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La récente révolution du Brésil, en faveur de la forme républicaine du gouvernement, est un événement d'un grand intérêt pour les Etats-Unis. Notre ministre à Rio-Janeiro a, sur le champ, reçu pour instructions de maintenir les relations diplomatiques amicales avec le gouvernement provisoire, et les représentants brésiliens dans notre capitale ont reçu pour instructions du gouvernement provisoire de continuer leurs fonctions. Nos relations amicales avec le Brésil n'ont donc souffert aucune interruption. Notre ministre a, en outre, eu pour instruction de faire, au nom de notre gouvernement, une reconnaissance formelle et cordiale de la nouvelle Republique, aussitôt que la majorité du peuple du Brésil aura signifié son assentiment à son établissement et à son maintien.

Le

rapport du secrétaire du Trésor sur l'année fiscale qui finit au 30 juin 1889, a déjà été préparé et sera distribué au Congrès. Il présente, avec une parfaite clarté, les opérations fiscales du gouvernement; c'est de ce rapport que j'extrais les faits ci-après :

Les recettes totales, provenant de toutes les sources, se sont élevées à 387,050,058,84 dollars, qui se répartissent comme suit :

Douanes

Rèv na intérieur.
Divers....

233.832.741 69

130.881.513 92

32.335.803 23

Les dépenses ordinaires pour la même période ont été de 281,996,615 60 dollars, et les dépenses totales, compris l'amortissement, de 329,579,929 25. excédent des recettes sur les depenses est done, même après prélèvement des fonds d'amortissement, de 37,479,129 59 dollars.

Pour l'année fiscale courante, le revenu total, coit déjà encaissé, soit estimé, s'éleve à 385 millions, et les dépenses ordinaires à 293 millions; si l'on y joint les dépenses d'amortissement, le total est de 3 11,321,146 99; ce qui laisse encore un surplus estimé à 43,678,883 01.

Il a été consacré au rachat des rentes, pendant l'année fiscale écoulée, en outre des opérations régulières d'amortissement: 90,456,172 35 dollars; et durant le premier trimestre de l'année courante: 37.838.337 77; toutes sommes qui ont été portées au crédit du fonds d'amortissement. Le surplus, pour l'année courante, estimé à 43 millions de dollars, s'augmentera plutôt qu'il ne diminuera, quand les opérations en cours auront été portées

aux écritures.

L'existence d'un surplus si considérable, surplus actuel ou surplus prévu, doit attirer l'attention immédiate du Congrès. Et le Congrès doit viser à restreindre, d'aussi près qu'il le pourra, les recettes du Trésor anx besoins du gouvernement. La perception de sommes que n'exigent pas les besoins pablies, impose aux populations un fardeau inutile, et la présence d'un excédent si vaste, dans les caves du Trésor, est un élément de trouble dans la conduite des affaires privées. Elle a nécessité, pour le remettre as la circulation, l'usage d'expédients d'un caractère très contestable. Nous ne devrions pas lever des impôts dans le but de rache er d'avance nos titres de rentes au delà des besoins du fon is d'amortissement; mais toutes les fo s qu'il existe, dans le Trésor, un excédent sus emploi, c'est Ja l'usage qu'il faut en faire, puisqu'il n'y a aucun moyen légal de rendre largent a la circulation et que le profit que retire le gouvernement offre encore un avantage matériel.

Je recommande une révision de nos tarifs douaniers, à la fois au point de vue de leur fonctionnement administratif et de leurs dispositions financières. Sur le premier point, il y a une opinion presque unanime, et l'on arrivera, probablement sans difficulté, à s'entendre sur les maux et inconvénients auxquels il faut remédier, comme aussi sur les meilleures méthodes à employer pour cela. L'uniformité d'évaluation dans tous nos ports est chose essentielle; il faut prendre des mesures efficaces pour y parvenir. Il est également nécessaire que l'on trouve promptement tout ce qui touche aux classifications et aux tarifs applicables.

Au contraire, la préparation d'un nouveau tarif douanier est chose très délicate, à raison de son action directe sur les affaires du pays, et très difficile, à raison des grandes différences d'opinion sur les divers objectifs qu'on peut raisonnablement se proposer en renonçant à ce genre de mesures législatives. Quelques troubles peuvent, il est vrai, résulter pour les affaires du pays, du seul fait que le Congrès s'occupe de pareilles questions; mais cet effet fâcheux n'est que temporaire et sera bientôt réduit à peu de chose par de promptes décisions, surtout étant donné que le pays a l'assurance que les changements jugés nécessaires n'auront pas pour effet d'ôter à nos industries nationales une juste et raisonnable protection.

C'est qu'en effet, tout en corrigeant les inégalités de la loi, il faut maintenir le principe de la protection et l'appliquer équitablement aux produits de notre agriculture comme à ceux de notre industrie. Ces droits, nécessai rement, ont d'autres effets que ceux qu'ils ont pour le Trésor public. Nous ne pouvons limiter ces effets en ne considérant que le seul Trésor. Ils ont des relations directes avec la production nationale, le travail, les salaires, l'indépendance commerciale de notre pays, et le législateur, sage et patriote, doit élargir le champ de sa vision pour les embrasser toutes.

Il faut que nous réduisions nos revenus; mais cette réduction peut se faire, j'en suis convaincu, sans qu'un fardeau moindre apparaisse comme plus onéreux que n'était un fardeau plus lourd, ce qui se produirait si des entraves et des impossibilités étaient, par les procédés mêmes employés pour cette réduction, mises en travers du capital et du travail. La liste des objets entrant en franchise peut être accrue sans danger à la condition de n'y faire figurer que des articles qui ne font pas aux nôtres, à ceux que l'industrie et le travail du pays peuvent fournir, une injuste concurrence. La suppression des droits intérieurs sur le tabac soulagerait un important produit agricole d'un fardeau qui ne lui avait été imposé que parce que le revenu des douanes était insuffisant. Et, d'autre part, si l'on arrive à prendre des précautions efficaces contre la fraude, les spiritueux employé dans les arts et manufactures pourraient être déchargés de l'impôt, ce qui offrirait aussi un procédé de réduction du surplus ne donnant lieu à aucune objection.

Jugés d'après les systèmes actuels, nous sommes, en fait, sans défenses côtières. Beaucoup de nos fortifications augmenteraient plutôt qu'elles ne diminueraient les périls de leurs garnisons, si elles avaient à subir le feu de canons perfectionnés, et il en est peu qui soient établies de façon à donner tout son effet à la portée plus considérable des canons que nous fabriquons actuellement pour la défense de nos côtes. Cette question générale a été à l'étude dans le Congrès il y a quelques années, et le vote de sommes destinées à la construction de grands canons rayés, vote qui eut lieu l'an der

Lier, était, j'en suis sûr, l'indication d'un projet de construction d'ouvrages convenables où pussent être installés ces canons. Un vote de fonds donnés maintenant dans cette intention n'amènerait pas l'exécution de travaux que nous serions incapables de garnir de canons d'un réel service.

La sécurité de nos villes de la côte contre une attaque ennemie ne devrait pas non plus dépendre des dispositions amicales des autres nations. Il devrait y avoir une seconde ligne entièrement sous notre surveillance. Je vous recommande d'une façon très pressante l'ouverture, pendant cette session, de crédits destinés à la construction de travaux de cette nature daus 110s ports les plus exposés.

J'approuve la proposition du Secrétaire de la guerre tendant à ce que des dispositions soient prises pour faire camper des compagnies de la garde nationale dans nos ouvrages de la côte chaque année pendant un temps déterminé, et pour les habituer à l'usage des gros canons. Je recommande aussi à la considération du Congrès son opinion qu'une augmentation de notre artillerie est chose désirable.

La question d'une propriété littéraire internationale a été fréquemment recommandée à l'attention du Congrès par mes prédécesseurs. Le vote d'une loi sur ce point serait au plus haut point sage et juste.

Nos lois sur la naturalisation devraient être révisées de façon à permettre de faire une enquête sur le caractère moral et les bonnes dispositions pour notre gouvernement, des personnes qui réclament la citoyenneté plus complètement. On ne peut atteindre ce but qu'en faisant un contrôle plus sévère des requêtes, en fixant des époques pour recevoir ces demandes, et en réclamant la présence d'une personne qui représentera le gouvernement dans l'enquête. Ceux qui sont les ennemis avoués de l'ordre social, ou qui abordent sur nos côtes pour augmenter l'influence néfaste et étendre les pratiques funestes d'une association qui brave nos lois, devraient se voir refuser non pas seulement les droits de citoyens, mais même un

domicile.

Le rapport du Secrétaire de l'intérieur fait connaitre les négociations du

gouvernement avec les tribus indiennes.

De substantiels progrès ont été accomplis en ce qui concerne l'élucation des jeunes Indiens en åge d'aller à l'école et la distribution de terres aux adultes. Il faut regretter que l'on n'ait pas plus tôt inauguré chez nous la politique qui consiste à ne plus entretenir de relations avec les tribus en bloc et à traiter l'Indien comme un individu. De larges réserves, occupées en comun, et le maintien de l'autorité des chefs et des principaux de la tribu ont enlevé à l'individu toute initiative en vue de se constituer une épargne, et les annuités que nous leur payons ont déterminé un mouvement réel vers un état de paupérisme déterminé.

I importe que les stipulations des traités que nous avons conclus avec eux soient strictement observées et que nos lois soient conçues pour le mieux des intérêts d'une population ignorante et sans ressort. Leurs Réserves sont actuellement entourées ordinairement de campements de populations blanches. Il n'est pas admissible que nous chassions de nouveau l'Indien vers la barbarie; nous devons, au contraire, par tous les moyens en notre pouvoir, l'amener à un état où il puisse se suffire à lui

même et agir en citoyen responsable. Les adultes, la première chose à en faire est de les mettre à l'agriculture et les enfants à l'école.

Une seconde conférence a commencé le 6 novembre entre la Commission et les Cherokees; elle n'a pas jusqu'ici donné de résultats et l'on ne pense pas qu'elle en puisse donnér immédiatement. Le syndicat pour l'élevage, qui occupe, à l'heure présente, leur territoire, est évidemment, pour partie. responsable des difficultés que nous rencontrons de ce côté. Le vaste territoire agricole qui constitue ce que l'on appelle le Cherooke Outlet, ne doit pas et ne peut pas être occupé pour y faire de l'élevage, à l'avantage de quelques-uns, au préjudice de l'intérêt public et de l'intérêt des Indiens euxmèmes. Les Etats-Unis ont certains droits sur ces terres. Ces droits, nous n'en userons pas de façon oppressive; mais il est inadmissible que ceux qui, par tolérance, occupent ces terres, s'interposent pour entraver les desseins sages et bienveillants du gouvernement. Je ne puis que croire que les avantages de no- propositions à la nation Cherokee en échange de leur plein abandon de ces ierres, avantages plus grands quand on les compare à d'autres propositions qui leur sont faites d'autre part, n'arrivent pas à les déterminer à une solution favorable.

"

Aujourd'hui, la loi accorde une pension à chaque soldat ou marin qui a été enrôlé au service des Etats-Unis pendant la guerre civile, et qui souffre actuellement d'une maladie ou d'une blessure dont l'origine est attribuable au service et à la fonction. Ces deux conditions nécessaires, c'est-à-dire l'inscription aux rôles militaires et l'incapacité de travail, sout ordinairement faciles à prouver; mais la troisième, T'origine de la blessure, est souvent difficile et, dans beaucoup de cas intéressants, impossible à prouver. Je ne mets pas en doute qu'un très grand nombre de ceux qui ont enduré la rigueur de nos plus sanglantes et plus dures campagnes sont, maintenant, incapables de travail par suite de maladies. qui sont, d'une façon certaine mais impossible à prouver, imputables au service. Il y a, outre ceux-ci, une autre catégorie intéressante. Elle se compose d'hommes ayant servi trois, quatre années pleines et même pour quelques-uns, vétérans réengagés, qui sont sortis sains et saufs des hasards de la guerre et des périls de la maladie, qu'on a toujours vus, prêts à tout événement, qui se sont trouvés a toutes les affaires de leur corps et qui, licenciés en pleine santé, ont cependant, depuis la fin de la guerre, combattant avec le mème esprit d'indomptable indépendance dans les combats de la vie civile, succombé sous les coups de la maladie ou de la fortune contraire.

Je n'ignore pas que le rôle des pensions entraîne déjà chaque année une lourde dépense; toutefois, cela ne me détourne pas de recommander au Congrès d'accorder des pensions à ceux des marins et soldats de la guerre civile qui, ayant reçu leur congé après avoir durant cette guerre honorablement et efficacement accompli leur service, n'ont aujourd'hui d'autres ressources que leur travail et, par suite de maladie ou de mauvaises chances, sont hors d'état de gagner leur vie. Beaucoup de ceux qui, à ces titres, auraient droit à des secours, vivent aujourd'hui de charités publiques; or, à mon sens, l'honneur du pays ne permet pas qu'ils continuent à figurer, indistinctement, à côté des pauvres, sur la liste des secours locaux : il faut des allocations spéciales et généreusement accordées par la nation à ceux qui l'ont servie si vaillamment et avec tant de désintéressement. Le

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pays, j'en suis couvaincu, approuvera avec générosité les mesures que nous prendrons en ce sens. Et je suis également cenvaincu que les survivants de l'armée et de la marine de l'Union éprouveront un sentiment de reconnaissance et de soulagement quand ils sauront qu'on a pris soin de façon convenable de cette classe digne et malheureuse de leurs anciens camarades.

Le 4 mars dernier, la Commission du service civil ne comptait qu'un seul membre. Les vacances furent comblées le 7 mai, et, depuis lors, les Commissaires se sont mis avec diligence, quoique en nombre disproportionné, à exécuter la loi. Je les ai assurés qu une aide cordiale leur serait apportée dans la mise à exécution fidèle et impartiale de la loi et des règles et règlements adoptés pour renforcer celle-ci."

Jusqu'ici le livre des éligibles a été fermé à tous, si ce n'est que des certificats furent faits à la requête des fonctionnaires qui l'ordonnaient. Cette réserve fut la source de beaucoup de soupçons et d'accusations de favoritisme dans l'application de la loi. Ce qui est secret est toujours suspecté; ce qui se fait à découvert peut être jugé. La commission, à la pleine approbation de tous ses membres, a actuellement ouvert au public la liste des éligibles. Les listes d'éligibles pour les bureaux de postes classés et pour les bureaux de douanes sont maintenant établies, aux yeux du public, dans les bureaux respectifs, comme le sout aussi les certificats de nominations.

Le but de la loi du Service civil était d'exclure absolument, relativement aux nominations faites en vertu de cette loi, toute autre considération que celle du mérite attesté par les examens. L'affaire se traite d'après la théorie que et les bureaux qui examinent et les fonctionnaires qui comment ignorent absolument tout ce qui se rapporte aux vues politiques et aux relations de toutes les personnes qui figurent sur les listes du Service civil. Il n'est pas, cependant, exagéré de dire que certaines investigations récentes du Congrès ont un peu ébranlé la confiance du Congrès dans l'impartialité des propositions pour la nomination.

Mon prédécesseur, le 4 janvier 1889, par un ordre exécutif qui devait produire effet le 15 mars, soumit le service postal des chemins de fer à la loi du Service civil. Des dispositions ont été prises pour que cet ordre entrât plus tôt en vigueur dans tout cas où une liste des éligibles serait obtenue plus tôt. Le 11 mars 1889, M. Lyman, alors membre unique de la commission, s'adressa à moi et m'écrivit qu'on ne pourrait pas avoir la liste des éligibles avant le 1er mai, et me demanda de reculer jusqu'à cette époque l'entrée en vigueur de cet ordre, en vertu de la même disposition contenue dans le premier ordre relatif aux Etats dans lesquels une liste d'éligibles serait obtenue plus tôt.

Par suite de la révision des règlements, de la nouvelle classification et de l'adjonction du service postal des chemins de fer, le travail de la commission a été considérablement augmenté, et le nombre actuel des secrétaires se trouve disproportionné. Je recommande d'accorder les secrétaires supplémentaires réclamés par la Commission.

Je recommande le vote de crédits pour la création d'un service postal au moyen de bateaux américains, entre nos ports et ceux de

maritime,

ARCH. DIPL. 1889.

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2 SERIE, T. XXXIII (95)

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