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ce droit pour les fonctionnaires, même pour les fonctionnaires d'ordre militaire. Seulement, à l'égard de ceux-ci, tout en se déclarant disposé à accueillir leurs vœux et réclamations, même se rapportant au service, il entend conserver sa liberté d'action, indispensable à tout gouvernement.

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L'entente hollando-belge. Pendant toute l'année 1906-1907, la question d'un accord hollando-belge est restée à l'ordre du jour. C'est en octobre-novembre 1905 que la question s'est trouvée lancée à la suite d'une série d'articles retentissants publiés par M. Eugène Baie dans le Petit Bleu de Bruxelles. Elle souleva aussitôt les plus ardentes polémiques dans les deux pays et à l'étranger, notamment en Allemagne. Cette entente, orientée d'abord dans le sens économique, mais qui se présentait comme le meilleur moyen pour deux États faibles de se protéger contre une agression extérieure, paraissait une mesure de précaution prise contre l'Allemagne. Aussi les flamingants, qui auraient dû être les plus intéressés à favoriser cette propagande, puisqu'ils ont avec les Hollandais une véritable communauté de race et de langue, ont-ils accueilli diversement cette idée, parce qu'ils subissent plus ou moins certaines influences allemandes. Si l'idée d'une entente entre la Belgique et la Hollande parait à première vue désirable pour les deux pays, parce qu'elle représenterait un accroissement sérieux de force et de sécurité, de graves obstacles d'ordre économique et militaire s'élèvent contre elle : la Hollande est libre échangiste et la Belgique protectionniste. En admettant que l'on puisse arriver à une unification des tarifs douaniers, il faudrait aussi une réforme fiscale pour unifier les impôts de consommation qui tiennent en Hollande une place proportionnellement plus considérable qu'en Belgique dans le budget national: en Hollande, 30 p. 100 et en Belgique 17,8 p. 100. Puis les Hollandais ont le service personnel et obligatoire, les Belges ne l'ont pas et ne paraissent pas désireux d'accepter cette charge. Enfin, la Belgique est un État neutre, la Hollande ne l'est pas, et les jurisconsultes se demandent si la neutralité de la Belgique ne lui interdit pas de contracter des alliances.

Cependant, malgré ces obstacles, l'idée a fait son chemin. Le discours du trône hollandais de 1906 semblait ouvrir la voie à un accord économique, puisqu'il annonçait une modification des droits d'accise sur le sucre et sur l'alcool, plus élevés jusqu'à ce jour en Hollande qu'en Belgique. Ces droits seront abaissés de manière à se trouver presque uniformes dans les deux pays.

Puis, un comité hollando-belge dû à l'initiative privée a été formé pour examiner la question sur toutes ses faces. Il a déjà provoqué en février 1907 des conférences entre officiers hollandais et belges sur la situation militaire des deux pays, conférences qui avaient même paru un peu prématurées et dangereuses, le problème de l'entente devant être d'abord résolu.

C'est ce que la commission qui s'est réunie à Bruxelles en novembre 1907 a compris. Elle se composait de personnalités éminentes des Parlements des deux pays, tels que MM. de Marezoyens, Hemskerk, Talma, Treub, Patijn, du côté hollandais, et de MM. Lejeune, Dupont, Janson, Carton de Wiart, du côté belge. L'ouverture des travaux de la conférence a eu lieu lundi 4 novembre. M. Beernaert fut choisi comme président. Des sous-commissions furent constituées : quelques-unes des questions qu'elles avaient à résoudre ne se présentaient pas comme très ardues, ainsi la question des jugements exécutoires dans les deux pays ou celle de l'équivalence des diplômes universitaires des deux nations. Mais on avait l'impression que l'œuvre entreprise serait dans son ensemble assez longue et assez difficile à mener à bonne fin.

On commenta beaucoup le fait qu'aucun membre du gouvernement belge n'assista à l'ouverture de la conférence. On l'expliqua par une démarche simultanée de l'Allemagne à Bruxelles et à La Haye, où l'on se serait borné à faire observer qu'il ne s'agissait que d'une initiative privée. L'agence officieuse Wolf et l'officieuse Correspondance de l'Allemagne du Sud démentirent naturellement les bruits d'une pression diplomatique quelconque de la part du gouvernement de Berlin.

1. Les relations hollando-belges ont donné lieu depuis deux ans à toute une bibliographie. Il faut citer outre l'enquête publiée dans le Petit Bleu de Bruxelles par M. Baie, les articles du général Langlois parus dans le Temps en août 1906 et réunis en brochure, les articles de MM. Graux et de Marezoyens, publiés dans la Revue économique internationale, le rapport rédigé par MM. Hennebicq, Keters, Marq et Soudan au nom de la Fédération

Les Indes Néerlandaises. La rébellion qui depuis plus de trente ans a été à l'état endémique à Sumatra a paru à peu près vaincue dans ces dernières années, grâce aux efforts du général van Hentz qui a été nommé en 1905 gouverneur général des Indes. Toutefois la pacification est loin d'être accomplie et le gouverneur d'Atchin, le général van Daalen, a eu les honneurs d'une discussion à la deuxième Chambre des États généraux au cours de la session d'automne de 1907. On a signalé de nombreux actes de justice sommaire et de cruauté, massacres de femmes et d'enfants dont se seraient rendues coupables les troupes coloniales. Parmi les réformes qu'il conviendrait d'apporter à ce régime, on a mis en avant l'augmentation des troupes et l'adjonction au gouverneur d'Atchin d'un conseil civil afin que le système d'administration cessât d'être complètement militaire. Pour donner satisfaction à la seconde Chambre, le ministre des Colonies a annoncé qu'il demanderait au général van Hentz de se rendre à Atchin et d'y procéder à une enquête, dont les résultats seraient aussitôt que possible communiqués aux membres des États généraux.

Le discours royal du 17 septembre 1907 avait, d'ailleurs, annoncé que les efforts faits pour affermir aux Indes l'autorité néerlandaises bénéficieraient aux indigènes.

Au point de vue financier les Indes néerlandaises jouissent complètement de l'autonomie. Le budget des dépenses s'élevait en 1907 à 166.966.000 florins, dont 28 millions sont dépensés aux Pays-Bas et 138 millions aux colonies mêmes. Les principales dépenses portaient sur la guerre (26.570.000 florins), les Travaux publics (26.306.000 florins), l'Instruction publique, Culte et Industrie (23.000.000 florins), Intérieur (23.500.000 florins). Les principales recettes sont produites par les ventes d'opium, les contributions foncières, les ventes de café et d'étain, de sel et de charbon. Le total des recettes était évalué à 167.373.000 florins.

Pendant longtemps le budget des Pays-Bas a été alimenté par les bénéfices que rapportaient les Indes; c'était une véritable

des intérêts belges à l'étranger, l'article de M. Angel Marvaud dans la Revue politique et parlementaire du 10 avril 1907.

exploitation des colonies par la mère patrie. Il y a quelques années, les socialistes ont demandé que l'on restituât aux Indes les sommes qui avaient été indùment accaparées par la métropole, et que celle-ci acquittât ce qu'on a appelé une dette d'honneur. Mais le gouvernement et la majorité du Parlement se sont refusés à entrer dans cette voie, estimant que la génération actuelle ne saurait être rendue responsable des abus commis autrefois. A titre de compensation, le Parlement décida que des avances de 70 millions de florins, sans intérêt, réparties sur plusieurs exercices, seraient faites par la Hollande aux Indes, pour l'exécution de certains travaux d'urgente nécessité.

ÉTATS SCANDINAVES

I. DANEMARK (p. 232).

Mort du roi Christian IX. Son œuvre (p. 232). Les élections générales, mai 1906 (p. 234). Le discours du trône (p. 235). La session parlementaire. Lois votées lois sur la pêche, le système métrique, l'assurance contre le chômage, etc. (p. 235). Projets discutés : le tarif douanier, la réforme électorale municipale (p.236). Lois entrées en vigueur : loi sur la prostitution (p. 237). Politique coloniale (p. 239). La politique étrangère (p.239). Traité dano-allemand du 11 janvier 1907 (p. 240).

II. SUÈDE (p. 241). Influence de la séparation suédo-norvégienne sur la politique suédoise (p. 241). Avènement du ministère libéral Staaf; causes de sa chute (p. 241). Le ministère Lindmann (p. 242). La réforme électorale (p. 242). Autres lois votées par le Riksdag (p. 244). La polilique étrangère (p. 215).

III. NORVÈGE (p. 246). Couronnement du Roi (p. 246). Situation des partis au début de 1906 (p. 246). Programme de concentration nationale du cabinet Michelsen (p. 247). Elections générales (p. 248). Composition et ouverture du Storthing (p. 249). Lois votées 'par le Storthing pendant la session 1906-07 p. 250). Projets en discussion: retraites ouvrières (p. 252). Situation précaire du ministère, modifications dans le cabinet (p. 252). Politique étrangère (p. 252). Neutralité norvégienne (p. 253). Question du Spitsberg (p. 253).

IV.

LES RELATIONS INTERSCANDINAVES (p. 253). Tendances générales. Avances du Danemark à la Suède (p. 253). Rapprochement économique des deux pays (p. 254). Attitude réservée de la Suède à l'égard de ses voisins scandinaves (p. 254). Avances de la Norvège (p. 254). Congrès interscandinaves: la conférence interparlementaire scandinave du 23 septembre 1907 (p. 255); le VII Congrès socialiste scandinave du 6 septembre 1907 (p. 255).

I

DANEMARK

L'œuvre de Christian IX.

Christian IX s'est éteint à Copenhague le 29 janvier 1906, à l'âge de quatre-vingt-sept ans, sans que rien eût fait prévoir l'imminence de sa fin. Il avait remplacé Frédéric VII sur le trône danois le 15 novembre 1863. Le début de son règne fut marqué par le démembrement du Danemark, qui

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