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Pérou, la Colombie et le Venezuela, il n'y a pas à noter d'événements politiques. A Cuba, l'occupation américaine a été maintenue à titre provisoire. A Saint-Domingue, les États-Unis ont pris en main le contrôle financier de l'île pour assurer le règlement des créances étrangères.

Japon. - Le Japon, indépendamment de son conflit avec les États-Unis, au cours duquel il a montré un invariable sang-froid, s'est consacré à l'accroissement de ses forces militaires et navales, et aux négociations avec la Russie et la France. Les négociations. avec la France, dont nous avons plus haut indiqué le caractère, se sont terminées au mois de juin 1907. Elles ont été accueillies par l'opinion japonaise de la façon la plus sympathique. La convention russo-japonaise publiée en août 1907 a été dans son ensemble très favorable au Japon : il en devait être ainsi puisqu'elle n'était en somme que le développement du traité de Portsmouth. Des escadres japonaises sont venues en Europe, notamment en France où elles ont été très fêtées.

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Chine. La Chine n'a point cessé de mener une existence apathique sur laquelle on manque de renseignements absolument précis. Un nouveau cabinet présidé par le prince Tching a annoncé tout un plan de réformes (novembre 1906). La plus considérable de toutes, l'édit prohibant la consommation de l'opium, est de six semaines antérieure à la formation de ce cabinet. La Russie a commencé à la date fixée par le traité de Portsmouth, l'évacuation des territoires chinois qu'elle occupait encore.

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Siam. Le Siam a signé avec la France, en mars 1907, un important traité, qui restitue au roi de Cambodge les riches provinces de Battambang, Siem Reap et Sisophon, rend au Siam le territoire de Kratt et de Dansaï et règle à sa satisfaction, sans léser nos intérêts, la question des protégés. En juin, le roi Choulalongkorn a été l'hôte de la France.

Perse. La Perse, après avoir été troublée diplomatiquement par le conflit avec la Turquie, a connu les troubles intérieurs. En vertu de la constitution de septembre 1906, des élections ont eu

VIE POLIT. 1906-07.

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lieu en novembre et la première assemblée s'est réunie le 4 janvier 1907. Quelques jours après, le 9, le Chah Mouzzaffer ed Dine est mort et a eu pour successeur son fils Mohammed Ali. L'agitation aggravée par les embarras financiers a continué. Le 1er septembre 1907, le grand vizir a été assassiné. La convention anglorusse a été mal accueillie à Téhéran. Il convient de noter les efforts de la diplomatie allemande en Perse, efforts qui ne rencontrent guère de résistance que de la part de la Russie.

Afghanistan.-L'Afghanistan s'est incontestablement rapproché de l'Angleterre à la suite du traité Dane. En janvier 1907, l'émir a rendu visite à lord Minto, vice-roi des Indes. Le traité anglo-russe a enregistré cette situation.

Conférence de La Haye. L'Europe et le monde au total quarante-quatre États ont cherché à la conférence de La Haye à élaborer des règles générales applicables à l'ensemble des puissances. Cette tentative n'a été couronnée que d'un succès médiocre. On n'a pu s'entendre ni pour limiter les armements, ni pour organiser l'arbitrage obligatoire, ni pour créer un tribunal permanent de justice arbitrale, ni pour fixer un délai en matière de déclaration de guerre. On a réalisé quelques améliorations pratiques (procédure de l'arbitrage, des commissions d'enquêtes, loi de la guerre terrestre et maritime, recouvrement des dettes, droits des neutres.) On a adopté enfin un intéressant projet sur la cour internationale des prises maritimes, cette cour étant le premier embryon d'une juridiction internationale, qu'il conviendra d'ailleurs de juger à l'œuvre. L'issue de la conférence ne permet pas de penser que la paix soit, après elle, plus forte qu'auparavant. Et tout en rendant hommage au mérite des plénipotentiaires, notamment des représentants de la France, force est de constater que la puissance militaire reste, aujourd'hui comme hier, l'unique garantie de l'indépendance et de l'existence des peuples.

FRANCE

1. LE MOUVEMENT politique de 1899 A 1906 (p. 20).

II. LA POLITIQUE INTERIEURE (p. 23). Le ministère Sarrien-Clemenceau (p. 23). Les élections générales de mai 1906 (p. 24). Le projet de budget pour 1907; le rapport de M. Poincaré au Sénat, 1906 (p. 25).

Formation du ministère Clemenceau, octobre 1906 (p. 26). La déclaration ministérielle (p. 27).

Application de la loi de séparation des Églises et de l'État. Interpellations à la Chambre, 5-13 novembre 1906 (p. 28). Instructions de M. Briand, ministre des Cultes circulaires des 1er et 7 décembre (p. 29). Expulsion de Mar Montagnini di Mirabello, 11 décembre (p. 30). La loi du 2 janvier 1907, concernant l'exercice public du culte (p. 31). La réforme de la loi sur les réunions publiques, loi du 28 mars (p. 32).

Questions financières. Projet de rachat de la Compagnie du chemin de fer de l'Ouest; débats à la Chambre et au Sénat, décembre 1906 (p. 33). Le budget de 1907 (p. 35). Le projet d'impôt sur le revenu de M. Caillaux, ministre des finances (p. 37).

Questions sociales. La création d'un ministère du Travail (p. 41). L'application de la loi sur le repos hebdomadaire (p. 42). La grève des électriciens à Paris, 8 mars; interpellation de M. Jaurès, 11 mars (p. 43). Grèves diverses (p. 43). Les syndicats de fonctionnaires; mémoire de la Fédération des instituteurs au président du Conseil (p. 44); débats à la Chambre, 7-14 mai (p. 45).

La crise viticole dans le Midi (p. 46). Interpellation à la Chambre, juin (p. 48).

Questions militaires. L'armée. Application du service de deux ans (p. 49). La marine (p. 50).

Le mouvement législatif (p. 51 ). Les élections partielles (p. 51). Le 4o Congrès du parti socialiste à Nancy, août (p. 53).

III. LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE (p. 54). Le commerce extérieur p. 54). Le commerce intérieur (p. 55). L'agriculture (p. 56), Les cooperatives de consommation (p. 57). Le mouvement de la population (p. 58).

IV. LA POLITIQUE EXTÉRIEURE (p. 58).

L'action française au Maroc (p. 59). Interpellation Jaurès, 29 novembre6 décembre (p. 60). Déclarations du ministre des Affaires étrangères à la Chambre, 5 juillet (p. 61).

La convention franco-japonaise, 10 juin 1907 (p. 62). La France à la Conférence de La Haye (p. 62).

Conventions commerciales (p. 62). Conventions relatives à la propriété littéraire et artistique (p. 63). Conventions relatives aux Nouvelles-Hébrides (p. 63), à l'Abyssinie (p. 63). Traité avec le Siam, 21 mars 1907 (p. 64).

Visites du roi de Norvège, 28-31 mai (p. 61); du roi de Danemark, 14 juin (p. 64).

V. LES COLONIES (p. 65).

Algérie (p. 65). Tunisie (p. 65), Afrique occidentale (p. 65). Madagascar (p. 66). Indo-Chine (p. 66).

I

LE MOUVEMENT POLITIQUE DE 1899 A 1906

Depuis l'avènement du ministère Waldeck-Rousseau (22 juin 1899), la politique, dite de concentration, pratiquée depuis 1877, sous la direction alternative des opportunistes et des radicaux, semble abandonnée. Pour lutter contre le développement des influences réactionnaires et cléricales, un bloc comprenant tous les députés de gauche, sans en excepter les socialistes, se constitua sous l'égide de M. Waldeck-Rousseau.

Les progressistes furent mis en dehors de la majorité. Contestant l'imminence du péril réactionnaire, ils repoussèrent toute alliance avec les partisans du « bouleversement social» et combattirent vigoureusement, mais sans succès, les mesures législatives proposées par le ministère. Lorsqu'en mai 1902, M. WaldeckRousseau, après avoir obtenu le vote de la loi sur les associations, se retira au lendemain des élections générales qui avaient sanctionné sa politique, son successeur, M. Combes, manifesta la volonté de poursuivre la même ligne de conduite.

Mais peu à peu la politique ministérielle s'accentua. Un Comité, désigné sous le titre de « délégation des gauches », fut constitué par les groupes parlementaires de la majorité. Son rôle était d'assurer l'entente avec le ministère, mais, par une lente évolution, la délégation prit une telle importance qu'elle imposa souvent au gouvernement ses propres volontés.

Deux tendances principales dominèrent l'œuvre du ministère de M. Combes l'une concerne sa politique religieuse, l'autre sa politique sociale.

Le développement des congrégations religieuses avait motivé le vote de la loi du 1er juillet 1901. Mais M. Waldeck-Rousseau, son auteur, s'était retiré avant d'en avoir assuré l'application. Cette mission échut au nouveau cabinet qui compléta, par la suppression de l'enseignement congréganiste, l'ensemble des mesures prises

contre l'esprit clérical. Cette lutte entraîna bientôt des froissements avec les représentants officiels de l'Église catholique; des difficultés d'ordre administratif, puis le voyage du Président de la République à Rome, en avril 1904, provoquèrent la rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège et le dépôt par M. Combes d'un projet sur la séparation des Églises et de l'État. En matière sociale, le gouvernement et le Parlement cherchèrent à assurer l'amélioration matérielle du sort des travailleurs pour contre-balancer les efforts faits par le parti conservateur pour mériter la confiance des masses populaires. Ils poursuivirent parallèlement l'étude de plusieurs projets, notamment de la loi sur l'assistance aux vieillards, aux infirmes et aux incurables, sur les enfants assistés, sur les retraites ouvrières et sur le contrôle des Sociétés d'assurances en cas de décès.

En même temps, les ministres de la Guerre et de la Marine, pour donner des gages aux groupes d'extrême-gauche et aux partisans des doctrines pacifistes, réduisaient l'importance des crédits militaires ou arrêtaient leur développement. S'appuyant enfin sur la situation internationale, ils faisaient même entrevoir la possibilité de réduire la durée du service militaire.

Mais peu de propositions ou de projets furent définitivement. adoptés sous le ministère de M. Combes. Des événements politiques, la divulgation des relations établies par le gouvernement avec une association secrète en vue d'obtenir des renseignements confidentiels sur l'attitude de certains officiers et fonctionnaires, provoquèrent la retraite du président du Conseil au début de 1905. Le pouvoir fut transmis à M. Rouvier (24 janvier).

Celui-ci fit voter le projet sur la séparation des Églises et de l'État, déposé par M. Combes; il hâta et obtint l'adoption des lois sociales et la réforme de la législation sur le recrutement. Mais l'attention fut bientôt détournée de la politique intérieure pour se concentrer sur la situation extérieure.

De nombreux changements s'étaient, en effet, opérés dans les relations diplomatiques européennes. La France, au début du XX* siècle, forte de l'appui donné par l'alliance russe, avait été sollicitée par deux combinaisons. L'Allemagne, se départissant de l'attitude hostile qu'elle avait jusqu'alors observée à notre égard, semblait disposée à examiner avec bienveillance les questions

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