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idée de changer la politique qu'ils ont suivie jusqu'à présent à l'égard de ce

pays.

Le gouvernement considère comme son plus impérieux devoir de rétablir la prospérité en Irlande, el,pour atteindre ce but, il faut faire respecter les contrats et la liberté des contractants.

Abordant ensuite la politique extérieure, lord Salisbury a déclaré que toutes les nations montrent une généreuse rivalité dans l'œuvre de la civilisation de l'Afrique, et l'Angleterre n'a pas été la dernière à agir dans ce sens. La conférence antiesclavagiste qui se réunira à Bruxelles indique un mouvement dans l'opinion publique; toutes les nations peuvent s'unir pour combattre l'esclavage.

Après avoir rappelé la récente visite du prince,de Galles en Egypte, le chef du cabinet s'est exprimé en ces termes :

Le prince a pu constater les progrès énormes accomplis en Egypte depuis que l'Angleterre est venue au secours de ce pays. On a mis de l'ordre dans les finances, on a rendu les impôts moins lourds, l'armée égyptienne a été réorganisée.

Deux fois, les troupes égyptiennes ont repoussé les mahdistes, mais avec l'aide des généraux, des officiers et des soldats de l'Angleterre. Il n'est pas certain que, sans cette aide, pareil résultat eût été obtenu.

Le danger existe toujours. La puissance du khalife est grande encore sur le vaste territoire de l'Afrique centrale. Nous ne le savons que trop; ses succès sur Emin-Pacha ne sont pas si loin de nous, et il ne perdra aucune occasion de porter plus loin au sein même de l'Egypte les désastreuses batailles qu'il a déjà gagnées à Sinkat et à Khartoum.

Il est nécessaire que nous rappelions ici qu'il y a des gens qui nous disent que le moment est venu, tout en sauvegardant nos intérêts, d'évacuer l'Egypte. Nous avons entrepris de mettre l'Egypte à même de faire elle-même ses affaires, de se défendre contre les ennemis du dehors ou du dedans, mais le moment n'est pas encore venu de livrer l'Egypte à elle-même; il viendra dans un moment plus ou moins long. En attendant, notre politique ne changera pas.

J'ai peu de choses à vous dire de l'Europe. Les difficultés qui existent en Crète et qui ressemblent plus à un combat de factions qu'à une insurrection, sont, je suis heureux de le constater, en bonne voie d'arrangement.

Quant à notre politique, elle est bien connue du monde entier. Cette politique est avant tout basée sur le respect des traités, c'est-à-dire sur le maintien de la paix. Des bruits ont couru que la politique britannique s'était liée par certains engagements. Ce ne sont là que des bruits.

Nous voulons le maintien de la situation telle qu'elle est en Europe et dans la Méditerranée. S'il est un changement qui pourrait compromettre la paix, c'est bien celui qui consisterait à agrandir le territoire d'une puissance européenne aux dépens d'une autre. Un tel changement aurait la guerre pour résultat. Nous voulons tous éviter une pareille catastrophe.

Si la paix européenne est troublée, elle le sera grâce à l'influence néfaste de ces sentiments de jalousie qu'on appelle aspirations nationales. Pour le moment, je crois que les chances de paix sont plus grandes que jamais.

Affaires de Crète.

Le gouvernement anglais vient de publier un Livre Bleu sur les affaires de Crète. La correspondance diplomatique s'étend du 9 janvier 1888 au 29 août 1889. La plupart des dépêches ont été échangées par câble entre le marquis de Salisbury, l'ambassadeur d'Angleterre à Constantinople et le consul anglais en Crète.

Une dépêche circulaire du gouvernement grec du 5 août se plaint de la conduite des autorités turques en présence des troubles de Crète.

Le gouvernement d'Athènes ne pouvait pas envisager tranquillement la perspective d'avoir à nourrir 50,000 à 60.000 réfugiés crétois ; il a donc fait un appel aux grandes puissances d'envoyer immédiatement en Crète des forces navales suffisantes pour rétablir l'ordre et assurer le respect des propriétés et la sécurité des habitants. A défaut de cette action, il serait impossible au gouvernement hellénique de s'abstenir, lui-même, de prendre des mesures énergiques.

La circulaire ajoutait que toute la flotte grecque s'apprêtait à se rendre en Crète avec les troupes nécessaires pour être débarquées.

Le comte Kalnoky, en recevant cette circulaire, a exprimé l'opinion que les propositions grecques ne sont pas pratiques, mais il est prêt à adhérer à tout plan des puissances directement intéressées.

Le comte Kalnoky a été quelque peu inquiet du ton de la communication de M. Tricoupis; il craignait que tout évènement fâcheux en Crète ne provoquât la guerre qu'il est de l'intérêt général de l'Europe d'éviter; cependant l'AutricheHongrie ne s'intéresse qu'à un degré secondaire aux affaires crétoises.

Lord Salisbury, dans une dépêche à sir Robert Morier, déclare qu'il a informé le ministre hellénique que le gouvernemen! anglais, d'accord avec ses alliés, porterait la plus sérieuse attention à sa circulaire, et qu'il reconnaissait parfaitement la gravité des évènements de Crète. Mais en même temps, le marquis de Salisbury informait le cabinet grec que le gouvernement anglais ne saurait admettre que ces évènements pussent justifier une intervention effective de la part de la Grèce. En même temps, l'ambassadeur d'Angleterre à Constantinople était invité à faire connaître à la Porte que le gouvernement anglais avait l'espoir que la Turquie ne perdrait pas de temps pour rétablir l'ordre et donner satisfaction aux griefs, qu'ils émanent soit des chrétiens, soit des musulmans; qu'il était imprudent de mettre des armes aux mains des paysans indisciplinés, chrétiens ou tures, et que l'ordre était rétabli par les troupes régulières. M. Crispi télégraphia à Berlin, à Vienne et à Londres, afin que l'harmonie complete existat dans l'action des puissances européennes en Orient. Pour sa part, il ne pouvait pas voir, dans les évènements, un motif quelconque pour justifier des préparatifs de la part de la Grèce, dont il considérait l'attitude comme injustifiée. Le gouvernement allemand conseilla à la Porte, par l'intermédiaire de l'ambassadeur ottoman à Berlin, de rétablir immédiatement Ford re avec ses troupes seules, et il déclara qu'il ne saurait favoriser les prétentions de la Grèce. M. de Giers informa sir Robert Morier qu'il avait adressé des remot rances énergiques au gouvernement hellénique. Il fit remarquer que l'action proposée par la Grèce ne saurait être acceptée par aucune des puissances. M. de Giers télégraphia aussi à l'ambassadeur de Russie à Constantinople que tout en reconnaissant les droits de la Turquie, le gouvernement russe insistait pour que la Porte remplit les devoirs correspondant à ces droits, en rétablissant immédiatement l'ordre avec les égards commandés par l'humanité averne égale justice pour tous les habitants de la Crète.

puller informa Lord Lytton, le 10 août, qu'il avait exprimé au cabinet Free extrême étonnement que lui a causé la circulaire de M. Tricoupis, circulaire dont le ton ne s'accordait pas avec le langage antérieurement tenu par le ministre des affaires étrangères de Grèce.

y avait à ne pas obliger le Sultan à trailer comme un mouvement national ce qui n'était, en réalité, qu'une révolte contre les fonctionnaires locaux. Le gouvernement français regardait comme impossible l'intervention des puissances sans une enquête et un concert préalables, et il estimait que la Grèce agirait à ses risques et périls si elle entreprenait une action isolée. M. Spuller ne pouvait non plus admettre, sans une enquête locale et indépendante, les vues traitées dans la circulaire, et le gouvernement francais n'agirait pas sans en conférer au préalable avec les autres puissances. Lord Salisbury, le 12 août, exprima à l'ambassadeur de Turquie l'espoir que

la Porte ne perdrait pas de temps pour donner satisfaction aux griefs justifiés que les Crétois pourraient avoir.

Le marquis de Salisbury refusa de prendre l'engagement que l'Angleterre empêcherait par la force l'intervention de la Grèce.

M. de Giers, dans une conversation avec sir Robert Morier, suggéra l'idée de faire agir de concert le corps consulaire à la Canée, mais le consul d'Angleterre en Crète télégraphia, le 10 août, à Lord Salisbury pour déconseiller une telle action. Il déclarait que les griefs des musulmans étaient aussi grands que ceux des chrétiens. Le 25 août, il télégraphia pour signaler une amélioration dans la situation, devenue, disait-il, satisfaisante.

GRÈCE

La Chambre des députés, dans sa séance du 11 novembre, a discuté l'interpellation sur les affaires de Crète.

M. Delyannis critique la note adressée aux puissances, si elle est telle que l'ont publiée les journaux. I relève les contradictions de cette note. Il dit que la situation en Crète est anormale. La Porte ne peut à elle seule rétablir l'ordre. C'est pourquoi il demande aux puissances d'intervenir. Autrement, le gouvernement devrait agir; pourtant M. Tricoupis a donné le conseil aux Crétois de se soumettre, et aidé les Turcs à occuper le pays. De plus, il a défendu d'exporter des armes. Les intérêts helléniques, mal défendus dans ces conditions, forcent l'opposition à prendre la parole.

M. Tricoupis répond que le gouvernement est seul responsable de ses actes et que personne n'a le droit de les interpréter. il est faux qu'il ait défendu d'exporter des munitions; il a refusé seulement les munitions appartenant à l'Etat. Il a conseillé aux Crétois la modération: il ne pouvait et ne devait pas donner un autre conseil en présence de la situation de l'Europe.

Le gouvernement grec est seul juge des questions intéressant l'hellénisme en Orient, et il lui appartient de dire ou d'agir, selon que les circonstances commandent telle ou telle résolution. M. Tricoupis déclare que le cabinet n'entend pas déposer à la Chambre les pièces diplomatiques relatives à la question. Il demande en terminant un vole de confiance.

Incidemment. M. Tricoupis a parlé des dispositions toujours peu bienveillantes de la Porte chaque fois qu'est soulevée une question intéressant la Grèce. Le gouvernement, au surplus, continuera les préparatifs et la réorganisation des finances du pays pour trouver un terrain solide lorsqu'il croira opportun d'inter

venir.

Le prince héritier de Grèce a remercié par lettre, en son nom et en celui de la princesse sa femme, le magistrat et le conseil municipal de Berlin qui les avaient félicités à l'occasion de leur mariage.

Le prince dit qu'il se souviendra toujours avec joie des beaux jours qu'il a passés dans la capitale de l'Allemagne, lorsqu'il lui fut permis de prendre part aux exercices de l'armée allemande et d'admirer l'ordre parfait de l'adminis tration municipale, et qu'enfin le Tout-Puissant lui accorda la grâce de jeter les bases de son futur bonheur domestique. Jamais, dit-il, il ne cessera, non plus que la princesse, de partager les joies comme les souffrances qui seront départies à la population berlinoise.

Cette lettre a donné lieu à un incident à la Chambre des députés de Grèce. Dans la séance du 26 novembre, M. Missyrlis, député de l'opposition, a interpellé le gouvernement sur la réponse du prince héritier aux félicitations de la municipalité de Berlin et sur la responsabilité du ministère à cet égard.

M. Tricoupis a répondu que le prince, n'ayant aucune fonction officielle, est

libre d'écrire sans que la responsabilité légale du ministère soit engagée. Sans doute le cabinet assume la responsabilité morale des actes de la famille royale; mais, dans le cas actuel, la dépêche du prince était un simple acte de courtoisie paraphrasant presque textuellement les voeux et les félicitations de la municipalité de Berlin, sans portée politique et sans intention blessante pour la France.

Si, dans les mêmes circonstances, le conseil municipal de Paris avait adressé des souhaits au duc de Sparte, il aurait reçu la même réponse, car la famille royale connaît et partage les sentiments de reconnaissance du pays à l'égard de la France.

M. Delyannis a engagé ses amis à trouver les explications du ministère satisfaisantes.

L'incident été clos.

ITALIE

Le roi a ouvert, le 23 novembre, la session parlementaire de 1889-1890. Dans son discours, le roi commence par exprimer un sentiment d'orgueil, que tous les Italiens doivent partager, en voyant que l'œuvre de l'unité et de la liberté de l'Italie s'est consolidée au point de ne plus craindre ni embûches, ni danger.

L'Italie a fait en trente ans ce qui a été le travail d'un siècle pour d'autres nations.

Mon père a donné l'indépendance à la patrie. J'ai pu, avec votre concours, donner l'égalité à tous les citoyens.

Aujourd'hui, tout le monde contribue à l'administration de l'Etat, le complet exercice de la vie publique ayant été accordé à toutes les classes de la société et la sincérité du vole étant garantie.

Nous pouvons saluer avec joie les nouvelles représentations des communes des provinces, car elles sont populaires.

L'application de la nouvelle loi communale et provinciale a prouvé qu'il peut y avoir en Italie des divergences particulières, mais que le peuple est uni. Il a confiance dans les institutions et il est unanime dans le culte de la patrie.

Vous allez procéder d'accord à l'étude des problèmes sociaux que personne ne saurait désormais oublier et à l'égard desquels tout retard deviendrait une faute.

Je fais consister la gloire de mon règne surtout dans le bien-être des petits, afin que la plus grande gloire de l'Italie découle du consentement de tous.

Le roi a ensuite annoncé la présentation de divers projets de loi, notamment sur la réforme des institutions de bienfaisauce, la protection de la vie des ouvriers dans leur travail, l'amélioration du sort des instituteurs, l'unification de l'enseignement dans les écoles primaires, la simplification et l'économie dans l'administration de l'Etat, etc...

L'Italie sort de la crise dont l'agriculture et le commerce ont souffert pendant des années. Pour leur laisser le temps de se remettre complètement, le gouver nement ne vous demandera pas de nouveaux impôts.

Quand le budget de l'Etat se sera relevé par l'augmentation naturelle des revenus publics, l'accroissement de la richesse générale suggérera spontanément les contributions éventuelles qu'elle pourra être appelée à subir sans trop de peine; ce qui n'aurait lieu que dans le cas où la légère différence entre les recettes et les dépenses se maintiendrait, différence que, d'accord avec le gouvernement, vous saurez faire cesser.

Voici la partie du discours du Trône relative à la politique étrangère :
Dans l'émulation de l'activité universelle, vous avez favorisé la production

italienne, mais sa protection ne doit pas s'inspirer de défiances et de soupçons. Il ne faut pas, sans profit pour les peuples, empêcher les réformes qui, en abaissant les frontières, rendent plus facile l'échange des produits et plus amicales les relations internationales.

Maintenant que vous avez solidement établi le développement de l'industrie, le gouvernement vous proposera d'abolir les tarifs différentiels entre l'Italie et la France, que vous avez approuvés dans une période de transition, mais qui, s'ils étaient maintenus, empêcheraient de progresser vers un régime commercial plus libéral, quoique garanti. Et mou gouvernement ne s'y refusera pas, s'il est secondé.

Par ces mesures, par la pratique constante d'une politique aussi juste que digne, nous visons à ce repos des esprits qui répond au caractère serein du peuple italien et est la garantie la plus solide de la paix.

La paix parait assurée à l'Europe aujourd'hui plus que jamais, grâce au conseil des grandes puissances, à mon œuvre et à celle de mes alliés.

Les questions qui peuvent la troubler ne sont pas toutes résolues. Nous continuerons done, avec un soin vigilant, mais sans trop charger le budget, à pourvoir aux besoins de l'armée et de la marine, qui sont les remparts de notre unité et sont, avec notre droit, les interprètes éloquents de nos intérêts dans le monde.

Mais j'ai la confiance qu'on ne devra pas, grâce à la sagesse des gouvernements et à la prudence des peuples, employer les armes préparées par tous. Nous les déposerons en Afrique où le succès qui favorise ceux qui savent le mériter, a souri à notre politique au point que de vastes possessions nous sont assurées une large sphère d'action est désormais ouverte à notre influence. Des arrangements internationaux qu'on discute avec notre participation, nous procureront, espérons-le, la gloire de servir efficacement la cause de l'humanité dans un continent où la barbarie, sous sa forme la plus cruelle, l'offense

encore.

:

En attendant, nous ferous une propagande de civilisation dans nos nouvelles frontières et auprès du souverain et des populations qui ont confiance dans notre loyale amitié, et, comme dans les temps glorieux où le général italien élargissait les frontières du monde connu, tous profiteront de notre œuvre.

C'est ainsi que j'entends, avec mon gouvernement et vous, faire bénir le nom de la nouvelle Italie.

Le gouvernement italien a notifié aux puissances signataires de l'acte général de la conférence de Berlin qu'il a, le 15 novembre, assumé le protectorat des parties du littoral oriental de l'Afrique, depuis la limite du sultanat d'Oppia jusqu'à Kismaju, au delà de l'Equateur.

La limite nord du nouveau protectorat italien, au 2o degré 1/2, coïncide avec la limite sud du sultanat d'Oppia, déjà placé sous le protectorat italien en verlu de la notification du 16 mai dernier.

Le ministère de l'agriculture et du commerce a publié une statistique détaillée de l'émigration italienne pendant l'année 1888.

Il résulte de ce document que 290,936 individus ont émigré en 1888, contre 215,665 en 1887 et 167,829 en 1886. Durant les deux dernières années, l'émigration a donc augmenté de plus de 120,000 individus. Suivant le rapport, la plus grande partie ont émigré à cause de la misère, des impôts excessifs, des mauvaises récoltes et de la crise agraire. Un grand nombre d'émigrants sont partis sans aucune ressource. Plusieurs ont même été forcés de vendre leur chaumière et leur bétail pour pouvoir partir.

La plus grande partie des émigrants se rendent à la Plata, aux Etats-Unis et au Brésil.

Le rapport insiste sur la nécessité de prendre des mesures pour enrayer le mouvement d'émigration et pour entraver l'action des agences d'émigration,

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