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travail a pour objet de faire connaitre la répartition et la proportion relative des sexes dans les grossesses multiples et l'influence de l'hérédité.

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M. Bertrand, de Saint-Germain, lit une non sur la nigritie de la langue en dehors de tout état fébrile. Il rapporte quatre observations de ce curieux phénomène, qu'il croit dû à une exsudation anomale de pigment; mais, si l'on examine la marche de la maladie, on a quelque raison de penser qu'il s'agit bien plutôt d'une ecchymose sous-muqueuse de la langue. «La coloration, dit l'auteur, s'est manifestée dès le début comme une tache d'un noir très-vif et de forme ovale sur la ligne médiane, d'où elle s'est étendue par degré à toute la surface de la langue. Elle est restée stationnaire environ dix jours, puis s'est effacée peu à peu en sens inverse du mode de propagation, c'est-à-dire de la circonférence au centre, présentant sur ses bords un liséré jaunâtre, ainsi qu'une ecchymose en résolution.

L'auteur termine cette note par quelques considérations sur la coloration des races humaines.

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M. Flourens communique l'extrait d'une lettre de M. MarshallHall sur la position la plus favorable à donner aux individus asphyxiés sur lesquels on tente la respiration artificielle; en voici un extrait :

«Je suis très-occupé en ce moment, dit M. Marshall-Hall, de recherches sur l'asphyxie. Je crois avoir établi l'avantage de la position sur la face lorsque l'on veut pratiquer la respiration artificielle. Si le sujet repose sur le dos, la langue tombe sur l'épiglotte en se portant sur la glotte, qui est ainsi fermée; les liquides qui peuvent se trouver dans la bouche ou qui y remontent de l'estomac obstruent le même passage. Tout change en renversant la position et en se plaçant sur la face; la langue prend une position en avant, entraîne l'épiglotte, ouvre la glotte, et permet ainsi que l'air entre librement pendant l'inspiration; les liquides qui se trouvent dans l'arrière-bouche s'en écoulent. Ainsi il est de fait que les efforts pour exciter la respiration sont plus efficaces dans cette dernière position.»>

M. Gratiolet, à l'occasion de la récente communication de M. Stilling, fait connaître à l'Académie qu'il a décrit, dès 1852, les prolongements multiples qui unissent entre elles les cellules multipolaires des axes gris de la moelle.

Ces connexions réciproques des cellules sont si nombreuses, dit-il, qu'il en résulte un plexus très-compliqué; ce plexus s'étend dans toute la longueur des axes gris, et son existence est d'un grand secours pour l'explication d'un grand nombre de sympathies. Les cellules y forment, deux groupes principaux : l'un vers le tranchant antérieur des axes gris, l'autre en regard de l'arête centrale des cordons latéraux. Aucune de ces cellules n'est isolée, ou du moins ne le paraissent-elles quelquefois que parce que, dans la préparation, leurs connexions ont été détruites. Une particularité assez intéressante est la relation qu'on observe entre

la grandeur maximum des cellules et la taille des animaux. Ainsi, d'une manière générale, elles sont plus grandes dans un plus grand animal: aussi recommanderai-je plus particulièrement le cheval et le bœuf comme présentant les conditions les plus favorables à l'étude des prolongements par lesquels s'établissent leurs connexions réciproques.

Dès cette époque, je soupçonnais l'existence de relations semblables entre les cellules multipolaires et le système des racines et des faisceaux postérieurs; mais je n'avais pu réussir à les voir. Dans ces derniers temps, j'ai été plus heureux en recherchant comment s'opère l'épuisement successif des cordons postérieurs dans la moelle épinière, j'ai vu avec la dernière évidence, dans la moelle du chat, plusieurs prolongements très-grêles des cellules qui sont aux confins de la substance gélatineuse se continuer avec certaines fibres du cordon postérieur; en sorte que les éléments de la substance grise élablissent une relation directe entre le système des cordons postérieurs et celui des racines et des cordons antérieurs fait qui me paraît avoir une véritable importance pour l'explication des phénomènes du mouvement réflexe.

- M. Maisonneuve adresse la relation d'une absence congénitale du nez et d'un nouveau procédé de rhinoplastic.

Cette absence congénitale du nez est un vice de conformation d'une extrême rareté. M. Maisonneuve, en faisant connaître ce fait, expose en même temps le nouveau procédé de rhinoplastie à l'aide duquel il est parvenu à remédier à cette difformité.

Marotte (Eugénie), âgée de 7 mois, était venue au monde forte et bien constituée, à cela près que son visage était complétement dépourvu de proéminence nasale, et qu'à la place de cette saillie naturelle il n'existait qu'une surface plane, percée seulement de deux petits pertuis ronds, de 1 millimètre à peine de diamètre, et distants l'un de l'autre de 3 centimètres cette difformité donnait à l'enfant un aspect grotesque, et génait à la fois la respiration et la succion.

Pour remédier à ce vice de conformation, M. Maisonneuve imagina l'opération suivante :

Le 18 mai 1855, l'enfant étant préalablement soumis au chloroforme, l'opérateur fit partir de chacun des pertuis nasaux une incision transversale, longue de 1 centimètre et dirigée de dehors en dedans. Deux autres incisions verticales, partant de l'extrémité interne des précédentes, furent dirigées vers le bord libre de la lèvre inférieure, près de laquelle elles se rapprochaient l'une de l'autre pour se réunir en V. De ces dernières incisions, résultait un lambeau étroit, comprenant toute l'épaisseur de la lèvre il fut disséqué et relevé horizontalement pour former la sous-cloison du nouveau nez.

Il restait alors un véritable bec-de-lièvre artificiel, dont les bords saignants furent réunis au moyen de la suture entortillée; mais, pour obtenir cette réunion, il fallait nécessairement que l'espace com

pris entre les ouvertures nasales fût raccourci de toute la largeur du lambeau détaché pour former la sous-cloison, et que par conséquent il se formát, aux dépens de la peau intermédiaire, un pli saillant qui, soutenu par la sous-cloison artificielle, constituât naturellement une proéminence nasale parfaitement régulière. Pour bien comprendre le mécanisme ingénieux et simple de cette opération, il suffit de la répéter sur un morceau de papier: on voit immédiatement combien le résultat en est satisfaisant.

La guérison définitive ne fut pas toutefois obtenue sans quelques tracasseries. L'enfant, irrité par la douleur, ne cessa pour ainsi dire de crier et de faire des efforts pendant les premières vingt-quatre heures. Il en résulta une désunion partielle des points de suture supérieurs : ce qui, du reste, fournit à l'opérateur l'occasion d'imaginer encore un heureux perfectionnement à l'opération du bec-de-lièvre. Ce perfectionnement consiste à faire l'incision sous-cutanée du muscle orbiculaire de l'un et de l'autre côté de la plaie, pour empêcher ses contractions de déchirer la cicatrice.

Grâce à ce perfectionnement, la réunion put se faire sans encombre, malgré l'agitation de la petite malade, et au moment de son départ de Paris la guérison était complète : le nez avait une forme très-régulière, et les narines largement ouvertes permettaient une respiration facile. M. Puech rapporte l'observation d'un monstre double (hépatodyme complexe (Serres), zysomien (Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire), compliqué de plusieurs autres monstruosités.

-M. Sappey communique des recherches sur la structure des amygdalcs et des glandes situées sur la base de la langue.

L'auteur, résumant lui-même les résultats de son travail, formule les trois propositions suivantes :

1° Toutes les glandes situées sur la partie inférieure et sur les parties latérales de l'isthme du gosier présentent une structure identique: toutes sont des glandes en grappe.

2o Ces glandes ont pour caractère commun et distinctif d'être munies d'un réservoir, très-petit pour les glandes linguales, très-grand et multiple pour les amygdales.

3o Ce réservoir, qui a été considéré jusqu'à présent comme la propriété exclusive des glandes les plus volumineuses ou les plus importantes de l'économie, peut appartenir aussi à des glandes d'un très-petit volume et d'une importance secondaire, avec cette différence toutefois qu'il est situé en dehors de leur partie périphérique dans les unes, et au centre dans les autres.

M. Cl. Bernard, au nom de la section de médecine et de chirurgie, présente la liste suivante des candidats pour une place de correspondant, vacante par suite du décès de M. Fodéré ( la section avertit que, dans cette circonstance, elle a cru ne devoir présenter que des candidats étrangers):

1° M. Marshall-Hall, à Londres.
20 M. Rokitansky, à Vienne.
3° M. Christison, à Édimbourg.
4o M. Riberi, à Turin.

5o M. Chelius, à Heidelberg,

Séance du 3 décembre. L'Académie procède, dans cette séance, à la nomination d'un correspondant pour la section de médecine et de chirurgie. Sur 41 votants, M. Marshall-Hall obtient 39 suffrages, et M. Riberi, 2. M. Marshall-Hall est déclaré élu.

– M. Cruveilhier lit un mémoire qui a pour titre Recherches sur la paralysie musculaire atrophique. Ce travail, auquel sont jointes des observations que l'auteur n'a pu lire devant l'Académie, paraît dans le présent numéro.

M. Faivre communique des Recherches histologiques sur le grand sympathique de la sangsue médicinale.

MM. J. Bastien et Vulpian adressent un mémoire sur les effets de la compression des nerfs.

Les expériences ont été faites, pour les membres inférieurs, sur le tronc du nerf sciatique, sur le nerf sciatique poplité externe; pour les membres supérieurs, sur les nerfs radial, cubital et médian réunis et isolément sur chacun de ces nerfs.

Les effets de la compression des nerfs se divisent naturellement en deux périodes: La première commence au moment où l'on a établi la compression, et se termine à l'instant où on la cesse ; c'est la période d'aller ou d'augment. La seconde débute au moment où on a cessé la compression, et finit lorsque les parties qui sont sous la dépendance des nerfs comprimés reviennent définitivement à leur état normal; c'est la période de retour ou de déclin.

A. Période d'augment. L'expérience démontre que cette période se divise en quatre stades: 1o un stade de fourmillement; il dure de deux à dix minutes. 2o Un stade intermédiaire. Les fourmillements s'évanouissent, tout semble rentrer dans l'état normal; durée de quelques secondes à un quart d'heure. 3° Stade d'hyperesthésie. Tous les modes de la sensibilité s'exaltent; il n'y a rien dans les muscles. 4° Stade d'anesthésie et de paralysie musculaire. L'hyperesthésie passe peu à peu des parties superficielles aux parties profondes; les diverses sensibilités se pervertissent, puis elles disparaissent successivement; on cesse la compression au moment où la paralysie musculaire est devenue complète : durée de quelques minutes à un quart d'heure.

B. Période de déclin. Cette période se divise en quatre stades, dont les deux premiers, comme les deux derniers de la période d'augment, empiètent l'un sur l'autre et sont peu distincts.

1o Stade de paralysie de la sensibilté et du mouvement; 2o stade d'hyperesthésie et de retour. D'abord quelques mouvements volontaires peu étendus; les différentes sensibilités renaissent; d'abord perverties,

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elles s'exagèrent pendant que la motilité devient à peu près normale. La sensibilité dans tous ses modes, sauf celui relatif à la température, rentre complétement dans son état physiologique. 3" Stade intermédiaire de retour. La sensibilité à la température est encore seule obtuse. 4o Dernier stade. Une invasion rapide et centrifuge de froid marque le début; à ce froid, succède une pesanteur extrème qui immobilise le membre pendant quelque temps. A ce moment, on éprouve un malaise inexprimable, lipothymique; chez certaines personnes, des contractions spontanées, quelquefois de vraies crampes, se montrent dans les muscles; la volonté reprend peu à peu son pouvoir. Ainsi tout rentre dans l'ordre normal; la sensibilité à la température renaît la dernière.

MM. Bastien et Vulpian font ensuite ressortir ce que ces recherches ont d'applicable aux paralysies pathologiques et aux diverses maladies

nerveuses.

MM. Chevalier, Duchesne et Reyual, adressent un mémoire sur l'if et ses propriétés toxiques.

Séance du 10 décembre. M. Laugier soumet au jugement de l'Académie une note sur une opération nouvelle qu'il a pratiquée pour un symblépharon.

L'opération, dit-il, que je viens de mettre en usage non-seulement est très-simple, mais elle convient au symblepharon dans tous les cas. Son principe est de mettre en contact le globe oculaire séparé des brides cicatricielles avec la face muqueuse et non saignante de lambeaux formés de ces mêmes brides, adhérents par leur base aux paupières et renversés en dedans vers le sinus de la conjonctive, où les maintiennent dans cette position des anses de fil dont les chefs traversent les paupières de dedans en dehors et sont noués en dehors sur un petit rouleau de diachylon gommé.

Les brides doivent être détachées le plus près possible de leur insertion au globe oculaire, afin que les lambeaux aient plus de hauteur ; elles doivent être disséquées profondément dans la direction des sinus de la conjonctive où le sommet des lambeaux devra être plongé.

Telle est l'opération que j'ai pratiquée le 11 octobre sur la nommée Victoire Toupanse, âgée de 20 ans, couchée à l'Hôtel-Dieu, salle SaintCharles, no 12, atteinte d'un symblépharon qui unissait près de la moitié externe de la face interne et des bords des paupières droites à la demicirconférence de la cornée transparente, et qui s'opposait aux mouvements de l'œil en dedans. Tout mouvement dans ce sens était douloureux, et produisait une céphalalgie qui a disparu par l'opération.

Le tissu cicatriciel, constituant une sorte de large pannus, a été partagé en deux lambeaux, dont l'un, le supérieur, fut renversé à la face interne de la paupière supérieure ; l'autre renversé à la face interne de la paupière inférieure. Au bout de six jours, les fils ont pu être retirés; la cicatrisation était complète, et l'œil avait repris ses mouvements, qu'il a conservés depuis.

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