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XXVII.

ses

Vous dirés encores a ces babillars qu'il i a eu trois Corrinnes tres doctes, des quelles celle qui estoit de Thebes a écrit cinq livres d'epigrammes, et cinq fois vainquit Pindare, prince de poètes lyriques. Erinne en langue dorique composa un poeme de trois cents vers, et beaucoup d'autres epigrammes. Et disent que carmes approchoient de la gravité, et majesté d'Homère. Elle fut morte en l'age de .19. ans. Sappho a esté admirable en tout genre de carmes. comme on dit, femme de Lucain, a esté de si grande doctrine, qu'elle a aidé a son mari a corriger les trois premiers livres de Pharsale. Aspasia a enseigné la rhétorique, et a esté maitresse de Periclès, et sa femme. Je vous en nommerai demain plusieurs autres. Adieu. 11. de Septembre.

Polla,

XXVIII.

CLEOBULINE, fille de Cléobule, qui fut un des sept sages de Grece, a ecrit beaucoup de beaus enigmes en vers exametres. Cornificia, seur de Cornificius, poete, a fait des epigrammes très elegans. Cornelie, femme

XXVII.

'M. SC. R. EL. SORORI S. P. D.

DICES adhuc illis homunculis futilibus tres fuisse Corinnas doctissimas, quarum quæ erat Thebana scripsit quinque libros epigrammatum, et vicit quinquies Pindarum principem poetarum lyricorum. Erinna lingua Dorica composuit poema trecentis versibus et alia epigrammata. Et ferunt quod illius carmina accedebant ad gravitatem Homeri. Mortua est annos nata 19. Sappho fuit admirabilis in omnibus generibus carminum. Polla, ut aiunt, uxor Lucani, fuit tanta doctrina ut adiuverit maritum in coripiendis tribus primis libris Pharsaliæ. Aspasia docuit rhetoricen, fuit magistra Periclis, et tandem uxor. Cras numerabo alias quam plurimas. Vale. 11. Septemb.

XXVIII.

M. SC. R. EL. SORORI S. P. D.

CLEOBULINA, filia Cleobuli, qui fuit unus septem sapientum Græciæ, scripsit plura pulcra ænigmata versibus exametris. Cornificia, soror Cornificij poetæ, composuit epigrammata elegantissima. Cornelia, uxor

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de l'Africain et mère des Gracchiains, a laissé des epitres bien latinement écrites, et d'elle est sortie l'eloquence de ses enfans. La fille de Lælius en parlant exprimoit l'eloquence de son père; et l'oraison de la fille d'Hortense qu'elle fit devant les triumvirs, temoigne qu'elle estoit très eloquente. Retenés diligemment toutes celles que je vous nomme, afin de povoir repondre a tous ceus qui tant meprisent notre sexe, disant n'estre affaire aus femmes d'apprendre la langue latine.

XXIX.

Vous leur dires encores (ma seur) qu'Anastase, disciple de Chrysogone martyr, a esté et bien docté et bien saincte. Elle fut brulée pour ce qu'elle ministroit aus saincts. Damophila, grecque, ecrivit les louanges de Diane et quelques poesies d'amours. Hypathia, femme du philosophe Isidore, a composé de l'astronomie, et a montré en Alexandrie plusieurs disciplines d'une si grande dexterité d'esprit, que les echoliers venoient à elle de tous costés. Leontia, fillette grecque, a tant poursuit les disciplines de philosophie, qu'elle n'a redouté avec une grande louange écrire contre Theophraste philosophe très renommé. Praxilla a

Africani et mater Gracchorum, reliquit epistolas latinè scriptas, et ab illa effluxit eloquentia filiorum. Filia Lælij exprimebat loquendo eloquentiam patris. Et oratio Hortensiæ, Hortensij filiæ, quam habuit ante triumviros, testatur quod erat elegantissima. Manda memoriæ diligenter omnes quas numerabo, ut possis respondere ijs, qui spernunt nostrum sexum, quique dicunt non esse officium fœminæ discere linguam latinam. Vale. 12. Septem.

XXIX.

M. SC. R. EL. SORORI S. P. D.

ILLIS itaque dices, soror, quod Anastasia, discipula Chrysogoni martyris, fuit multum et docta et pia. Cremata est quia ministrabat sanctis. Damophila Græca scripsit laudes Dianæ et quædam poematæ amoris. Hypathia, uxor philosophi Isidori, composuit in astronomiam et docuit in Alexandria plures disciplinas tanta dexteritate ingenij ut discipuli avvolabant undique ad illam. Leontia, puela græca, adeo prosecuta est disciplinas philosophicas ut non dubitaverit cum magna laude scribere in Theophrastum philosophum optimum. Praxilla excelluit multum in omne arte poetica. Quia

grandement triumphé en poesie. Pour ce que vous estes malade, je ne ferai ma lettre plus longue. Demain je poursuivrai mon propos. A Dieu. 13. Sept.

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PHEMONOE est du nombre de ces doctes et sages femmes. Sosipatra a esté poète, et pleine de tant de disciplines, qu'on pensoit qu'elle eut esté nourrie de quelques dieus. Theano fut une femme excellente en vers lyriques. Une autre de ce mesme nom a este femme pythagoriaine, laquelle a ecrit en philosophie des commentaires de vertu, et des poesies et apophthegmes aussi. Zenobia, royne des Palmyriains, a esté scavante en la langue grecque et egiptienne, et non ignorante en la latine. Elle a enseigné les lettres a deus enfans qu'elle avoit. Et souvent fait des oraisons a ses gendarmes lesquelles aiant l'armet en teste elle recitoit. Alpaides, vierge, a esté si amie de la religion, qu'elle a du ciel merité comprendre le sens de la Bible, et de l'ecriture saincte. C'est aujourd'hui la feste de la ste crois, en laquelle pour nostre salut a pendu l'eternel Jesuschrist fils du Dieu eternel. Je voi au parc pour un petit recréer mon entendement, qui est cause que je fai ici fin.

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