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eux, le tibial postérieur par exemple, étaient même assez épais, un peu bleuâtres, et les fibres étaient plus faciles à isoler.

Il y avait dans le corps thyroïde des noyaux hypertrophiques anciens et récents, les cartilages des côtes et du larynx étaient ossifiés, les ganglions lymphatiques du cou étaient très-volumineux à droite et infiltrés d'une substance grisâtre et caséeuse; on trouvait dans les poumons des adhérences anciennes et récentes, le lobe inférieur du côté gauche était presque entièrement privé d'air et induré; à la coupe, il présentait un aspect laminé (schisteux), et on y voyait des noyaux d'induration nombreux et plus récents constitués par une matière granulée et d'un rouge bleuâtre, ou caséeuse et blanche. Du côté droit, les lobes moyen et supérieur sont indurés et renferment des cavités ulcéreuses; tout autour, on remarque une infiltration récente; du reste, il y a aussi un œdème très-prononcé; les bronches sont dilatées, et leurs parois sont épaissies; peu de liquide dans le péricarde; le cœur, assez ferme, est pâle et tacheté, contient du sang coagulé; les valvules de l'aorte sont minces, allongées, un peu fenêtrées, et gélatiniformes sur les bords.

Le foie, assez volumineux, mou, lisse, anémique; les acini petits, très-colorés. La rate est augmentée de près du double de son volume normal, sa capsule est épaissie, son artère contournée à des parois épaisses; la pulpe de l'organe est ramollie; les follicules sont nombreux, mais diffluents; à l'une des extrémités seulement, on trouve une portion indurée, d'une couleur foncée; en ce point, la capsule est relativement mince et ecchymosée, recouverte d'une couche fibrineuse épaisse d'une demi-ligne. La capsule du rein gauche est mince, facile à séparer de la glande; la surface du rein est granulée, présente des taches ardoisées; les deux substances du rein sont atrophiées, la substance corticale a presque entièrement disparu, les pyramides sont pâles et traversées par des vaisseaux assez dilatés, les canalicules sont remplis, jusque près de leur origine, d'une substance calcaire renfermant des masses ecchymosées. A droite, l'aspect est à peu près le même, on y voit seulement un certain nombre de kystes. On trouve dans l'estomac beaucoup de mucus, la portion pylorique présente une teinte ardoisée, l'iléon présente des ulcérations récentes et des tubercules caséeux dans la région des plaques de Peyer; la membrane muqueuse du cœcum est ardoisée, et les follicules sont hypertrophiés; l'appendice iléo-cœcal est rétréci par un abcès rempli d'une matière butyreuse, et plus loin il était dilaté par du pus; les glandes du mésentère sont hypertrophiées, surtout près du cœcum, en partie ramollies, présentant à la coupe une couleur d'un gris rosé, et en partie indurées et caséeuses.

L'examen du cerveau nous montre peu de chose; la pie-mère est seule. ment œdématiée, et il y a de la sérosité dans les ventricules. Dans le canal vertébral, il y a beaucoup de liquide céphalo-rachidien ; la moelle

épinière paralt normale, de même que les origines des nerfs, mais à la coupe transversale il y a une lésion assez apparente de la moelle, commençant à la hauteur de la première vertèbre et se prolongeant en haut ; dans les cordons postérieurs surtout, on voit une masse grisâtre qui s'était substituée à la substance blanche et qui s'étendait dans la partie inférieure de la moelle; cette substance se fondait alors avec la substance grise. La dégénérescence s'étendait du sillon postérieur à la substance des cordons postérieurs, et atteignait les cornes postérieures à l'origine des racines postérieures.

L'examen microscopique nous montre aussi les cordons postérieurs altérés, mais les cornes postérieures sont saines. La lésion consiste en une disparition des tubes nerveux, comme cela a lieu dans les cordons périphériques; on trouve seulement quelques fibres nerveuses groupées deux par deux, ou en plus grand nombre, éloignées l'une de l'autre de 0,005 à 0,012 millimètres ; on trouvait entre elles une substance granulée, fragile, contenant beaucoup de corps amylacés (corpora amylacea), et des noyaux allongés, ovales, renfermés quelquefois dans une membrane cellulaire. Il n'y a nulle part de la graisse, les tuniques des vaisseaux sont intactes. Cet état est encore plus manifeste lorsqu'on a fait agir l'acide carbonique; seulement on voit apparaître alors, au lieu de la substance grenue, des fibrilles serrées, très-fines.

Je ne m'étendrai pas davantage sur ce fait, je le signale seulement pour l'opposer à celui que j'ai cité ( Arch., t. I, p. 456), dans lequel il y avait une dégénérescence brune de la substance grise de la moelle. (Arch. für pathologische Anatomie, etc., von R. Virchow, t. VIII, octobre 1855.)

Cervelet (Atrophie partielle ou unilatérale du―, de la moelle allongée et de la moelle épinière, consécutive aux destructions avec atrophie d'un des hémisphères du cerveau); par E. TURNER, interne des hôpitaux.-L'analyse rigoureuse d'un certain nombre de faits consignés dans la science, et quelques observations plus récentes semblent indiquer une solidarité jusqu'ici méconnue entre les hémisphères opposés du cerveau et du cervelet. C'est ce que M. Turner vient de chercher à établir dans sa thèse inaugurale.

Sous le nom d'atrophie consécutive du cervelet et de la moelle, l'auteur désigne l'altération de nutrition qui se manifeste dans diverses parties des centres nerveux lorsqu'une portion plus ou moins étendue d'un hémisphère cérébral est détruite. Suivant M. Turner, ces lésions se succéderaient d'une manière constante : 1o atrophie d'un hémisphère cérébral, atrophie avec induration de la couche optique et du tubercule mamillaire correspondant: 2o atrophie consécutive de la moitié correspondante de la moelle allongée, et, au delà de l'entre-croisement des pyramides, de la moitié opposée de la moelle épinière ; 3° atrophie de l'hémisphère cérébelleux opposé à l'hémisphère cérébral primitivement lésé,

Deux observations appartiennent en propre à M. Turner: dans la première, il s'agit d'une fille épileptique atteinte d'hémiplégie gauche avec rétraction et atrophie des extrémités, et à l'autopsie de laquelle on trouva une atrophie de l'hémisphère cérébral droit, de la couche optique, du corps strié, du pédoncule cérébral et de la pyramide antérieure du même côté ; et en même temps une atrophie du lobe gauche du cervelet et de la moitié gauche de la moelle épinière. La seconde observation est relative à une vieille femme atteinte d'hémiplégie ancienne du côté gauche, et qui présentait aussi une atrophie de l'hémisphère droit du cerveau et de la moitié droite de la moelle, avec atrophie du côté gauche du cervelet et de la moelle épinière. De ces deux faits et d'une dizaine d'observations analogues que la science possède, M. Turner conclut que les atrophies cérébelleuses consécutives aux alrophies cérébrales portent toujours sur le côté du cervelet opposé à l'hémisphère cérébral altéré: et que dès lors il doit exister entre ces deux organes une connexion intime que le scalpel n'a pu encore découvrir. Il existe, il est vrai, quelques observations de faits pathologiques en désaccord avec ceux sur lesquels l'auteur s'appuie. Tantôt, en effet, on a trouvé l'atrophie d'un lobe cérébral coïncidant, avec l'intégrité parfaite du cervelet; dans un cas même, il y aurait eu atrophie des deux hémisphères correspondants du cerveau et du cervelet. Relativement anx faits négatifs, M. Turner est porté à croire que l'examen cadavérique a dû être incomplet, les auteurs se préoccupant uniquement de la lésion cérébrale et d'ailleurs, qui nous dit que dans ce cas, la date récente de la maladie n'explique pas l'état sain du cervelet, dont l'atrophie n'aurait commencé qu'à une époque plus avancée ? Resterait donc un fait contradictoire (atrophie des deux hémisphères correspondants du cerveau et du cervelet). Mais il est loin d'être concluant; car tout, dans l'observation, fait présumer qu'on a eu affaire à une alrophie simultanée du cerveeu et du cervelet et non pas une atrophie consécutive de ce dernier organe.

En étudiant les altérations anatomiques qui caractérisent cette atrophie unilatérale du cervelet et de la moelle, l'auteur insiste sur les déformations de la boîte crânienne qui sont en effet fort curieuses: tantôt les os s'aplatissent, se moulent sur l'hémisphère cérébral atrophié ; tantôt, au contraire, ils offrent à l'intérieur un épaississement considérable, comme si, ne pouvant s'infléchir, le crane s'épaississait pour combler le vide et aller à la rencontre des organes atrophiés. L'atrophie cérébelleuse s'accompagne en outre d'une induration notable du lobe cérébelleux altéré, induration qui peut devenir une cause d'erreur, en faisant croire à un ramollissement du lobe du cervelet resté sain.

Quant à l'atrophie de la moelle allongée et de la moelle épinière, on l'observe constamment, d'après l'auteur, sur le tubercule mamillaire et le pédoncule cérébral qui correspondent à l'altération cérébrale, sur la pyramide antérieure du bulbe du même côté, et sur la moelle épi

nière du côté opposé. il n'est pas toujours facile de constater cette lésion à l'extérieur; mais des sections transversales faites à différentes hauteurs, au-dessus et au-dessous de l'entre-croisement des pyramides, permettent de voir l'atrophie passer manifestement d'un côté à l'autre. Elle cesse d'être visible au milieu de la région dorsale. Elle porte particulièrement sur les fibres postéro-internes du cordon antéro-latéral, et ne gagne en aucun cas le cordon postérieur.

L'enseignement important qui ressort de ce travail, c'est la connexion constante qui existerait entre les lobes opposés du cerveau et du cervelet. Quelle est la condition anatomique qui rend compte de cette solidarité? Sur un point aussi difficile, M. Turner a dû être très-réservé. «M. Charcot, se contente-t-il de dire, croit avoir constaté qu'une partie des fibres de l'étage moyen du pédoncule cérébral va se rendre au lobe latéral opposé du cervelet.» En présence d'une affirmation aussi timide, de nouvelles recherches sont donc nécessaires. (Thèses de Paris, 1856.)

-, avec

Crosse de l'aorte (Épaississement et dilatation de la oblitération du tronc brachio-céphalique et de la carotide primitive gauche, et ramollissement atrophique du cerveau), par W. GULL.-Une femme de 41 ans, robuste et de moyenne taille, après s'être livrée, en 1852, et durant plusieurs heures, a un violent exercice pendant lequel elle avait été mouillée, eut une affection thoracique avec dyspnée intense, laquelle ne disparut jamais complétement. La santé générale commença à se troubler visiblement; il y avait de la flatulence, des tintements d'oreille, et des sensations de pulsation, parfois très-violentes à la partie postérieure de la tête. Le 2 août 1853, la douleur de tête était telle que la malade croyait en devenir folle. Absence de pouls radial à droite et de pulsations dans les carotides; doux murmure systolique au niveau de la portion ascendante de la crosse aortique. Il y avait de la constipation; l'urine était normale. Le lendemain, perte subite de l'usage du côté gauche, sans perte de connaissance au moment de l'accident; la parole était peu modifiée. Au bout de peu de jours, retour du mouvement dans les membres paralysés; cependant la céphalalgie persiste aussi intense. On diagnostique un ramollissement du cerveau par nutrition insuffisante, et l'on administre 6 grains de quinine dans une pilule, avec un soulagement immédiat marqué. Mais le rétablissement n'est pas complet, et la malade a une nouvelle attaque d'apoplexie le 11 avril 1854, puis une troisième huit jours plus tard, à la suite de laquelle elle succomba dans le coma.

Autopsie. Cœur sain, mais un peu petit. Crosse aortique dilatée et sacciforme dans une certaine étendue; sa surface interne est rendue rugueuse par la présence de dépôts athéromateux; la tunique moyenne est irrégulièrement épaissie. Les orifices du trone brachio-céphalique et de la carotide gauche sont complétement oblitérés, et leur position.

n'est indiquée que par des cicatrices dentelées. Cette oblitération des vaisseaux à leur origine est formée par du tissu fibreux, qui fait corps. avec la tumeur interne et les couches profondes de la tunique moyenne, et ne s'étend qu'à une petite distance, au delà de laquelle les vaisseaux ont leur calibre normal. L'orifice de la sous-clavière gauche, la seule des artères qui, nées de la crosse, fût perméable, était un peu dilaté; le vaisseau était sain sous tous les autres rapports. La vertébrale droite était petite; les autres vaisseaux de la tête et du cou normaux (l'autopsie ne put être très-complète à cet égard). Le péricrâne était chargé de graisse; la voûte crânienne remarquablement mince, et les os dépourvus de diploé. L'arachnoïde était transparente; il n'y avait pas d'épanchement sous-arachnoïdien. Le corps strié droit était profondément lésé et de teinte ocreuse. Dans le noyau gris extra-ventriculaire, se trouvait un kyste volumineux et irrégulier; un plus petit existait dans le noyau intra-ventriculaire, tandis que la substance blanche intermédiaire était intacte. La couche optique, de ce côté, était saine. Du côté gauche, le lobe cérébral antérieur et la moitié antérieure du lobe moyen étaient dans un état de ramollissement récent, auquel participait en dedans la plus grande partie du corps strié et les deux tiers externes de la couche optique. La substance cérébrale ramollie avait perdu sa transparence, et on y trouvait des cellules granuleuses, en même temps que quelques agrégations irrégulières de globules huileux, disséminés dans la substance cérébrale, ou tapissant les petites artères, de manière à présenter dans ce cas la fausse apparence d'une dégénérescence graisseuse des vaisseaux eux-mêmes. Il n'y avait nulle trace d'épanchement sanguin. Les pédoncules cérébraux, le pont de Varole, la moelle allongée, étaient petits, mais sains. Le cervelet était également sain. Le tronç des carotides et le polygone artériel de Willis étaient remarquablement minces et sans aucun dépôt athéromateux. La vertébrale droite était très-petite, le tronc basilaire était surtout fourni par la gauche. La portion descendante de l'aorte thoracique était saine; les viscères abdominaux ne furent point examinés.

L'auteur croit que, sous l'influence d'un exercice violent, la dilatation de la crosse aortique a pu survenir; qu'une aortite peut avoir été déterminée par le refroidissement auquel la malade a été soumise, ce que semblent confirmer les cicatrices dentelées et l'oblitération des orifices artériels; qu'enfin, sous l'influence de la circulation incomplète de l'encéphale, la nutrition de cet organe a souffert, et que le ramollissement atrophique est survenu par suite de cette modification dans la nutrition. (Guy's hospital reports, 3a série, t. I, p. 12.)

Rate (engorgements propres aux fièvres intermittentes, considérés dans leurs rapports avec l'état local et fonctionnel du cœur); par A. MARCE, médecin de l'hôtel-Dieu de Nantes. Une épidémie de fièvres intermittentes, observée à l'hôtel-Dieu de Nantes à la fin de 1852, a permis à

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