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qui si tost sont faites, tost elles perissent aussi. Agatharchus paintre se vantoit de paindre legerement, et que Zeuxis [restoit] trop long temps sur l'œuvre. Mais Zeuxis repondit, Je mets long temps a paindre, car je pain pour jamais. Les choses si tost nées perissent bien soudainement, et celles qui sont long temps elaborées durent un long age. La bète croit bien tost, et le buis petit a petit: regardés, ma seur, lequel dure plus. Prenés donc courage, ma joie, la vertu est eternelle. A St. Germain. 24. Novembre. 1554.

XLIII.

AGESILAUS interrogué par quel moien povoit acquerir honneste renommée: Si parle, repondit-il, ce qui est très bon, et fait ce qui est très honneste. Socrates respondit ainsi a celui qui demandoit le mesme, Si tu estudies, dit-il, a estre tel que tu veus estre veu. Car la gloire acquise par fards, n'est vraie gloire et ne dure guères. Gardons nous donc, ma seur, ni en jeu ni a bon esciant de dire ni faire que choses bonnes. A Dieu.

QUEEN OF SCOTS.

omnia quæ cito fiunt, cito etiam pereunt. Agatharchus, pictor, sese jactabat de celeritate pingendi, quod Zeuxis immoraretur operi. At Zeuxis respondit, diu pingo, sed pingo æternitati. Res tam subito natæ, pereunt cito, et illæ quæ diu sunt elaboratæ, durant per longam ætatem. Beta statim crescit, et buxus paulatim. Vide, soror, utrum plus durat. Sis animo forti, mea voluptas unica, virtus æterna manebit. Apud St. Germanum. 24. Novembris. Vale.

XLIII.

M. SC. R. EL. SORORI S. P. D.

AGESILAUS interrogatus qua ratione quisque posset assequi honestam famam : Si loquatur, inquit, id quod optimum sit, et fecerit quod honestissimum. Socrates itidem respondit idem petenti, si tu studeas esse talis, qualis haberi velis. Nam gloria parta fucis, non est Curemus igitur, soror, ne vera gloria, nec diuturna. ioco, vel serio, quid dicamus faciamusve, nisi quod optimum sit. Vale. 27. Novembris.

XLIV.

JE lisoi au soir, un peu devant que m'endormir, une sentence d'Antalcidas digne d'estre apprise d'un chacun et mesmement d'un prince. Icelui, interrogué comment quelcun pourroit plaire aus hommes: Si parle, dit-il, a eux gratieusement, et leur donne choses utiles. Il vous apprent (mes dames) qu'en vos propos il i ait grand douceur de paroles, et que soiés liberales, donnant choses qui apportent grand profit a ceus aus quels vous donnerés. 27. Novembre.

XLV.

QUAND quelque fois Denis entra en la chambre de son fils, et apperceut un si grand monceau de vases d'or et d'argent, s'écriant, N'as-tu, dit-il, l'entendement royal, que tu n'as fait quelque ami de tant de pots que je t'ai donnés ? Voulant dire que sans la benevolence des citoiens le royaume ne se peut acquérir ni estre gardé. Et n'i a rien qui plus concilie l'amitié et benevolence que liberalité. Mais le jeune enfant, ignorant du maniment de choses, pensoit estre plus grand heur avoir de l'argent que des amis. Fuions l'avarice, ma seur, car elle est du tout indigne de la nature du prince.

XLIV.

PRECEPTOR MARIE.

HERI legebam paulo ante quam discederem cubitum, Alcidae (sic) sententiam dignam quæ discatur ab unoquoque, et a principe maxime. Is interrogatus quomodo quisque posset hominibus placere: Si loquatur, inquit, illis jucundissime, et det illis utilissima. Vos docet, heræ suavissimæ meæ, ut in colloquijs vestris sit sermonis comitas maxima, tam ut sitis liberale dando quæ adferant utilitatem ijs quibus dederitis. Bene valete. 27. Novembris.

XLV.

M. SC. R. ELI. SORORI S. P. D.

QUUM aliquando Dionisius ingrederetur cubiculum filij, et videret magnam vim poculorum aureorum et argnteorum (sic), exclamans, Non habes, inquit, regium animum, qui nullum feceris amicum ex tantis poculis quæ dedi tibi? Sentiens sine benevolentia civium regium non posse parari, nec servari. Nihil est quod plus conciliet amicitiam et benevolentiam quam liberalitas. Sed juvenis imperitus rerum putabat esse felicius habere argentum quam amicos. Fugiamus avvaritiam, soror, nam indigna est omnino natura principis. Vale. 28. Novembris.

XLVI.

ARISTODEMUS, un des grands amis d'Antigonus roi de Macédone, encores qui fut fils d'un cuisinier, lui persuadoit de retraindre sa dépence et ses liberalités. Tes paroles, dit-il, Aristodeme, sentent la saulce. Montrant la chicheté, si elle estoit aus cuisiniers, ne devoir estre aus rois. Et que par tel conseil il lui souvenoit de quel pere il estoit né, et non de qui il estoit ami. Antigone montroit par cela ce que disoit Artoxerces fils de Xerces; a scavoir, qu'il est plus digne a un prince d'augmenter les honneurs et richesses de ceus aus quels ils commandent, que les diminuer.

XLVII.

CETTE histoire, ma seur, n'est de moindre dignité et utilité que celle que je vous contoi hier. Perillus, un des amis d'Alexandre, lui demanda douaire pour ses filles. Le roi commanda qu'il prist cinquante talents. Perillus repondit que dix seroient assés. C'est assés a toi, dit Alexandre, d'en recevoir autant, mais a moi non de n'en donner qu'autant. O liberalité digne d'un vrai prince. A Dieu, ma seur, je ne vous ferai plus longue lettre, par ce que j'ai mal aus dents. A St. Germain.

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