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Cette convention fut ratifiée par le Parlement, mais seulement après avoir subi de vives critiques, notamment au Sénat de la part de M. Méline (Chambre des députés, Séances des 15-16 novembre; Sénat, Séance du 21 novembre 1906).

Les traités avec la Roumanie (6 mai 1907) et la Serbie (5 janvier 1907) ne soulevèrent aucune difficulté.

Afin de donner à la Turquie les ressources nécessaires à l'application des réformes dans les vilayets de la Macédoine, la France, d'accord avec les autres puissances européennes, a consenti, le 23 avril 1907, la majoration des droits de douane de 8 à 11 p. 100 ad valorem (Ratifiée par la loi du 10 juillet 1907).

Enfin plusieurs conventions relatives à la propriété littéraire et artistique furent signées avec l'Allemagne (8 avril 1907), avec la Roumanie (6 mars 1907) et avec la Serbie (5 janvier 1907).

Convention relative aux Nouvelles-Hebrides. - Depuis la formation de l'entente anglo-française la question des NouvellesHébrides était regardée comme devant recevoir une solution. La convention franco-anglaise du 16 novembre 1887 n'avait eu pour objet que de maintenir le statu quo. Le nouveau traité du 20 octobre 1906 établit un véritable condominium sur les Nouvelles-Hébrides. Les sujets des deux puissances jouissent dans l'archipel de droits égaux et restent sous la souveraineté de leur gouvernement respectif. L'administration des îles est confiée à deux hauts commissaires, nommés l'un par la France, l'autre par l'Angleterre et agissant conjointement. Un tribunal mixte a juridiction sur tout l'archipel1. L'accord franco-anglo-italien du 13 décembre 1906 relatifà l'Abyssinie garantit le maintien du statu quo territorial de l'Empire de Ménélick 2.

Le 13 décembre 1906, les trois mêmes puissances signaient à Londres un accord destiné à assurer la répression de la contrebande des armes sur la Côte des Somalis. Deux autres traités intéressant l'Afrique doivent être signalés. A la suite d'une conférence inter

4. C. Dupuis. Chronique Internationale. Annales des Sciences politiques, 1907, p. 676.

2. Voir infrà Abyssinie.

nationale tenue à Bruxelles, une convention, en date du 3 novembre 1906, a élevé les droits auxquels seront soumis les spiritueux à leur entrée dans certaines régions de l'Afrique.

En vertu de la convention de 1892, la frontière entre l'Afrique occidentale française et la république de Libéria n'était délimitée que par une série de lignes conventionnelles tracées d'après des méridiens et des parallèles. Le traité du 18 septembre substitue à cette frontière artificielle une limite se reposant en grande partie sur le cours de rivières. La France acquiert ainsi grâce à des échanges territoriaux des régions caoutchoutifères d'une particulière richesse.

Enfin, un dernier traité, conclu le 25 mars 1907 avec le Siam, règle, d'une façon définitive, les difficultés territoriales entre cet État et le royaume protégé du Cambodge. La convention du 15 juillet 1867 avait enlevé au Cambodge au profit du Siam les trois provinces de Siem-Reap, de Battambang et de Sisophon. Le traité du 25 mars restitue ces provinces au Cambdoge, la France en échange, rétrocède au Siam le port de Kratt et divers territoires qui lui avaient été attribués en 1904. En outre, la France consent à une restriction importante des droits de juridiction qu'elle exerçait au Siam sur ses sujets et protégés asiatiques. Le Siam reconnaît en revanche leur égalité avec ses propres nationaux au sujet des droits de propriété, de libre circulation et de résidence.

Deux souverains, les rois de Norvège et de Danemark furent successivement reçus à Paris, le premier du 28 au 31 mai, le second le 14 juin.

Un important mouvement dans le personnel des grandes ambassades fut effectué le 12 janvier 1907. M. Jules Cambon fut nommé à Berlin, M. Crozier alla occuper l'ambassade de Vienne, enfin, M. le comte d'Aunay fut désigné pour représenter la France près la République helvétique.

V

LES COLONIES

La situation matérielle des possessions françaises de l'Afrique du Nord est satisfaisante. En Algérie, bien que certains actes de brigandage indiquent la nécessité de ne pas avoir une confiance aveugle dans la soumission des indigènes, le recensement du 4 mars 1906 indique des progrès très réels dans le développement de la population. De 4.739.331 habitants en 1901, la population s'est élevée à 5.231.850 dont 729.960 européens.

La situation économique indique de même le progrès de l'Algérie. Les importations et exportations se sont élevées en 1906 à 667 millions, en augmentation de 55 millions sur l'exercice précédent. Quant aux recettes budgétaires, elles sont tellement satisfaisantes que M. Jonnart, gouverneur général, a cru pouvoir prendre l'initiative devant les délégations algériennes d'un emprunt de 150 millions destiné à perfectionner l'outillage économique du pays. Poursuivant l'unification des tarifs des chemins de fer, le gouverneur général a demandé et obtenu l'autorisation de racheter le réseau de l'Est algérien, qui s'était refusé à consentir les réductions qui lui avaient été demandées (décret du 25 août 1907). La destinée de la Tunisie semble plus brillante encore. La mise en exploitation des richesses que son sous-sol renferme a, il est vrai, contribué en grande partie à ce résultat. En même temps, le pays perdait le caractère de région purement agricole qu'il avait eu à l'origine du protectorat. Cette transformation a imposé le développement du réseau routier et des chemins de fer de la Tunisie. Aussi le gouvernement beycal a-t-il cru devoir obtenir du parlement français, en janvier 1907, l'autorisation d'émettre un emprunt de 75 millions lui permettant de parachever l'œuvre si brillamment commencée.

Le développement des possessions de l'Afrique occidentale permet de fonder de grandes espérances sur cette partie de

1. V. Ch. Mourey, chronique coloniale (1906). Annales des Sciences poliliques, 1907, p. 540 et suiv.

VIE POLIT. 1906-07.

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l'Empire colonial français. Pour contribuer à la construction des chemins de fer de pénétration en Guinée, à la Côte d'Ivoire, au Soudan et au Dahomey, l'Afrique occidentale a été autorisée à contracter un emprunt de 100 millions, garanti par l'Etat. La prospérité de la colonie permet cependant d'affirmer que les finances locales pourront en assumer les charges.

Quant à Madagascar, l'indifférence, qui a succédé à l'égard de cette colonie à un enthousiasme irréfléchi, paraît exagérée. En 1906, le commerce général a atteint 64 millions, en progrès de près de 10 millions sur l'année précédente.

Les finances de l'Indo-Chine ne se présentent malheureusement pas dans de très bonnes conditions. Le budget de 1905 s'est clos avec un déficit de 500.000 piastres. Celui de 1906 devait atteindre près de 2.500.000 piastres, mais l'élévation du cours de la piastre et la suppression d'un certain nombre de grands travaux ont permis de le réduire à 800.000 francs environ. Les récoltes de 1907 qui semblent devoir être abondantes permettent d'espérer que les difficultés vont s'atténuer pour les finances indo-chinoises. Le mouvement commercial du 1er semestre 1907 accuse une plus-value de 36 millions à l'importation et à l'exportation de 46 millions sur l'exercice précédent.

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ANGLETERRE ET EMPIRE BRITANNIQUE

I. LA VIE POLITIQUE EN ANGLETERRE DE 1901 à 1906 (p. 67).

II. LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE 1906 (p. 71).

Les suffragettes (p. 71). Rejet du Plural Voting Bill (p. 72); vote des bills sur les tenures de terre et les accidents du travail (p. 72). Echec de Education Bill à la Chambre des Lords (p. 73). Le conflit entre les deux Chambres (p. 77); la résistance passive (p. 78); le West Riding case p. 78). Modifications dans le cabinet (p. 79).

III. LA SESSION DE 1907 (p. 79).

Le discours du trône et l'adresse (p. 79). Le budget (p. 80). La question d'Irlande (p. 81). La réforme du régime foncier (p. 82). L'administration etles elections locales (p. 84). Le conflit entre les deux Chambres (p. 85). Legislation diverse (p. 88).

Statistique, vie économique et travail (p. 88).

IV. L'EMPIRE.-1 partie : la défense de l'Empire, la réorganisation militaire p. 99. La Conference coloniale (p. 94). Les relations extérieures (p. 104). V. L'EMPIRE. 2e partie : les Colonies. Dominion du Canada (p. 107). TerreNeuve (p. 110). Commonwealth d'Australie (p. 111). Nouvelle-Zélande (p. 116. L'Afrique du Sud; les tendances vers la fédération (p. 117). Le Cap p. 119). Transvaal (p. 119). Etat d'Orange (p. 121). Natal (p. 121). L'Empire des Indes (p. 122).

I

LA VIE POLITIQUE EN ANGLETERRE DE 1901 A 19061

Le début du xx siècle trouva l'Angleterre sous un gouvernement conservateur. Il était depuis longtemps au pouvoir. Le minisLère Salisbury avait été constitué le 2 juillet 1895 et il avait succédé a deux cabinets libéraux (Gladstone, puis Rosebery) de courte durée 18 août 1892-juin 1895). On peut donc dire que, depuis 1886, c'est-à-dire depuis quatorze ans, le parti conservateur détenait

1. Voir pour plus de détails les chroniques publiées annuellement sous le titre: La vie politique en Angleterre dans les Annales des Sciences politiques depuis 1902.

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