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them to the conclusions arising from them; which they readily embraced from observing their use to Mankind, without understanding the grounds on which they stood.

The Translator's success was such as might be expected from every attempt to ease or soften POPERY, though directed to its firmer Establishment. For, the politic directors of that Superstition having long since filled up their measure of unrighteousness, Providence will not suffer them to be wise even in their own Generation. The Minister was jealous of principles, and plans of policy, which came from the schools of Liberty and Reason: Neither could he relish or understand them, though dressed up and recommended by some of the ablest Doctors of his own Church. It is a trite observation, that Divines make bad Politicians; I believe it is more generally true, that Politicians are but bad Divines; and especially, secularized Politicians, such as our Cardinal. Yet had this great Man been in the Direction, under a Government like ours, are we to think he would then have slighted a Work which only professes to shew on what solid grounds the fundamental Constitutions of it are erected? By no means. Though his maxims of Policy might not suffer him to countenance Innovations, how just and beneficial soever; yet the dictates of Common sense would have led him to encourage all attempts of supporting the established System of things, on reasonable principles.

COPIE D'UNE

LETTRE

Ecrite à M le Cardinal de FLEURY, en lui envoyant les Dissertations sur l'Union de la Religion, de la Morale, & de la Politique; tirées d'un Ouvrage de Mr. Warburton.

PERMETTEZ moi, M. de presenter à votre Eminence des Dissertations sur l'Union de la Religion, de la Morale, & de la Politique, tirées de l'Ouvrage d'un savant Anglois. Je presumerai d'en parler avec d'autant plus de liberté que je n'a gueres fait que traduire & qu'extraire. Ce n'est pas sans de puissans motifs que j'ai entrepris cet ouvrage, & que je prens la liberté de vous le presenter. Frapé des progrès de l'irreligion, & de la decadence des mœurs, qui en est toujours une suite infaillible, instruit par l'histoire de toutes les nations, & EN PARTICULIER PAR MON SEJOUR EN ANGLETERRE, DES MAUX FUNESTES QUE PRODUIT, DANS TOUTES LES BRANCHES DU GOUVERNEMENT, LE RELACHEMENT DES PARTICULIERS DANS LA PRATIQUE DE LA VERTU & DES DEVOIRS RELIGIEUX; trop persuadé que l'Angleterre n'est pas le seul pays où l'irreligion ait repandu son poison contagieux, j'ai cru que l'ouvrage le plus utile au quel un bon citoyen put s'appliquer, étoit de tacher d'arrêter le cours d'un libertinage si pernicieux, d'exposer les chimeres ainsi que l'ignorance des esprits forts, & de demontrer alternativement l'utilité de la Religion par sa verité, & sa verité par son utilité. Pour mettre cette grande verité

dans

dans tout son jour, j'ai aprofondi autant qu'il m'étoit possible la conduite de tous les Legislateurs & les sentimens de tous les Philosophes; discutions qui ouvrent d'elles-mêmes un beau champ à la literature.

MAIS, M". j'ose dire que ce n'est point assez que de s'oposer aux excès de l'irreligion, si l'on ne s'opose en même tems aux abus de la Religion même. L'histoire de presque toutes les nations modernes de l'Europe offre des tableaux bien touchans des maux qu'a produit l'abus de la Religion: Et pour ne se point faire d'illusion, que ne doit-on point craindre du feu que couvrent les dissensions qui divisent encore aujourd'hui les esprits, & dont l'eclat n'est retenu que par la sagesse & la moderation de votre Eminence? J'ai toujours été extrémement frapé d'un passage de St. Chrysostome, je que vous demande la permission de raporter ici. HÆC EST CHRISTIANISMI REgula,

HÆC ILLIUS EXACTA DEFINITIO, HIC VERTEX SUPRA OMNIA EMINENS, PUBLICE UTILITATI CONSULERE. C'est le caractere essentiel de la Religion que de s'allier avec l'utilité de l'Etat. Et cependant de combien de calamitez la religion n'a-t-elle pas été la source, elle que n'est destinée qu'à produire des fruits salutaires? On abuse des meilleures choses, & c'est l'abus, que l'on fait de la RELIGION, contre lequel je me suis proposé d'elever une barriere qui marque tout l'usage que l'on en peut, & que l'on en doit faire, & qui fixe le point où l'on doit s'arrêter. Je n'ai travaillé sur les principes d'aucun parti: je n'ai absolument songé qu'à trouver le point critique de reunion où se concentrent LA VERITE & L'UTILITE; Quoique je me suis aidé du secours de quelques uns de nos Theologiens les plus respectables, j'ai moins songé à puiser dans leurs ouvrages, que dans les sources

primitives

primitives d'un raisonnement fondé sur la nature & l'essence même des choses. Un long sejour dans des pays où la diversité des religions ne produit aucun desordre a contribué à me mettre sur la voye du vrai, & m'y a ensuite affermi: j'ai marché avec d'autant plus de sureté que je me suis trouvé guidé par l'experience des autres nations: j'ai même trouvé ces matieres savament & profondement discutées par des Theologiens de l'Eglise Anglicane: un nombre infini d'ecrits ont paru sur ce sujet: la liberté de tout dire a fait, qu'aucune dificulté n'a été supprimée, & aucune n'a été proposée qu'elle n'ait été clairement & solidement expliquée.

Je laisserois à la lecture de CES DISSERTATIONS à devoiler ce seul remede qu'il convienne, & que l'on puisse appliquer eficacement & salutairement aux desordres de religion, si les ocupations importantes & multipliées de votre Eminence pouvoient lui permettre une lecture aussi longue. Ce remede, c'est l'etablissement d'un Acte par lequel l'Etat s'assure que tous ceux qui remplissent des postes publics, soit civils ou religieux, se conforment à la Religion dominante: c'est, en d'autres mots, la requisition ou d'un Serment, ou de la signature d'un Formulaire. J'espere en avoir demontré la justice & la necessité, sans insister sur d'autres principes que sur ceux de l'Equité naturelle & de la prudence universelle de tous les Etats polices: genre de demonstration que je ne sache pas que personne eut encore entrepris, & qui cependant est essentiel.

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Je sais que je dois m'attendre à essuyer un orage violent de la part d'un Parti * qui ne s'est rendu que

*Les Jansenistes.

trop

trop populaire, & dont tout le credit est fondé sur l'illusion & le cagotisme. Mais j'ai tout lieu d'esperer que cet orage se dessipera de lui-même, lorsque l'on verra que la requisition de la signature d'un formulaire, bornée, comme je le propose, aux personnes qui veulent occuper des emplois publics, n'attaque en rien la liberté des consciences, & qu'elle se trouve entierement exemte de tous les reproches de persecution. C'est là je crois le seul moyen de rendre inutiles toutes les ruses d'un parti extrémement habile à s'emprevaloir; car pour peu que l'on examine avec attention, il n'est pas difficile de decouvrir ce qui lui attire un si grand nombre de proselytes. La plupart des particuliers ne sont pas capables de juger des matieres theologiques qui separent les deux partis. Le François a naturellement l'ame noble & genereuse, en sorte que le parti qui peut faire accroire qu'il est persecuté, ce parti, soit bon ou mauvais, ne peut manquer d'avoir un grand nombre de partisans. Rien ne le prouve mieux qu'un trait fort remarquable raporté par Brant, dans son Histoire de la Reformation des Pays Bas, Livre qui fait l'admiration de tous les Hollandois compatriotes de l'Auteur; estimé par tous les Etrangers qui le connoissent, & qui, quoique l'ouvrage d'un Protestant, renferme bien des connoissances utiles & instructives pour un Lecteur Catholique. Cet Historien raporte qu'avant la revocation de l'Edit de Nantes, quelques Religionaires du Poitou passerent en Angleterre, où interrogez sur leur foi, & en particulier sur le nombre des sacramens, bonnes gens, souverainement ignorans, repondirent qu'il y en avoit trois, le Pere, le Fils, & le St. Esprit. Comment se peut-il que des gens eussent tant de zele que d'abandonner leur patrie, et tout ce qui leur étoit cher, pour une Religion qu'ils ne connois VOL. VII.

C

ces

soient

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