Sivut kuvina
PDF
ePub

mère mourut dans les quatre cas; on recourut à l'opération césarienne dans trois cas, ainsi dans ceux de MM. Robert et Kirchhoffer; à la céphalotripsie dans un cas; un enfant vint mort-né, un autre fut détruit, deux vinrent vivants. La synostose complète de la synchondrose sacro-iliaque n'est pas un caractère essentiel de cette déformation du bassin; la réunion osseuse n'était que partielle dans un cas, elle était complète dans les trois autres. Dans tous les cas, la contraction oblique dépend du raccourcissement du sacrum et de la projection des os innominés; ces derniers sont plus élevés qu'à l'état normal et s'élèvent plus perpendiculairement. Un seul de ces bassins est symétrique. Les dimensions du bassin, d'arrière en avant, par suite de son élargissement, ne sont pas très-différentes de l'état normal, et sont même un peu plus considérables au niveau du détroit; d'un autre côté, le diamètre oblique n'atteint jamais la dimension normale, et au détroit, pas mème la moitié de ce qu'il est ordinairement.

Le D' Lambl décrit minutieusement le bassin dans le cas qui lui est propre; mais il serait difficile d'en donner une description suffisamment claire sans l'aide de figures. Il y avait une réunion osseuse parfaite des deux articulations sacro-iliaques. L'auteur pense que cette synostose n'avait pas une origine inflammatoire; il énumère trois espèces de causes de cette distorsion: 1o une violence extérieure, telle que fracture ou luxation; 2° l'inflammation des os et les changements de texture consécutifs; 3° l'arrêt de développement en rapport avec les variations de volume et de forme. La dissymétrie est causée par la luxation et la position anomale de l'articulation de l'os innominé du côté gauche et par la différence de volume d'avec celui du côté droit. (Vierteljahrs für Prakt. Heilk., Band IV; 1854.)

on

Emphysème (Accouchement laborieux compliqué d'). — Mmc W..., primipare, en travail depuis neuf heures, s'aperçoit tout à coup, au milieu d'une violente douleur expultrice, qu'elle a cessé de voir. A l'examen de la face, du cou et de la partie antérieure du thorax, constate que ces parties sont complétement emphysémateuses. Le chirurgien qui assistait cette femme, M. Tod, craignant que le retour d'une nouvelle douleur n'aggravât la lésion, et la tête de l'enfant se trouvant d'ailleurs près du détroit inférieur, appliqua le forceps, et amena à l'extérieur une enfant bien portante. En dépit des alarmes que causait aux assistants l'aspect de l'emphysème, la malade affirmait que tout ce qu'elle avait éprouvé au moment de la production n'était autre qu'une légère dyspnée. Or la tuméfaction, ayant clos ses paupières, l'avait nécessairement, et tout à coup, rendue aveugle; mais il n'y avait, en réalité, nul danger, car, au bout de huit jours, et sous l'influence de légers laxatifs, toute trace d'emphysème avait disparu. Dans quelques traités d'accouchements, on prétend que l'emphysème ne

se montre qu'après le travail: mais ici tel n'était pas le cas. La patiente s'est complétement rétablie et n'a pas éprouvé le moindre inconvénient ultérieur. (Edinburgh med. journ., août 1855, p. 142.)

BULLETIN.

TRAVAUX ACADÉMIQUES.

I. Académie de Médecine.

Discussion sur le séton; M. Bouillaud. — Eaux minérales, rapport. - Éloge de Récamier. Élection du bureau.

Séance du 27 novembre 1855. La discussion sur le rapport de M. Bouvier continue; M. Bouillaud a la parole. Il s'applaudit de voir le débat, qui n'avait eu pour point de départ qu'une question limitée, s'agrandir, et résume, en les discutant, les arguments employés par chacun des orateurs qui l'ont précédé. M. Bouillaud s'applique ensuite à montrer comment les auteurs modernes ont tous admis la révulsion et comment quelques-uns ont essayé de poser des règles à son emploi thérapeutique. Il existe une doctrine médicale de la révulsion; si nos connaissances ne sont pas arrivées sur ce point au plus haut degré de perfection, ce serait cependant un véritable malheur pour la pratique qu'il nous fallût renoncer aux dérivatifs, si précieux et si justement vantés.

:

M. Bouillaud limite son argumentation aux révulsifs qu'il a employés, et dont il a fait usage des milliers de fois, tels que les vésicatoires, les liniments irritants, etc. Il est regrettable que l'orateur, étendant si loin le cercle de la discussion, se soit résigné à passer complétement sous. silence le seul problème posé, savoir l'efficacité des exutoires ou des dérivatifs à demeure. Il ne s'occupe que des vésicatoires volants, et déclare, sans autres preuves, que les vésicatoires ou les cautères à demeure sont, dans sa conviction, des incommodités sans profit pour les malades. Il est difficile de savoir si M. Bouillaud range dans cette dernière catégorie les petits sétons de M. Bouvier et quelle valeur il leur attribue..

M. Bouillaud recommande les vésicatoires volants contre les épanchements aigus qui accompagnent la pleurésie, la péricardite, la synovialite rhumatismale, les névralgies, les bronchites avec ràles sibilants et ronflants; il termine en rappelant les bons effets des purgatifs, dont on ne peut, ajoute-t-il, lui reprocher d'abuser.

Séance du 4 décembre. La discussion sur le séton est suspendue jusqu'à ce que les diverses formalités administratives qui occupent les dernières séances de l'année aient été remplies.

M. Gueyrard lit le rapport annuel sur les eaux minérales.

Séance annuelle du 11 décembre 1855. On trouvera à l'article Variétés l'indication des prix décernés et des sujets de prix proposés par l'Académie.

- M. Dubois, secrétaire perpétuel, lit un éloge de Récamier qui nous a paru se distinguer par les qualités habituelles et n'être pas exempt des quelques défauts familiers à l'orateur. Ceux qui n'ont pas connu Récamier n'auront qu'une idée bien incomplète de cette étrange organisation, qui, avec ses boutades, ses hardiesses, ses ardeurs et ses oublis, aimait la médecine et avait eu le don de plus en plus rare de faire des élèves. Personne n'a continué sa tradition, les errements d'un maître comme Récamier ne se continuent pas, mais beaucoup ont profité de la vive impulsion qu'il leur avait imprimée.

M. Dubois (d'Amiens) dit, en terminant: «M. Récamier ne s'était rallié à aucun corps de doctrine, et, n'ayant établi de son vivant aucune école distincte, n'a laissé dans le monde aucune postérité médicale. >> L'orateur a raison s'il envisage le côté de la tradition dogmatique; il a tort s'il se place au point de vue de ces transmissions plus intimes qui ne s'écrivent pas, mais qui n'en ont pas moins d'influence et sur l'avenir des hommes et sur celui des études.

La caractéristique scientifique de Récamier est très-insuffisante, et le secrétaire général n'a pas même parlé de l'écrivain. Il a jugé en trois lignes les résultats de la compression, en six ceux de l'action directe sur l'utérus, que la science doit en grande partie à l'initiative de Récamier, un de ses plus hardis et de ses premiers promoteurs. Enfin il mentionne sous une de ces périphrases qu'on pardonne difficilement à un médecin, l'usage du spéculum, «cet instrument qui permet à l'œil du médecin de pénétrer jusque dans la profondeur des organes et à la main du chirurgien d'y porter des secours inespérés. »

Récamier, il est impossible de le méconnaître, a eu le mérite de fonder ce qu'on pourrait appeler la chirurgie médicale et d'ouvrir à la thérapeutique des maladies internes une voie où d'autres se sont engagés depuis avec tant de succès.

Deux mots seulement sur sa biographie.

Récamier était né le 6 novembre 1774, à Crestin, petite commune siInée près de Belley (Ain). Envoyé pour faire ses études à l'hôpital de Bouy, il s'y rencontre avec Bichat. La Révolution le force à s'engager comme chirurgien auxiliaire dans l'armée des Alpes; de là il prend du service dans la marine militaire, et est nommé premier aide-major à bord du navire Ça-ira.

Récamier vient à Paris suivre les leçons des professeurs de l'École de santé, instituée par la Convention. Il est reçu docteur le 18 frimaire

an VII, nommé suppléant à l'Hôtel-Dieu un an après, médecin expectant, et enfin médecin ordinaire en 1806; il a conservé cette position pendant quarante ans.

En 1821, Récamier occupe à la Faculté de Médecine la chaire de clinique de perfectionnement dévolue dans l'origine à Cabanis ; en 1826, il est institué professeur au Collège de France, et recueille la succession de Laennec. Les événements de 1830 mirent fin à son double professorat.

Récamier mourut, le 28 juin 1852, tout d'un coup, par suite d'une suffocation provoquée par une foudroyante attaque d'apoplexie pulmonaire.

Séance du 18 décembre 1855. Il est procédé au scrutin pour le renouvellement du bureau et de trois membres du conseil. M. Bussy est élu président de l'Académie pour 1856; M. Michel Lévy, vice-président; M. Depaul, secrétaire annuel.

veuse.

veuse.

II. Académie des sciences.

Anévrysme des branches de l'artère ophthalmique. — Structure de la cellule nerMaladies des ouvriers qui travaillent le caoutchouc. - Recherches statistiques sur les enfants jumeaux. - Nigritie de la langue. - Position favorable à la respiration artificielle chez les asphyxiés. — Structure de la substance nerStrucAbsence congénitale du nez, rhinoplastie. — Monstre double. ture des amygdales et des glandes de la langue.— Nomination de M. MarshallHall comme membre correspondant. - De la paralysie musculaire atrophique.— Grand sympathique de la sangsue médicinale. — Effets de la compression des nerfs. Empoisonnement par l'if. Opération pour le symblépharon. — Empoisonnement par les vapeurs d'essence de térébenthine. Théorie du cœur. Présentation de candidats pour la chaire de médecine vacante au Collège de France.

[ocr errors]

Séance du 19 novembre. M. Bourguet, d'Aix, lit un mémoire qui a pour sujet un anévrysme des branches de l'artère ophthalmique, guéri au moyen des injections de perchlorure de fer.

Le sujet, âgé de 12 ans et demi, présentait une série de tumeurs anévrysmales d'un volume et d'une constitution variables, correspondant aux branches frontale, nasale et palpébrale supérieure de l'artère ophthalmique; l'œil était en grande partie chassé de sa cavité.

Une première injection de 7 ou8 gouttes de perchlorure de fer à 28 degrés étant restée sans résultat, on procéda à une seconde, composée de 17 ou 18 gouttes. Sous l'influence de cette dernière injection, il se forma des caillots dans les points mis en contact avec le liquide coagulant. Ces caillots s'étendirent de proche en proche, et finirent, au

bout de quelques jours, par remplir toutes les portions dilatécs de l'artère ophthalmique.

Cette opération ne fut suivie d'aucun accident grave; au bout de quinze jours, la résolution commença à s'emparer de toutes ces tumeurs; un peu plus tard, l'œil rentra dans l'orbite; la vision, qui était presque entièrement abolie avant l'opération, se rétablit; enfin la difformité de la face, qui était très-considérable, s'effaça à son tour et disparut peu à peu. Aujourd'hui la guérison ne laisse rien à désirer; ajoutons qu'elle date de près de dix mois.

- M. Cl. Bernard a communiqué à l'Académie des recherches de M. Stilling sur la structure de la cellule nerveuse. Ce patient observateur a trouvé une enveloppe évidente aussi bien dans les cellules nerveuses centrales que dans les cellules nerveuses périphériques; cette enveloppe lui a paru constituée par une quantité innombrable de petits tuyaux très-fins, semblables à ceux qui composent les réseaux de la fibre nerveuse primitive; le parenchyme, composé également par une masse d'innombrables petits tuyaux, égaux à ceux de la fibre primitive, mais formant, par leur intime réunion, une sorte de tissu glandulaire, est en rapport de contiguïté, en dehors, avec l'enveloppe de la cellule nerveuse, en dedans, avec le noyau; celui-ci a une constitution analogue à celle du parenchyme, il présente, comme lui, un double contour, interrompu par de petits tubes allant en dehors vers le parenchyme de la cellule, et en dedans, vers le nucléole; enfin le nucléole est composé de trois couches concentriques de chacune desquelles on voit partir des prolongements qu'on peut suivre souvent jusqu'aux bords du noyau.

M. Stilling a constaté, en outre, que toutes les cellules nerveuses centrales sont pourvues de prolongements composés par des tuyaux de la même nature que ceux qui constituent le parenchyme de la cellule nerveuse, dont ils ne sont qu'une dépendance.

M. Delpech, dans une courte note, appelle l'attention de l'Académie sur une maladie spéciale aux ouvriers employés dans la fabrication des objets en caoutchouc. L'inhalation des vapeurs du sulfure de carbone détermine chez eux des accidents qui consistent dans des troubles variés de la digestion; dans une modification profonde de l'intelligence: hébétude, perte de la mémoire, etc.; dans une grave altération des fonctions du système nerveux : céphalalgie, vertiges, trouble des sens, paralysies plus ou moins complètes du mouvement, et surtout dans une impuissance génitale quelquefois absolue.

Un mémoire que l'auteur se propose de présenter à l'Académie contiendra l'exposé de faits assez nombreux et d'expériences faites sur les animaux, et l'indication de mesures d'hygiène publique et privée propres à soustraire les ouvriers à l'influenee du sulfure de carbone.

Séance du 26 novembre. M. Baillarger lit un résumé de recherches statistiques, physiologiques et pathologiques, sur les enfants jumeaux. Ce

« EdellinenJatka »