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vint à Londres pour obtenir quelque soulagement à cette maladie; mais, après un traitement qui n'eut aucun résultat heureux, la première affection reparut avec une gravité telle qu'on crut devoir suspendre tout traitement de l'entropion et procéder à celui de la syphilis seule. Après un long traitement, ce malade guérit très-bien, mais l'entropion seul persista; le collodion était encore à ses débuts, et comme notre malade était fort désireux d'éviter une opération qui n'est pas toujours suivie de succès, M. Batten, réfléchissant aux propriétés de ce nouvel agent, lui donna la préférence. Le traitement commença en février 1847; voici comment on procéda : On fit un pli transversal de la peau, dans une étendue suffisante, au-dessous du tarse renversé ; on appliqua sur cette surface une certaine couche de collodion, puis on retira les doigts qui fixaient le pli; cette application fut répétée d'abord trois fois la semaine, puis deux fois, et enfin une fois, le tout durant quatre mois, au bout desquels la guérison fut parfaite et s'est maintenue depuis.

OBS. II. — Mme K..., âgée de 40 ans. Il s'agit ici d'un cas d'entropion chronique, car il existait depuis l'âge de 12 ans ; il s'était montré à la suite d'une rougeole et occupait les deux côtés; aucun traitement n'avait eu de succès, excepté l'arrachement des cils, et la malade s'était vue forcée d'y avoir recours tous les neuf jours environ, pour obvier à la vive inflammation qui résultait du contact des cils avec le globe oculaire.

Seize ans auparavant, l'opération habituelle avait été faite sur les deux yeux à l'hôpital de Guy, et elle n'avait amené aucun résultat, de telle sorte que la malade avait depuis longtemps perdu tout espoir de guérison. C'est dans ces conditions qu'on employa le collodion; on en commença l'application à la fin de mars dernier, et on se servit à cet effet d'une petite bande de zinc terminée par une extrémité arrondie; l'application eut lieu tous les deux jours régulièrement. Les progrès vers la guérison furent très-rapides; les paupières, qui si longtemps avaient été enflammées et épaissies, présentèrent bientôt une meilleure apparence; de jour en jour, la rougeur et le gonflement disparurent; les bords du tarse se renversèrent de plus en plus en dehors, jusqu'à ce qu'ils eussent repris leur fonction normale. Ce résultat fut obtenu vers le milieu de juin, et comme l'usage du collodion ne semblait plus nécessaire, on le cessa, et l'on prescrivit un collyre astringent. M. Batten revit la malade le 14 juillet; il ne trouva plus aucune trace d'entropion; il conseilla seulement de continuer l'emploi du collyre. La guérison s'est maintenue. (Lancet, octobre 1855.)

Entropion traité par le collodion, par le professeur STOEBER. — L'opération de la cataracte donne quelquefois lieu à une variété d'entropion, qu'on a appelée entropion par enroulement.

Cet entropion se produit surtout chez les vieillards dont la peau est flasque, et il affecte de préférence la paupière inférieure.

Il se développe par suite de l'irritation qui succède souvent à l'opération. Les malades éprouvent de la douleur ou de la gêne dans l'œil; instinctivement ou volontairement, pour se soulager, ils contractent fortement l'orbiculaire des paupières; cette contraction tend à renverser la paupière inférieure en dedans, si une certaine tonicité de la peau ne contrebalance cet effet. Chez le vieillard, la peau étant flasque, la paupière cède à cette contraction; le bord palpébral se renverse vers le globe de l'œil, s'enroule même au point que ses cils sont en contact avec la cornée ou même avec le cul-de-sac inférieur de la conjonctive. L'irritation ne fait alors qu'augmenter par la présence des cils, et l'on conçoit que cet accident puisse influer défavorablement sur le résultat de l'opération, qu'il puisse surtout enflammer le lambeau de la cornée dans les cas de kératotomie inférieure.

A différentes reprises, j'avais cherché à combattre cet entropion par l'usage de bandelettes de taffetas gommé ou de sparadrap, fixées par un bout à la paupière et par l'autre à la joue; mais toujours sans succès ; les larmes ne tardent pas à ramollir ou à détacher ces bandelettes. Je n'ai pas tenté de passer un fil par la paupière pour la tirer vers en bas, ni à appliquer des serres-fines; ces moyens ne sont pas facilement supportés, et augmentent alors l'irritation.

C'est en présence d'un cas de ce genre que je songeai aux propriétés rétractiles du collodion. Appliqué à la peau, il la plisse, la ride, en séchant, par l'effet de sa rétraction; il pouvait donc annuler ce relâchement palpébral et contrebalancer la contraction de l'orbiculaire. Je résolus de voir si la pratique confirmerait la théorie, et je l'appliquai immédiatement dans le cas suivant :

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OBSERVATION Ire. Abraham Haas, d'Oberhoffen, âgé de 63 ans, avait élé opéré sans succès, par abaissement, à l'œil gauche, en 1854. Rentré à la clinique ophthalmologique de la Faculté de Strasbourg, il est opéré de l'œil droit par kératotomie inférieure, le 15 mai 1855; le malade étant affecté de rhumatismes et d'une bronchite chronique, on panse son œil avec du coton et on donne à l'intérieur une potion opiacée. Les quatre premiers jours se passent sans douleur, sans larmoie

ment.

Le 19, léger larmoiement, accompagné le 21 de quelques douleurs passagères. L'œil cependant ne présente rien d'anormal et la vue est assez netle.

A ces symptômes, se joint, le 26, une impossibilité d'entrouvrir les paupières; la conjonctive est assez fortement irritée, ce qui paraît tenir à ce que la paupière inférieure s'étant roulée sur elle-même, un entropion s'était produit, et mettait les cils en contact avec le globe de l'œil.

Je pris alors un pinceau que je trempai dans du collodion, et j'en appliquai une couche large de 7 ou 8 millimètres dans toute la longueur de la paupière, parallèlement au bord ciliaire, et en restant à 5 ou 6

millimètres de ce bord. A peine le collodion était-il sec, que l'entropion avait disparu.

Au bout de vingt-quatre heures, le collodion commença à se détacher et le bord palpebral à se renverser légèrement; j'appliquai une nouvelle couche.

Je répétai cette opération pendant plusieurs jours. La paupière ne manifestant alors plus aucune tendance à reprendre sa position vi-. cieuse, je cessai l'emploi du collodion. L'irritation conjonctivale avait disparu. Le malade resta encore en observation pendant une quinzaine, et sortit de la clinique le 17 juin, complétement guéri de son entropion et de la cataracte.

Peu de temps après cette première tentative, l'occasion se présenta de recourir de nouveau au collodion dans un cas analogue.

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OBS. II. Louis Tisserand, du département de Saône-et-Loire, âgé de 70 ans, entre à la clinique ophthalmologique le 3 mai 1855. Cataracte double, incomplète à droite, complète à gauche, où elle présente un noyau ambré, dur, entouré de matière corticale molle, rayonnée. L'iris étant rapproché de la cornée au point d'effacer presque complétement la chambre antérieure, je me décide à abaisser le noyau et à abandonner à l'absorption les parties corticales, après les avoir broyées et avoir dilacéré la capsule. C'est ce qui fut fait le 5 mai; une partie de la matière molle passa dans la chambre antérieure. Des fomentations froides furent appliquées sur l'œil.

Dans la nuit vomissements, douleurs atroces dans l'œil et dans la région sus-orbitaire, toux intense. Saignée, potion opiacée, fomentations avec une infusion de feuilles de belladone.

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Les symptômes se calment le lendemain, sans disparaître complétement; malgré des applications de sangsues, l'usage du calomel à l'intérieur, et plus tard de vésicatoires volants, il reste de la rougeur à la conjonctive et du gonflement aux paupières jusqu'au 26 mai, jour de la sortie du malade. Il existait encore alors même un peu d'injection et de larmoiement.

Dans les premiers jours de juin, l'œil s'irrite davantage. Le 6 juin, je le trouve fortement injecté et larmoyant. La paupière inférieure, dont la peau était très-lâche, s'était roulée sur elle-même et constituait un entropion qui devait irriter le globe de l'œil par le contact des cils. J'appliquai alors une couche de collodion, comme au malade de la première observation. Cette application fut répétée tous les deux jours. Au bout de dix jours, l'entropion avait disparu, ainsi que la rougeur et le Jarmoiement. Depuis cette époque jusqu'aujourd'hui (10 septembre), Tisserand se sert de son œil, sans qu'il soit survenu ni irritation ni tendance à l'entropion.

Quoique le nombre de mes faits soit très-restreint, j'en conclus néanmoins que l'application du collodion sur la peau palpébrale peut guérir certains entropions récents, et qui sont dus à une grande laxité de la

peau, jointe à une contraction violente et continue de l'orbiculaire des paupières, produite par une irritation de l'œil. Ces cas s'observent surtout chez les vieillards, à la suite d'opérations pratiquées sur l'œil, principalement de l'opération de la cataracte. Une irritation non traumatique de l'œil peut également déterminer cet enroulement de la paupière, et céder au même moyen. (Gaz. méd. de Strasbourg, 1855.)

OBSTÉTRIQUE.

Durée de la grossesse (Effets de la mort du fœtus sur la). - Une dame de 40 ans, grosse pour la septième fois, et qui devait accoucher le 11 avril 1853; éprouve une perte utérine le 11 février, septième mois de la grossesse, perte qui est survenue spontanément et ne s'accompagne d'aucune douleur. Cependant, le 12, le travail ne se fait point; l'abdomen est celui d'une femme au sixième mois seulement de la grossesse; les bruits du cœur du fœtus ne s'entendent point, et le souffle placentaire est peu distinct et saccadé. Or, depuis un mois, la malade ne sent plus remuer son enfant. La perte cessa bientôt sous l'influence du repos seulement. Le 11 mars, nouvelle hémorrhagie, sans douleur, comme la première fois. (Même traitement, même succès.) Mais l'utérus n'a pas augmenté de volume, son fond ne dépassant pas l'ombilic, qui est déprimé ; cependant l'abdomen est très-volumineux, distendu qu'il est par des gaz. L'auscultation ne permet de distinguer ni bruit placentaire ni pouls fœtal. Le 11 avril, le travail commence, marche lentement et s'achève le 12, une violente douleur déterminant l'expulsion du placenta et des membranes non rompues, lesquelles contiennent une pinte de liquide de l'aspect et de la consistance du lait, où flotte un fœtus mort, sec et flétri, de 6 mois environ. Le placenta ni les membranes, pas plus que le fœtus, ne répandent aucune odeur désagréable.

Cette observation est intéressante: 1o par l'époque avancée où a eu lieu la mort du fœtus et l'arrêt de développement qui s'ensuivit, bien que l'accouchement ne se soit opéré qu'à la fin de la gestation; 2o par l'absence de putréfaction du fœtus et de ses annexes (le fœtus qui, à partir du cinquième mois, meurt dans l'utérus et y reste quelque temps, répand bientôt une horrible fétidité (Martin, de Lyon); 3o enfin pour les efforts au moyen desquels la nature essaya, le septième et le huitième mois, de rejeter le corps étranger, pour ne réussir à s'en débarrasser que le neuvième, au jour correspondant à ces tentatives infructueuses d'abortion, ainsi qu'à la dernière apparition des menstrues. (Dublin quarterly journal of med. science, août 1855, p. 63.)

Grossesse extra-utérine.

Amos Eddy devient grosse en 1802, sept ans après son mariage, et meurt en 1852, ayant porté son

fœtus cinquante ans. Aucun symptôme anomal n'avait signalé sa grossesse, lorsqu'au huitième mois et demi elle éprouve de vives douleurs expultrices, à la suite d'une frayeur soudaine. Ces douleurs continuent plusieurs heures régulièrement, puis cèdent et laissent la malade assez bien pendant deux ou trois semaines : c'est alors que la santé de cette femme commence à décliner, et que les amis s'inquiètent, l'époque de la gestation étant terminée; consultation. Pendant un temps considérable, Amos Eddy garde le lit, et ne se rétablit qu'au bout d'un an et demi. La santé générale fut excellente pendant le reste de la vie, troublée parfois seulement par des douleurs vives dans l'abdomen, douleurs analogues à celles du travail. Avec le rétablissement de la santé, reparurent les règles, qui durèrent jusqu'à 45 ans. A l'autopsie, on trouva un produit qui, avec ses membranes d'enveloppe, pesait 8 livres, au moment de son extraction. La surface externe de l'enveloppe était lisse et blanche, composée de couches concentriques de fibro-cartilage, d'une épaisseur qui variait depuis 1 ligne ou 2 jusqu'à 3⁄44 de pouce. Elle n'avait aucune connexion avec les viscères ou les parois de l'abdomen, mais était faiblement attachée aux trompes de Fallope et à l'épiploon. La surface externe du fœtus était incrustée de substance terreuse, d'une épaisseur suffisante pour conserver sa forme après dessiccation : l'intérieur semblait constitué par une substance molle, analogue à l'adipocire.

Le Dr Campbell a recueilli soixante-quinze observations de fœtus retenus au delà de l'époque naturelle de l'accouchement, qui se classent comme il suit: 2 cas où le fœtus est retenu 3 mois; 1,4 mois; 1, 5 mois; 2, 9 mois; 3, 15 mois; 2, 16 mois; 2, 17 mois; 7, 18 mois; 5, 1 an; 8, 2 ans; 7, 3 ans ; 4, 4 ans; 1, 5 ans ; 2, 6 ans; 3, 7 ans ; 1, 9 ans ; 3, 10 ans; 2, 11 ans ; 1, 13 ans ; 2, 14 ans; 1, 16 ans; 1, 21 ans; 1, 22 ans; 2, 26 ans; 1, 28 ans; 1, 31 ans: 1 32 ans; 1, 33 ans; 2, 35 ans; 1, 48 ans; 1, 50 ans, 1, 52 ans; 1, 55 ans; 1, 56 ans. (Transact. of the state med. Soc. of New-York, févr. 1855, p. 154.)

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Synostose sacro-iliaque dans un bassin obliquement contracté, par le Dr W. LAMBL. La forme de distorsion du bassin décrite par le Dr Lambl ne doit pas être confondue avec la bassin oblique ovata de Naegele. Il cite quatre cas de cette affection, mentionnés, le premier, par Robert, en 1841, et qui se présenta à M. Dittmayer; la femme avait 31 ans (la pièce se trouve dans l'hôpital des femmes en couches de Würtzbourg); le second cas, par Kirchhoffer, d'Altona; la femme avait 21 ans (la pièce est probablement en la possession de Kirchhoffer); le troisième par le Dr Lambl, la femme avait 24 ans (la pièce existe dans le muséum de Prague); le quatrième, par M. Robert, observé à Paris; la femme avait 17 ans; la roue d'une voiture, qui lui avait passé sur le corps à l'âge de 6 ans, avait ainsi déformé le bassin (la pièce est en la possession de M. le professeur P. Dubois). Les cas jusqu'ici connus sont d'un pronostic défavorable pour la mère et même pour l'enfant; la

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