ici les conseils de la prudence, qui nous apprennent à éviter les piéges de la mauvaise foi, et nous déterminent dans le choix des moyens propres à assurer nos intérêts sans nuire à ceux d'autrui.

En plaçant le français en regard du latin, j'ai presque toujours substitué une traduction nouvelle à celle des deux auteurs dont j'ai déjà

parlé. Je dois prévenir à cet égard que j'ai puisé dans le Psautier français de Laharpe, ouvrage si justement estimé, la plupart des fragmens tirés des Psaumes; et que souvent

; aussi j'ai eu recours à la traduction de la Bible, faite par les pasteurs de Genève, sur les textes hébreu et grec, laquelle, sous le rapport de la pureté et de l'élégance de la diction, m'a semblé préférable à toutes les autres. Mais j'ai eu soin de n'adopter le sens que lorsqu'il s'accordoit avec celui de la Vulgate que j'ai fidèlement suivie , comme étant aujourd'hui d'un usage universel, du moins parmi les Catholiques. Enfin, lorsque dans les diverses traductions que j'ai eues sous les yeux, les idées m'ont paru şusceptibles d'être reproduites sous des formes plus neuves, plus hardies, plus appropriées au génie de notre langue, j'ai essayé de traduire moi - même, en m'attachant toutefois à conserver autant qu'il a été en mon pouvoir, cette noble et touchante simplicité qui est un des premiers caractères de l'Ecriture,

J'ai jugé nécessaire aussi d'ajouter des notes à quelques passages, tantôt pour l'intelligence

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